Sous les tropiques : souvenir de voyage

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221 comme chef de la députation chargée de demander le protectorat de la France pour la jeune république. Lorsque le vote du congrès l’appela à la présidence, en 1849, il venait d’arriver d’Europe où il avait obtenu la reconnaissance officielle de la république dominicaine par la France et l’Angleterre, et la promesse d’une protection qui, pour être officieuse, n’en a pas moins été efficace pendant dix-sept ans. Les quatre années de sa présidence furent sans contredit les quatre plus heureuses que les Dominicains aient traversées dans leur tentative d’indépendance. Sous ce gouvernement doux, sage et conciliant l’État naissant prit un grand essor. En moins de quatre ans, l’exportation avait triplé et l’importation quintuplé. De grands travaux d’utilité publique avaient été entrepris et achevés. M. Baëz, auquel son séjour en Europe avait permis d’apprécier les bienfaits de notre civilisation, avait appelé près de lui des ingénieurs et des officiers français. Leur exemple et leur direction devaient secouer la mollesse de la population et détruire ces préjugés contre les étrangers que l’on retrouve UNE RÉPUBLIQUE AUX ENCHÈRES


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