Manuel du bon jardinier aux Antilles

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— 50 — mois d’avril, mai et juin, après avoir attendu trois à quatre ans depuis la plantation. L’exposition des planches d’Asperges doit être de l’est à l’ouest, 'pour recevoir le soleil en plein. La terre d’une savane, au moins fertile d’un mètre de profondeur, ayant pour base le tuf, est par excellence propre à cette culture. Si la terre renferme trop d’argile, il faut la mélanger avec du sable et de la cendre de bagasse ; mais si le sous- sol est tellement imperméable que l’eau ne s’écoule point il faut alors donner une autre destination à ce terrain, car l’eau stagnante doit être évitée à tout prix. L’emplacement du terrain pour les Asperges une fois choisi, on prépare des planches d’un mètre de largeur sur une longueur illimitée ; on enlève la terre à une profondeur de deux pieds dans toute l’étendue de la planche, qu’on adosse à gauche et à droite, en laissant à cet effet une plate-bande libre entre chaque planche d’asperges, cette terre trouve plus tard son emploi. La première couche â mettre au bas de ces profonds sillons peut être un lit de bois encore assez frais, mais choisi parmi celui qui pourrit facilement, tel que le Manguier, le Pommier rose, le Fruit à pin, le Bois canon, etc. Après cette couche on en ajoute une autre de bois pourri, ensuite du gros fumier avec sa paille, sur lequel on étale un lit de feuilles pourries, et, à la fin, pour dernier lit, le fumier consommé. Ceci fait, on tire la ligne à 25 centimètres du bord, et autant de distance de ces deux rangs pour le troisième et dernier du milieu, après avoir bien foulé la planche. Ensuite on indique par des piquets la place où doit être plantée la griffe, à 40 centimètres de distance en longueur mais toujours alternée; on jette un panier de terreau de vache ou de cheval à chaque piquet ; sur ce terreau on place la griffe, de manière que les racines descendent tout au tour de ces petits monticules; on remplit ensuite les vides avec la terre qu’on a adossée à gauche et à droite, pour arriver au niveau, avec une couche de 10 à 15 centimètres de terreau qui couvre les griffes. Si l’on craint la sécheresse, et dans les quartiers secs, on peut encore légèrement pailler les planches. On comprend aisément que, plantées de cette façon, les griffes trouvent d’abord leur nourriture dans le terreau, et quand les racines arrivent sur le fumier celui-ci est réduit également pendant ce temps en humus. Vient ensuite le bois pourri, qui est aussi assez décomposé au moment où les racines y arrivent, et en der-


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