12
FETES
DE
CANON
bué à serveur de noviciat la paix, la tranquillité, l’harmonie qui avoient régné parmi les Electeurs ; j’avois imaginé que la brigue, la cabale pourroient bien s’immiscer dans leur assemblée. j’ai vu hier avec beaucoup de plaisir que je m'étois trompé. Ces bons habitans des campagnes sentent toute l’importance qe leur ministere. Ils savent qu’ils ont à prononcer fur l’honneur & la vertu ; que leur jugement doit faire dès-à-présent & à l’avenir la gloire & la noblesse des familles. A leur silence, à leur modestie, à leur air respectueux, il est aisé de voir qu’ils sont pénétrés de ces sentimens. Rappellez-vous, M, les débats scandaleux que vous avez vu s’élever à Paris parmi . . . . pour l'élection d’un Marguillier, & comparez. En général j’ai remarqué que les Villageois (je ne parle pas des Villageois voisins de Paris ; ceux-là ont tous les vices de la Capitale, & n’ont pas l'art de les cacher fous le beau vernis de la politesse citadine) j’ai remarqué, dis-je, que les Villageois ont de la franchise & la loyauté. Ils ne céderoint pas un pouce du terrein qu’on