Plainte portée contre la Cour Royale de la Guadeloupe pour crime de forfaiture, de soustraction...

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mention dans le mémoire que vous m’avez adressé sous la date du 23 septembre dernier. » « Comme je ne serai à portée de statuer définitivement sur votre position que lorsque le document dont il s’agit me sera parvenu, je vous autorise, en attendant, à vous retirer dans voire famille. » Je me conformai d’autant plus volontiers à cette autorisation que je ne l’avais nullement sollicitée et que M. le ministre m’accordant, par la même lettre, une indemnité pour frais de route jusqu’à Paris , je devais penser qu’il m’appellerait pour la discussion. Ne connaissant ni les motifs de mon renvoi en France , ni ceux de mon arrestation pendant la nuit du 22 au 23 août, la prudence me commandait de n’adresser aucuns moyens justificatifs à la marine avant d’avoir obtenu la communication des rapports écrits contre moi ; et j’attendis dans ma famille l’ordre de me rendre auprès de M. le ministre. Plus de quatre mois s'écoulèrent. Déjà , je craignais sérieusement que les occupations du contreamiral gouverneur ne lui eussent pas permis de se conformer à l’article 80 de l’ordonnance du 9 février 1827 , ou que ses dépêches n’eussent été perdues en mer lorsque, enfin, le 12 février 1832, je reçus une lettre Elle ne contient rien autre chose qu’un avis officiel et très-succinct de ma révocation, en date du 19 janvier précédent. J’avais été condamné sans être entendu et M. le ministre ne me fesait point connaître les motifs de cet acte de rigueur ; mais il ne fut pas toujours aussi circonspect. Deux lettres écrites pour faire penser que j’avais tenu une conduite coupable en Amérique ayant été adressées à MM. Delisle et Briquet, bâtonniers de l’ordre des avocats à Caen et à Falaise , celui-ci s’empressa de me


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