La Guadeloupe. Renseignements sur l'Histoire, la Flore, la Faune [...]. Tome III. Vol.1

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— 69 — tons ces détails, leur devient insupportable, et ils demandent a être instruits dans la religion chrétienne. Le catéchisme se fait en commun, matin et soir, et il y a toujours une personne chargée d'enseigner la doctrine en particulier. Les parrains sont généralement les nègres qui les ont reçus dans leurs cases. Les nègres sont très reconnaissants du bien que leur font leurs maîtres, pourvu que ces derniers s'exécutent avec bonne grâce. Il ne faut jamais les menacer. Le châtiment doit suivre la faute, et si elle est légère, un pardon, accordé à propos, leur gagne le cœur, A cette époque, les colonies étaient plus riches, aussi maîtres et esclaves avaient dans leurs maisons ou leurs cases plus de confortable. Le lit des nègres s'était changé en un lit de camp, couvert d'une natte en côtes de balisier, en latanier ou en jonc. Ils avaient pour se couvrir de vieux blanchets ou un morceau de grosse toile. Leur mobilier consistait en calebasses, couïs, canaris, bancs, tables, et un ou deux coffres pour serrer leurs hardes. Derrière chaque case, existait un emplacement de quinze à vingt pieds, que les nègres entouraient d'une palissade, où ils plantaient des bananiers, des herbes potagères ou qui leur servait à élever des cochons. Leurs jardins leur étaient très productifs. « J'ai connu des « nègres qui faisaient tous les ans pour plus de cent écus de « tabac et autres denrées. Lorsqu'ils sont à portée d'un bourg, « où ils peuvent porter commodément leurs herbages, leurs « melons et autres fruits, ils se regardent comme les heureux « du siècle ; ils s'entretiennent très bien, eux et leur famille et « s'attachent d'autant plus à leurs maîtres qu'ils s'en voient protégez et aidez dans leurs petites affaires. » Cette aide était d'autant plus agréable aux esclaves quetout ce qu'ils possédaient était la propriété légale des maîtres, qui jamais, depuis l'établissement de la servitude, n'avaient revendiqué leur droit et avaient toujours tâché d'avoir la préférence pour l'achat de certains objets. Le progrès de la richesse générale avait réagi sur la situation des nègres. Leurs vêtements de travail consistaient, pour les hommes : en un caleçon et une casaque ; pour les femmes en une casaque et une jupe. Ils marchaient nu-pieds. Avec les produits de leurs jardins, ils achetaient tous les vêtements dont ils avaient fantaisie pour se parer cérémonieusement.


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