La Guadeloupe. Renseignements sur l'Histoire, la Flore, la Faune [...]. Tome III. Vol.1

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— 226 — Dans un mémoire du 25 août 1716 pour servir d'instruction à de Ricouart intendant, le roi lui recommande de visiter avec M. de la Varenne, gouverneur-général, toutes tes îles françaises, de faire établir partout une bonne police dont le but principal . a pour objet la santé, l'augmentation des habitans et la culture des terres; de prendre toutes les précautions propres à arrêter la maladie de Siam ou fièvre jaune d'autant plus dangereuse qu'elle attaque toujours ceux qui viennent d'Europe et qui ne sont oint encore accoutumés au climat des îles, de faire atterrir es vaisseaux de guerre et les navires marchands dans les lieux où cette maladie n'a point paru, de procéder à la visite des navires de traite et d'obliger ceux infectés de petites véroles ou autres maladies contagieuses d'aborder dans les lieux les plus écartés jusqu'à ce qu'il n'y ait rien à craindre de leur communication et de pourvoir les navires de vivres et de médicaments nécessaires. L'augmentation de la population préoccupe singulièrement le roi, « Il (l'Intendant) peut parvenir à l'augmentation des habitans par deux moyens : le premier est d'en attirer de nouveaux par la connaissance qu'ils auront du bon traitement qu'il fera aux anciens, de la justice qui leur sera administrée et des commodités qu'ils y trouveront pour leur subsistance ; le second est de porter de bonne heure au mariage les garçons et les filles, les uns à 18 ans et les autres à 14, à quoi les chefs de famille contribueront, lorsqu'ils y seront excités par le sieur de Ricouart. « A l'égard de la culture des terres, il examinera la nature et la qualité des plantations auxquelles elles sont employées ; si, par ce moyen, elles produisent assez d'utilité aux propriétaires, et si en y mettant d'autres semences ils en pourraient retirer une plus considérable ; sur quoi S. M. lui observera qu'il y a lieu de craindre qur la perte des îles du vent ne soit un jour causée par l'excessive quantité de sucre que les habitants font, s'adonnant presque tous, particulièrement à la Martinique, à catte plantation; ainsi il est absolument nécessaire de les déterminer à s'appliquer à d'autres cultures, comme celles du coton, de la casse, du roucou, de l'indigo, du gingembre et du cacao. « S.. M. est informée que la Guadeloupe est très propre pour la culture du tabac, et que le peu que les habitants y en font est très bon ; le sieur de Ricouart doit, conjointement avec le sieur de la Varenne, les engager à en cultiver, et à imiter les Anglais qui eh font un commerce considérablè ; si on peut y parvenir et qu'ils veuillent l'envoyer en feuilles sèches, ils en trouveront un bon prix, et S. M. se portera, s'ils travaillent

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