La Guadeloupe. Renseignements sur l'Histoire, la Flore, la Faune [...]Tome II - 1715-1774. Vol.1

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— 224 — répondit qu’il avait pris toutes les précautions pour l’approvisionnement des colonies, et que le retard avait été occasionné par la mauvaise saison. Cette lettre qui fait connaître que ces articles étaient expédiés de Bordeaux, Nantes et Rouen, donnait en même temps l’ordre de renvoyer des comptoirs du commerce, tous les étrangers, facteurs ou commis, même ceux naturalisés. Ces derniers pouvaient cependant être admis à rester, mais comme planteurs seulement. 1734.— Du Poyet, malade, rappelé sur sa demande. — Du Poyet, dont la santé était altérée, demanda son rappel à la Cour. Le choix de son successeur ne fut pas long, et, le 27 juillet 1734, le marquis de Larnage, qui avait attiré sur lui l’attention par sa remarquable administration de la Grenade, vint le remplacer. Le roi avait accordé à du Poyet une pension de 3,000 livres par an. Le marquis de Lamage, gouverneur. — Belle administration. A cette époque, dit Dessales, « la Guadeloupe commençait à prendre un développement considérable ; la culture de la canne y prenait une extension journalière, et les négociants métropolitains, depuis peu y expédiaient directement leurs vaisseaux. » De Larnage donna une plus vive impulsion à ce mouvement d’expansion, poussa aux défrichements, fit développer la culture du cacaoyer, ouvrit de toutes parts des chemins, répara les anciens, et, particulièrement, la plus belle route de la colonie, appelée chemin de la Sénéchaussée. Il en subsiste encore de nos jours des tronçons, notamment dans la commune de Sainte-Anne. Le développement des cultures amena l’extension de l’admirable réseau des canaux qui portaient sur toute nouvelle habitation l’eau des rivières pour faire mouvoir les moulins et féconder les guérêts prêts à recevoir les plants. 1735. Le Canada et les colonies des Antilles.— Le commerce national et la famine. — Mauvaise foi du commerce métropolitain. — Pour faire disparaître la plaie du commerce interlope que l’incurie et souvent la mauvaise foi du négoce national rendaient nécessaire, le Gouvernement s’était efforcé d’établir des relations suivies entre le Canada et nos îles. L’échange réciproque des denrées de nos possessions américaines les enrichissait également et concourait par conséquent à augmenter la prospérité de notre métropole. Ces relations étaient devenues, en 1735, assez fructueuses, et dans une lettre du 1er mars de cette année, le ministre de la marine marque sa satisfaction des résultats obtenus. Le Canada fournissait notamment des farines, et cette ressource précieuse


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