La Guadeloupe. Renseignements sur l'Histoire, la Flore, la Faune [...]Tome II - 1715-1774. Vol.1

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— — avait imposé le nom d’acide caféique. Payen lui a donné celui d’acide chlorigénique. Payen a constaté que la caféine existe sous deux états : une petite partie à l’état de liberté, le reste à l’état de combinaison avec l’acide chlorigénique et la potasse, formant un sel double ou chlorigénate de potasse et de caféine. La dégénérescence du caféyer aux Antilles ne peut provenir surtout que d’une mauvaise culture. Nous croyons faire œuvre utile en indiquant, d’après M. Pervillé, naturaliste du muséum d’histoire naturelle de Paris, le mode de culture des Arabes de l’Yémen. Ils cultivent dans toutes les terres, mais préférablement dans celle qui est argileuse, mêlée de sable, d’humus ou de débris volcaniques. Les plantations commencent au pied des montagnes et finissent au sommet, quand la terre le permet. Dans les provinces de Safan et d’Haras, la culture ne commence qu’à la base des montagnes, sans doute, par manque de bonne terre. Les semis ne se font pas après la récolte. Les Arabes conservent les grains en enlevant la petite pellicule qui vient après. Ils les roulent dans de la cendre ou de la poussière, les font sécher pendant plusieurs heures, et les conservent dans des sacs pendant les quatre, cinq ou six mois séparant l’époque de la récolte de celle du semis. Dans certaines contrées, on fait tout simplement sécher les grains. Dans le Djebel-Ras, le Charal et l’Houden, on sème les grains trouvés sur la terre au pied des caféyers et dont l’enveloppe a été mangée par les oiseaux qui n’attaquent que les cerises arrivées à leur parfaite maturité. Les Arabes ne sèment pas à demeure. Ils font des semis particuliers et transplanient les jeunes plants. La terre qui doit recevoir les grains est labourée à la charrue. On y fait ensuite des trous carrés ayant ordinairement 1 mètre 13 à 1 mètre 60 de côté, sur 33 centimètres de profondeur ; dans ces trous, on met des couches de fumier de mouton, de vache ou de chèvre, mêlé avec de la boue ou de la terre. Ces couches s’élèvent à 0m,083 au-dessus du sol ; on place dessus 0m, 056 environ de terre, destinée à recevoir les grains, placés à une distance de 0m,030, et à une profondeur de 0m,023 à 0m,028. On sème du maïs parmi les grains de café, mais le plus souvent on les met autour des carrés pour ombrager les jeunes plants. Cette méthode n’est cependant employée que lorsque les semis sont faits au soleil. On sème dans le mois d’avril, époque de la pluie du printemps, ou dans les mois de juillet, août et septembre, pendant lesquels la pluie tombe presque continuellement. Les semis


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