Mémoire pour le chef de Brigade Magloire Pélage et pour les habitants de la Guadeloupe. Tome premier

Page 59

( 43 ) position : il donna aux malheureux planteurs la facilité de se sauver avec leurs femmes et leurs enfans. Cette fuite des planteurs , laissa le champ libre au capitaine Lacrosse , pour suivre sa maxime favorite, c’est-à-dire , pour faire la guerre aux personnes et aux propriétés. « Ceux ( de ces colons ) qui n’ont pas fui, ou qui » sont restès , croyant échapper au glaive de la loi, ont été arrêtés , ( c’est toujours le capitaine Lacrosse qui parle ainsi, page 14 ): plus de 150 sont dans les prisons ; la majeure partie des ha» bitations de ces contre-révolutionnaires ont été brûlées. Cependant plus de la moitié de la colonie » est intacte , etc. ». L’autre moitié probablement n’aurait pas été plus épargnée si le général Rochambean n’eût pris le parti d’ordonner au capitaine Lacrosse d’aller, pour trois semaines ou un mois croiser au vent de la Barbarie. Ce fut le 26 août 1793 qu’il reçut cet ordre, et le lendemain il mit à la voile. A peine fut-il en mer , que son équipage , chargé des dépouilles les plus précieuses des habitations incendiées , lui demanda à retourner en France , malgré les ordres du général Rochambean , portant que croisière finie , il rentrerait au Fort de la République. Rien n’est vraiment plus risible que le procès-verbal dressé le 27 du même mois d'août à bord de la frégate la Félicité , pour prouver la nécessité de ce retour en France. C’est une espèce de dialogue entre le capitaine Lacrosse et son équipage ; dialogue qui peut servir dans notre marine à tous les équipages qui , après avoir richement fait leurs affaires dans des pays lointains, voudront re-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.