Mémoire pour le chef de Brigade Magloire Pélage et pour les habitants de la Guadeloupe. Tome premier

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sensées de la Basse-Terre et de la Pointe-à-Pitre , tremblèrent les suites que pouvait avoir une conduite si extraordinaire. Depuis la reprise de la Gua lelonpe sur les Anglais , ses habita11* n’avaient reçu que de trés-faibles secours de la métropole , P°“ contenir les nègres dans le devoir, et pour les forcer au travaillais l’union des blancs avec les hommes de couleur avait sun pour leur sûreté commune , et pour maintenir cette contraint*3 sans laquelle on n’obtient des nègres aucun service ; l’union blancs avec les hommes de couleur avait donné à la colonie leS moyens de faire , par ses propres forces , une guerre maritime qul a désolé , pendant sept ans , le commerce de l'Angleterre. Rien n’annonçait encore la paix avec cette puissance, rien ne faisait espérer le rétablissement des communications avec la me' tropole ; et le citoyen Lacrosse prend à tâche de détruire l’heurenx effet de la prudence des Colons! . . . . , Il élève une injuste persécution contre des hommes dont les anciens égaremens avaiellC été son ouvrage; il les menace, il les condamne à l’avilisse ' ment î . . . . « Aucune classe d’homme, dirons-nous avec M. Malouët, ne*3 » laisse avilir ; et le comble de l’absurdité est de placer les gens d® » couleur à une telle distance des blancs , qu’ils croyent avoir * » gagner en devenant leurs ennemis. « M. Malouët ne se doutait pas que le Lacrosse de 179}, pût jamais avoir besoin de cettf leçon ! -

(25) En 1762, la Louisiane fut cédée à l’Espagne par Louis X^* En 1769 , le roi d’Espagne envoya , pour gouverner cerre vaste contrée, un nommé Ô’ïlelly , officier irlandais, accompagné de cinq mille hommes de troupes. Malgré l’attachement de« Louisianais pour la France , et mal" gré le chagrin qu’ils ressentaient de passer sous une domination étrangère, il reçurent O’Reliy avec la plus grande soumission. Ses forces débarquèrent à la Nouvelle Orléans ; on leur céda leS portes delà ville; elles en prirent possession , ainsi que de tout le pays, sans trouver la moindre résistance. « Ce gouverneur ambitieux avait fondé l’espoir de sa réputation » et de sa fortune sur un plan que déconcertait la douceur de cette » réception ; 1! eût désiré une légère résistance , qu’il eût pa » vaincre sans peine > qu’il eût fait valoir- avec l’adresse ordinaire ré » -pareil cas , et dont il eût tiré beaucoup de gloire aux yeux de M y> cour d'Espagne. H n’en résolut pas moins d’exécuter son projet » sanguinaire. » Tous les principaux habitans vinrent lui rendre foi et ho®" jnage. Lorsqu’ils furent rassemblés dans son palais , il en ht arrêter douze des plus distingués ; il les jeta dans des cachots, et sons Ie prétexte d’un prétendu refus de reconnaître le droit de l’Espagne à la souveraineté de ce pays, il les fit passer en jugement devant un tribunal de sa création , qu’il présida lui-même. «/On peut dire qu’il fut tout à la fois juge et partie. II eut 1® =» secrer de se procurer de vils témoins , par le moyen de la crainte » et de l’argent; et malgré les plaintes de tous les habitans hon-^ » nêtes qui réclamaient la délivrance de leurs concitoyens , malgré

» les murmures des Espagnols eux-mêmes qui étaient révoltés de


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