Le christianisme et l'esclavage

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milles, il en est quatre-vingt-trois qui vivent au jour le jour du travail de leur chef ; aucune institution humaine ne peut empêcher qu’une partie de ces chefs ne tombent malades, ne se blessent ou ne manquent de travail, surtout en hiver, dans les professions qui tiennent à notre logement, telles que celles du maçon, du charpentier ou du peintre ; eux alors, ainsi que leurs femmes et leurs enfants, tous sont à la charge de la société ; cette pauvreté s’étend beaucoup dans les saisons rigoureuses où les besoins se multiplient : elle n’est cependant qu’occasionnelle ; mais il en est une qui est perpétuelle, car rien ne peut non plus empêcher qu’une partie de ces chefs ne s’estropient ou ne meurent, et ne laissent encore à la charge de la société des orphelins, des veuves et des vieillards ; ceux-là eussent maudit la liberté; mais, dans sa prudence et sa charité, l’Église forma pour eux trois classes de secours , les vieillards et les estropiés eurent des hospices ; les malades et les blessés, des hôpitaux; les veuves, les orphelins et les artisans sans travail, des secours à domicile. Et de. toutes ces classes de malheureux, la plus à plaindre, sans aucune espèce de comparaison, est cette dernière ; car,


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