La Martinique et la Guadeloupe. Considérations économiques sur l'avenir et la culture de la canne

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LA MARTINIQUE ET LA GUADELOUPE

On voit, par la comparaison de ces bordereaux dont la base est la même, le prix du sucre en février 1904 à 16 fr. 744 que la canne est payée 8 fr. 036 à la Guadeloupe et 7 fr. 991 à la Martinique, par tonne. La différence entre les deux nombres 0 fr. 045 est insignifiante. Variation du prix de la canne suivant le cours du sucre. En effectuant une série de calculs sur des prix variables et possibles encore du sucre 88° et en les fixant successivement à 25, 30, 35, 40 et 45 fr. les 100 kg, on voit que le prix de la tonne de cannes subit les variations suivantes : Cours du sucre 88°

25 30 35 40 45

Prix de la tonne de cannes en fr. Martinique Guadeloupe

9.97 12.34 14.72 17.12 19.51

10.09 12.67 15.30 17.84 20.43

A ces chiffres s’ajoutera naturellement la majoration résultant du bénéfice certain de l'usine au-delà d’un prix de vente de 30 à 35 fr. pour le sucre 88°, soit 23,86 à 27.82 pour les 70°. Si l’on admet que la canne coûte à produire 14 à 15 fr. dans les Antilles françaises, on voit de suite par ce tableau que pour que le planteur soit simplement remboursé de ses frais il est nécessaire que le cours des 88° oscille vers 35 fr. Nous nous expliquerons dans le chapitre suivant sur le détail des frais de transport du sucre en France et qui intervient pour 5 à 6 fr. dans les contrats de canne. Nouvelles conditions d’achat des cannes. En présence de la crise intense qui a sévi sur la sucrerie coloniale pendant ces dernières années, il n’est plus possible aux planteurs de faire de la canne dans les mêmes conditions et de nouvelles conditions sont intervenues qui se généraliseront probablement à la Martinique. Le prix de base minima du sucre a été fixé à 14 fr. les 50 kg. en bonne quatrième au lieu des 16 fr. de l’ancien contrat. La majoration du prix de la canne se fera après distribution d’un intérêt de 3 0/0 aux actionnaires. Au-delà les bénéfices seront partagés par moitié entre les habitants sous forme de majoration proportionnelle et les actionnaires sous forme de dividende. Par conséquent la bonne quatrième étant fixée à 14 fr. les 50 kg., c’est-à-dire 28 fr. les 100 kg., la tonne de canne à 6 0/0 de sucre sera de 0,6 x 28 = 16 fr. 80, ce qui représente sensiblement le prix de revient de la canne à l’habitant. Celui-ci n’aura de bénéfice sur sa culture que si l’usine en fait elle-même. Ce sera la majoration. En résumé, le bénéfice de l’usine avant tout partage, va d’abord aux planteurs de cannes pour parfaire le prix de 16 fr. 80 la tonne de cannes, puis vient la part de l’administrateur et enfin partage par moitié de ce qui reste entre les planteurs et les actionnaires. Soit, par exemple, une usine ayant un capital de 1.200.000 fr., les cannes sont réglées chaque quinzaine d’après la mercuriale des sucres. Ce cours est supposé être inférieur à 14 fr. les 50 kg. (en sucre 70°). L’usine fait des bénéfices. Le premier usage qui est fait de ces bénéfices est de parfaire le prix de 14 fr. les 50 kg. de sucre. Supposons qu’il


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