La Martinique et la Guadeloupe. Considérations économiques sur l'avenir et la culture de la canne

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LA MARTINIQUE ET LA GUADELOUPE

pelle construite en 1691. Quelques bâtiments de l’usine qu’on a utilisés en les reliant entre eux, portent à leur clef de voûte les années 1766 et 1770. Tout cela n’est pas jeune, ni le matériel non plus et on remarque encore des vestiges du moulin qui fonctionnait avant que l’usine ne devînt usine centrale, alors qu’elle n’était qu’habitation sucrerie. Elle appartient à la colonie. L’usine Saint-Jacques fait 250 tonnes de cannes par jour et est alimentée par 6km. 5 de chemin de fer à pente escarpée et à 1 m. d’écartement. Une partie de la force motrice est fournie par une roue hydraulique qui emprunte l’eau aux rivières qui descendent des mornes. Au fur et à mesure que nous nous avancerons vers le nord de l’île, nous trouverons de plus en plus employé ce procédé économique qui, bien étudié, pourrait rendre les plus grands services. L’usine Saint-Jacques n’a qu’une rade foraine exposée aux coups de vent d’est ; aussi est-elle obligée d’embarquer ses produits comme à Sainte-Marie dans des goélettes qui vont ensuite à la Trinité en suivant la côte. La traction se fait avec une locomotive de 10 tonnes et 72 wagons en bois. Le travail se fait au moyen de deux moulins Fletscher avec accumulateur hydraulique, 4 chaudières à vapeur, tubulaires, 5 chaudières à déféquer, 3 filtres-presses, 1 triple-effet de 250 m , 2 appareils à cuire de 40 hl. et 70 hl., 11 turbines Cail. La rhummerie comprend un bac à composition de 50 hl., 40 cuves à fermentation de 43, 17 et 11 hl., 1 chauffe-vin de 22 m et un appareil à distiller à jet continu, 6 mesureurs de 6 hl. et 1 dépotoir de 4 hl. L’usine exploite quatre habitations, Saint-Jacques qui a 175 hectares et Le Charpentier qui a 305 hectares, Pain de sucre avec 124 hectares et SaintJoseph avec 20 hectares. Total environ : 625 hectares avec 300 hectares de cannes. Le matériel agricole de ces habitations comprend 70 mulets et 150 bœufs. 2

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Usine du Lorrain. L’usine du Lorrain, située sur la rivière du Lorrain, travaille 200 tonnes de cannes par jour au moyen de deux moulins. La voie ferrée à 8 km. Les wagons de cannes sont basculés et tombent dans le premier moulin. Les jus verts sont sulfités. Le premier moulin est actionné par une machine à vapeur, le second par la force hydraulique. Cette force est obtenue au moyen de plusieurs roues Girard. Le second moulin est muni d’un compresseur pour éviter les ruptures de l’arbre du moulin ou du bâti. L’évaporation comprend une pompe à air sèche de la Société de constructions mécaniques de Saint-Quentin et un condensateur barométrique, le seul de la colonie. Cette pompe est également actionnée par une roue Girard. D’ailleurs, dans cette usine, à part le premier moulin, l’évaporation et la cuite, la vapeur ne trouve pas d’autres emplois. Tous les moteurs sont à force hydraulique et accouplés aux roues Girard par des transmissions de manière qu’à un moment donné on puisse se servir de la vapeur. Les moteurs hydrauliques prennent 500 litres d’eau par seconde. Le débit du cours d’eau permet en général de prendre davantage sauf dans les années de sécheresse. L’eau est en charge sur les roues et vient d’un étang placé en amont. La vapeur disponible et qui n’est produite que par la bagasse permet une imbibition régulière de 8 0/0.


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