APPENDICE.
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miroir de toutes les Espagnes, patron et guide des Rois de Castille, mes ancêtres , et le mien, et de tous les saints et saintes de la cour céleste : comme c’est une chose naturelle que tous ceux qui servent bien les Rois, et avec de bonnes intentions, et qui supportent à ce sujet beaucoup de peines et de fatigues, reçoivent une récompense proportionnée à leurs services , afin de les dédommager amplement de leurs fatigues ; et en outre, parce qu’il sied bien aux Rois de récompenser ceux qui les ont bien servis, d’abord pour faire ce qu’ils doivent, et ensuite afin que cela serve d’exemple à ceux qui peuvent le savoir ou l’entendre, afin qu’ils les servent encore mieux ; et le Roi qui agit ainsi, a en cela trois choses à considérer : la première, quelle est la grâce qu’il accorde; la seconde, quel est celui auquel il l’accorde, et comment il la mérite ; et la troisième, quel est l’avantage ou le dommage qui peut en résulter pour lui en l’accordant ; conséquemment, moi, examinant et considérant tout cela, et en outre les nombreux et bons services que vous, D. Alfonse Henriquez, mon oncle et mon grand-amiral de la mer, avez rendus au roi D. Juan, d’illustre mémoire, mon aïeul, auquel Dieu puisse donner son saint paradis, et au roi D. Henrique, mon père et seigneur, que Dieu veuille pardonner, et que vous m’avez rendus et me rendez chaque jour, le lignage d’où vous sortez, ce que je vous dois, et ce que vous êtes, et pour vous en donner une récompense, je veux que, par ce privilége que je vous concède, tous les hommes qui existent en ce