Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb. Tome II. 1

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PREMIER VOYAGE

dix-sept milles, qui équivalent à dix-neuf lieues un quart. L’air est doux, et la mer, grâces à Dieu, lisse et unie, et si couverte d’herbe, que, si on ne l’eût pas pu bien distinguer, on aurait eu la crainte de courir sur des bas-fonds. On vit des damiers. Dimanche, 3 février. Naviguant cette nuit, le vent en poupe et la mer étant très unie, on fit, grâces à Dieu, vingtneuf lieues. L’étoile du nord parut très élevée à l’amiral, ainsi qu’elle le paraît du cap SaintVincent. Il ne put prendre la hauteur du soleil ni avec l’astrolabe, ni avec le quartier de réduction (cuadrante), parce que la vague ne le lui permit pas. Pendant le jour il continua sa route à l’est-nord-est et à dix milles par heure : il fit vingt-sept lieues en onze heures. Lundi, 4 février. L’escadre navigua cette nuit à l’est-quartnord-est, faisant tantôt douze milles par heure, tantôt dix; elle franchit ainsi une distance de cent trente milles, qui font trente-deux lieues et demie. Le ciel était très couvert, chargé et pluvieux, et le temps un peu froid; ce qui fit dire à l’amiral qu’il savait qu’il n’était pas encore arrivé aux îles Açores. Après le lever du


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