Guide du marin sur la loi des tempêtes

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— 89 — tard, le vent, juste après le passage du centre, souffla par rafales terribles de l'E au N. N. E. Dans le journal du Northumberland, cité aussi plus loin, on a noté que le vent près du centre varia du S. à l’E ; le navire resta autant que possible dans sa direction. Un cas encore plus récent est celui du navire Calédonia, allant de Chine à Bombay, qui fut poursuivi et atteint par une petite Cyclone, n° XIV sur la carte n° 3 (Journ. as. Soc. Beng., v. XIV) ; il s’y enfonça jusqu’à ce qu’il atteignit le centre de calme; pendant les trois heures qui précédèrent, son Journal constate “ un fort coup de vent, le vent sautant du S au S. E ; et “ un coup de vent fraîchissant, le vent sautant continuellement du S au ” S. E et revenant au S. » Ce sont exactement les variations qu’un navire courant dans le vortex d’une Cyclone de l’hémisphère Nord éprouverait sur son côté Est de la courbure des vents. 126. M. Thom , p. 108, décrivant la Cyclone de Maurice de 1840 , dit : “ Lorsque le centre approcha et que le vent commença à être marqué par ” des accalmies pendant un moment, et par de fortes rafales en spirale 1, ” ta moment suivant, nous vîmes quelques-uns de ces arbres (casuarina) ” arrachés en un instant, comme s'ils avaient été tordus soudain et em’’ portés à quelque distance au sein de la tempête. » Il paraîtrait aussi que cette courbure a lieu quelquefois à quelque distance du centre, car dans le journal du navire Sophia Fraser, courant au S. O. ¼O, sur la limite et en dedans du corps d’une Cyclone, de 12 à 15° Lat. S et de 78° 40' à 75° 40' P. (81° à 78° G.) Lg. E ( course pp sur la carte n°2), on nota que le vent variait de l’E. S. E au N. E, dans les grains, et revenait ensuite à l’E. S. E. Quand le navire, incapable de courir plus longtemps, prit le travers, le vent parut devenir plus constant à mesure que la Cyclone s’éloignait. 127. On pourrait peut-être en trouver une preuve ou plutôt un indice de plus dans les cas remarquables, récents et si nombreux ici, où, dans le voisinage de la terre, des navires ont été entourés et ont eu leurs ponts couverts, pendant le passage du centre de calme des Cyclones, par des oiseaux, terrestres et aquatiques, papillons, taons, etc. Or, dans une Cyclone, ces animaux doivent être incapables de faire plus que de se maintenir en l’air, de môme qu’un bon nageur dans un fort courant ou dans un remous peut seulement se maintenir au-dessus de l’eau , mais ne peut le remonter ou le traverser. Ils doivent donc, nous pouvons le supposer, être portés graduellement à l’intérieur par la tendance courbe des vents, se soutenir au centre parce qu’ils ne peuvent en sortir, et quand celui-ci atteint le navire, faire un dernier effort pour attraper le pont comme lieu de repos. Si le vent soufflait en cercles véritables, ils seraient épars tout autour du corps de la Cyclone. Dans la cinquième partie, où nous men1

Les italiques sont de moi.


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