Statistique de la Martinique ornée d'une carte de cette île. 2

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une tisane composée de diverses feuilles, où celle du médecinier m’a semblé dominer ; d’autres, apres avoir scarifié la partie mordue, et employé l' eau de Luce, font prendre quelques gouttes d' alkali volatil fluor, qui, mal appliqué, produit en peu de temps une fluxion de poitrine qui enlève 1' individu. Plusieurs habitans considèrent le citron comme contre-poison du venin, et en font boire à leurs Nègres, sans que la guérison soit tellement frappante qu’on puisse l’indiquer spécialement. On avait introduit datas la colonie, une plante comme préservatif de la morsure du serpent, et employé, disait-on, par les Indiens de la CôteFerme du continent d’Amérique ; elle se nommait vejuco guaco. Les épreuves ont fait voir qu’employée seule elle n’avait aucun effet. Enfin, le révérend père Dom Manuel Sédent y Badia, missionnaire de la Côte-Ferme, et cure de Sainte-Lucie, a donné aussi un remède contre la morsure des serpens, qu’on prétend efficace ; il est fort simple : il consiste à prendre des graines de Gombo musqué, plante fort commune à la Martinique ; à les faire sécher et à les réduire en poudre impalpable, que l’on tamise et que l’on met dans une bouteille jusqu’au tiers ; on achève ensuite de remplir le vase avec du taffla T. II. 15


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