234 L’IMMIGRATION AUX COLONIES alors que les Chinois, eux, le généralisent dans l’extrême-Orient. « Voilà comment j’ai compris l'immigration chinoise et pas autrement. « Veuillez, monsieur le sénateur, recevoir l’assurance cle ma hante considération. «
E.
SOUQUES.
»
On le voit, nous ne nous étions pas trompé. M. Souques ne demande pas une immigration chinoise analogue à celle des Indiens, consistant en engagés de trois ou cinq ans que l’on distribue individuellement à des ehgagistes comme des outils à deux bras. Ce que veut M. Souques, ce sont des compagnies de Chinois formées chez eux sous les ordres d’un chef et qui, « à leur arrivée dans la « colonie, prendraient à leur compte l’exploitation « de propriétés qu’on leur donnerait en métayage avec cheptel et avances ». Le nom d’immigrants pour les membres dé cës corporations ne serait pas un titre menteur semblable à celui donné aux engagés indiens pour déguiser leur véritable condition; ils n’aliéneraient pas leur indépendance personnelle; maîtres d’eux-mêmes, conservant un état civil, directement intéressés à leur propre exploitation, ils n’auraient à obéir qu’aux lois applicables à tout immigrant de droit commun. Si « le système d’association » proposé par M. Souques est réalisable, il obtiendra certainement le concours de tout ami des colonies et de tout ennemi de la servitude de la glèbe.