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NOURRITURE
aurez une nouvelle cause du changement qui doit s’opérer dans les liqueurs du corps humain. Ce changement est sans doute tel, qu’elles ne font plus propres à retenir dans une quantité requise cet air fixe , ou plutôt le principal fluide qui le constitue & qu’on peut regarder comme le lien commun & le conservateur de toute la machine animale ; dès-lors une tendance marquée de ces liqueurs vers la pourriture. L’humidité de l’air en diminuant, dans le même temps , la transpiration insensible , une portion de cette matière excrémentielle reste dans les voies de la circulation , & concourt encore à augmenter le désordre. Mais, je le répète , la disposition chaude & humide de l’atmosphère, qui est très-propre à donner de l’activité aux causes prochaines des maladies putrides aigues , ne devient une cause de scorbut que pour les individus qui ont déjà été affoiblis par des maladies antérieures ; ce qui arriva fur la Flotte de l’Amiral Anson, nous en a déjà fourni un exemple, & nous en trouverons un nouveau dans ce qu’on observa dans les hôpitaux de Brest en 1759 : L’été ayant été fort pluvieux dans