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VOYAGES vis-à- vis la Forteresse dont j’ai pane cidevant. Ces bons Peres avoientfait une saignée à cet aqueduc, afin d’avoir de l’eau chés-eux. Ils prétendoient avoir ce droit, & le Magistrat de la Ville prétendoit le contraire, l’affaire étoit à Rome. Ces Peres m’en parlerent, & m'étonnerent beaucoup ; car ils montroient autant de chaleur pour de l’eau , que les Cordeliers en avoient fait voir pour du vin. Je leur conseillai de presenter une Requête au Pape , & de demanderque puisque le Magistrat leur ôtoit l’eau, il fût obligé de les entretenir de vin. Je partis avant que leur procès fût jugé. Les Capucins vivent de quête en Italie, comme autre part ; ceux qui font chargés de ce soin font armés d’une arquebuse à miettes, c’est ainsi qu’ils appellent leur besace, & d’un bâton de cinq pieds de hauteur, avec une fourchette à son extrêmité, sur laquelle on pose Avis aux Cal’arquebuse pour soulager le Quêteur , pucins, pendant qu’il attend aux portes des maisons, qu’on lui apporte de quoi le charger. On dira que ceci est depetite consequence, j’en conviens ; mais c'est un avis que je donne aux Capucins mes compatriotes qui peut leur erre utile ; c’est le but que se doit proposer un Voyageur; celui qui ne cherche pas à