Voyages du P. Labat de l'ordre des FF. Prêcheurs, en Espagne et en Italie. Tome 1-1

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285 , & plus il faut croire que endroits la personne merite d’être estimée. Au reste il ne faut pas s’imaginer que pour meriter un pareil honneur , il faille avoir retiré un Citoyen des mains de ennemi, ou avoir monté le premier à l' l'affaut d’une breche , ou à l’abordage d’un Vaisseau : Il suffit à un AvoCat, d’avoir allés bien défendu une caufe pour que sa partie n’ait pas été condamnée aux dépens , à un Ecolier d'avoir payé les Argumens qu’on lui a proposé avec des distinctions métaphisiques inintelligibles à lui , à son Maître, & à tous ceux qui étoientprelents à son Acte. A un Médecin de n’avoir pas tué un patient qui étoit entre les mains, en voilà allés , il n’en faut Pas davantage , ces victoires font suffisantes pour barbouiller tous les murs de la Ville. Telle est la vanité des Espagnols , sûrs qu’ils font de trouver du pain , & de la soupe à la porte des Couvents , ils aiment mieux palier leur vie dans les incommodités d’une dissette honteuse , que de travailler Pour s’en délivrer. Aussi l’Espagne est remplie de toutes sortes d’étrangers qui travaillent Pour les Efpagnols , & qui emportent ^ même tems le plus clair de leurs D’ESPAGNE ET D’ITAIIE.


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