Nouveau voyage aux Isles de l'Amérique. Tome I-1

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320 Nouveaux Voyages aux Isles gues ; & comme il est facile de les visiter par le dedans, on y met beaucoup moins de petites feüilles. Lorsqu’on a étendu les unes fur les autres la quantité de feüilles dont on veut composer la torquette, on les roule selon toute leur longueur , puis on ploye ce rouleau par lé milieu en tortillant les deux moitiez l’une avec l’autre, & on cordonne ces deux bouts , pour les tenir en sujettion. On met les torquettes dans des Barriques vuides de vin , & si on ne fonce pas les Barriques , on les couvre bien avec des feüilles ou autres choses. Elles resluent , & en achevant de fermenter, elles acquierent une belle couleur, une odeur douce, & une force qui fait plaisir à ceux qui aiment le tabac. Il est rare qu’on transporte les torquettes hors du païs, elles tiendroient trop de place dans un Vaisseau, & ne peseroient pas allez , & comme les feüilles qui les composent ne font pas pressées, elles prendroient facilement l' humidité, contracteroient quelque mauvaise odeur, & se gâteroient. On les employe ordinairement pour faire le tabac en poudre , ou pour les bouts que l’on fume. On ne se sert guéres de pipes à l'Amérique , les Espagnols, les Portugais ,


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