Œuvres de Léonard. Tome III

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LETTRES

LETTRE FALDONI

XXXVIII. AU

CURÉ.

au milieu des sanglots que je vous écris : recevez les premiers épanchements de ma douleur. J’ai perdu mon père : l’image de la destruction m’environne ; je ne vois partout que des objets de deuil ; tout est mort autour de moi. Avec quel regret je m’étais séparé de vous! je laissais mon ame aux lieux que vous habitez. Cette maison chérie, cet objet doux et terrible dont l’idée me poursuit, ces illusions de l’espoir, il fallait tout quitter! J’allais revoir un père mourant, une famille dans les larmes, une habitation rustique où la vertu m’avait donné d’utiles leçons trop peu suivies. C’est dans un mélange d’effroi, d’anxiété, de trouble et de désir, que j’approchai de Livourne. En arrivant dans la campagne de mon père, je fus saisi de tristesse. La maison du Pasteur fut le premier objet qui me frappa : les peupliers qui jadis avaient été plantés près de l'entrée, n’existaient plus : la petite école qui en était voisine, avait disparu: je reconnus, à côté du

C’EST


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