Œuvres de Léonard. Tome II

Page 238

IDYLLES,

234

LES PLAISIRS DU RIVAGE.

ASSIS

sur la rive des mers, Quand je sens l’amoureux zéphire Agiter doucement les airs Et souffler sur l’humide empire ; Je suis des yeux les voyageurs, A leur destin je porte envie : Le souvenir de ma patrie S’éveille et fait couler mes pleurs. Je tressaille au bruit de la rame Qui frappe l’écume des flots ; J’entends retentir dans mon ame Le chant joyeux des matelots. Un secret desir me tourmente De m’arracher à ces beaux lieux, Et d’aller, sous de nouveaux cieux, Porter ma fortune inconstante. Mais quand le terrible aquilon Gronde sur l’onde bondissante , Que dans le liquide sillon Roule la foudre étincelante, Alors je repose mes yeux Sur les forêts , sur le rivage , Sur les vallons silencieux Qui sont à l’abri de l’orage ; Et je m’écrie : Heureux le sage Qui rêve au fond de ces berceaux,


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.