Voyages en Guinée et dans les Iles Caraïbes en Amérique

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VOYAGES. de se rendre aussi affreux qu’il leur fut possîble, en se barbouillant de blanc. Une prairie s’ouvroit devant nous. Chaque négrerie forma avec ses gens un peloton, qui s’y rendit avec son pavillon, & son cabossier au milieu de la troupe, ayant un énorme parasol qu’un esclave tenoit élevé fur fa tête. Les lieutenans en avoient de plus petits comme ceux des Européens. A onze heures nous atteignîmes le camp de nos ennemis , qui avoient trouvé à propos de l’abandonner ; les , nôtres en y arrivant ne manquèrent point de le mettre en feu. Il consistoit en huttes détachées, bâties le long de la côte d’un bois» En front ils avoient une prairie de la largeur d’environ trois cent toises, fur une étendue d'un quart de mille de long, fermée par un bois de palmiers entremêlé de buissons. Leur dessen n’étoit pas si mal imaginé ; ils pensoient que fi nous venions occuper cette plaine , ils pourraient fondre fur nous de tous côtés, en sortant du bois où ils avoient eu la précaution de, se tenir cachés, & qu’ainsi ils profiteraient de cet avantage pour nous couper la retraite. Mais ils furent trompés dans leur attente. Avant de nous engager dans ce piége , nous avions envoyé des piquets, pour reconnoître les deux côtés du bois, & observer dans quel endroit l’ennemi étoit le plus fort. A peine ceux-ci 74


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