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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
les avez forcés à prendre les armes contre vous. 1791. Sont-ils parmi les habitans de la ville de SaintPierre dont vous détruisez le commerce ? cela se peut encore moins : vous les avez forcés à consigner dans leurs mémoires imprimés la demande du rappel de votre régiment en France. Qui sontils donc, ces hommes dangereux? Ne balancez pas à dénoncer des traîtres à la mère-patrie, plutôt que de l’obliger de croire que c’est vous qui l’êtes ; et loin de m’apprêter l’éternel regret de répandre le sang de mes frères, mettez-moi à même de mériter votre pardon, en commençant par obéir a ses décrets. » Celte proclamation jeta l’étonnement et l’alarme dans le cœur des soldats et de leurs partisans. Les commissaires des paroisses, les garnisons et leurs commandans se hâtèrent de répondre au Général qu’il avait sans doute été prévenu par ceux qui tenaient, depuis six mois, les villes et les Forts assiégés, en leur faisant éprouver toutes les horreurs de la famine et de la guerre ; qu’ils ignoraient à quel fait se rapportaient les reproches d’avoir bombardé leurs frères à la vue des forces de la nation; que si le canon avait été tiré, la veille, du Fort-Bourbon, c’était pour annoncer à la ville de Saint-Pierre, avec laquelle celle de Fort-Royal était étroitement liée, l’entrée d’un bateau qui, pendant la nuit, avait trompé la surveillance dos