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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
mouvemens de Fort-Royal par la route du Gros- 1790. Morne. Dès le matin du neuf, on était parvenu à réunir sept à huit cents hommes de milice, et l’ordre de bataille avait été envoyé par le commandant en chef des milices à de Seutre, commandant de celles du Fort, pour qu’il se tint préparé à se porter du côté du Carbet. Ces sept à huit cents hommes se placèrent sur les hauteurs avec quelques petites pièces de canon. Mais aussitôt que des dragons, postés en éclaireurs, eurent aperçu et compté les forces arrivées de Fort-Royal et s’approchant de la ville, ils se replièrent et vinrent donner cette nouvelle à tous les postes. Ceux-ci, composés en partie de marins, et pensant qu’il n’y avait pas moyen de résister, rentrèrent en ville, s’embarquèrent et gagnèrent le large sur leurs navires. Les vaisseaux, qui avaient porté les troupes, semirent à leur poursuite et en ramenèrent une grande partie. L’armée assiégeante arriva à la batterie SainteMarthe, qu’elle trouva abandonnée, et dont les canons avaient été encloués. Le commandant en chef des milices nationales, aussitôt qu’il sut ce point occupé par les habitans, envoya l’ordre à de Seutre d’évacuer les postes de ce côté. L’artillerie et les vivres débarquèrent devant l’habitation Aubin Bellevue, dont les nègres furent mis en mouvement pour leur transport ; les quinze cents hommes de milice furent distribués sur la