Œuvres de Léonard. Tome I

Page 37

D’UN

CHIEN.

Quel plaisir tu m as donné Dans mes pénibles détresses ! En recevant tes caresses J’étais moins abandonné. Tu voyais couler mes larmes , Et tes touchantes alarmes, Tes yeux fixés sur les miens Semblaient une voix céleste Qui disait : Je te soutiens , Et mon amitié te reste. Au pâle flambeau des nuits , Quand j’errais dans les bois sombres,

Tes regards perçant les ombres Interrogeaient les réduits. Ta vigilance attentive M’indiquait Fonde furtive Où je m’allais engager , Et, voisin du marécage, Pour m’avertir du danger Tu volais à mon passage. Si dans leur jaloux transport, Deux chiens se livraient la guerre , Ton courage tutélaire S’armait contre le plus fort. Si quelque main libérale , Devant ta bouche frugale Offrait des mets entassés , Tu n’osais en faire usage.

31


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.