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MiseauPoint Politique de la santé

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Caisse unique : une voie sans issue L’initiative « Pour une caisse publique d’assurance-maladie » fait miroiter une solution apparemment simple aux problèmes du système de santé. Mais en vérité, la caisse unique est une aberration et mène à une impasse. Elle entraînerait une hausse des coûts, la mise sous tutelle des assurés par la perte de leur libre choix et un amalgame des responsabilités. santésuisse rejette ce risque incalculable pour les assurés et les contribuables.

Christoffel Brändli, président de santésuisse

Pour la troisième fois en dix ans, la gauche tente de museler le libre choix des assurés avec une initiative visant l’étatisation des caissesmaladie. Or une caisse unique comporte des risques incalculables pour l’évolution future des coûts. L’amalgame des responsabilités est par ailleurs contraire à certains principes fondamentaux. Car les fournisseurs de prestations siègeraient au sein du comité de direction de la caisse unique qui les rétribue, ce qui entraînerait inévitablement une explosion des coûts. La caisse unique est une aberration comparée au système actuel dans lequel les assureurs défendent les intérêts de leurs assurés en s’engageant en faveur de tarifs abordables.

Dans l’actuelle assurance de base, les assurés choisissent librement leur assureur et les quelque 60 caisses-maladie sont tenues, grâce au jeu de la concurrence, de fournir des prestations de haute qualité. Les assureurs utilisent 95 centimes de chaque franc de prime pour payer les prestations médicales. Seuls 5 centimes servent à rémunérer leurs prestations en faveur des assurés. Ainsi, sur une prime moyenne pour un adulte de 3000 francs par an, les frais administratifs ne représentent que 150 francs, qui servent à financer le contrôle de plus de 80 millions de factures d’hôpitaux et de médecins par an, les salaires des collaborateurs, les structures informatiques, les amortissements, les mutations des assurés changeant de caisse ainsi que les activités de marketing, frais de courtiers inclus. Par ailleurs, grâce au contrôle des factures, les assureurs font économiser plus d’un milliard de francs par an à leurs clients.

CONTENU Editorial La caisse unique mène à une impasse

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santésuisse défend la médecine de premier recours

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Correction des primes: non à une mise en œuvre rétroactive 3 En bref

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Caisse unique : hausses de primes

La fixation d’une prime unique par canton entraînera une hausse de primes, sans compter qu’une caisse sans concurrence ne sera pas incitée à baisser ses frais administratifs. Les assurés ne pour-

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ront plus changer de caisse pour payer moins de primes. Enfin, une caisse unique ne freinera pas l’évolution des primes, car les coûts de la santé continueront de grimper de plusieurs centaines de millions par an, quel que soit le système d’assurance-maladie en vigueur. Les gens vivent en effet plus longtemps, les exigences ne cessent de croître et le progrès médical a un prix. Pour tenir sa promesse de primes moins chères, la caisse unique devra donc supprimer ou rationner des prestations. Caisse unique : baisse de qualité

L’étatisation de l’assurance-maladie est la première étape vers celle de la médecine. Or la médecine d’Etat, comme le révèlent les exemples de plusieurs pays étrangers, nuit à la qualité des soins et entrave l’accès direct de la population aux prestations médicales. Les auteurs de l’initiative se trompent de cible en pointant du doigt les 5 % de frais administratifs des caisses au lieu de s’attaquer aux 95 % de coûts liés aux prestations. La caisse unique ne résout aucun des problèmes du système de santé. santésuisse rejette donc fermement l’initiative populaire « Pour une caisse publique d’assurancemaladie » déposée fin mai. (GPA)

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