Salamnews Hors-série Décembre 2013

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SALAMNEWS HORS-SÉRIE / décembre 2013

Tête d’affiche

Nabil Ben Yadir et Tewfik Jallab

© 2013 / Chi-Fou-Mi Productions / Europacorp / France 3 Cinéma / Kiss Films / Entre Chien et Loup / L’Antilope Joyeuse Photographes : Marcel Hartmann et Thomas Bremond

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Jeunes enfants en 1983, ils n’ont pas connu la Marche. Et pourtant, 30 ans plus tard, le réalisateur Nabil Ben Yadir et le comédien Tewfik Jallab ont à cœur de dire combien défendre les droits à l’égalité et combattre toute forme de racisme, et cela de façon pacifique, conserve tout son sens. Interview croisée.

« La Marche est le vrai héros » La Marche (en salles le 27 nov.) est votre 2e film après Les Barons, que vous aviez mis une dizaine d’années à écrire. La Marche était-il aussi un projet de longue date ? Nabil Ben Yadir : Cela a pris deux ans et demi d’écriture, de financement et de tournage, mais Nadia Lakhdar, coscénariste, avait ce projet depuis quelques années. On a gardé la grande histoire et récrit ensemble le film. Il y a aussi eu cette urgence de le faire, car cela sonne tellement d’actualité, il fallait profiter du médium du cinéma pour parler de ce sujet maintenant. Pourquoi s’intéresser à la Marche pour l’égalité, alors que vous êtes Belge ?

Nabil : Parce que c’est une histoire extraordinaire : je m’en suis personnellement voulu de ne pas la connaître. J’avais cette excuse d’avoir eu 3 ans à l’époque et d’être Belge ; mais, selon un sondage, 81 % des Français ne connaissent pas cette histoire, c’est dramatique. Moi qui suis à la recherche de sujets à raconter, ce qui m’a intéressé, c’est l’aspect cinématographique de la Marche. Tewfik, vous-même n’avez pas connu la Marche. Comment retrouver cette mémoire-là ? Tewfik Jallab : Pour la retrouver, on a eu la base du scénario, qui a été un vivier d’informations important, puis l’équipe

de production nous ont mis à disposition les archives de l’INA, des interviews, des DVD, des reportages, dont ceux de l’émission « Mosaïque ». Chacun a fait ce travail personnel pour s’approprier l’histoire. De quelle façon avez-vous travaillé l’écriture ? Écriture d’une fiction par-dessus la réalité historique ou bien d’abord rencontre avec les vrais marcheurs ? Nabil : J’ai rencontré Toumi Djaïdja pendant l’écriture, aux Minguettes : là où il s’est ramassé la balle, là où il est né et a grandi. La rencontre avec Toumi a été décisive, car une personne, 30 ans après l’événement,


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