Le pacte redistributif

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- Une réforme fiscale pour une France plus juste et plus forte -

au cœur du débat public. Il ne s’agit pas d’avoir peur. Si nous ne plaçons pas là le clivage, nous ne le mettrons nulle part ailleurs. Toute l’histoire de la République est une histoire fiscale : la révolution française est née d’une aspiration à l’équité; les états généraux avaient été convoqués à cette fin ; ensuite, le programme de Belleville, au milieu du 19éme siècle avec Gambetta et Clémenceau ouvrait la perspective de l’impôt sur le revenu et il a fallu plus de 50 ans pour qu’un Ministre des finances, Caillaux, finisse par l’introduire ; ensuite, ce fut la bataille pour sa progressivité : puis en 1981, la création de l’impôt sur la fortune. Bref, chaque fois que la Gauche a agi, ce fut pour la justice fiscale. Dans le contexte de la mondialisation et de la compétition entre les économies, elle est devenue plus prudente ; elle n’a pas eu tort : le dumping fiscal existe bien, la fuite des capitaux aussi ; il faut en tenir compte. Mais parfois, elle a été plus que prudente, frileuse même quand il s’est agit de traiter les plus values, les stocks options et les revenus du capital. Il lui est arrivé aussi de céder à l’air du temps engageant la baisse de l’impôt sur le revenu. Ainsi, cette grande réforme fiscale que nous avions tant et tant annoncée, nous ne l’avons pas en définitive menée, voire même engagée. Elle ne peut plus être différée. Notre système de prélèvement est devenu illisible ; nul ne sait qui paye l’impôt ; les taux apparents ne sont plus les taux réels ; qui peut comprendre quoi que soit à la fiscalité locale, au dispositif des exonérations


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