Onésha Afrika 5

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onésha Afrika

Magazine Numéro 5 Avril 2012

ÉDITORIAL

Le développement durable et notre avenir immédiat Cyrille MONOTE KAGANGE

L’année 2011 a été classée «anno horibililis» et cela n’est pas un simple artifice de style. Plusieurs facteurs déstabilisants se sont conjugués pour alimenter une morosité presque générale en Europe et aux Etats-Unis: Une situation marquée sur le plan économico-social par le chômage en hausse constante dans le grand pays du continent Européen (France, Italie, Espagne). Au niveau des politiques économiques, une crise de la dette qui ne décroche pas excepté l’Allemagne et les Etats scandinaves. Ce volet de la crise a imposé dans le reste de l’Union des mesures drastiques affectant les budgets sociaux, certains cas sont dramatiques (la Grèce) La réduction du niveau des salaires s’y amène et porte l’estocade avec les voitures de société qui seront désormais lourdement taxées (Belgique). Les effectifs des fonctionnaires sont comprimés sans états d’âme excessifs et c’est devenu même le must auprès des tenants de l’orthodoxie budgétaire. Dans ce salmigondis, la reforme des retraites tient le haut du pavé. Tous les gouvernements Européens y ont recours font choux en ce qui concerne l’âge requis. L’hypothèse retenu et qui motive fondamentalement ce consensus est la dénatalité au sein du monde Occidental. Par hédonisme, une manière d’être assez rébarbative ou par nécessité, les populations se multiplient peu vu la logique de cet état d’esprit qui permet qu’a chaque génération suffit ses raisons de jouissance ou de déplaisir, la perspective des vieux jours n’encourage pas la solidarité entre individus et groupes, 4

l’impulsion première étant le sauve qui peut. Depuis quelques décennies en Europe, ce malthusianisme a fonctionné comme une soupape de sureté pour une économie qui tourné autour de la satisfaction des biens de consommation, par définition exclut la durée.

a plus d’humilité. Encore qu’il faille compter avec certaines régions du monde qui sont a la traine a quelque chose malheur et bon que le marketing boulimique n’a pas encore tout a fait formaté et restent quoique plus longtemps en retrait du consumérisme et de l’économisme financier.

La notion de développement durable rend compte du hiatus existant entre les désirs de l’homme et ce qu’il doit faire pour éviter de piéger l’espoir caressé par ailleurs d’un bonheur qui ne serait pas éphémère. En effet, toute réussite porte en elle l’exigence de la durée. En termes de projet embrassant une communauté, le développement durable recouvre la capacité de répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre celle des générations futures à satisfaire le leur.

L’Afrique en fait partie. Peut être dans ce continent dont les hommes armés d’une sagesse plusieurs fois millénaires se refusent à saisir «la lune avec les dents» et croient en la nécessité de la durée que se résorbera la contradiction qui mine l’intelligence de l’humanité surdéveloppée entre les progrès de la connaissance et le mythe de la caverne auquel s’accrochent les humains, comme s’ils étaient enfermés à double tour dans cet exemple de l’illusion parfaite de Platon.

Hélas! Le fait majeur actuel est que ce qui dure, ouvre des perspectives, semble sans intérêt. Tout ou presque quadrillé par le besoin du jour. En Europe Occidentale, cette tendance lourde est assujettie a un progrès technologique chaotique dans le fonctionnement duquel l’alsuadre s’est invitée et l’éthique en est expulsée.

C’est un espoir qu’il n’est pas niais de caresser même si des faux pas apparaissent à gauche et à droite dans le comportement de l’élite politique africaine convaincus d’être des «pollueurs» soucieux, souvent sans vision du lendemain et manquent cruellement de conscience historique. Les élections calamiteuses en République Démocratique du Congo et la crise constitutionnelle au Sénégal en sont deux exemples éloquents.

Une société qui avance sans repères ni garde-fous, ne peut rien produire de durable. En ce début du XXI siècle; l’homme est a la croisée des chemins mur n’est plus loin ou il devra payer la note qui lui sera fatale sauf si les sociétés mues par l’énergie du désespoir, orientent leur frénésie de croissance vers un horizon ou l’action collective d’une conscience morale élevée pourrait contraindre les prédateurs universelles que sont les multinationales et leurs lobby, les mafias diverses (publiques et privées)

Nonobstant, la célèbre formule de Hanna Arendt (philosophe juive allemande) compagne d’Heiddeger, un autre philosophe allemand dont les accointances idéologique avec les nazis continuent à défrayer la chronique, nous appelles à plus de patience: «Il ne faut jamais désespérer d’un homme.» Autant pour les continents, les cultures; les civilisations et tutti quanti...


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