WANKR Magazine Issue 1

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GRATUIT !

SAISON 1 - EPISODE 1



RENCONTRE


Photo : Swaraj TIWARI

#WANKRMAGAZINE

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EDITO Au menu :

CULTIVER CETTE MAUVAISE HABITUDE

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MARC-AURÈLE VECCHIONE Cinéma d’auteur underground

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ERWAN RUTY Plan banlieue créatif

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SANHUGI

Photo : Kevin RUSSEL

Page 6 C’est vite dit... | Page 8 Voyons voir | Page 17 Teasing | Page 22 Focus #1 | Page 30 Tous stylé(e)s | Page 36 Focus #2 | Page 37 Tu lis quoi? | Page 38 Les mots doux | Page 42 Get Out!

S

i vous lisez ces quelques lignes, c’est que vous êtes quelqu’un de curieux. Et rien que pour cela, on devrait pouvoir s’entendre ! En effet, le magazine que vous tenez entre les mains est une bête curieuse. Une créature protéiforme et hyperactive. Oui ami lecteur, c’est bien de cela qu’il s’agit : hyperactivité, sensibilité et vision à 360 degrés. Le propre de la curiosité : S’intéresser, s’interroger sur les parcours, profils, tendances et folies de chacun. Telle est notre mission ! Pour ce premier épisode, rencontre avec MarcAurèle Vecchione qui vient de réaliser un long métrage sur le graffiti, Erwan Ruty, qui planche sur un projet d’incubateur de médias culturels et urbains ainsi qu’une visite chez Sanhugi, un salon de tatouage et de coiffure basé dans le 17ème arrondissement. Le tout dans une lecture rapide, visuelle et sympathique ! Ah oui! J’oubliais : l’aventure WANKR se poursuit aussi sur le web via notre superbe site web : mwww.wankr.fr ou sur notre application mobile. En attendant, bonne lecture et n’hésitez pas à nous faire des retours et nous livrer vos impressions!

Charles “Obsen” ELOIDIN Wankr in chief

WANKR Magazine est un bimestriel édité par l’association WANKR CLUB - Redacteur en chef : Charles «Obsen» ELOIDIN - Direction artistique : Charles ELOIDIN / Laurent PIGNOT - Redactrice en chef adjointe : Agnes GOZLAN-LELEZ - Rédacteurs et contributeurs : Victor SALICETI, Louis HALFEN, Omeima STAMBOULI - Don TWA - Hervé PHOTOGRAFF - Contacts redaction : contact@wankr.fr - Publicité/ partenariats : pub@wankr.fr - Vous souhaitez distribuer W4NKR Mag dans vos locaux : distrib@ wankr.fr - MAGAZINE GRATUIT NE PEUT ÊTRE VENDU. WANKR est une marque déposée à l’INPI. www.wankr.fr

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#WANKRMAGAZINE

#PHOTOFOCUS

Photo : GRIS1

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RENCONTRE

- GRIS1 -

Artiste urbain sur la pente ascendante, Gris1 est un adepte du mélange des genres. Prolifique et inspiré, il se joue des codes artistiques pour mieux se les réapproprier. Ici une peinture réalisée pendant la Nuit Blanche à Paris. 7


#WANKRMAGAZINE

Photo : Gilles CARON

#voyonsvoir

SOULÈVEMENTS

En ces temps de grinçage de dents généralisé, l’idée de soulèvement revient assez souvent. Cela tombe bien, une expo transdisciplinaire s’empare du sujet. « Soulèvements » est une interrogation sur la représentation des peuples, au double sens — esthétique et politique. Cela se passe au Jeu de Paumes jusquau 15 Janvier 2017. www.jeudepaume.org

WRUNG X FELIPE PANTONE

Nouvelle collab de la marque Wrung avec un artiste pour une série limitée. Felipe Pantone, graffiti artist mondialement connu, s’associe avec la marque pour la collection Automne/Hiver. plus d’infos : www.wrung.fr

Atlanta

Cette série fait figure d’ovni. Réalisée par Donald Glover, ce projet nous plonge dans l’univers d’Earn, jeune afro américain fauché qui pour s’en sortir devient le manager de son cousin Paper Boi, figure montante du Rap Game. Critique avisée d’une société américaine mal à l’aise sur les questions sociales et raciales. Le tout traité avec un humour noir et amer. A découvrir sur Netflix !

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TESTÉ / VALIDÉ

Place des Fêtes Mode2 s’expose à Paris

Une exposition de MODE2 est toujours un événement. La légende du graffiti qui voue un véritable culte pour la féminité, présentera quelques unes de ses œuvres dans une expo solo à la galerie Openspace à partir du 26 novembre. >> 116, boulevard Richard Lenoir 750011 Paris.

C’est le resto bar à vin situé à Clichy (92). Cadre sympa, sélection de vin éclectique et assez pointue ainsi que plats variés concoctés avec amour. Idéal pour la pause dèj’ ou en afterwork. 4-6 Place Des Martyrs, 92110 Clichy

Photo : Ilan VOLSON

Urbex and Roofs Marché Noir

Marché Noir s’étend sur 150 m2 au rdc et propose une collection de fripes chinées aux quatres coins du globe. Tout au long de l’Année Amah Ayivi collecte, recherche, chine et conçoit autour des notions de Style. Il livre sa vision de la fringue, l’art d’allier le vintage et l’actuel. Un focus plus complet sera disponible sur wankr.fr très bientôt!

Marché Noir Boutique & Salon de thé | 18 rue Perrée, 75003 Paris - www.marchenoir.co

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Be High, collectif de photographes créé en 2014 expose ses clichés d’explorations urbaines. De spots cachés aux toits parisiens, le collectif vous invite à découvrir leur travail. Du 8 au 26 novembre 2016 Centre Reuilly : 19 rue Antoine Julien Hénard 75012 Paris


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Lorsqu’un réalisateur entreprend de faire un long-métrage ayant pour trame le graffiti, on s’y intéresse forcément. WANKR est parti à sa rencontre afin d’en savoir un peu plus sur ce fameux film intitulé STAR.

MARC-AURÈLE

VECCHIONE Propos recueillis par : Charles «Obsen» Eloidin

/ CINÉMA D’AUTEUR UNDERGROUND /

Peux tu te présenter? Alors, je m’appelle Marc Aurèle Vecchione aka Orel, réalisateur de films documentaires et je viens de réaliser mon premier long-métrage.

une certaine notoriété, il intéresse aussi les services de police qui cherchent à endiguer le phénomène. Suite à une arrestation un peu musclée, il va être stoppé net dans sa carrière et perdre la possibilité d’écrire ce qu’il y a de plus important pour lui : son nom et devoir s’interroger sur son geste. Il va être accompagné par des «grands frères» ayant vécu les mêmes histoires ayant eux un pied dans le monde de l’art et qui vont l’amener à réfléchir sur son travail et à se réinterpréter pour pouvoir continuer.

Tu viens de réaliser un long métrage intitulé STAR gravitant dans le milieu du graffiti. Quel est le pitch? C’est l’histoire d’un jeune graffiti artist qui est sur le modèle de pas mal de mecs que l’on a pu connaitre. Il est très présent dans sa ville. Il suscite un certain intérêt de la part de ses compères issus du graffiti et du monde de l’art qui commencent à trouver son travail intéressant. Une période charnière où, comme de nombreux pratiquants atteignant

Comment t’es venue l’idée de réaliser ce projet? L’idée est venue d’une ligne de conduite que j’avais un peu qui est la suivante : quand j’ai 10


RENCONTRE

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Les personnages principaux du film

commencé à m’intéresser à la réalisation, j’avais un pote qui voulait devenir écrivain, qui en passant dans une librairie où James Elroy faisait une séance de dédicaces, va le voir et lui explique son parcours de jeune écrivain avant de lui demander quelques conseils pour bien démarrer. James Elroy a répondu : «It’s very easy, write what you know.» Voilà. Ça a l’air d’être une phrase toute bête, mais en vrai, c’est une bonne ligne de conduite quand tu commences quelque chose, c’est à dire parler de ce que tu connais et ce qui te touche. Quand il m’en a parlé, j’ai trouvé ça tellement juste, que cette phrase, je m’en suis fait une ligne de conduite à plein de moment dans ma vie, à des moments où je voulais démarrer

rivée de la DV, le logiciel de montage Final cut et compagnie. J’ai fait trois courts-métrages que j’ai jamais trop montré parce que pas satisfait de mon travail, mais j’avais parlé de choses que je connaissais et j’avais commencé à écrire sur un projet de long métrage qui parlait du graffiti. Et donc... Je ne me sentais pas du tout prêt à le faire. Pour mille raisons... Manque confiance en moi, pertinence du discours, capacité à tourner ce que je voulais etc. C’est ce qui m’a décidé à faire le documentaire Writers (documentaire sur l’historique du graffiti parisien). Plutôt que de faire une fiction ratée, je me suis dit : j’ai pas mal de photos, je connais des gens qui ont des archives intéressantes, j’avais une place intéressante dans le graffiti, j’avais toutes les connections avec les pionniers (CTK, BBC) qui me connaissaient suffisamment pour se confier à moi et j’étais en rapport avec toute ma génération où je considère avoir été dans les 10, 20 actifs dans le truc, donc j’avais des rapports assez cool avec mes confrères. Et en n’ayant pas lâché le truc, j’avais également des liens avec les nouveaux qui arrivaient dont j’appréciais le travail. Du coup, je me suis dit qu’il valait mieux que ce soit quelqu’un comme moi, issu de la scène parisienne qui s’y colle plutôt que des personnes

Je me suis dit qu’il valait mieux que ce soit quelqu’un comme moi qui s’y colle. quelque chose. Quand j’ai commencé à faire des films, j’ai tout de suite eu envie de faire de la fiction, sauf que je me suis heurté à pas mal de choses. A l’époque où j’ai commencé, c’était la fin des années 90, les méthodes de tournages n’étaient pas ce qu’elles sont devenues en quelques années, à savoir l’ar12


RENCONTRE

tous les jours, mais t’allumes la caméra et c’est zéro pointé (rires). Du coup, comme les essais n’étaient pas concluants, je me suis lancé dans un casting. Un jour un pote m’a orienté vers deux jeunes qui lui paraissaient pas mal. Ce qui nous a amené à porter notre choix sur Finlay Murphy (qui interprète le rôle-titre NDLR). Il avait cette capacité lorsque tu allumes la caméra à rester le même. Ça ne lui met pas du tout la pression. Il était impressionnant pour ça. Il a un beau visage, un regard fort, un truc. Même s’il a eu une expérience en télévision équivalente à zéro (une figuration en théâtre et en série télé), c’était pas son métier, quoi. C’était important pour moi, que d’un point de vue corporel, les mecs que je filme aient les mouvs’ du graffiti.

un peu fake ou de la télévision. Pour moi, le documentaire est une forme de film hyper intéressante qui permet de raconter des histoires vraies. Un processus narratif où j’allais apprendre à mener un projet un peu long. Tout ça pour te dire que STAR, qui ne s’appelait pas comme ça au début, était un projet que j’avais en tête depuis presque 15 ans. Quel a été le déclic? Le déclic ça a été l’horloge biologique (rires). C’est à dire qu’à un moment je me suis dit que fort des docus que j’avais fait, je commençais à être à peu près sûr qu’il y avait une manière cool de procéder, c’était d’emprunter beaucoup au documentaire et d’essayer de l’injecter dans une fiction. Je me suis dit que pour tourner toutes ces scènes «vraies», il ne fallait pas que je laisse trop filer le temps parce que, ça va avoir l’air con ce que je vais dire mais j’avais pris un coup vieux physique (rires). Je me disais que de faire des cabrioles en entrepôts avec une équipe de frapadingues à gérer, pas sûr que quelques années plus tard je puisse encore le faire. A deux niveaux : moi physiquement et la pertinence de mon regard par rapport aux générations que j’allais chercher. Au risque d’être déconnecté dans mes choix. En clair l’envie de le faire pendant que j’avais encore le «juice», parce qu’un film en indé comme on l’a fait, ça demande de l’énergie. Les deux premières fois que j’ai commencé le doc, c’était sur Writers et Antifa, entièrement à mes frais. T’as une famille, tu sais comment c’est... Un projet comme ça c’est tout le monde qui ramasse autour de toi, donc faut l’assumer le bordel.

Un projet comme ça c’est tout le monde qui ramasse autour de toi, donc faut l’assumer le bordel. C’est quoi les mouvs’ du graffiti pour toi? Ben tu peux prendre des comédiens qui jouent très bien, il y en a plein de sa génération, mais quand il va lever son bras pour faire un tag, ou marcher dans la rue après en

Et au niveau du casting? Quand est arrivé le moment de faire le casting, je ne vais pas te mentir, le film avait été écrit pour TRAN (graffeur français) au départ. Je voulais absolument faire le film avec lui, je l’ai harcelé pour ça, mais il n’était pas prêt et au final, c’était peut-être pas la bonne personne. Il est génial dans la vie de

Pendant la projection du film à Berlin

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avoir fait un, il y a une mesure que nous on sait reconnaitre. Tu vois ce que je veux dire ou quoi? (rires)

il y en a eu des films sur le graffiti, dont certains avec des séquences très belles et très réussies, mais ou moi dans l’ensemble je ne m’y retrouvais pas.

Cramés! Cette espèce de justesse sur un sujet qui nous tient à cœur que j’avais déjà vu dans d’autres films comme Bomb the system, Quality of life, Moebius 17 par les mecs de Berlin, après Whole train... il y en a eu des films sur le graffiti, dont certains avec des séquences très belles et très réussies, mais où moi dans l’ensemble je ne m’y retrouvais pas. Pour un simple raison : c’est que la plupart du temps, le film chute sur la mort du héros! Ce qui est complètement dingue. On a eu des morts dans le graffiti, mais généralement ce sont des morts causées par des activités ou des causes en dehors du graff. Tu peux te faire casser la gueule ou prendre tes bombes mais en général, tu t’en sors quand même (rires). Bref, j’aimais pas ces trucs trop drama.

pola (Rumble fish)... Même s’il s’agit d’acteurs qui sont devenus des stars hollywoodiennes par la suite, il les prend dans une espèce de «jus de rue» qui est vrai au moment où ils jouent les petits voyous. Tu prends Les nuits fauves de Cyril Collard, il est parti chercher des vrais Ducky Boys (chasseurs de skins), des mecs de la rue. Par moments le jeu n’est pas au top mais en tout cas c’est pas fake. Tu prends Larry Clarke quand il fait Kids et qu’il attrape la bande de skaters de Washington Square, putain, c’est vrai de ouf! Il y a plein d’exemples comme ça où ça a marché. En tant que spectateur, ça m’a laissé des souvenirs hyper agréables. Et c’est ce que j’ai essayé d’atteindre avec Star.

Oui tu as sans doute raison et puis ça a apporté des opportunités à pas mal de gens... Ça a calmé pas mal de cailleras, ça les a ouvert à pas mal d’autres trucs. Ça a entre guillemets «tuffisé» des bourgeois. En général, tu repars avec un bagage plus rempli qu’à ton départ. Ceux qui disent : «ouais, le graffiti a détruit ta vie...» Non, c’est les bédos et la coke qui ont détruit ta vie mais pas le graffiti. C’est le lifestyle qui gravite autour qui détruit ta vie, pas le graffiti!

J’ai vu pas mal de photos passer sur fb et insta qui dévoilent l’ambiance du tournage. Des anecdotes? (rires) Effectivement... Comme je disais précédemment, il faut être jeune pour emmener ce type d’équipe à l’aventure et les convaincre qu’ils vont être bons à la comédie. Dans l’ensemble j’ai deux trois anecdotes rigolotes. L’une d’entre elles, ça a été à Rome. Lors d’un repérage l’année précédente avec mon ami producteur Olivier, j’avais eu la chance de rencontrer les T.H.E., les kings du métro romain Poison et Runa. Ils avaient apprécié le projet et voulaient jouer le jeu avec grand plaisir. Donc avec Poison on part ouvrir un entrepôt pour une scène que l’on devait tourner la nuit. Dans l’aprem’ on bloque les portes du dépôt. Rome a été très facile à peindre à une époque, maintenant c’est fini. Du coup on revient le soir même, les graffeurs locaux, en mode protectionnistes ont vérrouillé l’accès. On arrive, la sécu est là, les portes sont fermées, la première journée de tournage commence pas très bien. On essait en vain d’ouvrir, mais comme les

C’est vrai. Des bons exemples de films sur la jeunesse que je trouve réussis, il y a Outsiders de Cop-

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RENCONTRE

Finlay Murphy incarne Star, le personnage principal

mecs de la sécu étaient là, on décide de s’éloigner un peu et revenir plus tard. A un arrêt d’autobus, on voit 3 lascars passer avec des têtes de loustics, ils repassent 5 minutes plus tard avec un pas super rapide. L’un d’eux porte une caisse noir dans ses bras. Je dis à Michael : «these guys are robbers», c’est des voleurs, ça se voit! J’ai pas terminé ma phrase que surgissent 10 voitures de police et bouclent tout le quartier. Les mecs venaient de faire une attaque à main armé dans un resto juste derrière nous! On se retrouve avec toutes nos bombes au milieux des keufs, on a pu se tirer, mais c’était chaud! Voilà, y’en a un pas mal d’autres.

la VOD me permet un truc que j’aurai jamais pu me payer en salle : une sortie internationale ! par le projet, qui eux sont vraiment dédié à la salle, ils ont une plateforme VOD qui diffuse de tout. Et il y a une réalité : Le moins de 40 ans, on le divise en catégories sociales, on se rend compte que le spectateur type de films que l’on fait (urbain mais en même temps un film d’auteur) est hyper dur à amener au cinéma. Il va au ciné 1 fois par mois et quand il va voir STAR et que la même semaine il y a X Men, ben il va voir X-Men...

En voyant le film, je me suis dit est ce que ce thème serait viable en format série? Ah ben écoute, c’est génial que tu me poses cette question! Quand on est revenus de Rome, on s’est tellement pris un kiff et les romains étaient tellement saoulés de nous laisser partir. Et nous on avait passé 11 jours de folie total, on s’est dit : «faut faire une série!», que le héros devienne un artiste urbain reconnu et qu’il parte faire un tour du monde, quoi. Un épisode, il est à New York, après au Brésil, en Afrique, au Moyen-orient puis en Asie... Let’s go worldwide! Bref, on en a pas mal parlé. Je serai super chaud de le faire! (rires)

Ah merde... C’est la réalité. Donc il faut savoir que de 30 à 50 copies en France, ça te coute au bas mot 150 000 euros! Même si c’est «beau gosse» de sortir au cinéma, si le public que tu touches tu peux l’attraper ailleurs, c’est pas grave, attrapons le ailleurs! Aujourd’hui il y a la VOD, et la VOD me permet un truc que j’aurai jamais pu me payer en salle : une sortie internationale! (*) (*) : initialement prévue pour novembre 21016, la sortie VOD aura lieu en février 2017

+ L’INTÉGRALITÉ DE L’INTERVIEW SUR WANKR : www.wankr.fr/marc-aurele-vecchionne m EN SAVOIR PLUS : web : www.resistancefilms.com/fr/ FB : www.facebook.com/starlefilm

Y a t’il une sortie en salle de prévue? Pas de sortie en salle. Au début, on était suivis par Studio Orange qui était super intéressé 15



ON AIME L’IDÉE

Photo : Julien NONNON

Julien Nonnon, photographe et artiste urbain, aime projeter des images sur les façades. Déjà initiateur du projet Safari Urbain au cours duquel il projetait des images d’animaux dans Paris, c’est l’Amour qui est cette fois mis en avant avec la série #lebaiser. Découvrez la série complète sur son site web : www.juliennonnon.com 17


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#FOLLOW

Leila SY

Photographe, graphiste et également réalisatrice de clips entre autres pour Kery James, L.E.J, Leila s’apprête à réaliser son premier long-métrage “Ne rate pas ce train”. sur un scénario écrit par le rappeur précédemment cité et produit par l’Insensé Films. Le tournange démarrera au printemps prochain. À Suivre. Photo : Vincent Corrion 18


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ERWAN RUTY UN PLAN BANLIEUE CRÉATIF Propos recueillis par : Charles ELOIDIN

Medialab93. Un ambitieux projet consistant à créer un incubateur regroupant divers médias et créatifs urbains basé dans le 93. Rencontre avec Erwan Ruty, militant associatif de longue date initiateur de ce projet. 20


RENCONTRE

forcément beaucoup de moyens, de créer et de parler d’eux-mêmes, de leur ville, de leur quotidien, de parler de ce qui se passait dans les quartiers, alors que la presse traditionnelle ne leur donnait pas l’opportunité de le faire.

Une petite présentation? Je me présente, Erwan Ruty, je suis le responsable opérationnel de Presse & Cité qui est une association qui a été créée en 2008. C’est un réseau de médias implantés dans les banlieues, qui fait de l’événementiel, de la formation pour les médias de quartiers qui voudraient se développer, donner une meilleure image de ce qu’ils font et de ce qu’ils sont. Bien sûr on produit pas mal de contenu, beaucoup moins depuis quelques mois car on est sur pas mal de projets, mais on en a fait beaucoup, à une époque on avait jusqu’à une trentaine de collaborateurs. Des pigistes et des salariés permanents. Une expérience qui a maintenant 8 ans et moi ça fait 20 ans que je travaille dans les médias implantés dans les banlieues. Du journal Pote à Potes en 96, le premier mensuel dédié aux quartiers, Respect Magazine début 2000, différentes expériences au sein de municipalités de Seine saint Denis, Ressources urbaines la première agence de presse dédiée aux banlieues en 2005. Voilà un peu mon parcours..

On s’est rendu compte (...) que les médias dans les banlieues vivaient la fin d’un cycle. Cela a été un tournant... Au moment des émeutes de 2005, il y a eu une envie de s’exprimer énorme dans toute la France. D’ailleurs des moyens sont arrivés, par les pouvoirs publiques pour que les gens s’expriment. Ensuite, depuis l’émergence des réseaux sociaux, les gens n’ont plus spécialement envie de créer des blogs ou des magazines print traditionnels, mais plutôt envie de s’exprimer tout azimut. Un jour blogueur, le lendemain vidéaste, le surlendemain, écrire un morceau, le jour d’après, monter une boîte ou une association, enfin bref, on a remarqué que maintenant que les jeunes qui ont entre 25 et 35 ans, sont des jeunes qui ont un parcours extrêmement original, très créatif avec une expérience nouvelle et sur plein de supports différents. Donc on a une énergie nouvelle qui est en train d’émerger. Le Medialab93 veut rendre compte de cette créativité nouvelle. Ce sont des gens qui ont un parcours souvent cabossé

Tu planches actuellement sur un projet prometteur appelé Medialab93. Peux tu nous en parler? Alors Medialab93, c’est l’aboutissement de ces 20 ans d’expérience des médias implantés dans les banlieues. C’est lié au fait que ce projet, dont je vais parler juste après, vient après que l’on se soit rendu compte, au moment du trentième anniversaire de la Marche pour l’égalité en 2013, que les médias dans les banlieues vivaient la fin d’un cycle. Il y a eu un premier cycle qui était du milieu des années 90 jusqu’à 2005, c’était je dirais, la presse classique : le magazine print traditionnel qui parlait le mieux des quartiers comme le faisaient RER, Radikal et d’autres plus associatifs, plus engagés, comme Pote à Potes et quelques autres comme Fumigène etc. Il y a eu ensuite une deuxième phase, qui a émergé en 2005 autour du numérique, comme le blog, lié à la fois par ces nouveaux outils, parce que d’une certaine manière, cela permettait à des gens qui n’avaient pas fait d’étude de journalisme, n’ayant pas

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Toutes ces entités cherchent un nouveau souffle et ressentent le besoin de se réunir pour vivre une expérience commune. mais souvent très imaginatif, des parcours qui ne sont pas linéaires, pas traditionnels, qui n’ont pas forcément fait de formations. Donc le Medialab voudrait réunir à la fois des rédactions de médias issus des quartiers, de gens qui travaillent dans la formation, dans le numérique, dans la création, dans le but de mettre en place des formations mais aussi des coworkers qui occuperaient des espaces un temps plus ou moins long. Qui auraient la possibilité de développer leurs projets, de monter leurs entreprises ou leurs associations, voire même proposer du contenu aux médias résidents. Justement, les résidents permanents qui sont ils exactement? Cela peut être à la fois des médias issus des quartiers, des rédactions comme Afriscope, Fumigène, Streetpress ou la ZEP (1), des gens issus du numérique comme Simplon.co ou Banlieue Créative, qui forment aux métiers de la création audiovisuelle et digitale. Des gens assez variés qui ont pour caractère commun, d’être à la fois dans le monde de la création, à la fois jeunes, émergents et qui très souvent, travaillent dans les quartiers. Voilà pour leurs caractéristiques communes. Toutes ces entités cherchent un nouveau souffle et d’une certaine manière ressentent le besoin de se réunir pour vivre une expérience commune et être enfin visibles par les autres médias, par des financeurs, et les décideurs. Un besoin de mutualiser leurs énergies. Ils ont besoin d’inventer des outils communs comme des régies pub communes par exemple, monter des événements ensemble, des formations. Bref, être plus forts.

Quel est le modèle économique du Médialab? Il est hybride comme tous les modèles qui émergent aujourd’hui dans les quartiers ou hors des quartiers. Un modèle qui compte sur la location d’espaces de travail, que ce soit pour les résidents permanents ou les coworkers, d’événements qui seront organisés, comme des projections de films par exemple. Egalement des modules de formations d’accompagnement à la formation de création d’entreprise, le financement de projet, la réalisation cinématographique etc. La structure fera aussi appel au financement de sponsors et de mécènes ainsi qu’au financement public. Notre expérience de 20 ans nous a prouvé qu’en général les plus risquophiles en France sont les décideurs publiques. Ce sont eux qui amorcent les pompes et font en sorte que les projets qui avaient du mal à trouver des financements auprès des banques et les financeurs privés, puissent exister. Ensuite, les banques et le privé prennent le relai. On

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RENCONTRE

biais de rencontres, d’expos, de débats etc. De faire en sorte que tout ce bouillonnement soit possible. Sachant que ce lieu, qu’il soit à Pantin, à Montreuil ou à Saint-Denis ou porte d’Aubervilliers (les 4 lieux que l’on a identifiés comme étant possibles), sont des lieux où le Medialab93 ne sera pas seul. Des structures où d’autres entités sont déjà présentes. Impliquées dans la culture, les médias et la communication ou dans la publicité. L’idée c’est qu’il puisse y avoir une synergie entre les gens du Medialab et ces autres acteurs qui ont déjà une visibilité importante depuis longtemps. On espère à la fois bénéficier de cette «aura» et échanger avec eux. Mais pourquoi une implantation dans le 93? Le 93, parce qu’on pense que d’une certaine manière c’est là qu’il y a le plus de créativité ces 20 dernières années dans la culture populaire française. Et puis il se trouve qu’un certain nombre d’entre nous y travaillent depuis un certain temps et c’est là que les 4 lieux que nous avons identifiés sont implantés. On n’a pas spécialement cherché à être implantés dans ce département, c’était un peu notre ADN, c’était un peu notre historique. Il se trouve que dans le cas du Grand Paris, le 93 deviendra le cluster, le Hub (selon la terminologie en vogue) de la culture. Il se trouve qu’effectivement, il y a beaucoup d’effervescence dans ce département. Et c’est là que vont venir se greffer de nouvelles structures. Il y a une réalité culturelle existante, un dynamisme démographique, créatif et de plus en plus un dynamisme économique réel. C’est un département d’avenir. Nous on y est et on veut y être encore plus!

Lors de la soirée de présentation au Comedy Club à Paris, le 22 juin dernier.

a souvent fonctionné avec ce modèle. Ce sera au démarrage. On espère que les sponsors et les mécènes suivront. On est conscients que ces gens ne sont pas des imbéciles et ils savent qu’aujourd’hui les tendances de demain naissent souvent dans les quartiers populaires. Quels types d’événements seront prévus au sein de la structure? Plein d’événements sont prévus, car les frontières entre l’activité médiatique, entre l’activité culturelle, la communication sont de plus en plus estompées, donc il faut se rendre compte que ce qui anime ces médias là, ce n’est pas uniquement de produire du contenu. Ce qui les anime, c’est faire se rencontrer les gens. De mettre en contact différentes populations, de différentes origines, qui ont parfois une trajectoire commune, donc qui ont envie de contribuer à façonner la société française du 21ème siècle de manière un peu transfrontières. Hors des ghettos, hors des clichés. Cela se fera par le

Quand est prévu le lancement? Si tout va bien, ce sera pour début 2017. Il reste encore quelques ajustements et négociations à mener. Quel que soit le lieu où on s’implantera, tout n’est pas encore bouclé mais a priori janvier 2017.

(1) Zone d’Expression Prioritaire

m EN SAVOIR PLUS

sur wankr : wp.me/p70TMn-N6/ FB : www.facebook.com/lemedialab93socialclub/ Twitter : www.twitter.com/medialab93

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#PHOTOFOCUS

Photo : Don TWA

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Bain de foule

Photo prise l’an dernier pendant le live de Methodman & Redman à Lyon. J’etais sur une enceinte et d’un coup j’ai vu Redman se jeter dans la foule. Tu peux voir sur la photo qu’il est content de sa connerie tout comme les fans. Pour la petite histoire, je crois qu’il n’a pas récupérer sa pompe. Ce concert était un bon bordel et je pense que le cliché le retranscrit assez bien! Photo : Don TWACrew | instagram.com/dontwa/ 25


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SANHUGI Propos recueillis par : Red Hop Charly Pepper

Situé Paris 17ème arrondissement de Paris, le studio Sanhugi est une affaire de famille dont l’activité est le tatouage et la coiffure. Rencontre avec cette équipe accueillante qui nous fait découvrir son univers pluridisciplinaire et cosmopolite.

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Comment avez vous monté Sanhugi? Au départ, il y avait Roselyne et Alain qui ont monté le salon de coiffure et Pascal qui était tatoueur. Ils ont toujours voulu travailler ensemble et mélanger les deux univers. Ils travaillaient à la base chacun de leur côté, le temps de trouver quelque chose à Paris, Roselyne a trouvé le premier local. Elle a eu l’occasion de monter la boutique, donc elle l’a fait avec Alain et Pascal. Ils m’ont proposé de les rejoindre vu que je suis également tatoueur, pareil pour Christophe. Du coup, on a intégré Sanhugi à ce moment-là.

coiffure et Christophe et moi en tatouage. Il y avait aussi notre oncle Jacques, qui est parti maintenant. On a bossé comme ça pendant cinq, six ans. Après il y a les filles qui nous ont rejoint. C’est un cercle assez familial à la base et on a gardé cet esprit-là. Ce ne sont que des proches qui entrent dans l’équipe de Sanhugi. Quand l’équipe est au complet, on doit être onze ou douze en comptant les guests. Ok, vous avez des guests de temps en temps... Il y a Roberto, l’ex patron de chez Art Corpus, qui bosse avec nous. C’était lui l’organisateur du Tattoo Art Fest, justement. Il bosse avec nous, d’ailleurs c’est aussi le mari de Roselyne. On bosse aussi de temps en temps avec Lionel Fahi, il y a aussi Léa Nahon qui

Vous êtes combien en tout? Au départ, en 2010, on était Six. On avait qu’un seul salon, Roselyne et Alain en

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RENCONTRE

passe de temps en temps, ainsi que d’autres, rencontrés en conventions. Généralement ça se passe bien. A quoi ressemble la clientèle de Sanhugi? On va dire que la tranche d’âge de notre clientèle se situe entre trente et cinquante ans. Une clientèle assez mature. Généralement ils sont bien posés, ils savent ce qu’ils veulent. Par contre ils viennent de tous les milieux socio-professionnels. Ça va de l’artiste musicien, à l’acteur, au mec qui bosse dans la finance, du secteur médical, c’est très varié, il y a de tout. Ils viennent de tous les horizons.

sept péchés capitaux. Un projet qui prend à peu près tout le corps, les bras, le dos, le torse. Je crois que c’est un de nos plus gros challenges, parce que représenter les sept péchés capitaux, c’est pas évident. De relier ça en image et sur le corps, ça représente un gros travail. Oui sacré challenge! Ok, ce n’est pas fini mais, cela représente quoi en terme de durée de travail? Difficile à dire mais là pour le moment on en est à une centaine d’heures à peu près. Gros chantier donc. Il y a beaucoup d’heures de travail sur chaque pièce, car c’est très détaillé. Ça demande beaucoup de temps en terme de travail.

Quelle est la philosophie de votre salon? La philosophie? Je dirais essayer de se faire plaisir avant tout. Être passionné, être à l’écoute de chaque personne et d’échanger. Et sinon en terme de tatouage, y a t’il un style propre à Sanhugi? Apparemment les gens reconnaissent notre patte graphique. On dessine de tout en fait. Nous on vient du dessin à la base avant de nous mettre au tattoo. On a essayé de retranscrire cet univers dans le tattoo en passant du papier à la peau. Tout ça en intégrant les codes du tatouage, du coup les deux univers se sont mélangés. On est malgré tout à fond dans le style asiatique, Pascal, Christophe et moi. Mais ça c’est fait indépendamment de nous, c’est ce que nous demande notre clientèle. Mais avec tous les guests qui gravitent autour de nous on a un éventail assez large quand même.

Vous faites des petites pièces aussi? Bien sûr! On a des tatoueurs qui s’occupent de ça. Ici chacun a son rôle. A l’époque avec Pascal et Christophe, on ne s’occupait que des grosses pièces, on n’avait pas le temps de s’occuper de tout le monde. Les grosses pièces sont évidemment celles sur lesquels on s’éclate le plus et étonnement, parfois on perd plus de temps sur les petites pièces pour

C’est un cercle assez familial et on a gardé cet esprit là. Ce ne sont que des prôches qui entrent dans l’équipe.

Du coup pas mal de personnalités sont passées chez vous,non? Pas énormément non plus, j’ai pas de noms en tête là (rires). Secret professionnel? Non, ça va. Là récemment il y a les mecs de ShakaPonk. On a un bon échange avec eux, ça se passe bien. Il y en a d’autres, ça se passe bien. Votre travail est très riche en détails. Quel a été votre plus gros challenge en terme de pièce? Ben, on l’a pas encore fini, on est dessus : un client nous a demandé un thème sur les

Le salon de coiffure.

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diverses raisons. Mais oui, on fait vraiment de tout ici. Le milieu du tatouage est connu pour être très concurrenciel mais en même temps très solidaire. Tu confirmes ou pas? Oui je confirme, je ne connais pas tous les tatoueurs mais généralement c’est un bel échange. Après je ne dirais pas vraiment concurrentiel. Chacun a sa patte, chacun a son style et je pense vraiment qu’il y a de la place pour tout le monde. Sur les millions de gens ne serait-ce que sur Paris, il y a de quoi faire. Donc je ne dirai pas vraiment concurrentiel. Je pense que c’est une bonne chose qu’il y ai du monde dans ce secteur, ça permet de voir de nouveaux courants émerger, des nouveaux tatoueurs... Oui mais quand même, depuis quelques années, il y a un véritable engouement... Il y a un gros boom de tatoueurs qui est lié à une forte demande. Et il y a aussi la technique aujourd’hui qui fait qu’avec les nouvelles machines il est plus facile de faire des choses vraiment sympas, même si à l’époque on pouvait déjà les faire. Du coup c’est plus facile pour les nouveaux qui arrivent qu’à l’époque où il fallait tout faire soi-même. De A à Z! Tes aiguilles, fallait les souder etc. C’est moins contraignant aujourd’hui, mais c’est une bonne chose. Quand tu débutais à l’époque, c’était beaucoup plus dur. T’avais pas les infos sur internet...

a des gars doués pour ça. Quand ça sort trop de notre univers, on redirige vers d’autres tatoueurs. Ou il y a des choses qui sortent de nos convictions... Il n’y a pas beaucoup de choses, sans rentrer dans la religion ou la politique, mais le mec qui vient pour une croix gammée n’est clairement pas à la bonne adresse. Mis à part ça, non. Si ça sort trop de notre style, on ne le fait pas. Le mec qui te demande un tatouage latino, c’est non. Ben, je peux te le faire, mais il y a des mecs qui le font mieux. Donc autant aller voir ces gars-là.

Je pense que c’est une bonne chose qu’il y ai du monde dans le secteur du tatouage.

Et la demande la plus farfelue? En général, les gens savent ce qu’ils veulent et savent chez qui ils vont en venant ici. Ils se sont bien renseigné et connaissent notre boulot. Donc pas de demandes farfelues en tête. Il y en a forcément, mais rien de bien marquant.

Oui! Il y a des tutos, t’as des mecs qui te montrent comment ils bossent... Exactement! A l’époque quand tu te retrouvais tout seul avec ton client et que t’avais mal soudé tes aiguilles par exemple, c’était compliqué! (rires) C’était l’époque!

Et donc des détails supplémentaires concernant le salon de coiffure? Ben avec le salon, ce qui est bien, ce n’est pas que des tatoueurs qui bossent avec des coiffeurs, nos clientèles se mélangent assez bien et sont assez curieuses l’une

Y’a t’il des motifs que vous ne faites pas? Oui il y a des motifs que l’on ne fait pas quand ça sort un peu trop de notre style. Il y

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RENCONTRE

moi, je pense que tous les tatoueurs, dès lors qu’ils ont fini une pièce dessinent. Tu rentres chez toi tu dessines, mais bon à un moment donné faut lever le pied et chercher l’inspiration. Ce n’est pas autant d’heures de dessin que sur un tatouage mais je peux passer environ 25 heures sur un dessin par exemple. Il y a forcément des retouches lièes à la demande du client... Exactement! Et ça peut prendre énormément de temps. Compte tenu du fait que tu ne bosses jamais que sur un seul projet et qu’il y en a d’autres derrière, ça s’accumule. C’est bien, les affaires tournent en tout cas! On touche du bois. En tout cas j’ai beaucoup de chance de bosser sur de beaux projets que les gens nous proposent. Et sinon le mot de la fin? Venez vous faire tatouer! Ce n’est pas si terrible que ça, venez vous faire plaisir. Ça reste que du plaisir pour le tatoué et le tatoueur. C’est un moment privilégié, un bel échange. La peau reste le plus beau support.

Une cliente

de l’autre, mais avant tout, l’avantage est dans la possibilité de travailler ensemble par le biais de shootings, d’expositions etc... De mélanger les deux univers dans un esprit collectif dépassant le tatouage et la coiffure. C’est ce que l’on essaie de faire avec Sanhugi. Mélanger le maximum d’activités inspirantes. Vous êtes assez proches du milieu du graffiti, vous avez des graffeurs chez vous? On n’a pas de graffiti artists ici, mais on a des potes tatoueurs qui graffent aussi. Et c’est vrai qu’il y en a des plus en plus. Ils ont un style graphique déjà bien ancré et ça donne des trucs assez sympas. Le milieu urbain commence à entrer dans le tatouage, il y a ce côté underground sous certains aspects qui est intéressant. Et sinon des projets en cours? Oui beaucoup. Oui pas mal de grosses pièces en perspectives. Beaucoup de style asiatique. Quand je dis asiatique, on va dire japonais, c’est le style qui prend le dessus, à savoir des samouraïs, des dragons, ce genres de choses...

m EN SAVOIR PLUS : sur wankr : www.wankr.fr/sanhugi FB : www.facebook.com/sanhugi Site officiel : www.sanhugi.fr

Beaucoup d’heures de dessin évidemment... Enormément oui. Ça ne s’applique pas qu’à

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#PHOTOFOCUS

Photo : Hervé PHOTOGRAFF

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Le festival Burning Man

Sur la photo, une «Cox» géante, un des art cars de l’équipe «Big red» roulant dans le désert de black Rock City. La vitesse autorisée maximum est de 12 km sur le site. Au fond, on voit le dernier temple de l’architecte David Best. Situé à 1200m d’altitude, le Burning Man n’est pas un festival comme les autres. C’est une zone d’autonomie temporaire où l’on peut tout faire dans le respect des biens et des personnes. Un désert qui se transforme en ville de plus de 70 000 personnes pendant 8 jours. Une semaine hors du temps où chaque participants peut être acteur et proposer ou aider sur différents projets, ici vous n’êtes pas de simples spectateurs. Photo : Hervé PHOTOGRAFF | www.facebook.com/ Herve.PHOTOGRAFF

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TOUS STYLÉ(E)S

ISAKIN ISAKIN est un shop de fringues situé dans le 18ème arrondissement collaborant avec quelques marques triées sur le volet comme entre autres, Norse Projects, Homecore ou Olow. Mais ISAKIN c’est également une marque dont nous vous proposons de capter l’univers en quelques images : mhttp://isakinparis.com/

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TOUS STYLÉ(E)S

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TOUS STYLÉ(E)S

Photos : ISAKIN ©

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#PHOTOFOCUS

Du gaz à tous les étages

Paris, mai 2016. Boulevard Diderot, près de la place de la Nation. Des fumigènes bleus et rouges. Du blanc venu des gaz lacrymos. Une Marianne 2.0. Des revendications qui ont dépassé la Loi Travail pour demander l’abrogation du « Monde qui l’entoure ». Un mouvement qui se terminera par un énième 49/3 au début du mois de Juillet, et par une énième nasse policière devant l’Assemblée Nationale. photo : Victor Saliceti 40


BLOODY BELGIUM

#tulisquoi?

Livre sur la scène punk réalisé par Patrice POCH et le photographe Luc LACROIX. Un must have pour tous ceux qui s’intéressent à la scène Punk en général mais aussi les autres. Un méticuleux travail d’archive regroupant des clichés datant de 1977 à 1983. Poch Éditions & Wasted Talent - 2015 - 264 pages Site officiel : www.bloody-belgium.com/

LE CHANT DE LA MACHINE

BRÛLE !

Fiction mêlant personnages réels et imaginaires dont la toile de fond se situe dans le Bronx des années 70. Un récit au rythme soutenu au cœur duquel s’entrechoquent violence, béton, musique et l’émergence du Hip Hop. Premier roman de Laurent Rigoulet qui a reçu un accueil enthousiaste par la critique. Petit choc littéraire réussi et très documenté par cet ancien journaliste à Libé et Telerama. Laurent Rigoulet | Editions Don Quichotte

L’odysée de la musique électro racontée sous toutes ses formes en BD. Le rythme haletant des vignettes retrace tel un beat saccadé, les influences, les inspirations et les destinées sans que le dessin ne perde en précision. Le lecteur se faufile dans les clubs new-yorkais et européens. Préfacé par les Daft Punk. David Blot et Mathias Cousin | Editions Allia - 224 pages 41


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HIP HOP RAISED ME Certains diront : «Encore un livre sur le Hip Hop!» Ils auront raison. Ceci dit, ce pavé de 448 pages mérite que l’on s’y attarde. Pour la simple et bonne raison qu’il s’agit là d’un produit de qualité. Qualité photographique, mais rédactionnelle également. DJ Semtex, l’auteur du livre, analyse les grandes étapes et tendances depuis la naissance du hip-hop des années 1970 à aujourd’hui avec d’emblématiques artistes hip-hop tels que Jay Z, Kanye West, Eminem, Kendrick Lamar, Nas, et le Wu-Tang clan pour ne citer qu’eux. Une mise en page soignée accompagnée de plus de 1000 illustrations et photos de photographes de renom : Martha Cooper, Henry Chalfant, Eddie Otchere, Normski, Janette Beckman... Un must, donc. DJ Semtex | Thames & Hudson Editions

CAPITAINE FRITES

GRAFFITI | EXPRESSIONS MANIFESTES Lokiss, figure emblématique du graffiti, vient de réaliser un ouvrage présenté comme un état des lieux de la culture graffiti à travers le portrait de quinze artistes internationaux livrant des œuvres commandées pour le projet. Un panorama vivant et varié décryptant sur 200 pages, les travaux de 15 artistes comme Philippe Baudelocque, Proembrion, Keith K. Hopewell, Boris Tellegen alias Delta, Tony Driver, Pener, ou encore Lek et bien d’autres. Lokiss | Editions Hazan - 200 pages

Si vous connaissez Arnaud Le Guilcher, sautez sur son dernier opus : les aventures absurdes d’Arthur Chevillard, Wankr honoraire, qui part élever de géants poissons d’eau douce en Afrique, pour échapper à l’ire démesurée de sa presqu’ex épouse. Arthur rejoint avantageusement le panthéon des anti-héros Le Guilchériens, il ressemble à vos potes, d’ailleurs vous aimeriez bien le croiser pour lui payer un verre et refaire le monde à l’envers avec lui. Si vous ne connaissez pas Arnaud Le Guilcher, vous ne connaissez pas votre chance. Vous avez maintenant 5 pépites à lire. Enfermez-vous chez vous avec sa bibliographie et découvrez la prose déjantée du père des branleurs les plus attachants de la littérature française. Capitaine Frites - Arnaud Le Guilcher | Editions Robert Laffont 42


OBSEN

WWW.OBSEN.FR


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LES MOTS DOUX VITRIOLÉS

PHOTOSHOP VS BOTOX ET BISTOURI par Agnes Gozlan Lelez

Ça fait maintenant quelques années que tu mènes une lutte sans merci contre le temps qui passe à grand coup de crèmes anti-ride, d’abonnement en salle de sport, de cours de pilates et autres. Ça fait maintenant quelques années que les résultats ne sont pas hyper probants. Les rides s’installent tranquillement, les contours changent. Ce n’est pas brutal mais c’est insidieux et semble-t-il inexorable.

T

u arrives au stade de ta vie où à une poupée de cire rougeâtre. Alors oui, une question incontournable la fixité s’estompe avec les semaines, mais se pose : Botox or not Botox ? c’est là que les ridules se ré-installent. C’est Tu as déjà vu quelqu’un le fléau de Sisyphe, figée ou ridée, ridée ou fraîchement botoxée ? La figée, une spirale infernale. peau luit et prend une nuance rougeaude (oui oui même quand c’est bien Après il y a l’alternative bistouri. On échange fait, même quand ton dermato a formé celui le dermato contre le chirurgien. Les chèques de Megan Fox, même quand tu t’appelles à trois chiffres contre ceux à cinq, mais Megan Fox). La peau luit et on voit les impacts bon, il faut bien se donner les moyens de de la seringue pendant plusieurs jours. Entre ses objectifs. Tu as déjà vu une fraîchement les yeux, comme un bouton lifté ? Non ! Une fraîchement d’acné, sur la commissure lifté se cache, la gueule Essaye de faire des lèvres, comme un bouton dans des pansements. Elle d’herpès. Et puis ça fige. Et rire un botoxé, c’est ne réapparaît qu’après les là, quelque soit le talent du bandages retirés (même si méchant mais dermato, la qualité de la elle a encore une espèce c’est drôle! peau, la légèreté de la dose de bande de compression à injecté. Ça fige et ça se voit! porter la nuit pendant des Même si la ou le botoxé(e) te dit ingénument jours et des jours), la douleur estompée, les «tu es la seule à me le dire», tout le monde rougeurs et les bleus résorbés. La fraîchement le voit, certains sont juste plus polis que lifté attend le spectaculaire promis par son d’autres. En même temps c’est le principe chirurgien. Elle espère que son chirurgien est du truc, pour rappel on se botox la tronche aussi bon que promis. Elle prie pour ne pas pour paralyser les nerfs responsables des ressembler à Donnatella Versace une fois les micro-crispements de la peau qui donnent pansements tombés. Elle a pris un gros gros naissance à la ride et à la ridule. Donc le risque. Google «lifting fails» pour voir. Quand prix à payer c’est d’être figé, plus ou moins c’est raté, un lifting c’est raté. Méchamment. longtemps. Essaye de faire rire un botoxé, Bon OK si c’est bien fait, c’est quelques passe lui en revue ton répertoire de blagues années de sursis, c’est un gros gros coup de carambars, c’est méchant mais c’est drôle jeune (si tu étais déjà assez vieille pour que ce quelqu’un qui rie sans que son front ne soit nécessaire, bien entendu, parce que dans bouge. Donc tu te condamnes à ressembler le cas contraire, c’est beaucoup de souffrance

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▶ pour

pas grand-chose). Imagine le cauchemar : tu te voyais plus vieille que tu ne l’étais (petite confiance en toi, mec avare en compliments, copines plus belles, névroses diverses et variées), tu casses ta tirelire et tu t’offres un lifting, et là, malheur, tu ressors avec une tête de lion croisé avec le Joker! Tu termines plus laide que tu n’as commencé. Considérablement. Soyons clairs, le bistouri c’est la dernière ressource, c’est la solution ultime. Tu en as vraiment besoin ? Sérieusement ? Moi je t’ai trouvé une troisième voie. Une solution de contournement.

D’ailleurs quand on y pense, à quand remonte la dernière fois que tu as vu ton mec sans la lueur bleue de son écran se reflétant dans ses lunettes ? Donc non, ton mec ne te regarde pas, il te voit dans son souvenir ou dans l’écran de son téléphone/ordi. Pareil pour ton entourage. A part les copines maléfiques qui jouent à se comparer à toi et dont on te conseille fortement de te défaire, il n’y a pas grand monde autour de toi qui scrute le défaut (ridule ou autre). Par contre il y a plein de monde à te suivre sur Facebook, Instagram ou autre. D’ailleurs c’est pour ces followers (amis réels ou juste virtuels) que tu as investi dans un selfie stick. Ce sont eux ton vrai public (et oui il y a ton mec et tes proches dans le tas). Du coup, raccourci, tu as juste besoin d’une solide formation Photoshop.

Récapitulons : pourquoi est-ce que tu envisages la chirurgie esthétique ? Pour être belle plus longtemps. Pourquoi est-ce que tu veux être belle ? Pour plaire, à toi et aux autres, ton mec, tes amis... Mais en vrai, qui te regarde? Toi quand tu scrutes la ridule dans ton miroir grossissant. De 15 à 30 ans, tu traquais le bouton, à 30 ans tu as changé de combat et tu as commencé à scruter la ridule et le cheveu blanc. On peut donc raisonnablement estimer que même botoxée ou liftée, tu scruterais l’imperfection, quelle qu’elle soit et que ton inconscient torturé ne serait toujours pas satisfait. Qui d’autre te regardes ? Ton mec ? Non pas vraiment. À quand remonte son dernier compliment ? Au jour de votre rencontre? Pas loin. C’est un mec, depuis que vous êtes ensemble il a probablement gardé la même image idéalisée de toi que celle du premier jour, et il la colle (avec plus ou moins de succès) sur ton moi du jour : le toi mal coiffée du matin, le toi mal habillée du dimanche soir, le toi radieux de la journée pomponage, le toi habituelle du travail, tous les toi en sommes. D’où l’absence de compliments sinon automatiques, il n’en voit pas l’intérêt, pour lui tu as toujours plus ou moins la même tête. Ce qui ressemble le plus à un compliment pour lui, c’est quand il like une de tes photos Facebook, Instagram ou autre.

Et hop, fini les crème antirides et amincissantes, terminé le Botox et le Bistouri. Attention, je ne parle pas de troller tes propres photos en faisant n’importe quoi. Non, j’ai parlé d’une SOLIDE formation Photoshop, de devenir une pro de la retouche photo, de savoir lisser un front et des pattes d’oies, de pouvoir affiner un grain de peau et illuminer un sourire. Pas convaincue ? Attend, il y a zéro risque. Tu te plantes sur une photo ? Pas grave, tu peux la re-retoucher à l’infini. Tu peux en prendre une nouvelle et recommencer, alors qu’avec le bistouri, toute erreur est assez définitive. C’est rentable, pour le prix de trois injections Botox ou d’un quart de lifting, tu as une formation de base. Avec un peu d’opiniâtreté et d’entrainement, c’est une vie de retouche photo que tu viens de t’offrir ! Allez, je t’offre un argument massue, c’est avec Photoshop que les photographes et autres virtuoses de la retouche, rattrapent les ratés chirurgicaux de Madonna, Julia, Sharon et les autres..... Retrouvez d’autres mots doux sur notre site : http://wankr.fr/category/mots-doux/

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enu Au m hotos, s, p new rviews inte c... et

L’expérience se poursuit sur le web & sur mobile !

Ligne éditoriale urbaine & éclectique !


#getout!

Soirées Danse

Chaque mois, La Place Centre culturel Hip Hop, vous propose deux soirées consacrées à la danse en création. Rendez-vous les 17 et 18 novembre pour trois spectacles : 360° de Gabin Nuissier, Wild Cat de la Compagnie Black Sheep (Saïdo Lehlouh) et Images d’Antoinette Gomis. m Les 17 & 18 novembre 2016 | La Place 10 passage de la Canopée 75001 Paris

CHANCE THE RAPPER

Le rappeur talentueux de Chicago qui a su gagner la reconnaissance du public grâce à la diffusion de ses mixtapes débarque à Paris. A seulement 23 ans il fait déjà partie des plus grands. Il présentera son nouvelle album « COLORING BOOK ». m Le 21 novembre 2016 au zénith de la Vilette | 211 avenue Jean Jaurès 75019 Paris 48


RENCONTRE

© Siaka Soppo Traoré - LA POSE, 2014

AKAA - Also Known As Africa‎

AKAA c’est un voyage à travers la diversité de la création contemporaine, un manifeste en faveur des artistes, des galeries, et de tous ceux qui nous font rêver d’Afrique. AKAA plébiscite une création contemporaine riche et plurielle, faite de métissages, de migrations et d’échanges. m Du 11 au 13 novembre 2016 | Carreau du Temple - 4 Rue Eugène Spuller, 75003 Paris

LEK XIX

Galerie 42b présente les oeuvres de LEK réalisées durant sa résidence à la Villa Médicis Exposition personnelle. Vernissage le jeudi 3 novembre à partir de 18h m Du 3 novembre au 3 décembre 2016 | Galerie 42b 1 rue Notre-Dame de Nazareth, 75003 Paris

PUNK IS ALIVE !

Dans le cadre du colloque international et interdisciplinaire « La scène punk en France (1976-2016) : 40 ans d’histoire » la photographe Sue Rynski présente son travail sur la scène alternative underground en Paris-Ile de France. m25 Novembre | FGO-Barbara 1, rue Fleury, 75018 Paris, France 49


MERCI LES GENS !

Le magazine que vous tenez entre les mains n’aurait jamais pu voir le jour sans tous les généreux donateurs ayant bien voulu se prendre au jeu et nous faire confiance dans cette belle aventure. En participant à la campagne de financement participatif via Kisskissbankbank, Vous contribuez à concrétiser un vieux rêve qui espérons le, vous plaira. Nous tenons donc à vous remercier! Un énorme merci à vous tous! Big up!

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D’ailleurs et

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(R)évolution culturelle ! ThéâTre

Où sOnt les « racisés » ?

numéro spécial

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Cinéma, danse

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16/09/16 15:28

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JANVIER 2017

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