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LE MOMENT PHILO PLATON

PLATON DIT:

«L’amour est libre et spontané»

Pour Platon, le philosophe grec, ce désir universel de trouver le partenaire idéal est totalement surévalué, comme il nous l’explique dans notre entretien fictif sur l’amour et la passion avec le philosophe allemand Christoph Quarch.

Si vous saviez… mais passons. Voyez-vous, on ne peut pas dire qu’il y a un moment précis où l’être humain est parfaitement accompli; les chercheurs en neuroscience vous le confrmeront. Nous ne sommes pas les pièces d’un puzzle qu’il sufft d’assembler et tant mieux si ça passe. Le miracle de l’éros, c’est autre chose: c’est une the red bulletin: Une célèbre agence de énergie qui vous pousse à élargir et à déveloprencontres en ligne affrme qu’un céli- per votre potentiel, à mûrir, à choisir une bataire tombe amoureux toutes les nouvelle vie et à grandir. Répondre en onze minutes sur sa plateforme. Des tous points aux attentes et aux désirs de algorithmes intelligents évaluent l’autre n’est pas synonyme de relation les profls des utilisateurs et déter- heureuse et durable. Se soutenir minent un profl correspondant mutuellement pour s’épanouir engrâce aux «matching points». semble, voilà la bonne formule.

Beaucoup de couples heureux ont, paraît-il, vu le jour de cette Ne cherchons-nous pas tous des façon… Qu’en pensez-vous? partenaires qui correspondent à

Platon: Si je vous comprends bien, nos désirs? vous me demandez si je pense que les Naturellement, et c’est bien pour cela actions du dieu que les Grecs ap- que nous sommes si malheureux. pellent Éros peuvent être calculées «Les algorithmes L’éros n’est pas une super glue permathématiquement. n’ont rien à voir mettant de coller deux moitiés aux proportions égales, mais un feu qui Pour ainsi dire, oui. avec l’éros. s’embrase dans l’altérité du parteC’est vous qui le dites. Mes contemporains, à juste titre, se représentaient la force de l’amour, ou plus précisément La seule chose à faire, c’est ouvrir naire. Si tout se déroule exactement selon vos calculs, il n’y a plus de développement possible. Résultat: un de la passion amoureuse, comme un angelot muni d’un arc et d’une fèche. Selon eux, la fèche d’Éros frappait de son cœur et son esprit.» couple fgé dans l’harmonie. Si, en revanche, vous ressentez de l’amour pour une personne qui ne vous cormanière imprévisible et impérieuse, respond pas du tout au départ mais embrasant une passion affranchie de toute règle ou de avec laquelle vous pensez pouvoir mûrir, alors l’éros tout algorithme; une passion libre, spontanée, comme vous donne des ailes et vous permet de vous dépasser. un enfant en train de jouer.

Donc, selon vous, les services de rencontres numériques ne servent à rien?

Exactement. Les algorithmes n’ont rien à voir avec l’éros. La seule chose à faire, c’est s’abandonner à la vie, ouvrir son cœur et son esprit à l’inattendu, se laisser toucher. L’éros est une énergie pure et c’est seulement en l’acceptant que l’on pourra se sentir vivant, en toute joie et en toute passion.

Mais les chances d’être touché par l’amour (ou par l’éros, si vous préférez) ne sont-elles pas multipliées si, grâce à une présélection numérique, on ne rencontre que des personnes qui nous correspondent?

Certes, c’est ce que pensait mon ami Aristophane à qui j’ai fait dire que les humains étaient autrefois ronds comme des boules que Zeus, dans sa colère, a coupées en deux: et depuis, nous recherchons désespérément notre deuxième moitié, la meilleure. Si c’était le cas, les algorithmes pourraient effectivement nous aider à trouver un partenaire. Les personnes prises dans le feu de l’éros pourront croire qu’elles n’ont été complétées que par leur partenaire, mais c’est une impression trompeuse, en défnitive.

Vous n’avez peut-être pas encore trouvé votre bonne moitié, cher monsieur Platon.

PLATON (428–348 av. J.-C.) est le philosophe le plus influent de la culture européenne. Ses dialogues, conservés dans leur intégralité, révèlent son grand talent littéraire et sa capacité à résumer toute la sagesse de la Grèce antique en une philosophie. L’Académie athénienne qu’il a fondée a été le centre intellectuel du monde antique pendant près de mille ans. CHRISTOPH QUARCH, 56 ans, est un philosophe allemand, théologien, coach en entreprise et auteur de nombreux ouvrages philosophiques. Dernier paru: Platon und die Folgen (trad. Platon et conséquences), éd. J.N Metzler, Stuttgart.

«Ces photos d’apnée sont mes projections mentales»

Auprès de l’élite de l’apnée, Franck Seguin accompagne des phénomènes passés d’explorateurs de l’inconnu à icônes du monde digital.

Texte PH CAMY

L’avenir

Rade de Villefranche-sur-Mer, France, 2006

«L’une de mes premières photos d’apnée. Je rencontre ces champions français, et je veux faire connaître ces aventuriers dans la presse, car quelque chose d’important naît: l’avenir. Je deviens alors ami avec Guillaume Néry. Pour cette photo, je lui ai demandé de porter une combinaison colorée, plutôt que ses vieilles tenues noires habituelles.»

Le marcheur

Au large de l’île Maurice, océan Indien, 2017

«Le projet One Breath Around The World: deux ans de par le monde à la rencontre de gens et de lieux d’exception. Ici, à 20m, Guillaume marche au milieu de ce groupe de femelles et de jeunes cachalots. Le cachalot est l’apnéiste du monde animal le plus performant, avec des apnées atteignant 90 min et des descentes vertigineuses à plus de 3000m de profondeur.»

Un extraterrestre

Cénote Angelita, Yucatán, Mexique, 2018

«Guillaume Néry dans un nuage de sulfure d’hydrogène, une réaction chimique entre l’eau douce, l’eau de mer et la putréfaction des arbres qui tombent dans ces rivières sous-marines depuis la surface de la jungle. Il paraît décontracté, mais il est à 30 m de fond, et nous sommes au milieu de la jungle, à près de 5 h de piste de quoi que ce soit.»

Superhéros

Îles du Frioul, Marseille, France, 2015

«Pour le double champion du monde Morgan Bourc’his, qui a commencé par être enseignant, les autres comptent beaucoup. C’est un mec extraordinaire, d’une extrême bonté, aux capacités physiques hors-normes. Ce pote que tu rêverais d’avoir, avec lequel rien ne peut t’arriver. Je l’ai toujours vu comme un superhéros. Ça va bien avec cette photo.»

Le Mbappé de l’apnée?

Rade de VillefranchesurMer, France, 2021

« Celui qui devrait être la future grande star, Arnaud Jerald. Un mec moderne, branché, très performant. Il vient de loin, car il a souffert de dyslexie et de dyspraxie étant jeune, et aujourd’hui c’est un peu un Kylian Mbappé de l’apnée. Son image, ou son esprit, se multiplie dans l’eau, avant qu’il ne bascule dans l’autre monde, à 111 m.»

Bienveillance

Tahiti, Polynésie française, 2019

«Arnaud Jerald à gauche, Guillaume Néry à droite. Le jeune prodige et le Master – des rôles que les deux plongeurs acceptent bien volontiers. Entre les apnéistes français, ça n’est que de la bienveillance et de l’entraide. C’est une photo un peu symbolique, mais on ne va pas parler de passation, parce que Guillaume, l’aîné, reste le leader mondial incontesté, c’est un extraterrestre.»

Cosmique

Rade de Villefranche-sur-Mer, France, 2020

«Néry dans l’espace. Avec cette photo, j’ai l’impression d’avoir réussi à retranscrire un aspect cosmique du fond de l’eau. Dans un site et avec un apnéiste que je connais très bien, je me suis attaché à trouver des bleus différents, à me renouveler.»

Un dessin

Tahiti, Polynésie française, 2019

«Guillaume (droite) toujours ravi d’embarquer Arnaud (gauche), ce champion qui prend son envol, dans un projet ou une virée. L’idée de cette image, c’était de voir le jeune prodige évoluer avec le grand champion, dans un instant complice. Cela rappelle les bandes dessinées d’aventures, avec l’épave d’avion, et les poissons à leurs trousses. Ça pourrait être un dessin.»

LE PHOTOGRAPHE

«L’apnée évolue rapidement, et sa pratique explose à travers le monde. On est loin du Guillaume en lunettes de piscine, qui ouvre ce sujet». L’apnée, Franck Seguin (photojournaliste, et responsable de la photo à L’Équipe) la documente depuis 15 ans, à son top: des Français pour la plupart, dont l’icône planétaire, Guillaume Néry. «Quand j’ai connu ces mecs, c’était des aventuriers, des leaders qui exploraient un monde inconnu», se souvient Franck Seguin. Désormais, le monde digital relaye volontiers les performances et exploits esthétiques de ces champions, et Franck n’est jamais loin. Notamment dans la fameuse rade de Villefranche-sur-Mer, lieu historique de l’apnée. Mais pas pour engranger les followers sur les réseaux sociaux. «J’essaie de raconter des histoires, de documenter les aventures de champions reconnus ou de jeunes prodiges car je suis avant tout photojournaliste. Mon métier, c’est d’informer.»

Instagram: @franckseguinphoto

L’apnée

Rade de Villefranche-sur-Mer, France, 2006

«Cette photo, c’est l’apnée. L’inspiration avant de plonger, ou la première goulée d’air en revenant à la surface… Ce genre d’image n’existait pas à l’époque. Quinze ans se sont écoulés, et désormais, avec des talents comme Arnaud Jerald, je documente le futur. Avec lui et ses aînés, dont Guillaume Néry, ici, nous avons d’autres histoires à raconter.»

«Le BMX m’a sauvé la vie»

Nikita Ducarroz, 24 ans, est l’un des plus grands talents du BMX en Suisse et un espoir pour les JO de Tokyo. Sa tendance à la dépression ne lui a pas porté préjudice, au contraire.

Entretien WERNER JESSNER Photo LUIS CASANOVA

À 12 ans, Nikita a décidé qu’elle ne monterait plus jamais dans un avion, même si cela impliquait qu’elle ne pourrait plus retourner voir ses grands-parents à Genève. Ses parents – père suisse, mère américaine – ont toujours veillé à ce que leur flle ait des contacts avec les deux côtés de la famille. Nikita vivait à Glen Ellen, au nord de San Francisco et y était scolarisée, mais elle passait ses étés en Suisse, et la famille parlait français à la maison. Cette époque était révolue. Certains jours, Nikita n’arrivait même plus à sortir de sa chambre tant elle broyait du noir. Elle s’asseyait face à son ordinateur et passait son temps sur YouTube. Un jour, elle est tombée par hasard sur une vidéo de BMX freestyle. Cela lui a plu.

S’il y avait bien une chose qu’elle avait toujours aimé, c’était faire du vélo. Ça remontait à la fois où elle était partie faire du camping avec ses parents: elle s’était construit de petits tremplins dans la forêt et s’amusait à sauter par-dessus. En plus, le BMX présentait un avantage certain par rapport au foot qu’elle avait pratiqué plus jeune: c’était une activité qu’elle pouvait faire seule, en tête-à-tête avec sa rampe en bois, sans avoir besoin de parler à personne.

Elle s’était déjà essayé à tant d’autres choses avant qui l’avaient rapidement lassée. Mais cette fois-ci, c’était différent. «J’ai une capacité d’attention très réduite. Mais avec le BMX, il y a toujours quelque chose de nouveau à essayer et il n’y a pas de limites à l’amélioration. C’est ce qui m’a aidée à persévérer.» Sans parler, bien sûr, de la satisfaction d’avoir appris un nouveau trick et de réussir à le rentrer: «C’est une sensation tellement agréable qu’on voudrait la revivre encore et encore.»

Nikita fait partie de ces gens qui ont du mal au début.

Se lever. Démarrer. Et cela n’a pas changé. Il lui arrive encore d’avoir des blocages, et dans ces cas-là, elle se murmure à elle-même que ça ira mieux une fois qu’elle se sera lancée. Les routines l’aident à faire ce premier pas, après quoi les choses deviennent plus faciles. Ne pas réfléchir, agir. En mode automatique.

Le talent de Nikita, couplé à l’ambition dont elle fait preuve à l’entraînement, l’ont rapidement amenée à participer à des compétitions, ce qui lui a posé quelques problèmes: l’obligation de voyager. De rencontrer des inconnus. De sortir de sa chambre d’hôtel. «Ce qui me rend le plus heureuse, c’est quand je peux rider sans pression dans un park trop cool.» Mais alors pourquoi s’infliger la pression des compétitions? Et devenir la première (et la seule) participante suisse en BMX aux Jeux olympiques, en plus? «De la pression, il m’en faut quand même un minimum, admetelle. C’est ce qui m’aide à me lever le matin et à enfourcher mon vélo. À ne pas m’arrêter. C’est important de se dépasser et de faire des choses qu’on n’a pas vraiment envie de faire – comme prendre l’avion par exemple.»

Chaque fois qu’elle s’est blessée et qu’elle n’a pas pu rider, elle s’est rendu compte à quel point cela lui manquait. C’était comme si on la privait du médicament dont elle avait besoin pour être heureuse. Et au passage, elle a réalisé qu’il n’y avait pas que cela qui lui manquait, qu’il y avait d’autres choses qu’elle aimait, qu’elle adorait, même: ses potes avec qui elle traîne et s’entraîne. L’excitation avant les contests, le sentiment d’avoir réussi, l’euphorie après un ride qui s’était déroulé exactement comme elle l’avait prévu. Voyager. Oui, oui, voyager.

À 19 ans, Nikita Ducarroz est remontée dans un avion.

Pour la première fois et, à sa grande surprise, elle a découvert le bonheur de se balader par monts et par vaux: «Ce qui me plaît le plus dans ma façon de vivre, c’est que ça m’a permis de me faire des amis aux quatre coins de la planète. Le BMX, c’est comme une grande famille. Même si on est en concurrence, chacun ride autant pour lui-même que pour une cause commune: promouvoir notre sport.»

Et personne ne le promeut autant que notre Américano-Suisse aux cheveux bruns, avec ses deux nationalités et sa licence helvétique. Si elle s’est installée en Caroline du Nord, c’est parce que là-bas, elle a trouvé la meilleure communauté et les

« Le BMX, c’est comme une grande famille.»

Nikita Ducarroz sur ce qu’elle apprécie le plus dans son sport.

Nikita Ducarroz est rarement aussi détendue et heureuse que sur son BMX.

meilleures opportunités qui soient. «Avant, je roulais deux, trois, quatre jours par semaine, maintenant, c’est tous les jours sans exception. Même si je ne me donne pas forcément toujours à fond, cette routine quotidienne évite à mon cerveau de retomber dans ses vieux travers. Un petit-déj’ et hop, je pars rouler.» Rien d’étonnant à ce qu’elle fasse des progrès. «Quand on voit un enfant tous les jours, on ne se rend pas compte qu’il grandit. C’est seulement quand on ne l’a pas vu depuis un moment qu’on le remarque. C’est pareil pour ma façon de rider: dans mon groupe d’entraînement, on grandit tous au même rythme.»

Le dernier contest auquel elle a participé, c’était en 2019. Comment a-t-elle résisté mentalement à ce break imposé? «Je me suis efforcée de ne pas y penser en faisant des choses auxquelles je n’ai pas de temps ou presque à consacrer d’habitude: du yoga. Lire. J’ai dressé une liste des choses que j’ai envie de faire quand la compétition reprendra. Il a fallu que je garde mon cerveau occupé pour ne pas sombrer dans la dépression et j’ai misé sur des distractions qui pouvaient m’aider en vue des Jeux olympiques.» Nikita Ducarroz est entrée dans la cour des grands.

Pour la première fois, le BMX fera partie des disciplines olympiques et le monde entier aura les yeux rivés sur elle. Mais si elle s’est mise au BMX, c’est parce qu’elle pouvait le pratiquer toute seule et qu’il n’y avait personne pour l’observer. «C’est quelque chose que j’arrive un peu mieux à gérer maintenant – probablement aussi grâce à ma routine. Il y a des jours où je suis au fond du trou et où je dois me rappeler d’agir en professionnelle. C’est quand même de ma carrière qu’il s’agit.»

Comment sa vie aurait-elle tourné sans le BMX? «Je serais probablement toujours assise dans le noir à ne pas faire grand-chose.» Et elle aime toujours autant rester assise: «Ce sont mes amis qui me traînent dehors. Et il faut que je sache à l’avance où on va et pour combien de temps.»

Quand Nikita Ducarroz pense à Tokyo, elle ressent un mélange de joie et de stress. «De la joie parce que j’aurai la chance d’y être, et du stress parce que ce sont les Jeux olympiques. La vérité, c’est qu’aucun d’entre nous ne sait à quoi s’attendre parce que ce seront nos premiers Jeux à tous. Encore une chose qui peut devenir un facteur de tension.» Elle sera nerveuse, forcément, préditelle. «Je ne suis pas particulièrement compétitive. Battre les autres, ça ne m’intéresse pas vraiment. Mais je suis dure et j’ai des exigences élevées envers moi-même.» Nikita sait comment elle réussira à gérer tout cela. «À chaque contest, je trompe mon cerveau en me répétant que c’est simplement une session de ride avec les mêmes personnes que d’habitude. Et que je peux le faire. Que je me prouve chaque jour que j’en suis capable.»

Elle est du genre à penser beaucoup trop, déplore-t-elle.

Mais il y a une chose que Nikita a apprise au fil des ans: les heures et les minutes qui précèdent chaque ride sont les pires. Dès qu’elle s’élance dans le half-pipe, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, elle est dans son élément. Il n’y a rien pour la distraire, aucun mur noir qui se dresse devant elle. Elle est totalement concentrée sur elle-même. Plus que la plupart. Et en ce moment, la jeune femme de 24 ans est au top de sa forme: «Franchement, je ne me suis jamais sentie aussi bien.»

On est loin du discours d’une personne qui aurait peur de sortir de chez elle.

«Je ne me suis jamais sentie aussi bien.»

«#MeToo fut un énorme pas en avant»

Comment Hannah Reid, 31 ans, chanteuse du groupe d’indie pop London Grammar, transforme sa colère contre les hommes au pouvoir en une musique étincelante.

Texte STEPHANIE PHILLIPS Photo WILL REID

Lorsque nous rejoignons Hannah Reid dans sa maison de l’ouest de Londres, elle nous explique comment elle et son groupe ont tiré profit du confinement: «Au lieu de faire une tournée, nous avons été créatifs. Nous avons beaucoup écrit et travaillé sur un quatrième album.» C’est une surprise, car le troisième album de London Grammar vient tout juste de sortir. Californian Soil est une suite cohérente de chansons habilement conçues qui traitent de la misogynie toxique, de la fin du rêve américain et de l’évolution personnelle de Reid. Les morceaux affichent davantage de confiance en soi que ceux des albums précédents. La musicienne trentenaire attribue cette nouvelle assurance à son âge, à ses expériences et à l’inspiration insufflée par une nouvelle génération d’artistes féminines.

the red bulletin: Vous avez connu la célébrité assez jeune. En quoi cet état de choses vous a influencé sur le plan personnel?

hannah reid: Nous avons obtenu notre premier contrat d’enregistrement lorsque j’avais 21 ans et cela m’a certainement transformée sur le plan personnel. L’industrie musicale est un milieu vraiment sans merci. Elle est complètement dominée par les hommes, et le simple fait d’évoluer dans cet environnement s’est avéré un changement radical pour moi. Quand vous rencontrez le succès, une foule de personnes que vous ne connaissez même pas a tout à coup une opinion sur vous et votre travail. Vous courez le risque de perdre le sens de ce que vous êtes. Mais je pense que je l’ai retrouvé avec le troisième album. J’ai beaucoup changé en tant que personne, et on retrouve aussi une énergie différente derrière ma musique et mes textes. L’album est plutôt pop selon nos standards, mais certains textes sont plus sombres et agressifs que d’habitude.

L’assurance est-elle venue avec l’âge?

Sur le premier album, j’étais en fait très perdue et vulnérable, comme beaucoup de jeunes au même âge. Sur le second, je me cachais derrière les paroles. Maintenant, j’assume. C’est: «Je dis ce que je veux.»

Vous avez mentionné que vous considériez cet album comme féministe…

Les paroles le sont certainement. J’ai vécu des expériences marquantes en tant que femme dans l’industrie musicale. Quand je rentrais chez moi et que j’en parlais à mes amies, je réalisais qu’elles avaient toutes vécues les mêmes choses même si elles n’évoluaient pas du tout dans la même sphère. C’était décevant. Je me disais: «Wahou, le monde n’a pas évolué comme je le pensais.»

Pensez-vous que le mouvement #MeToo aura un effet durable sur l’industrie musicale?

#MeToo est semblable à Black Lives Matter – ce mouvement a poussé les gens à s’interroger et à réfléchir. Même des hommes très bien avec lesquels j’ai travaillé m’ont dit: «Je n’avais pas du tout réalisé que les femmes ressentaient ça.» #MeToo fut un énorme pas en avant.

Vous inspirez-vous réellement d’autres artistes féminines?

J’aime toutes les formes d’art créées par des femmes qui traitent de la conscience de nos propres forces et de la prise en charge de nos vies. En ce moment, une nouvelle génération d’artistes féminines comme Arlo Parks et Billie Eilish montre la voie à suivre. Elles sont nettement plus jeunes que moi, mais elles sont maîtresses de leur carrière et disent ce qu’elles ont envie de dire. Cela m’a beaucoup aidée.

Votre nouvelle confiance en vousmême vous fait-elle songer à entreprendre une carrière solo?

Il existe une magie entre nous trois, au sein du groupe, que j’apprécie grandement. Peu importe la manière dont la musique change d’un album à l’autre, nous avons toujours évolué en tant que trio. C’est fascinant d’en faire partie. Je me vois peut-être un jour écrire un album de country vraiment obscur et tragique que personne n’écoutera probablement. Mais c’est encore loin.

L’album Californian Soil de London Grammar est sorti au printemps.

«Les artistes comme Billie Eilish me donnent un nouveau courage.»

Hannah Reid s’inspire d’une génération d’artistes féminines émergente qui ont confiance en elles.

Max Heinzer, 33, en tenue d’escrime: 3e tentative aux JO.

«Je voulais vaincre mes adversaires à la dure.»

Le pouvoir de la créativité

Il domine ses adversaires avec des attaques uniques, s’entraîne dans une cage de hockey: l’escrimeur Max Heinzer redouble d’idées pour enfin remporter l’or olympique.

Texte HANNES KROPIK

Au moment décisif, Max Heinzer n’hésite pas une seconde: déterminé, il bondit en avant, dévie le fer de son attaquant, déploie son corps, coupe soudain le mouvement de son bras droit et laisse les forces de la physique travailler pour lui. Son épée se courbe brusquement «et d’un vif mouvement du poignet, je produis l’impact nécessaire».

La pointe touche le dos de son adversaire pris de court. Triomphant, le Suisse de 33 ans lève les bras au ciel.

Cette attaque aussi périlleuse que spectaculaire, le back flick, est devenue la marque de fabrique de l’épéiste, 17 fois médaillé aux championnats du monde et d’Europe. Une technique qui rappelle une certaine scène de Troie, le blockbuster hollywoodien de 2004, où l’on voit Brad Pitt, alias Achille, ne faire qu’une bouchée d’un terrible colosse de la même manière, ce qui fait bien rire Heinzer.

«Je n’ai pas essayé de copier Brad Pitt. J’étais encore un ado à l’époque, mais ce tour, je l’ai appris tout seul pour tromper mon ennui», nous explique le champion helvète, seizième, et premier Suisse, au classement mondial. «J’avais cinq ans quand je me suis mis au fleuret, une discipline où les touches ne sont valables que dans la zone du tronc. À 13 ans, je suis passé à l’épée et là, les touches sont autorisées de la tête aux pieds. Je trouvais que cela manquait de piment, alors j’ai cherché des moyens de vaincre mes adversaires à la dure.»

L’escrime encourage et stimule la créativité. Heinzer se prépare aux JO dans un centre sportif ultramoderne, l’OYM de Cham, où s’entraînent également les joueurs de hockey sur glace de l’EV Zug. «On me permet d’utiliser un appareil qui tire des palets sur le gardien. Forcément, c’est un peu bizarre de voir un escrimeur équipé de pied en cap dans les buts, explique-t-il, mais j’ai constaté que quand des palets me foncent dessus à 85 km/h et que j’arrive, au prix de gros efforts, à les repousser l’épée au poing, j’améliore mon temps de réaction et je gagne en sérénité.»

Espérons que ce sera également le cas lors des Jeux olympiques où il a une revanche à prendre, ayant échoué en huitième de finale lors de ses débuts en 2012 face au Vénézuélien Rubén Limardo, qui remportera l’or. En 2016, à Rio, ses rêves de gloire sont de nouveau brisés en quart de finale par le futur champion olympique, le SudCoréen Park Sang-young. Max Heinzer avait prévu de poursuivre sa carrière jusqu’aux Jeux de 2024. Mais les circonstances provoquées par la pandémie pourraient l’amener à prolonger, lui qui a été sélectionné pour Tokyo en individuel et par équipe. Cependant, une chose reste sûre, comme le déclare fermement Max Heinzer: «À Tokyo, je vais tout donner!»

Performances durables pour une conduite plaisir LA NOUVELLE ID.4 GTX

Les performances sportives d’une GTI, le confort d’un SUV et la frugalité d’une ID.: le nouveau modèle sport 100 % électrique de Volkswagen, la ID.4 GTX, allie efficacité et durabilité.

La nouvelle ID.4 GTX est le premier modèle de la Plateforme Modulaire Électrique (MEB) équipé d’un bimoteur avec quatre roues motrices – pour une efficacité à toutes épreuves, et sur tous les plans, puisque la puissance du moteur est répartie sur les quatre roues selon les besoins de la conduite.

La dernière-née de la gamme ID. est la preuve qu’une voiture électrique peut en avoir sous le capot: sportive, ce modèle GTX de l’ID.4 assure un plaisir de conduite jusqu’alors inédit dans les gammes 100 % électriques. Transmission intégrale, accélération rapide: réactive, elle enchaîne sans problème jusqu’à 480 kilomètres, ce qui suffit largement pour un trajet à la journée ou une excursion nature. Le tout avec des pointes jusqu’à 180 km/h.

Il n’y a pas que dans les buts de l’équipe nationale suisse qu’il y a de la puissance: le gardien Yann Sommer mise sur le nouveau ID.4. GTX.

« CETTE VOITURE EST SILENCIEUSE, MANIABLE ET D’UNE BONNE ACCÉLÉRATION. COMBINÉ À UN EXTÉRIEUR SEXY ET DE BONS RÉSULTATS EN TERMES D’EFFICACITÉ ET DE DURABILITÉ, CE MODÈLE A TOUT POUR PLAIRE. »

YANN SOMMER L’aspect extérieur de l’ID.4 GTX souligne son caractère original, puisqu’il associe plaisir de conduite à un look robuste, gage de sérieux et de sécurité. La bande lumineuse, typique de la série, a été rehaussée d’éléments esthétiques pour un atout séduction indéniable, sur les extrémités des parechocs et sur les feux de freinage à l’arrière, qui forment un X quand les freins sont engagés.

Entrez dans le monde de la mobilité électrique en testant vous-même:

ID.4 GTX, ID.4 & ID.3

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ELLE SE HISSE AU SOMMET

Petra Klinger aux Championnats du monde à Hachioji, au Japon.

La championne du monde suisse de bloc, PETRA KLINGLER, 29 ans, tient un journal intime depuis des années. Elle nous révèle les 12 entrées qui l’inspirent le plus, et lui Toujoursdonnent une force mentale pour Tokyo. plus haut Texte WOLFGANG WIESER

L’ écriture de Petra Klingler est souple, toute en rondeurs et légèrement inclinée vers la gauche – comme si les lettres avaient voulu s’étirer une dernière fois avant de se coucher tranquillement sur le papier. Ses g et ses y se terminent en de gracieuses volutes et les mots en majuscule sont souvent suivis de points d’exclamation encourageants ou de petits soleils rayonnants: «SUPER STRONG!», ou «Sentir le rythme –> Tam ta tam tam…»

Son journal, Petra l’a commencé à la fn de l’année 2014 «comme un soutien mental» selon ses mots, et aussi «comme une aide pour mieux [s’] organiser et analyser.» Mais elle écrit avant tout pour une raison: se souvenir. «J’avais souvent l’impression de ne pas m’être assez entraînée. Alors que j’avais juste oublié tout ce que j’avais fait! À présent, je peux le vérifer grâce à mes petites notes.» Le journal lui sert aussi à consigner toutes sortes de pensées positives, ce qu’elle a dû d’abord apprendre à faire: «Ça n’a vraiment pas été facile. J’ai eu beaucoup de diffcultés, au début, à trouver trois choses positives à dire sur ma journée. Ces dernières années m’ont appris à reconnaître aussi les petits succès du quotidien.»

7 septembre 2020 Concentre-toi

Une phrase tirée de son carnet: «Tout donner & utiliser le temps qu’on a! FAIRE CONFIANCE À MES SENSATIONS DE MOUVEMENT!» Pourquoi avoir écrit ça? «Ce jour-là, l’entraînement ne s’était pas très bien passé et j’avais envie, en écrivant ça, de me rappeler le fait que ce n’est pas l’entraînement qui décide d’une victoire, mais la compétition. J’ai aussi appris que je dois avant tout me concentrer sur moi, sur ce que je fais, et non pas sur les autres athlètes qui m’entourent.»

17 septembre 2020 Souviens-toi des bons moments

C’était une journée où tout lui avait réussi. Impossible à rater dans son journal: le 17 septembre est marqué d’un «SUPER STRONG» écrit en lettres rouges. Avec un gros smiley souriant juste à côté. «Deux petits mots, juste pour me rappeler tout ce qui a bien marché ce jour-là. Et plus généralement pour me souvenir des belles choses. Quand je suis sur le point de tomber dans une spirale de pensées négatives, je peux me raccrocher à mon journal et y puiser de la force. Ça m’aide aussi à garder mon sang-froid dans des moments critiques.»

26 septembre 2020 Sois bienveillante avec toi-même

Un chiffre écrit, entouré et auréolé de dix petits rayons: «8,71 sec». C’est le jour où Petra a établi un nouveau record de vitesse pour la Suisse (record qu’elle battra elle-même, deux mois plus tard, pour atteindre 8,598 secondes). «Ça souligne ce que j’ai dit auparavant: à l’entraînement, je n’avais pas réussi à faire cette voie de vitesse, je tombais à chaque fois. Et là, je réussis à battre un record. La compétition, c’est vraiment mon truc. Il faut juste que j’apprenne à être davantage bienveillante avec moi-même.»

« À chaque fois que j’écris ou que je relis mon journal, ça m’aide à recharger mes batteries. »

9 janvier 2021 Lance-toi de nouveaux défis

«Un jour important: réunion avec mon équipe. J’ai écrit la liste de tous mes rendez-vous pour l’année. On savait évidemment que ça n’allait pas être une année normale. Mais on s’est dit qu’on allait se préparer comme on l’avait fait auparavant. La réunion se déroulait en ligne, bien sûr, la preuve que ce n’était pas tout à fait normal, ou plutôt: c’était la nouvelle normalité. Le Let’s do it! que j’ai écrit, il faut le voir comme une incitation à ne pas perdre courage, comme un coup de boost.»

« Je suis compétitive de nature. Mais je dois apprendre à être plus tendre avec moi.»

Petra, tout sourire, n’est jamais aussi détendue que devant un mur… à escalader.

TOUT EST SOUS CONTRÔLE

Il faut parfois descendre et reculer un peu pour pouvoir mieux s’élever.

5 février 2021 Accepte les jours où tu montres des faiblesses

«… et pourtant, ça me préoccupe encore pendant des jours», écrit Petra en ce début d’année 2021. Ce qui la tourmentait: «Nous avions prévu de faire un entraînement de vitesse avec notre coach à distance, par vidéo. J’avais une idée de ce que je voulais faire, et je pensais plutôt aux aspects techniques. Mais mon coach a juste dit : “Vas-y !” Je n’ai pas réussi à bien grimper et ça m’a frustrée. Je voulais répondre aux attentes, utiliser à fond tout le temps que j’avais avec lui, mais je n’avais tout simplement plus assez d’énergie. Or, j’ai eu du mal à le reconnaître. Et puis en relisant dans mon journal ce que j’avais fait durant la semaine, je me suis rendue compte que je m’étais entraînée comme une dingue. C’était donc tout à fait normal que je n’en puisse plus. C’est grâce à mon journal que j’ai pu reconnaître et accepter le fait que j’ai le droit d’être fatiguée.»

« Grâce à mon journal, j’ai pu reconnaître et accepter le fait que j’ai le droit d’être fatiguée. »

6 février 2021 Grimpe à ton rythme

«Le jour d’après. Je l’ai pris comme exemple pour montrer ma façon de me motiver. J’y ai noté trois points positifs de la journée: “Nouveau jour, nouvelle énergie”, “Me suis laissé le temps, gros efforts mais sans stress” et “Ai fait mon truc”. Et la petite ampoule qui rayonne à côté, c’est pour me rappeler les trois choses que j’ai apprises: “Détendue dans les épaules”, “Fermer la main au bon moment” et “Sentir le rythme –> Tam ta tam tam…” C’est ce que je fais avant de grimper: je n’apprends pas toujours les mouv’ sur un mur en les visualisant, mais aussi en calquant un rythme sur eux. Et j’imagine dans ma tête quel rythme ça pourrait créer, si je les enchaînais.»

9 février 2021 Réjouis-toi des bons jours

«Une diffcile mais belle journée d’entraînement», avec un smiley. «Il n’en faut parfois pas plus: être contente, tout simplement. Pas besoin de longues explications. Je suis satisfaite de ma journée, et ça me sufft amplement.»

27 février 2021 Fais-toi confiance

Après une chute à l’entraînement, Petra réussit ce jour-là à repartir très vite à l’attaque. «CROIRE EN MOI»: c’est ce qu’elle a écrit alors dans son journal. «Il fallait que je me rende compte que je devais me faire confance, notamment sur certains enchaînements. Souvent, j’arrive mieux à les ressentir qu’à les comprendre logiquement. C’est mon corps qui me dit ce que je dois faire.»

« Soudain, j’étais la numéro un. C’était un rôle dans lequel je ne me sentais pas à l’aise. »

8 mars 2021 Être ouverte aux alternatives

«Ressentir les mouvements.» Le lendemain d’une compétition, Petra réféchit à la façon d’aborder un bloc en particulier et quelles prises d’élan elle peut réaliser pour arriver jusqu’au bout. Elle a vu une autre athlète l’aborder différemment. «Il y a tellement de possibilités pour grimper une voie. C’est pour cette raison qu’il est crucial de rester ouvert à de nouvelles solutions qui pourraient peut-être s’avérer meilleures que les autres.»

J’Y SUIS PRESQUE

La corde entre les dents, les bras en pleine action, le but est en vue…

27 février 2015 Sois consciente de ce que tu as encore à apprendre

Retour en arrière. Cela fait à peine trois mois que Petra a commencé à tenir un journal de bord. Ce jour-là, il y a six ans (déjà), elle écrit: «L’entraînement n’est pas là pour te montrer à quel point tu es forte, mais pour te révéler tout ce que tu peux encore apprendre.» La grimpeuse suisse aime feuilleter ses carnets, des années après, pour se remémorer tout le chemin parcouru: «Ça m’aide à avoir un vrai feedback sur moi-même: je vois mes progrès, et le fait d’écrire tout cela de ma propre main va créer un véritable engagement, parce qu’on ne peut plus l’effacer. Ça reste.»

10 avril 2015 Accepte ce qu’il t’arrive

Petra dessine au stylo noir une grosse fèche suivie d’une phrase, écrite comme à son habitude à l’encre bleue, mais surlignée au marqueur orange: «Je suis une leader & on a le droit de compter sur moi.» Comment comprendre cette phrase? «Deux grimpeuses venaient d’arrêter leur carrière et je me suis donc retrouvée propulsée à la première place. C’était une position qui me mettait mal à l’aise, parce qu’il y avait tout à coup beaucoup plus d’attentes à mon égard et que je sentais davantage de pression de l’extérieur. Je ne pouvais plus faire mon truc tranquillement, dans l’ombre des autres. J’ai eu du mal à accepter cela, et cette phrase symbolise en fait le premier pas dans la bonne direction.»

26 juin 2015 Sois heureuse, tout simplement

«Haiyang»: elle a écrit ce mot en repassant plusieurs fois sur les traits, en le soulignant et en l’entourant de ses petits smileys fétiches. Et puis ces quelques mots: «Super cool, concentrée & centrée sur ce que je faisais», «Bien senti comment me déplacer». Pas d’autre commentaire. C’est pourtant le jour où Petra Klingler a remporté, dans cette ville de Chine, sa première Coupe du monde. «J’étais stupéfaite – et puis à un moment donné, il faut arrêter d’analyser.»

Dossier LE FOOT DE DEMAIN…

sera autre. Découvrez ici l’intérêt qu’ont les joueurs pros à former leur cerveau au piano, pourquoi le foot féminin arrive (enfin) en prime time à la télé, et la raison pour laquelle Messi est plus près qu’on ne le croit de marquer ses derniers buts sur coup franc. Mais pas d’inquiétude : le ballon sera toujours rond… rondement hi-tech.