Rapport Activité

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Siège social – 116, avenue du Président-Kennedy – 75220 Paris Cedex 16 – France Tél. : + 33 1 56 40 22 22 – www.radiofrance.fr

Rapport d’activité 2009

Rapport d’activité 2009


SOMMAIRE

6 4

Éditorial

Le groupe Radio France 8

Conseil d’administration

10

Directions

12

Chiffres clés

14

Faits marquants


16 38 L’offre de Radio France

Les ressources de Radio France

18

France Inter

40

Finances

20

France Info

41

Radio France Publicité

22

France Bleu

42

Ressources humaines

24

France Culture

44

Techniques et technologies nouvelles

26

France Musique

46

28

Fip

Réhabilitation de la Maison de Radio France

48

Réhabilitation – Les fondamentaux

30

Le Mouv’ 50

Radio France à l’international

32

Direction de la Musique 51

Sources

34

Communication

35

Multimédia

36

Éditions


ÉDITORIAL

Jean-Luc Hees, Président-directeur général de Radio France

La radio, un média d’avenir plus que jamais » a certitude qui m’habite depuis toujours et que j’ai exprimée en acceptant ce poste ne m’a pas quitté : la radio est plus que jamais un média d’avenir. En 2009, 81,4 % des Français ont écouté chaque jour la radio pendant près de trois heures. C’est un média de contenus puissants et aux possibilités de développement technique et technologique sans cesse renouvelées. Et qui mieux que Radio France pour incarner la force de ce média radio ? Avec une offre de contenus unique, en qualité et en diversité, Radio France constitue une référence sur les supports d’écoute traditionnels, en demeurant le premier groupe radiophonique en France. Un virage technologique pris au bon moment lui a également permis de devenir une référence sur les nouveaux supports d’écoute, notamment grâce aux podcasts et à l’application mobile, qui affichent tous deux d’excellents résultats en hausse constante (plus de 7,5 millions de téléchargements de podcasts en mai 2010).

L

Radio France à l’ère numérique Le chantier du multimédia est définitivement lancé. Certes, des incertitudes de calendrier pèsent encore sur le lancement de la RNT et il est difficile parfois de décrypter les limites de ce nouveau monde numérique. Mais notre avenir s’y inscrit et des efforts importants, notamment financiers, ont été consentis pour répondre aux nouveaux besoins et s’adapter encore mieux aux nouveaux modes de consommation de la radio à venir. La refonte totale de nos sites est d’ores et déjà bien entamée. France Culture a ouvert le bal récemment, en mai 2010, France Inter, avant France Info, France Bleu et France Musique, la suivront de près. Le chantier reste considérable avec une approche plus transversale que par le passé. Nous montrerons que nous sommes non seulement dans le monde de la radio mais aussi, plus largement, dans l’espace de la culture.

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De beaux projets pour une Maison dynamique et ambitieuse L’argent des contribuables, de mon point de vue, est collecté pour revenir aux contribuables. Autrement dit, le budget alloué à Radio France doit prioritairement être audible par les usagers de Radio France. C’est pour cela que nous sommes allés à Berlin pour le 20e anniversaire de la chute du Mur, c’est pour cela que nos antennes se sont déplacées à Londres le 18 juin 2010. C’est pour cela aussi que nous avons l’intention de continuer dans cette voie, de faire vivre nos antennes hors de nos murs, de faire voyager la musique, et de favoriser l’éducation musicale. Certaines de nos stations, je pense en particulier à France Musique et au Mouv’, vont évoluer dans les semaines et les mois qui viennent. France Bleu va poursuivre l’élargissement de son bassin d’audience. France Inter, France Culture et Fip manifestent également leurs ambitions et leur créativité. Quant à nos orchestres, notre Chœur et notre Maîtrise, je sais que l’esprit et l’énergie les habitent. Une nouvelle convention collective Radio France, ce sont plus de 4 000 personnes et plus d’une centaine de métiers différents. D’où l’extrême importance du travail actuellement mené par les organisations professionnelles et la direction des Ressources humaines. Les négociations sur notre nouveau contrat social ont démarré en 2009. Elles se poursuivront jusqu’en octobre 2012 selon un calendrier précis. Nous prendrons ainsi le temps de reconstruire une convention collective qui s’était essoufflée au bout d’un quart de siècle alors que Radio France est confrontée dans ses activités, chaque jour, à de véritables révolutions.


Le chantier de réhabilitation L’avenir de Radio France est aussi celui de son bâtiment, dont les travaux de réhabilitation sont déjà bien entamés. Le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a inauguré officiellement le chantier le 16 décembre 2009. Une phase plus visible des travaux commencera en 2010, impactant par là même le quotidien des personnels de Radio France, mais pas celui des auditeurs, nous y veillerons. L’enjeu de départ n’a pas changé : la sécurité des personnes qui travaillent dans la Maison ronde. Les avantages à long terme compenseront largement les inconvénients liés à une réhabilitation de cette ampleur : un bâtiment remis à neuf, plus aéré, plus ouvert sur le monde extérieur, plus confortable, plus moderne et plus adapté à nos nouvelles activités. Radio France est une entreprise qui se doit, par essence, d’être ambitieuse. En tout. Elle a notamment l’ambition, justifiée, de devenir un pôle culturel de référence. Et c’est pour cette raison que nos grands studios renaîtront très vite et que notre auditorium verra le jour pour la rentrée musicale 2013. Il y a, et il y aura, d’autres salles prestigieuses à Paris, mais nous ferons tout pour que la musique vive toujours plus intensément au 116, de l’avenue du Président-Kennedy. Une pensée pour le célèbre studio 104, qui ne verra pas la fin de 2010 en l’état. Deux ans de travaux, à partir de septembre, lui permettront de renaître, encore plus beau et fonctionnel. Le contrat d’objectifs et de moyens (Com) Le Com donne tous ses moyens d’avenir à cette maison. Ce contrat, conclu entre Radio France et l’État, fixe les orientations stratégiques pour les cinq prochaines années et suppose une vision et des priorités. Il est aussi et surtout le garant de nos ressources, soumis à l’approbation de la représentation parlementaire et du Conseil supérieur de l’audiovisuel. C’est un texte très engageant, et donc un élément fondateur de notre développement. Ce développement, quel est-il ? Encore et toujours nos antennes, la qualité de nos programmes, la diversité de nos contenus, nos ambitions culturelles, notre offre multimédia, notre place dans la vie médiatique et démocratique de ce pays. Nous voulons et nous obtenons les moyens de travailler à nos projets, même si nous avons conscience que l’effort de l’État a ses limites dans certaines circonstances et à certaines périodes.

Patrick Collard, directeur général délégué de Radio France

Une entreprise comme Radio France nécessite un budget de plus d’un demi-milliard d’euros chaque année. Grâce à la signature récente de notre contrat d’objectifs et de moyens (Com), les ressources de la radio publique (dont 90 % proviennent de la redevance audiovisuelle) sont garanties pour une période de cinq ans, jusqu’en 2014. En contrepartie, Radio France, consciente des contraintes budgétaires qui pèsent aujourd’hui sur l’État et soucieuse de veiller à toujours mieux utiliser l’argent public, doit générer elle-même les marges de manœuvre lui permettant d’assurer le développement de son offre éditoriale. Dès lors, si l’on veut préserver les grands équilibres financiers et le modèle de la société, qui produit l’intégralité de ses programmes en interne, c’est dans la modernisation de l’entreprise qu’il faudra trouver les ressources nécessaires. La rénovation des conventions juridiques et du contrat collectif, les travaux de réhabilitation de la Maison de Radio France, la modernisation des moyens techniques et de l’organisation, l’optimisation de nos politiques d’achats, le développement de nos recettes propres, la mise en place d’une Université d’entreprise, vecteur indispensable d’accompagnement du changement… Pour moi, tous ces chantiers sont autant d’opportunités sur toute la durée du Com de développer nos activités traditionnelles et de faire évoluer nos métiers pour innover dans l’offre du service public, afin de permettre à Radio France de prendre toute la place qui lui revient dans un nouvel environnement numérique.

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LE GROUPE RADIO FRANCE 6 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


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CONSEIL D’ADMINISTRATION 8 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


Le Conseil d’administration définit les lignes générales de l’action de la société dans le respect du cahier des missions et des charges. Il veille à la bonne marche des services et à l’observation des dispositions législatives et réglementaires applicables à la société ainsi qu’à la qualité des programmes, à l’objectivité et à l’exactitude des informations diffusées, et à l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion. Il s’assure de l’application des recommandations et des décisions du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Statuts, article 17, décret modifié du 11 avril 1988.

Jean-Luc Hees, président-directeur général

Administrateurs représentants des salariés

Administrateurs désignés par le CSA

Paul-Henri Charrier, cadre de direction technique Lionel Thompson, journaliste, France Inter

Bernard Latarjet, ancien président de l’Établissement public de la Grande halle de La Villette Alain Trampoglieri, secrétaire général du concours national des Marianne d’or Muriel Mayette, administrateur général de la Comédie-Française Hélène Fatou, productrice, scénariste et dialoguiste de télévision, écrivain

Administrateurs représentants du Parlement Bernard Brochand, député des Alpes-Maritimes Serge Lagauche, sénateur du Val-de-Marne

Représentant de la mission de contrôle Renaud Gace, contrôleur général économique et financier

Réunions du Conseil d’administration en 2008 Le Conseil d’administration s’est réuni le 29 avril, le 27 mai, le 17 juin, le 20 octobre et le 16 décembre 2009. L’assemblée générale ordinaire s’est déroulée le 22 juin 2010.

Administrateurs représentants de l’État Laurence Franceschini, directeur général des médias et des industries culturelles (ministère de la Culture et de la Communication) Marie-Astrid Ravon, sous-directrice à la 8e sous-direction, direction du budget (ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique) François Seners, directeur adjoint au secrétaire général du Gouvernement Georges-François Hirsch, directeur général de la création artistique (ministère de la Culture et de la Communication)

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DIRECTIONS Présidence

Directions des stations

Conseiller éditorial auprès de la présidence

France Inter Directeur

Bertrand Vannier

Philippe Val

Secrétaire général à l’Information

France Info Directeur

Michel Polacco

Philippe Chaffanjon

Directeur délégué du Président aux Sports

France Culture Directeur

Jacques Vendroux

Olivier Poivre d’Arvor

Médiateur Jérôme Bouvier

Réseau France Bleu Directrice Anne Brucy

Déléguée à l’audit interne Annick Lecomte

France Musique Directeur Marc-Olivier Dupin

Chargé de mission pour la Diversité culturelle et l’Intégration

Le Mouv’ Directeur Hervé Riesen

Jean-Luc Aplogan

Conseiller du Président Pascal Delannoy

Fip Directeur Julien Delli Fiori

Direction de la Musique Directeur Marc-Olivier Dupin

Délégations régionales Délégué pour la Région Sud Méditerranée Directeur de France Bleu Provence

Délégué pour la Région Normandie Directeur de France Bleu Haute-Normandie

Claude Perrier

Bruno Leroy

Délégué pour la Région Grand Centre Directeur de France Bleu Pays d’Auvergne

Délégué pour la Région Grand Ouest Directeur de France Bleu Loire Océan

Pierre-Jean Ferrer

Bernard Liot

Délégué pour la Région Grand Est Directeur de France Bleu Alsace

Délégué pour la Région Grand Sud-Ouest Directeur de France Bleu Gironde

Éric Navarro

Gabriel Valdisserri

Délégué pour la Région Nord Directeur de France Bleu Nord

Délégué pour la Région Rhône-Alpes –Bourgogne Directeur de France Bleu Isère

Claude Bruillot

Didier Vachon


Président-Directeur général Jean-Luc Hees

Directeur général délégué Patrick Collard

Directions générales adjointes Directeur général adjoint chargé des Techniques et des Technologies nouvelles

Directeur général adjoint chargé de la Sécurité, de l’Architecture, des Bâtiments et de l’Intendance générale ; mandataire pour les questions de sécurité

Jean-Michel Kandin

Christian Mourougane

Direction générale adjointe chargée des Techniques et des Technologies nouvelles Direction des Ressources techniques Directeur Jean-Marc de Felice

Direction des Projets en système d’information et ingénierie Directeur

Direction du Développement de la diffusion Directeur

Direction de la Production et des Antennes Directeur

Mostafa El Maïdi

Xavier Nouaille

François Rochiccioli

Direction générale adjointe chargée de la Sécurité, de l’Architecture, des Bâtiments et de l’Intendance générale Direction générale adjointe chargée de la Sécurité, de l’Architecture, des Bâtiments et de l’Intendance générale Directeur délégué

Délégué à la direction du Patrimoine immobilier

Déléguée à la direction de l’Intendance générale

Philippe Derrien

Isabelle de la Menardière

Direction des Affaires juridiques Directrice

Radio France Publicité Directeur

Rodolphe Febvrel

Directions transversales Direction financière Directrice Lucie Muniesa

Pascal Girodias

Frédérique Riety

Direction des Ressources humaines et du Dialogue social Directeur

Gestion des Ressources humaines Directrice déléguée Dominique Gicquel

Christian Mettot

Direction de la Stratégie et du Développement Directeur

Catherine Briat

Patricia Trompeau

Secrétaire général des Rédactions Délégué aux Ressources humaines journalistes

Déléguée à la Communication interne Marianne Devilléger

Guy Durieux

Direction du Multimédia Directeur

Direction de la Modernisation Directeur délégué

Direction déléguée aux Affaires internationales Directeur

Julien Pauchet

Alain Massé

Direction des Études Directrice

Éditions de Radio France Directrice

Marie-Dominique Chevreux

Dominique Pensec

Direction de la Documentation Directeur

Stéphane Ramezi

François-Xavier Labarraque

Direction de la Communication Directrice

Direction des Personnels de production Directrice

Daniel Allard

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CHIFFRES CLÉS

Le Conseil d’administration réuni le 19 avril 2010 a approuvé les comptes de Radio France pour l’exercice 2009, qui font apparaître un résultat positif de 5,7 M€. Le contexte de crise économique aura pesé sur les ressources propres de la société et principalement sur ses recettes publicitaires. Un complément de financement attribué par l’État en cours d’année lui a toutefois permis de poursuivre ses missions dans de bonnes conditions. Parallèlement, l’évolution maîtrisée des charges de fonctionnement a permis de dégager un très bon résultat qui amène l’entreprise à envisager sereinement les défis qui l’attendent. Par rapport à 2008, l’excédent brut d’exploitation est en augmentation de 5,0 M€ du fait de celle de 2,6 % (+15,5 M€) des produits d’exploitation

(dont la redevance). Dans le même temps, la croissance des charges d’exploitation est limitée à 1,9 % (+10,5 M€) grâce à une progression maîtrisée de la masse salariale et des autres achats et charges externes, notamment par la poursuite de l’optimisation des coûts de prestataires externes. Le résultat d’exploitation, retraité des subventions d’investissement virées au compte de résultat, est positif et s’établit à 3,6 M€. L’augmentation de 2,3 M€ par rapport à 2008 est moins rapide que celle de l’excédent brut d’exploitation compte tenu de la hausse des dotations aux amortissements et aux provisions, nettes des reprises.

2007

2008

2009

Redevance et assimilé

502 094

514 128

533 942

Recettes publicitaires

44 073

43 654

38 425

Ventes et prestations de services

19 463

19 129

22 116

565 630

576 912

594 483

Variation des stocks de produits

1

43

-20

Autres produits d’exploitation (1)

10 427

11 495

10 490

3 226

2 919

2 849

167 385

165 578

168 308

22 152

22 046

22 008

334 551

343 644

349 623

1 978

1 752

1 791

16 025

14 230

13 750

2 358

6 219

10 359

Autres charges de gestion courante

30 001

30 720

32 624

RÉSULTAT D’EXPLOITATION (1)

– 1 618

1 340

3 640

2 100

1 942

1 084

RÉSULTAT COURANT

482

3 283

4 724

RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (1)

148

290

986

630

3 573

5 710

En milliers d’euros

Chiffre d’affaires

Achats et variations de stocks Autres achats et charges externes Impôts, taxes et versements assimilés Charges de personnel Dotation aux amortissements des programmes diffusés Autres dotations aux amortissements Dotations aux provisions nettes de reprises (1)

RÉSULTAT FINANCIER

RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE

(1) Soldes impactés par le retraitement des subventions d’investissement.

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Répartition du chiffre d’affaires Redevance 89,8 %

Ressources propres 10,2 %

Le résultat financier 2009 s’élève à 1,1 M€ contre 1,9 M€ en 2008. Les produits financiers diminuent de 1,8 M€, en raison notamment de la baisse des taux de placement sur le marché monétaire et les charges financières de 1,0 M€ suite à la prise en compte en 2008 d’une dépréciation des dépôts et cautionnements pour certaines locations immobilières. Le résultat exceptionnel s’élève à 1,0 M€. Ce montant s’explique principalement par le réajustement, en termes tant de calendrier que de périmètre, de la dépréciation constatée au 31 décembre 2006 sur les immobilisations à détruire dans le cadre du projet de réhabilitation. Les investissements passent de 17,1 M€ en 2008 à 51 M€ en 2009, du fait essentiellement d’une augmentation sur les travaux de réhabilitation (y compris versements d’acomptes forfaitaires et sur avancements) – la phase 1 ayant été lancée le 8 juin 2009 – et sur les travaux du parc de stationnement, poursuivis tout au long de l’année 2009.

Ressources Le chiffre d’affaires de Radio France s’établit à 594,5 M€, en progression de 3,0 % par rapport à 2008, soit +17,6 M€. Cette hausse porte sur la ressource publique, qui affiche une augmentation de 19,8 M€ et qui compense la contraction des recettes propres (recettes publicitaires et ventes et prestations de services).

La ressource publique recouvre en premier lieu les versements du compte de concours financiers à l’audiovisuel public (produit de la redevance et remboursements d’exonérations pris en charge par l’État) à hauteur de 525,9 M€. Ils progressent de 11,8 M€ (+2,3%), comme prévu au contrat d’objectifs et de moyens de la société. À ces versements s’ajoutent 8,0 M€ correspondant à un apport complémentaire de la part de l’État afin que Radio France puisse continuer à remplir ses missions de service public dans de bonnes conditions malgré la dégradation des recettes publicitaires. Au total, son montant s’élève pour l’exercice 2009 à 533,9 M€, représentant 89,8 % du chiffre d’affaires. Les ressources propres de Radio France baissent de 3,6 % entre 2008 et 2009, soit – 2,2 M€. En effet, la diminution des recettes publicitaires de 5,2 M€, du fait de la crise qu’a connue l’ensemble du marché sur le premier semestre et qui n’a pas épargné Radio France, n’est que partiellement compensée par la hausse de 2,5 M€ des recettes commerciales (liée essentiellement à une contractualisation plus systématique des partenariats) et de 0,5 M€ sur les recettes immobilières.

Charges Les charges d’exploitation (hors dotations aux amortissements et provisions) connaissent une évolution limitée de 1,9 %. Cette hausse est liée essentiellement à l’augmentation maîtrisée des charges de personnel de 1,7 % entre 2008 et 2009. Les autres achats et charges externes (27,7 % des charges d’exploitation), qui incluent en particulier les frais de diffusion, présentent également une évolution très limitée de 1,6 % en raison notamment de la poursuite du processus de mise en concurrence et d’optimisation des conditions commerciales avec les prestataires.

Coûts directs des programmes (2) France Bleu 107.1 1,7 %

Réseau Fip 1,6 %

Délégation Grand Centre 4,2 % France Inter 18,6 %

Délégation Grand Ouest 3,4 % Délégation Sud-Ouest 4,6 % Délégation Méditerranée 5,5 %

France Info 10,3 %

Délégation Rhône-Alpes – Bourgogne 3,5 % Délégation Grand Est 3,6 % Délégation Nord 2,2 %

France Culture 13,5 %

Délégation Normandie 2,3 % Direction France Bleu 2,8 % Direction du Multimédia (dont Sophia) 0,6 %

France Musique 9 %

Autres productions musicales 1,6 % Formations permanentes 9,1 %

Le Mouv’ 2 %

(2) Il s’agit de toutes les charges sur lesquelles les directions de programmes ont une responsabilité de gestion directe. Ces coûts recouvrent leurs frais de fonctionnement, leurs frais de personnels, les prestations techniques et logistiques générales nécessaires à la réalisation des programmes.

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FAITS MARQUANTS

Mai Grand prix. Le groupe Radio France a remporté la 11e édition du Grand prix des médias organisé par le magazine de communication CB News, tandis que France Inter s’est vue élue « meilleure radio de l’année ». Tremplin. Pour la première fois, Radio France,

Janvier

1er groupe radiophonique, crée un concours, « Tremplin Radio France des jeunes journalistes », auprès des douze écoles de journalisme reconnues par la profession.

Demainradiofrance.fr. Pour nourrir sa réflexion stratégique, Radio France a fait appel à ses 13,5 millions d’auditeurs et aux citoyens en lançant un forum participatif – demainradiofrance.fr – sur l’avenir du service public de la radio. Près de 50 000 internautes ont visité le site et 3 000 contributions ont été postées.

Cannes. Du 13 au 24 mai 2009, toutes les stations du groupe Radio France se sont installées sur la Croisette pour près de 120 heures d’émissions, de reportages et d’interviews en direct du 62e Festival de Cannes.

Mars Portail. Un habillage rénové et de nouveaux outils : le nouveau portail de Radio France se dote d’une carte des fréquences dynamique, d’un nouveau moteur de recherche ainsi que d’un agenda avec les événements, concerts et émissions en public des antennes de Radio France.

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Novembre Berlin. À l’occasion des 20 ans de la chute du Mur, toutes les stations du groupe Radio France sont rassemblées pour une antenne commune, le temps d’une journée exceptionnelle, en direct de Berlin : analyses, reportages, grands invités, concerts et émissions spéciales ont mis à l’honneur cet événement historique qui a changé le monde.

Juillet-août 106. Les mois d’été ont permis l’installation au studio 106 d’une nouvelle console entièrement dédiée à la sonorisation. Par ailleurs, un important travail de sécurisation a été réalisé sur la « porteuse » du 106 (cf. photo ci-dessus, la structure métallique qui supporte l’éclairage scénique et la sonorisation pour le public).

Décembre Première pierre. En posant symboliquement un élément de façade dans la petite couronne du bâtiment, le 16 décembre 2009, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, et Jean-Luc Hees, Président-directeur général de Radio France, ont inauguré le chantier de réhabilitation de la Maison de Radio France

iPhone. Grâce à la nouvelle application pour iPhone, les auditeurs peuvent désormais accéder, où qu’ils soient, à tout moment et gratuitement, aux sept radios et à leurs contenus : émissions en direct, derniers événements de l’actualité, podcasts et flux RSS.

Octobre Handicap. Mise en place en janvier, la vocation de la Mission Handicap est d’accentuer et de coordonner les efforts en termes d’embauche, de maintien dans l’emploi, mais aussi d’aménagement des postes de travail des salariés, avec pour mot d’ordre : « Vivre ensemble à Radio France ».

| Radio France 2009 | rapport d’activité | 15


L’OFFRE DE RADIO FRANCE 16 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


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FRANCE INTER

Le fou du roi, de Stéphane Bern, en direct de la Folle journée de Nantes (janvier 2010).

France Inter doit être une radio qui parle à tout le monde.

10,4 % 5,4M 5,6 M 60 % en audience cumulée.

d’auditeurs par jour.

18 | Radio France 2009 | rapport d’activité |

de téléchargements de podcasts par mois.

de nouveautés musicales dont une majorité de nouveaux talents.


Entretien Philippe Val, directeur de France Inter, avec Fabrice Drouelle, journaliste de la rédaction de France Inter

Fabrice Drouelle – Il y a eu un changement majeur pour France Inter en 2009 : votre nomination par Jean-Luc Hees au poste de directeur de la chaîne. En revanche, l’antenne a connu peu d’évolutions. 2009 a-t-elle été une année de transition ? Philippe Val – À mon arrivée, l’essentiel de la grille étant déjà validé, j’ai simplement souhaité marquer deux ou trois petites choses symboliques, presque comme des annonces subliminales : l’émission de Guillaume Gallienne, le retour de Pascale Clark, et puis des choses plus discrètes mais pour moi importantes comme l’entretien mensuel d’une heure de Jean-Claude Ameisen sur le rapport que l’on entretient avec la science. Des changements importants devraient s’opérer à la rentrée 2010 pour que France Inter connaisse les évolutions qui font qu’une radio est vivante et qu’elle est dans l’air du temps. F. D. – France Inter a connu un léger tassement de ses taux d’audience à l’automne 2009. Quel est votre regard sur cette baisse de forme de la chaîne ? P. V. – Ce sont les aléas d’une radio généraliste comme la nôtre, complexe, avec un cahier des charges magique mais lourd. Divertir et cultiver, c’est difficile. Il y a des moments où les sondages nous invitent à réfléchir au ton, aux proportions entre les thèmes traités. Ce sont des petites alertes qui nous indiquent qu’il faut continuer à créer, à bouger, c’est tout ce qu’il y a de plus sain. Les sondages sont là pour ça, pas pour que nous soyons démagogiques, ni pour que nous allions à la soupe en flattant les bas instincts des gens. Non, les résultats Médiamétrie nous disent de faire attention au contenu et à l’intérêt que nous devons susciter chez les gens, pour les bonnes raisons.

de nos tranches de publicité. Pour des raisons démocratiques, nous devons porter l’intérêt pour la culture, pour les savoirs. À un moment de notre histoire où les moyens d’information sont en crise, où les journaux sont de moins en moins lus et où la crédibilité des journalistes est mise en question, France Inter a l’opportunité extraordinaire d’être toujours un média de référence dans le traitement de l’information. F. D. – France Inter s’est dotée par le passé d’un slogan devenu mythique : « Écoutez la différence ». Pourrait-il être le slogan d’aujourd’hui ? P. V. – La différence, c’est d’abord la liberté qui règne, par tradition, dans cette radio. Nous n’avons ni contraintes politiques, ni contraintes commerciales. C’est ça, la différence. Mais par ailleurs, ce slogan peut être dangereux, à double tranchant, parce que si on cultive trop la différence, on ne parle plus à tout le monde, ce qui est le contraire d’une radio de service public, qui appartient à tous les citoyens. Pour nous, chaque auditeur doit représenter toute l’humanité. À trop vouloir la différence, on risque de sectoriser le public, et il ne faut pas le faire. Personne ne doit se sentir exclu en écoutant France Inter. On peut entendre sur cette antenne des opinions qui ne sont pas celles de tel ou tel auditeur, mais personne ne doit se sentir insulté, marginalisé. Donc, « Écoutez la différence » était un slogan génial, mais il a fait son temps. F. D. – Quelle place le site Internet de France Inter doit-il tenir dans l’offre globale de cette radio ? P. V. – Dans quelques mois, le nouveau site Internet de France Inter sera en ligne. C’est un site important, puissant et, je l’espère, très pratique. Une fois de plus, ce sont les questions de l’information et des références culturelles qui sont posées. L’information qui circule sur Internet est une perturbation de la relation qu’on entretient avec l’information. L’opinion a pris le pas sur les faits, la rumeur a pris le pas sur l’information. C’est un véritable problème. Cela étant dit, le site de France Inter, notamment le site d’information, doit être une référence, car notre seule préoccupation est d’être justes et non pas seulement d’enregistrer un maximum de clics.

F. D. – Autrement dit, France Inter doit rester une radio de l’offre, plus qu’une radio de la demande. P. V. – Exactement. Les sondages constituent un outil précieux d’évaluation, mais à les regarder de trop près et trop souvent, on tombe dans un piège. France Inter est une radio de journalistes et de producteurs, une radio de créatifs. Nous ne sommes pas une radio commerciale, nous n’avons pas à faire monter le prix

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FRANCE INFO Trouver le bon équilibre entre l’actualité et les rendez-vous. Studio Julien-Prunet (158) de France Info.

20 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


Entretien Philippe Chaffanjon, directeur de France Info, avec Danièle Ohayon, journaliste média de France Info

Danièle Ohayon – L’antenne de France Info s’est nettement transformée en cette année 2009-2010. Il y a beaucoup plus de direct, davantage de convivialité. Quel est le bilan de cette année ? Philippe Chaffanjon – Nous avions imaginé, en septembre dernier, une antenne plus ouverte et s’adaptant chaque jour à l’actualité. Et nous l’avons fait. Entre septembre et juin, nous avons modifié 187 fois la grille, totalement ou partiellement, pour réagir à l’actualité. Sept jours sur dix, nous avons adapté l’antenne de France Info, pour une heure, pour deux heures, pour une journée, parce qu’un événement le justifiait : du sport, le tremblement de terre en Haïti, les inondations en Charente… Il y a sûrement des améliorations à apporter, mais ce chiffre résume les efforts de cette année. D. O. – France Info est une radio de rendez-vous. Quand on bouscule la grille, est-on amené à supprimer certains rendez-vous ? P. C. – Toute la difficulté et tout l’intérêt de l’antenne que nous faisons aujourd’hui est de trouver le bon équilibre entre l’actualité et les rendez-vous. La radio est un média de rendez-vous, et le premier rendez-vous de France Info, c’est l’heure ronde. On sait que les auditeurs viennent d’abord écouter les journaux, à l’heure et à la demi-heure, les titres au quart et à moins le quart. Mais la mission de France Info est de donner l’information au moment où elle survient. Le premier rendez-vous avec l’auditeur, c’est le rendez-vous avec l’actualité. C’est pour cette raison que nous avons conçu une grille souple. D. O. – Il y a un grand nombre d’intervenants à l’antenne : des experts, des confrères d’autres médias, des acteurs de l’actualité. N’est-ce pas au détriment du reportage ? P. C. – La place du reportage reste primordiale. Nous sommes passés d’une radio très enregistrée, préfabriquée à une radio très vivante. Cela implique des experts, des invités, des débats et du reportage. Dans ces cases ouvertes au débat et au témoignage, il y a des reporters de France Info qui viennent et présentent en direct leurs reportages. Le reportage reste la principale matière première de France Info.

D. O. – Les réseaux sociaux modifient-ils le rôle d’une radio d’information comme France Info ? P. C. – Nous sommes présents sur ces réseaux. On retrouve France Info sur Facebook et Twitter. Dans ce maelström de sources, de rumeurs, de buzz, France Info doit émerger comme un média de référence. Nous sommes 100 % journalistes (il n’y a ni auditeurs, ni humoristes à l’antenne). Le cœur de métier de France Info est de délivrer une information sûre et fiable. C’est ce que nous devons marteler : ici, dans cette radio, notre métier est de donner une information de qualité. D’ailleurs, c’est notre mission de service public, c’est ce que nous devons aux auditeurs. D. O. – Les courriels qui nous arrivent montrent que c’est souvent sur « france-info.com » que nous sommes entendus, ou lus, puisque nous sommes aussi une radio qu’on lit. Peut-on dire que le site joue, en plus de ses autres missions, le rôle que jouaient sur l’antenne les rediffusions ? P. C. – La possibilité de télécharger a complètement bouleversé la notion de rediffusion. Nous travaillons d’ailleurs à des technologies qui permettront d’envoyer des informations, et du son, sur les appareils connectés des auditeurs-internautes en fonction de leurs centres d’intérêt. Plus généralement, nous travaillons à une refonte complète du site. Le nouveau « france-info.com » offrira une plus grande réactivité pour sa propre production d’informations en même temps qu’un accès facilité à ce qui est diffusé à l’antenne.

4,6 M 8,9 % d’auditeurs.

en audience cumulée.

re

1

radio Paris-Petite couronne et 1re radio à Toulouse. Un journal complet toutes les

30’ | Radio France 2009 | rapport d’activité | 21


FRANCE BLEU

5e édition des Talents France Bleu à Chambery, le 23 octobre 2009.

La mise en cohérence du réseau porte ses fruits.

7,1 % 3,7 M 75 % 42 en audience cumulée.

d’auditeurs.

22 | Radio France 2009 | rapport d’activité |

du territoire.

stations locales.


Poursuite du plan d’action de mise en cohérence de ses quarante-deux stations, échanges d’expérience entre locales, renforcement de sa dimension de service… En 2009, France Bleu a consolidé sa présence sur le terrain pour être davantage en phase avec les attentes locales des publics. Une politique couronnée de succès par le franchissement symbolique des sept points d’audience cumulée au plan national… Une relation durable avec les auditeurs L’année 2009 fut marquée par une forte augmentation d’audience, qui sanctionne positivement une méthode de travail en réseau originale et pertinente : un plan de mise en cohérence des différentes antennes de façon à ce que la proposition de l’offre locale, spécifique à chaque région, soit néanmoins homogène d’une locale à l’autre. France Bleu a ainsi trouvé ses marques et renforcé son ADN « vu d’ici » pour offrir une radio en phase avec les attentes des auditeurs. Preuve en est l’augmentation de l’audience qui franchit durablement les 7 points d’audience cumulée à l’échelle nationale. France Bleu est désormais bien installée dans le paysage radiophonique et le quotidien des auditeurs. Renforcement de la dimension de service France Bleu, c’est la proximité, la convivialité, la générosité et une large dimension de service sans cesse renforcée. Lors d’incidents majeurs qui perturbent la vie quotidienne des régions (inondations, canicule, tempêtes, incendies de forêt…), cette dimension de la chaîne est considérable. France Bleu n’hésite pas en effet à bousculer son antenne pour créer un canal de service spécifique d’information des auditeurs en temps réel. Des auditeurs largement associés dans l’accompagnement de leur quotidien : en cas de coup dur dans une région, la radio crée du lien et devient une véritable chaîne de solidarité. La station locale située en Île-de-France n’échappe pas à la politique de proximité et de service du réseau : France Bleu 107.1 est aujourd’hui leader dans l’information en direct sur l’état de la circulation. Une offre incomparable assurée par des journalistes spécialistes qui travaillent en lien étroit avec les experts officiels de la régulation du trafic.

France Bleu, la plus francophone des antennes L’une des grandes spécificités du réseau réside dans sa programmation musicale axée sur la chanson française d’hier et d’aujourd’hui, et la valorisation des jeunes talents. La musique est aussi une composante forte de la politique événementielle de France Bleu. La chaîne, qui s’associe en régions à de nombreuses manifestations sportives, culturelles, scientifiques… organise tous les deux ans un événement intitulé « Les talents ». Réunissant stars de la chanson et jeunes talents confirmés, la dernière édition a eu lieu en octobre 2009 à Chambéry. Elle a remporté un grand succès auprès des publics de la région et des régions voisines. Une belle manière pour France Bleu de consacrer sa visibilité sur le plan musical et de renforcer sa présence localement…

D’abord continuer, ensuite commencer Anne Brucy, directrice du réseau France Bleu depuis le 17 mai 2010

Ma proposition pour le réseau est simple : d’abord continuer, ensuite commencer. Continuer, cela signifie mener à terme le plan stratégique de mise en cohérence du réseau et poursuivre la belle aventure de l’amélioration de l’audience. Ensuite commencer, c’est dessiner la suite du plan stratégique sur les autres aspects de la grille qui n’ont pas encore été traités, comme les après-midi, les week-ends et, dès 2010, la tranche midi-deux heures ; c’est aussi poursuivre le maillage du territoire avec une nouvelle station (Toulouse) dès décembre 2010. Enfin, c’est faire essaimer les valeurs de France Bleu dans l’univers numérique avec un nouveau site pour l’exercice 2011. Une nouvelle organisation interne est mise en place depuis juillet 2010 pour accompagner l’ensemble de ces chantiers. L’objectif ? Donner aux délégations et aux stations les moyens d’optimiser ce multiple regard « vu d’ici » et vu de partout, qui fait la force de France Bleu.

| Radio France 2009 | rapport d’activité | 23


FRANCE CULTURE

Émission-concert Gonzales, présentée par Laure Adler, le vendredi 16 avril 2010 au studio 104 de la Maison de Radio France.

Manier l’exigence et l’accessibilité. 24 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


Entretien Bruno Patino, directeur de France Culture, avec Aurélie Kieffer, journaliste de la rédaction de France Culture

898 000 auditeurs quotidiens.

1,7 % 7 heures d’audience cumulée.

Aurélie Kieffer – De nouvelles émissions sont apparues cette année mais la grille de France Culture s’inscrit dans la continuité. Avez-vous peur de bousculer les auditeurs ? Bruno Patino – Les ambitions restent les mêmes, année après année. Nous ne devons pas relâcher nos efforts. L’objectif premier, c’est d’aider les gens à comprendre le monde dans lequel ils vivent et de leur donner accès à la création littéraire et artistique. Pour ce faire, nous devons manier l’exigence et l’accessibilité. Ces deux notions ne sont pas contradictoires : on peut faire preuve de rigueur dans le travail, et être en même temps très attentif à la façon de transmettre une information. C’est ce qui nous a amenés à rendre la grille plus lisible et cohérente : elle est facile à mémoriser et accompagne la vie quotidienne. Mais il est aussi possible d’écouter une émission à tout moment grâce au podcast, qui élargit notre offre. A. K. – Vous étiez très impatient d’offrir à la chaîne une nouvelle visibilité sur Internet… B. P. – C’est vrai, nous avons dû imaginer une nouvelle plateforme technique, mais c’est une étape supplémentaire dans la logique numérique. Nous sommes déjà la troisième radio de France en catch-up radio (écoute en différé) : nos émissions s’y prêtent bien, puisqu’elles ont une durée de vie plus longue que sur d’autres radios. Mais ce n’est qu’un début. Aujourd’hui, un jeune s’informe, se cultive et se divertit à travers ses amis, et à travers les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Il faut que la radio lui parvienne par ces univers. C’est possible grâce à de nouvelles fonctionnalités, et nous avons de nombreux coups à jouer. A. K. – Croyez-vous que cela permettrait à France Culture de doper son audience ? Notamment en touchant un public plus jeune ? B. P. – Le jeune public a autant soif de connaissance et de productions artistiques que ses aînés. Pour ne pas se couper de lui, il faut tenir compte de sa façon d’écouter la radio, et développer l’offre numérique. Je souhaite que toutes les émissions de France Culture soient disponibles en podcast. Ce sera notamment le cas des fictions à la rentrée : les questions de droit

d’antenne consacrées à la fiction chaque semaine.

3M de téléchargements (podcasts) par mois.

ont été résolues. C’est une très bonne nouvelle, cela va redonner de la visibilité à ce genre. Pour en revenir à l’audience, elle n’a cessé de progresser ces dernières années. Et cette course de fond n’est pas terminée. Sur 21 jours, nous sommes écoutés par 4,2 millions de personnes. Nous devons inciter ces auditeurs à nous écouter plus souvent, en renforçant encore l’exigence et l’accessibilité. A. K. – Un mot de la rentrée ? B. P. – La journée se déclinera en trois temps. Le matin, nous offrons une radio de qualité avec des émissions quotidiennes. L’après-midi, des thématiques. Et le soir, les rendez-vous qui font la singularité de France Culture : fictions, créations radiophoniques… En 2009, il y avait beaucoup de nouvelles émissions et quelques nouvelles voix. En 2010, nous privilégions les nouveaux talents. Il me paraît très important d’assurer le renouvellement des équipes. Nous devons faire une radio actuelle, tournée vers les autres, tout en préservant ce qui fait de France Culture une radio atypique, unique en son genre… une radio nécessaire.

| Radio France 2009 | rapport d’activité | 25


FRANCE MUSIQUE

Pendant une répétition au studio 104.

La forme radiophonique doit être en adéquation avec son temps.

798 000 1,5 % 98’ auditeurs quotidiens.

26 | Radio France 2009 | rapport d’activité |

en audience cumulée.

d’écoute quotidienne.


Entretien Marc-Olivier Dupin, directeur de France Musique, avec Lionel Esparza, producteur du Magazine de France Musique

Lionel Esparza – Marc-Olivier Dupin, quels ont été vos objectifs en cette année 2009 ? Marc-Olivier Dupin – Dès mon arrivée à Radio France, j’ai été frappé par tout ce qu’il y a ici de positif : professionnalisme, engagement, compétences, et puis cette chose très forte qu’est le sens du service public. En même temps, j’ai pu constater qu’au fil des années, la chaîne s’était un peu éloignée de son époque. Or, même si le fond reste le même, la forme radiophonique doit être en adéquation avec son temps. Nous avons donc engagé un travail en profondeur pour que l’antenne soit plus en phase avec les exigences de ses auditeurs. Qu’elle soit plus vivante aussi, par la multiplication des directs, les journées spéciales (à la Villa Médicis, à la Folle Journée) ou encore, dès l’été 2009, la systématisation des soirées en direct depuis les festivals. Mais nous devons encore améliorer certains aspects de l’antenne : sa couleur, l’organisation et la forme des messages d’autopromotion… L’anticipation éditoriale est un point sur lequel nous avons beaucoup travaillé, mais il reste encore du chemin. L. E. – En 2009, vous avez été nommé à la direction de la Musique. Cette casquette supplémentaire a-t-elle changé votre manière de travailler pour l’antenne ? M.-O. D. – Au sein de la direction de la Musique, j’ai cherché à multiplier les passerelles entre l’antenne et les formations permanentes. C’est un long travail, mais qui commence à porter ses fruits. Les actions pédagogiques, Internet, les relations avec nos partenaires audiovisuels devraient profiter de cette synergie, sans compter une réflexion éditoriale plus coordonnée. L. E. – Vous restez attentif aux chiffres d’audience ? M.-O. D. – Mon ambition, tout en conservant le socle très stable des auditeurs fidèles, est d’élargir au deuxième cercle des auditeurs potentiels, ceux qui ont un réel désir de musique sans toujours posséder les clés nécessaires pour l’apprécier pleinement. Ce n’est pas une affaire de chiffres, mais de partage. Je voudrais conquérir ce public trop souvent rebuté par certains aspects de ton et de vocabulaire.

Pour ce faire, il faut que nous cherchions comment être toujours plus accessibles tout en conservant notre exigence. Un équilibre complexe. L. E. – Comme celui de l’équilibre parole/musique… M.-O. D. – Depuis que France Musique existe, on lui reproche d’être trop bavarde. Pour moi, ce sentiment tient à deux facteurs : l’équilibre des programmes et l’adéquation de la parole des producteurs. Dans le cas des émissions à vocation pédagogique, dont la fonction s’appuie sur un usage assumé de la parole, il n’y a pas de rejet de la part des auditeurs. En revanche, quand une émission est annoncée comme musicale, il faut qu’elle le soit réellement. Ce qui impose des micros brefs et un discours resserré, même s’il peut sembler frustrant pour un professionnel de la radio d’être économe en mots. Mais ce n’est pas qu’une histoire de temps de parole. Il y a une volonté d’être éthiquement correct, qui bride parfois la subjectivité et l’enthousiasme de celui qui parle, et donc de celui qui écoute. L. E. – Où en est le site Internet de France Musique ? M.-O. D. – En cette année 2009, il a beaucoup évolué. Le travail d’une nouvelle équipe a permis de réelles avancées, avec la collaboration des attachés d’émissions et des producteurs. Nous avons notamment accéléré la mise en place de la numérisation des concerts. Mais un site Internet est un chantier permanent, et je vois encore de multiples directions pour l’enrichir encore. Par exemple, créer des espaces différenciés en fonction des répertoires. Celui qui aime le jazz n’est pas nécessairement amateur d’opéra ou de comédie musicale, et chacun devrait pouvoir, dans le futur, réaliser son propre flux musical. Une façon de répondre à la demande de nos publics bien mieux qu’avec une webradio unique. Par ailleurs, j’aimerais que ce site fonctionne à terme comme une banque de données complémentaire des émissions. On pourrait y découvrir des informations pédagogiques, un accès aux savoirs musicaux (cette nécessaire dimension scientifique peut parfois rebuter, à l’antenne), mais aussi un lien à l’image qu’il me semble nécessaire de développer pour certains répertoires : le contemporain, par exemple. L. E. – Comment résumer les évolutions de France Musique en 2009 ? M.-O. D. – Après 2008, qui a vu de grands changements, il me semble que 2009 aura été une année de consolidation sur de nombreux points éditoriaux et techniques. Mais on peut aussi considérer que cette année est une année de transition conduisant à une grille de rentrée 2010 encore plus équilibrée et « conquérante ».

| Radio France 2009 | rapport d’activité | 27


FIP

Concert Fip-Fête la musique à l’Olympia, le 21 juin 2009.

La radio la plus éclectique du Paf.

re

1,3 M

350

1

de visites par mois sur fipradio.com.

titres musicaux diffusés chaque jour en moyenne.

radio en durée d’écoute (+ d’1 heure) sur radiofrance.com.

28 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


Depuis novembre 2008, la programmation musicale de Fip a largement contribué à installer une nouvelle rythmique d’antenne. Plus attentive aux modes de vie des auditeurs, la station a fait le choix de sélectionner des titres plus courts, plus rythmés et des œuvres instrumentales notamment en matinale et en fin d’après-midi… Une relation durable avec les auditeurs Dans son bilan annuel, l’institut d’études Yacast qualifie la station de « radio la plus éclectique » grâce au nombre de titres différents diffusés sur l’année 2009. Avec environ 27 000 titres diffusés par an, dont 60 % de titres de l’année en cours ou datant de 1 à 3 ans, Fip couvre tous les genres musicaux, du jazz au blues, au hip-hop et au groove en passant par les musiques électroniques, la pop rock anglosaxonne, les musiques du monde, les chansons francophones et la musique classique… Une programmation musicale toujours plus diversifiée En 2009, le renouvellement plus rapide des sélections Fip a renforcé la rythmique d’antenne et a permis à l’équipe de programmation de soutenir des projets encore plus diversifiés. Pour la production française, Fip a repris tout au long de l’année de nouveaux talents comme Eddy La Gooyatsh, Fantazio, Tante Hortense, Féloche. La station a aussi accentué son positionnement dans le domaine de la pop rock en programmant des artistes tels qu’Alice Russel, Yodelice, Budam, Rickie Lee Jones… Quant aux albums « musique du monde », Fip a présenté la majorité des albums de l’année écoulée : Vieux Farka Tour (Mali), Rosalia de Souza (Brésil), Lila Downs (Mexique)… En matière de jazz, la sélection a permis à des artistes tels que Vincent Bourgeyx, Bernica Octet ou Pierre HH d’être découverts par le public. Le générique, signé Fred Pallem et le Sacre du Tympan, contribue à cette ouverture sur le jazz. Enfin, concernant la musique classique, la station a prolongé son partenariat avec la collection fondation Vivaldi et a mis en place quelques nouveautés. La vie culturelle en régions Fip consacre une place importante à la vie culturelle des régions. Une cinquantaine d’informations ont ainsi été traitées quotidiennement. Les trois stations historiques de Bordeaux, Nantes et Strasbourg ont retrouvé le temps d’antenne qu’elles avaient avant 2008 avec deux créneaux spécifiques d’informations locales déclinés entre 11 h 00

et 13 h 00 puis de 16 h 00 à 20 h 00. Les animatrices se font l’écho de l’actualité culturelle dans leur région, ce qui représente 25 à 30 informations culturelles quotidiennes par site. Durant les mois d’été (du 20 juin au 6 septembre), l’antenne se thématise autour des festivals culturels de France et d’ailleurs. Plus de 400 festivals sont ainsi annoncés sur les antennes et font aussi l’objet de développements rédactionnels sur le site Internet de la station. Cela a contribué significativement à l’augmentation du nombre de visites sur fipradio.com (14 %). Outre les rubriques liées à la programmation musicale, la rubrique « sortir avec Fip » s’est enrichie d’informations sur l’actualité culturelle de Paris et des grandes régions. Les 47 événements et opérations spéciales montés en 2009 s’équilibrent entre concerts (festival Babel Med music, Melody Gardot…), cartes blanches, émissions avec invités et/ou musiciens (Jazz à Saint-Germain, James Taylor, Eric Bibb, Bethany et Rufus… ) et journées thématiques (Boris Vian, 40 ans sur la Lune…). Autant de manifestations qui valorisent les choix musicaux de la radio.

Julien Delli Fiori, directeur de Fip depuis le 15 février 2010

Aucune radio au monde ne mélange autant les genres musicaux que Fip. Or, quand on parle d’éclectisme, pour Fip, on a tendance à oublier le jazz, LA caution de la station, notamment avec l’émission Jazz à Fip. C’est pourquoi nous allons accentuer la dimension jazz de l’antenne. À partir de 2010, Fip couvrira en direct de nombreux festivals (Jazz à Vienne, Jazz in Marciac, Deauville jazz festival, Festival d’Antibes – Juan-les-Pins ou Jazz sous les pommiers…). Deux fois par mois, les 1er et dernier jeudis, Fip sera en direct du « 116 bar » (dans l’enceinte de la Maison de Radio France) ou du Sunset à Paris (rue des Lombards), pour vivre des moments musicaux merveilleux dans une ambiance club. Par ailleurs, début janvier 2011, Fip fêtera ses 40 ans. Pour l’occasion, nous souhaiterions que chaque concert donné soit parrainé par une ou plusieurs personnalités, pas nécessairement des musiciens, mais des artistes et des écrivains. Nous avons également prévu d’organiser un concert dans un lieu inédit en continu de midi à minuit. Je souhaite que cet événement soit insolite et inattendu. 2011 réserve de belles surprises !

| Radio France 2009 | rapport d’activité | 29


LE MOUV’

Concert privé de Gossip, le 9 septembre 2009, au studio 104 de la Maison de Radio France.

Le Mouv’ s’adresse à un public en prise avec le monde d’aujourd’hui qui s’intéresse à la musique, aux différentes cultures et à la société contemporaine. 30 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


Entretien Hervé Riesen, directeur du Mouv’, avec Vincent Rodriguez, délégué à l’antenne du Mouv’

47,8 % d’auditeurs entre 18 et 29 ans.

5M 66 %

de connexions au player du Mouv’. Vincent Rodriguez – En 2009, Le Mouv’ a fait évoluer sa ligne éditoriale, passant de radio musicale à radio de contenu à dominante musicale. Comment cela se traduit-il ? Hervé Riesen – Nous avons réorganisé le positionnement des contenus parlés. Aujourd’hui, chacun dans leur domaine, journalistes, animateurs, chroniqueurs s’attachent à apporter leur expertise, leur analyse, leur regard sur les sujets traités, qu’il s’agisse de musique, d’information, de culture, d’environnement ou de service. Par ailleurs, la place donnée à l’information a sensiblement évolué et a augmenté de 48 % en durée cumulée par rapport à 2007. Ainsi, l’information est particulièrement présente dans les tranches phares de la matinale et du drive time (fin d’après-midi). V. R. – Le Mouv’ est la « radio jeune » de Radio France. Dans ce contexte de mutation, quel est aujourd’hui le portrait de l’auditeur du Mouv’ ? H. R. – Précédemment, l’auditeur du Mouv’ venait écouter notre radio parce qu’il y trouvait une offre musicale clairement segmentée sur le rock. Aujourd’hui, nous travaillons à toucher un public plus large, issu de milieux et de cultures différents. Nous avons élargi notre offre musicale. Le rock est le format musical qui intègre la plus grande variété d’influences musicales, et il permet d’explorer les terrains de la chanson, du rap, du groove, des musiques électroniques et des musiques vivantes. Le Mouv’ a élargi sa programmation musicale au reggae, au hip-hop, à la world ou à l’électro au travers de titres mélodiques, fédérateurs et musicalement compatibles. Notre auditoire est jeune, avec un âge moyen situé entre 20 et 30 ans. Au lieu de viser une tranche d’âge en particulier, Le Mouv’ s’adresse à un public en prise avec le monde d’aujourd’hui, qui s’intéresse à la musique, aux différentes cultures et à la société contemporaine.

de nouveautés musicales.

V. R. – Quelles sont les contraintes et conséquences engendrées par le fait de s’attaquer à une cible d’auditeurs aussi large ? H. R. – Quand on est très thématisé, quand l’offre est resserrée, il est plus facile de cibler les actions de communication. Pendant une décennie, Le Mouv’ a été labellisé radio musicale rock. En décidant d’élargir notre champ éditorial et musical, nous devons aujourd’hui partir à la conquête d’un public plus large, qui ne nous connaît pas forcément. Notre plus grande difficulté est de faire admettre et connaître ce changement. V. R. – Le Mouv’ a abandonné sa marque « l’esprit rock ». Où en est la réflexion sur le nouveau slogan ? H. R. – Nous voudrions une signature qui caractérise la marque. L’idée n’est plus de porter une promesse musicale mais d’avoir un slogan qui traduise un ton, un état d’esprit. V. R. – Et pour 2010, quels défis ? H. R. – Nous poursuivons ce travail d’ouverture éditoriale en proposant davantage de repères à nos auditeurs. Des repères culturels, sociétaux. Et Le Mouv’ poursuit toujours l’objectif de soutien à la diversité et au développement artistique des nouveaux talents.

| Radio France 2009 | rapport d’activité | 31


DIRECTION DE LA MUSIQUE

Une stratégie artistique globale.

121 141 114 145 musiciens musiciens musiciens élèves pour l’Orchestre National de France.

pour l’Orchestre Philharmonique de Radio France.

Concert de l’Orchestre National de France au Théâtre des Champs-Élysées.

32 | Radio France 2009 | rapport d’activité |

pour le Chœur de Radio France.

pour la Maîtrise de Radio France dont 80 à La Fontaine et 65 à Bondy.


Entretien Marc-Oliver Dupin, directeur de la Musique, et Christian Wasselin rédacteur en chef de Fantastique, journal en ligne des concerts de Radio France

Christian Wasselin – Marc-Olivier Dupin, 2009 fut d’une certaine manière une année de transition car elle a vu l’arrivée d’un nouveau directeur de la Musique… Marc-Olivier Dupin – Ma première préoccupation fut en effet de développer des actions pour resserrer les liens entre la direction de la Musique et France Musique. Nous avons ainsi choisi de libérer dès 2009, au bénéfice de nos formations, tous les rendez-vous en direct que propose la chaîne. Par ailleurs, nous avons mis en place de nombreux groupes de travail transversaux sur des sujets aussi divers et essentiels que la refonte des sites Internet, les activités pédagogiques ou la communication. Ce lien est d’abord un état d’esprit, que je tiens à renforcer dans l’avenir. C. W. – Quel regard avez-vous porté sur la direction de la Musique en y arrivant ? Quelles réformes souhaitez-vous apporter ? M.-O. D. – La direction de la Musique dispose de nombreux atouts pérennes : la qualité des quatre formations musicales, leur bon fonctionnement et la manière dont nous remplissons notre mission de création. Ces qualités doivent être portées par une stratégie artistique globale qui, jusqu’à un passé récent, était à mes yeux trop peu ambitieuse. J’ai réfléchi à des principes de programmation simples, avec une couleur pour chaque formation, qui nous aideront à rendre notre programmation plus lisible. La communication, associée dorénavant à la programmation dès la conception des projets, pourra nous aider à augmenter la fréquentation des concerts.

et le répertoire contemporain, le National, avec Daniele Gatti, doit renouer davantage avec la musique française. Sur le plan de l’interprétation, je trouve passionnant que le Philharmonique, depuis plusieurs saisons, propose des concerts sur le thème du style classique avec des chefs spécialisés dans ces répertoires. Le Chœur, pour sa part, poursuit sa belle évolution grâce à Matthias Brauer et à d’excellents chefs invités. Nous allons augmenter la programmation a capella pour mieux le valoriser. La Maîtrise est dans une forme resplendissante grâce au travail musical et pédagogique de Sofi Jeannin. Il faut maintenant penser au développement harmonieux du site de Bondy, qui a accueilli en septembre 2009 sa troisième promotion d’élèves. C. W. – Quels grands moments ont marqué l’année 2009 ? M.-O. D. – La programmation de Radio France est vaste, il est difficile de choisir ! Je citerai malgré tout les concerts Brahms dirigés par Myung-Whun Chung, l’intégrale Varèse à la Salle Pleyel, le début de l’intégrale de Mahler par Daniele Gatti au Châtelet, le concert dirigé à l’Opéra Comique par Sir Colin Davis, et Paulus par Kurt Masur, accompagné du Chœur et de la Maîtrise de Radio France. C. W. – Parlons des lieux : la Salle Olivier-Messiaen va fermer en septembre 2010 pour trois ans… M.-O. D. – Nous avons trouvé deux lieux pour les répétitions : les ateliers Berthier et le Centquatre, rue d’Auberviliers. La bibliothèque et le parc instrumental devront nous accompagner dans ce nomadisme. Le Centquatre, par ailleurs, va accueillir nos week-ends thématiques et le jazz restera au studio Charles-Trenet. À partir de 2013, avec notre nouvel auditorium, nous pourrons aussi accueillir des orchestres de région ou des formations parisiennes.

C. W. – Une question revient régulièrement : comment articuler les deux orchestres ? M.-O. D. – Il doit y avoir des éléments communs à l’activité de l’Orchestre National et à celle de l’Orchestre Philharmonique : chacun doit pouvoir aborder les symphonies d’Haydn et de Mozart, le répertoire du XIXe siècle et les grands chefs-d’œuvre du XXe, comme le font tous les orchestres du monde. Ce qui nous permet de faire jouer leur complémentarité lorsque nous proposons, comme ce sera le cas pour la saison prochaine, des séries de concerts qui dialoguent entre elles : Mahler par le National, Berg et Zemlinsky par le Philharmonique. Mais il faut aussi que l’un et l’autre se différencient : le Philharmonique et Myung-Whun Chung, par vocation, défendent davantage la création

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MULTIMÉDIA

Horizon 2015 Au cours de l’année 2009, la direction du Multimédia a contribué à l’élaboration du plan stratégique de l’entreprise Horizon 2015 et engagé plusieurs actions pour renforcer l’accès aux contenus de Radio France sur les supports multimédia, dans l’objectif de s’adapter aux évolutions permanentes des usages et de rencontrer le plus large public. Pour la première fois, Radio France a réalisé une consultation publique sur Internet (demainradiofrance.fr), dont l’objectif était d’associer les auditeurs et les collaborateurs à la réflexion engagée sur l’avenir du service public de la radio. Près de 50 000 internautes ont visité le site et 3 000 contributions ont été postées. Des sites toujours plus innovants Le nouveau portail radiofrance.fr a été ouvert au public en avril 2009. Outre une navigation plus fluide et un design rénové, il propose un moteur de recherche performant, un agenda dynamique, une carte des fréquences interactive, des accès directs aux players des chaînes et aux contenus par des thématiques. La page d’accueil de france-info.com a également fait l’objet d’une refonte pour une plus grande lisibilité des contenus d’information. Le Mouv’ a, quant à lui, mis en ligne son nouveau site début 2009, avec un player aux fonctionnalités innovantes et renforcées. Radio France a poursuivi l’effort de modernisation de sa présence sur Internet, avec la réalisation d’une plateforme générique dans laquelle l’ensemble des sites seront progressivement intégrés. En parallèle, un plan de refonte des sites a été initié. Radio France a par ailleurs créé un site événementiel à l’occasion du 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin.

600 000

téléchargements de l’application Radio France sur les téléphones en cinq mois.

9M

Plus de de téléchargements de podcast par mois.

Les applications et l’offre podcast : un véritable succès En août 2009, Radio France a lancé huit applications téléchargeables sur les téléphones qui permettent une écoute en direct des antennes, l’accès aux podcasts et aux données associées de chacune des chaînes : 600 000 téléchargements enregistrés en cinq mois (août à décembre 2009) et déjà 1,5 million en juillet 2010. L’introduction d’une classification thématisée et d’une nouvelle interface graphique a rendu par ailleurs l’offre podcast plus lisible et attractive sur les supports mobiles : plus de 9 millions de téléchargements mensuels en juin 2010. Mise en place d’une formation multimédia En lien avec la direction des Ressources humaines, un vaste effort de formation aux pratiques multimédia a été initié. Aujourd’hui, près de mille collaborateurs ont été sensibilisés à l’impact du développement numérique.

S’adapter aux évolutions permanentes des usages et rencontrer le plus large public. 34 | Radio France 2009 | rapport d’activité |

De nouveaux accords juridiques Radio France a en outre sécurisé les aspects juridiques de ce service avec la signature en mars 2009 d’un accord avec les sociétés d’auteurs (Sacem, Scam, SACD et SDRM), qui permet de mettre à disposition en podcast une large part des émissions radiophoniques de l’ensemble de ses chaînes : France Inter, France Info, France Bleu (42 radios), France Culture, France Musique, Fip et le Mouv’.


ÉDITIONS

Les éditions sonores Les éditions sonores Radio France-Ina proposent des documents issus des programmes des antennes : entretiens, lectures à voix haute, feuilletons, reportages, au travers de collections telles que « Les Grandes heures » ou « Paroles ». Subventions et partenariats viennent parfois soutenir les projets, à l’instar du Quai Branly pour le coffret Une Afrique en radio, de Robert Arnault et Thomas Baumgartner, et qui vient de recevoir un « Coup de cœur » de l’Académie Charles Cros.

Le complément idéal des chaînes et des formations musicales.

Les Éditions de Radio France produisent des livres, des CD, des DVD : ses collections reflètent le travail accompli dans le groupe au sein des chaînes et des formations musicales, et sont le complément idéal du caractère éphémère de la radio car elles immortalisent les grands événements radiophoniques. Les éditions musicales Radio France développe une politique éditoriale axée sur plusieurs labels phonographiques, reflets de son activité musicale. On distingue plusieurs collections au sein des éditions musicales, comme autant de styles musicaux : Densité 21, consacrée à la musique contemporaine, Signature, collection transversale qui accueille notamment les créations des chaînes, Ocora, la collection patrimoniale des musiques du monde, Tempéraments et la collection des formations musicales de Radio France.

Collections DVD Les Éditions de Radio France développent également une stratégie d’accompagnement des parutions DVD des films sortis en salle en partenariat avec les radios. On peut notamment se réjouir du succès, cette année, de nombreux titres tels que Le Ruban blanc d’Haneke, Tetro de Coppola, La Route de John Hillcoat. Une communication adaptée Les Éditions de Radio France sont présentes sur les grands salons culturels (Salon du livre de Paris, Le livre sur la place à Nancy…). Au-delà des actions de presse, le site kiosque.radiofrance.fr met en avant les productions au travers d’un catalogue exhaustif qui permet l’achat en ligne. Enfin, une page Facebook permet de s’adresser à un public plus ciblé.

152 parutions tous produits confondus pour les Éditions de Radio France en 2009. de France.

Les éditions écrites L’une des priorités est d’élaborer des livres à partir d’émissions emblématiques des chaînes (La tête au carré de Mathieu Vidard, Les chemins de la connaissance, de Raphaël Enthoven), ou de chroniques (Yves Coppens). Cette année, une collaboration a été mise en place entre France Bleu et la marque « Pour les nuls » pour éditer des livres d’apprentissage des langues régionales et des guides des régions de France. Les éditions écrites accompagnent également des moments clés de l’actualité comme l’anniversaire de la chute du Mur de Berlin, la Coupe du monde de football ou encore le drame d’Haïti.

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LES RESSOURCES DE RADIO FRANCE 36 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


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FINANCES 38 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


Dernière année d’exécution du contrat d’objectifs et de moyens 2006-2009, l’année 2009 aura été une année de transition pour la direction financière. En termes stratégiques, la direction a été très vite associée aux négociations avec l’État d’un nouveau contrat d’objectifs et de moyens visant à définir l’activité et les moyens de Radio France pour les années 2010 à 2014. Ces négociations se sont accélérées à l’automne. Elles ont porté sur la définition d’un cadre de réflexion commun entre la société et l’État, l’élaboration d’un mode de suivi du chantier de réhabilitation et de la base de fonctionnement des activités de l’entreprise, dans l’attente de pouvoir insérer dans ce cadre de réflexion les grandes orientations du plan stratégique alors en cours de finalisation.

La contractualisation, puis le lancement de la première phase des travaux de réhabilitation de la Maison de Radio France au mois de juin se sont accompagnés d’un travail en étroite collaboration avec la direction des travaux, sous le contrôle des commissaires aux comptes de la société sur les modalités de suivi financier et comptable du projet. Ce travail reste à compléter pour ce qui concerne la gestion prévisionnelle de la trésorerie du chantier, enjeu essentiel au vu des sommes à décaisser dans les années à venir. La direction financière a également été amenée à travailler sur différents sujets d’actualité, notamment la création d’une société chargée de porter la diffusion numérique terrestre lorsque celle-ci sera officiellement lancée, et la problématique comptable et fiscale du mécénat, en liaison avec l’activité des formations musicales de la société. Dans le même temps, le souci de sécurisation des procédures et des informations de gestion a présidé à une évolution dans l’organisation comptable du suivi des stations locales de Radio France : la création d’un responsable des unités comptables décentralisées doit permettre d’homogénéiser les pratiques et les contrôles comptables qui accompagnent le fonctionnement des stations du réseau France Bleu. C’est ce même souci qui a amené la direction, en lien avec les préconisations des commissaires aux comptes, à commencer à travailler à la sécurisation des systèmes informatiques de gestion financière. En termes de suivi budgétaire, les risques inhérents aux recettes publicitaires dans un contexte économique morose ainsi que l’existence de différents risques de gestion ont amené la direction financière à chercher à donner plus de visibilité, tout au long de l’année, sur l’évolution prévisionnelle des charges et des recettes. De nouveaux outils de suivi ont été conçus, qui devraient être développés et systématisés en 2010. Plus généralement, la direction financière a veillé en permanence à se positionner comme une véritable direction de service, aussi bien pour la direction générale que pour les autres directions de la société, en privilégiant réactivité dans le traitement des données et clarté des procédures et des préconisations.

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COMMUNICATION

Exprimer la richesse du groupe à tout instant Multiplier les supports et affirmer sa présence à tout instant, tels ont été les mots d’ordre de la communication de Radio France en 2009. Une politique d’actions de communication destinée à mettre en valeur plus que jamais la richesse des antennes et des formations musicales. De grands rendez-vous et des partenariats de prestige L’organisation d’opérations spéciales a toujours marqué les temps forts de l’année radiophonique. La communication autour de ces événements permet de renforcer à la fois l’image du groupe et celle de chacune des chaînes, comme par exemple « Radio France fait le Mur », une antenne unique à Berlin pendant vingt-quatre heures pour le 20e anniversaire de la chute du Mur. Certains grands événements sont l’occasion de partenariats multichaînes, sportifs (Transat Jacques-Vabre), musicaux (les nuits sonores de Lyon, la fête de la musique, la folle journée de Nantes) et, plus généralement, de grands rendez-vous culturels et populaires (la fête de l’Humanité, le salon du livre, le festival de Cannes). Les stations de Radio France confirment par ailleurs leur engagement dans la vie culturelle française au travers de partenariats toujours plus nombreux : films, festivals, CD, DVD, expositions, spectacles… Pour la seule période estivale, on compte plus de 200 événements partenaires des radios du groupe.

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Démultiplication des supports L’image et la communication de Radio France s’expriment désormais sur de multiples supports (affichage, édition, multimédia…). Ces nouveaux supports ont été intégrés dans les actions de communication depuis longtemps déjà. Certaines opérations spéciales, notamment, bénéficient des développements intervenus dans le domaine du multimédia. Ainsi, le « sportif de l’année » est désigné chaque année via un vote en ligne des auditeurs et le prix est décerné lors d’une soirée spéciale. Un format qui semble fonctionner, avec une participation en hausse de 70 % pour l’édition 2009. Ces nouveaux modes de communication permettent également de développer des actions uniquement multimédia, à l’instar du grand forum participatif lancé par France Bleu, « Ma région vue d’ici », dans le cadre des élections régionales. La publicité : une promotion quotidienne de nos richesses En 2009, Radio France a poursuivi son travail de recrutement et de fidélisation des auditeurs, en privilégiant également la communication online. Ainsi, les campagnes de référencement pour France Info ont été accentuées avec un véritable succès. Les campagnes de promotion croisées sur les antennes et les sites des radios de Radio France contribuent également à la promotion quotidienne de la diversité de nos programmes. Les campagnes de promotion classiques (affichage, télévision, presse…) ont été reconduites pour l’ensemble des chaînes, en accompagnement des moments forts des grilles des antennes, et tout au long de l’année en soutien d’événements importants.


RADIO FRANCE PUBLICITÉ

11’08 ” de publicité en moyenne par jour sur France Inter,

12’24 ” 3’44 ” sur France Info

et pour le programme national de France Bleu.

Radio France Publicité, régie intégrée de Radio France, a assuré la commercialisation des espaces publicitaires de France Inter, France Info, du réseau France Bleu et de l’ensemble de ses stations locales, ainsi que du Mouv’. Après une année 2008 marquée par l’incertitude, compte tenu de la discussion en cours du projet de loi sur l’audiovisuel public, la crise qu’a connue l’ensemble du marché sur le premier semestre 2009 n’a pas épargné Radio France. Le niveau des investissements de certains grands comptes de la régie a connu des baisses significatives, conduisant globalement à une diminution du chiffre d’affaires de 9,6 % par rapport à 2008 (hors impact des écritures de régularisation). Les recettes réalisées au titre de la publicité et du parrainage se sont ainsi élevées en 2009 à 38,43 M€, faisant apparaître, par rapport à l’objectif de 47,86 M€ retenu dans le contrat d’objectifs et de moyens, un manque à gagner de 9,4 M€. Globalement ces ressources ont représenté 6,5 % du chiffre d’affaires de la société, contre 7,6 % en 2008. Une nouvelle charte de communication, ainsi qu’une nouvelle signature ont été mises en place, avec comme objectifs de redynamiser l’image de la régie et de mettre en avant à la fois la puissance des antennes et le faible encombrement des écrans publicitaires. Un effort particulier a également été fait pour promouvoir le réseau France Bleu. En termes de volume, le temps consacré à la publicité et au parrainage a été très inférieur au plafond moyen quotidien de 30 minutes par chaîne fixé par l’article 44 du cahier des missions et des charges.

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RESSOURCES HUMAINES

Atelier de formation sur le thème du Web participatif suivi par les attaché(e)s de presse et les responsables de communication des chaînes.

Une année sous le signe de la négociation et de la formation. Plaquette de sensibilisation éditée par la Mission handicap de Radio France.

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Entretien Patrice Papet (1), directeur général adjoint chargé des Ressources humaines et du Dialogue social, avec Philippe Lefébure, chef du service économie-social de France Inter

Philippe Lefébure – Commençons par la grande affaire de 2009. C’est évidemment le début du processus de renégociation de nos accords collectifs ! Patrice Papet – Absolument. C’est, pour moi aussi, l’élément le plus structurant de l’année 2009. Je rappelle qu’il est la conséquence de la loi sur la communication audiovisuelle (du 5 mars 2009) imposant la réorganisation de France Télévisions en une société unique, ce qui a provoqué la dissolution de l’Association des employeurs du service public de l’audiovisuel. Et donc, la renégociation de nos accords collectifs. L’Ina et RFI sont également concernés. Pour Radio France, c’est dès le mois de mai que nous avons présenté, en Conseil d’administration et en CCE, les objectifs majeurs de la négociation. Ils sont au nombre de trois : un nouveau système de classification s’appuyant sur la définition des métiers et des emplois ; un dispositif salarial rénové et plus lisible sans progression automatique et puis une redéfinition des relations sociales et du paritarisme. Un accord de méthode comprenant un calendrier des négociations a été signé avec les organisations syndicales représentatives en décembre 2009. Cet accord prévoyait d’aboutir fin novembre 2010, mais cet horizon a été remis en question par une décision de justice le 3 juin dernier. P. L. – Si l’on reste dans le domaine des négociations sociales, 2009 est aussi l’achèvement du processus concernant l’égalité professionnelle. P. P. – On ne peut pas parler d’« achèvement » parce que certains volets peuvent et doivent être encore développés ! Mais effectivement, en 2009, nous avons conclu des négociations sur les deux derniers volets du triptyque sur l’égalité professionnelle à Radio France. Le volet égalité hommes/femmes a été signé en 2007 et celui relatif à la question du handicap début 2009. Sa philosophie consiste à dire : plutôt que de nous acheter une bonne conscience en versant à l’État la contribution prévue par la loi, choisissons d’investir nous-mêmes dans différents domaines pour améliorer notre politique en matière de maintien dans l’emploi, d’accueil et d’intégration des personnes handicapées. Cela se traduit notamment par des actions de communication, de formation (une centaine de cadres formés chaque année) et d’aménagements des postes de travail.

64 réunions de négociation avec les organisations syndicales.

90 783 heures de formation.

Dernier volet sur l’égalité professionnelle : la gestion des âges. Je trouve assez novateur ce qui a été signé, en octobre 2009, avec notamment l’idée d’aménager les fins de carrière, sur le principe « Dites-nous quand vous souhaitez partir, nous vous aidons à gérer votre sortie ». Cela se traduit, par exemple, par des aménagements du temps de travail (temps partiel de 80 % payé 90 %, en maintenant une cotisation à 100 %). Des dispositifs de tutorat sont aussi imaginés pour un meilleur transfert des savoirs. Nous proposons, également, à partir de 58 ans de faire un bilan « retraite » parallèlement à une évaluation de la pension à venir. P. L. – En 2009 aussi ont été posées les bases de ce que va être le « Campus Radio France » ! En quoi consiste ce projet ? P. P. – Il s’agit, d’abord, d’optimiser nos moyens de formation, trop dispersés aujourd’hui. Au-delà, il s’agit aussi de réunir des gens qui n’ont pas l’habitude de se retrouver ensemble pour échanger sur les activités et les enjeux de l’entreprise. Il y aura donc de la formation, mais également des échanges sur des thèmes précis. Je souhaite que cette université d’entreprise soit un lieu d’innovation et d’expérimentation. Ce projet conçu en 2009 verra le jour à l’automne 2010. P. L. – Enfin, 2009 a été une année d’élections professionnelles à Radio France et un premier scrutin avec les nouvelles règles sur la représentativité syndicale. P. P. – En effet, ces nouvelles règles imposent que seules les organisations syndicales qui ont dépassé les 10 % des suffrages exprimés soient considérées comme représentatives et, à ce titre, habilitées à négocier au niveau de Radio France. Deux organisations syndicales ont ainsi perdu ce statut : la CGC et la CFTC. Les organisations syndicales représentatives à Radio France sont aujourd’hui : la CGT, la CFDT, Sud, FO et le SNJ. En tant que directeur des Ressources humaines, je pense que la nouvelle loi a contribué à renforcer la légitimité des syndicats représentés. (1) Remplacé par Christian Mettot le 26 août 2010.

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TECHNIQUES ET TECHNOLOGIES NOUVELLES Fournir à la radio publique des moyens de production qui fonctionnent en temps et en heure et dans toutes les conditions. 44 | Radio France 2009 | rapport d’activité |


Entretien Jean-Michel Kandin, directeur général adjoint chargé des Techniques et des Technologies nouvelles avec David Abiker, chroniqueur à France Info jusqu’en juillet 2010

David Abiker – Pour vos équipes, 2009 est l’année du passage au numérique. Qu’avez-vous fait de ces douze mois ? Jean-Michel Kandin – Nous avons d’abord fait en sorte de fournir à la radio publique un outil technique qui fonctionne selon les besoins. Nous nous sommes chargés ensuite de l’exploitation de ces outils afin que tous les moyens de production nécessaires à l’antenne ou aux reportages fonctionnent en temps et en heure et dans toutes conditions, y compris les plus extrêmes s’agissant d’opérations spéciales à l’étranger. D. A. – Et les technologies nouvelles ? J.-M. K. – C’est la troisième mission ; elle consiste à faire passer l’ensemble des moyens techniques de Radio France au multimédia. Jusqu’à présent, nous n’avions qu’un type de contenus, principalement hertziens. Avec Internet et les podcasts, nous passons au numérique. Il faut que les studios actuels et futurs et les moyens qui vont avec répondent aux exigences numériques des auditeurs qui veulent bien sûr du son, mais qui demain voudront aussi plus d’images et de textes. À nous de faire la radio qui offre cela. D. A. – Cela suppose un bâtiment transformé… J.-M. K. – Et pas simplement dans sa charpente mais également dans son câblage, ses réseaux, son système d’information et de stockage. Le passage au numérique suppose un système de sauvegarde de la mémoire de Radio France qui englobe autant l’informatique de gestion que les programmes et, bien entendu, la sécurité de cet ensemble de données. D. A. – Quels sont les défis quotidiens de vos équipes ? J.-M. K. – Il y a hier, il y a l’instant et il y a demain. Hier, c’est la sauvegarde de tout ce qui s’enregistre et se diffuse à Radio France ou en reportage. Il y a l’instant, c’est-à-dire gérer l’incident quand il survient, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et il y a demain, c’est-à-dire anticiper la radio que voudront les auditeurs dans les années qui viennent. Cela signifie, évidemment, des métiers qui évoluent, des compétences qui s’enrichissent avec des valeurs qui ne changent pas : le dévouement, le sens de la mission et, bien sûr, la compétence technique qui sont les trois sources de fierté des personnels.

11 M€ d’investissements.

675 techniciens déployés dans l’ensemble des radios du groupe.

50 To

(1)

de données sauvegardées.

D. A. – Les temps forts de l’année 2009, selon vous ? J.-M. K. – Il y a le souci d’assurer le fonctionnement quotidien des antennes mais il est sans cesse stimulé par la mobilisation de moyens techniques pour des opérations spéciales. Quelques exemples ? Le Tour de France, chaque année, le 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin ou, chaque été, la saison des festivals. Et puis il y a l’imprévisible, parfois dramatique, comme début 2010, le tremblement de terre en Haïti. Il n’a pas fallu plus de soixante-douze heures à Radio France pour convoyer et mettre en service sur l’île l’ensemble des moyens nécessaires à la reprise des émissions radiophoniques de la radio de l’ONU sur place, Minustah FM.

(1) 1 teraoctet équivaut à 1 000 gigaoctets.

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RÉHABILITATION DE LA MAISON DE RADIO FRANCE

Les fondamentaux du projet sont intacts.

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Entretien Christian Mourougane, directeur général adjoint chargé de la Sécurité, de l’Architecture, des Bâtiments et de l’Intendance générale avec François Chaslin, architecte et producteur de Métropolitains, France Culture

François Chaslin – Christian Mourougane, depuis le début du projet en 2005, il est temps de faire un point. Où en est le chantier de réhabilitation ? Christian Mourougane – Une partie conséquente des travaux a déjà été amorcée, avec le déshabillage de la grande tour notamment, et les travaux du parking, qui ont commencé en septembre 2008 pour s’achever fin 2010-début 2011. Une phase plus délicate s’amorce désormais, avec le début des travaux du bâtiment principal, qui sera vidé et déménagé au fur et à mesure, tout cela en maintenant l’activité des personnes et des stations. F. C. – La livraison finale est prévue pour 2016. Pourquoi si tard ? C. M. – Effectivement, le projet initial ne prévoyait pas une fin aussi éloignée. C’est un paradoxe, d’ailleurs : la durée du chantier de réhabilitation sera au final plus longue que celle du chantier de construction dans les années 60. Il y a plusieurs raisons à cela. Déjà, si l’idée de ce projet a été initiée assez tôt, la décision définitive et l’accord de l’État n’ont eu lieu qu’en 2008. D’autre part, plusieurs appels infructueux nous ont fait perdre une année entière. F. C. – Il avait été évoqué, pendant le concours architectural, le projet d’une façade interne en verre. Je crois savoir que cela a été abandonné. Était-ce un choix technique ou financier ? C. M. – En fait, cette idée a été écartée en 2006, pendant la phase d’élaboration de l’avant-projet définitif. Cela représentait à la fois un important coût financier et une incertitude technique, l’architecte n’ayant jamais pu démontrer la faisabilité de cette façade eu égard aux normes incendie. Selon moi, c’est le seul élément majeur qui ait été abandonné. Les fondamentaux du projet sont intacts. La création d’un parvis se prolongeant vers la Seine, autre axe fort du projet proposé, est pour le moment encore à l’étude avec l’Apur et les services de la ville de Paris.

200 entreprises participent à la réhabilitation.

80 mois 328,2 M€ Durée du chantier de réhabilitation.

Budget d’investissement total (valeur juin 2008).

F. C. – Toujours à l’époque du concours, le projet était beaucoup axé sur la notion de centralité. Est-ce toujours le cas ? C. M. – Les quatre passerelles, prévues pour relier le bâtiment avec son centre, sont maintenues. C’était et cela reste l’un des axes forts de ce projet : réactiver les liaisons entre l’édifice principal et l’agora et la tour, où se trouveront, entre autres, les moyens techniques mutualisés. F. C. – Parlons de l’agora centrale : le choix de ce nom suppose une forte activité en son sein … C. M. – Ce sera le cas, et elle fait d’ailleurs partie d’un plus vaste ensemble qui constituera une grande rue intérieure, destinée à devenir le nouvel axe central du bâtiment, ouvert aux personnels et au public, qui pourront désormais traverser le bâtiment du nord au sud. L’agora accueillera un studio vitré, destiné à accueillir les émissions en public des chaînes de Radio France. F. C. – La Maison de Radio France possède beaucoup d’œuvres d’art. Dans le cadre de ce chantier, est-ce qu’une politique de commande a été envisagée ? C. M. – La préservation et la remise en splendeur des œuvres d’art existantes sont un élément clé du projet. Les foyers, par exemple, seront complètement réhabilités dans leur aménagement d’origine (avec notamment la magnifique tapisserie de Pierre Soulages dans le foyer C). Lorsqu’il n’est pas possible de replacer les œuvres dans leur contexte original, un plan de réaffectation prend le relais. Ainsi, la tapisserie de Bezombes, située dans le studio 103 qui est amené à disparaître, sera installée dans le futur studio 101.

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RÉHABILITATION – LES FONDAMENTAUX

Le parking Le parc de stationnement souterrain permettra de libérer les espaces extérieurs de tous véhicules et permettra de laisser place à la verdure. > places. d’accès à la porte D. > à mois de travaux. > De 3 de terre évacués. > de profondeur. > de large pour les parois étanches. > en sous-sol dont 4 pour le stationnement. >

750 1 parvis 27 31 80 000 m 18 m 1m 5 niveaux

La rue intérieure Les riverains, visiteurs et personnels pourront traverser le bâtiment selon l’axe nord-sud, de l’avenue du Président-Kennedy à la rue Raynouard. La rue intérieure, constituée d’une nef surmontée d’une verrière à 18 mètres de haut, mènera dans l’agora, nouveau cœur du bâtiment, située à mi-chemin. Sa nef s’étendra sur 15 mètres de long et 18 mètres de haut jusqu’à la verrière. de long. > de haut surplombée d’une verrière. >

130 m 18 m

Le développement durable Intégration dans l’environnement, écogestion, confort de vie et santé… L’opération de réhabilitation de Radio France fait la part belle à la démarche HQE (haute qualité environnementale). Alors que depuis une dizaine d’années, les pouvoirs publics incitent les maîtres d’ouvrage à s’appuyer sur cette démarche, seuls 8 % des professionnels français ont une expérience en matière de bâtiments « verts ». Avec ce chantier, l’un des plus ambitieux des cinq années à venir, Radio France s’engage donc dans un véritable travail d’expérimentation et d’innovation. La prise en compte de la démarche s’effectue dès que se posent les questions de maintenance et d’exploitation du chantier. Lorsque ce dernier sera achevé, la démarche HQE s’illustrera notamment dans :


Les jardins Les espaces extérieurs seront transformés en un grand parc accessible aux riverains. De nouveaux espaces verts feront alterner boisements denses et clairières. Au total… > plus de arbres (chênes verts et chênes argentés) ; espèces vivaces en couvre-sol ; > d’allées piétonnes… > Au sein de Radio France, une plantation de bambous ornera la cour intérieure et les toitures et les terrasses intérieures seront aménagées comme des prairies.

450

61 1,3 km

L’auditorium Les quatre formations musicales de Radio France (l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le Chœur et la Maîtrise de Radio France) bénéficieront d’une salle de concert de classe internationale. 2 > > places assises réparties sur niveaux. dont 2 niveaux de balcon. plates formes élévatrices. > orgue. >

2 300 m . 1 428 24 1

> un parc de stationnement souterrain pour une intégration et une insertion meilleures dans l’environnement urbain ; > le système de récupération des eaux pluviales à des fins industrielles respectant la volonté d’écogestion ; > les éclairages naturels des studios d’antennes permettant d’améliorer le confort tout en assurant une ouverture sur la ville ; > l’utilisation prioritaire de matériaux recyclables montrant ainsi la prise en compte d’une responsabilité sanitaire.

non polluants, antts

4


RADIO FRANCE À L’INTERNATIONAL

Une action internationale au service des antennes.

La direction déléguée aux Affaires internationales (DDAI) gère l’ensemble des relations internationales de Radio France et représente l’interface de la société avec ses partenaires étrangers. La DDAI est ainsi au service des antennes pour organiser les échanges de programmes, d’archives, de concerts et d’assistance technique. Elle gère également les droits sportifs et mène des actions de coopération avec les partenaires du Sud. Son réseau de contacts internationaux lui permet également d’assurer une veille stratégique sur l’ensemble des questions qui concernent l’avenir du média radio dans le contexte de la convergence des médias et des télécommunications. La DDAI participe aux instances de gouvernance des organisations audiovisuelles les plus proches de son action (UER, Urti, Cirtef, Copeam, RFP). Elle entretient également des relations suivies avec les principales organisations régionales (ASBU pour le monde arabe, AIBD et ABU pour l’Asie, UAR pour l’Afrique…). En 2009, Radio France a commandé 293 concerts et en a offert 128 aux membres de l’UER. La société a bénéficié de 856 heures d’assistance technique auprès de radios étrangères et en a mis à disposition 790, en plus de diverses prestations (festivals et événements sportifs). Elle a, en outre, bénéficié de droits UER sur 131 manifestations sportives. Radio France a aussi organisé 16 actions de formation pour du personnel de radios publiques étrangères.

L’Urti (Union radiophonique et télévisuelle internationale) Créée en 1949, l’Urti est la première organisation internationale de radiodiffusion. Présidée par le Président de Radio France, cette union professionnelle organise des échanges de programmes, des grands prix de renommée internationale, des coproductions, des ateliers de formation et des actions de promotion de la création audiovisuelle mondiale. En 2009, l’Urti s’est hissée au premier rang

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des grands prix internationaux de radio-télévision avec 54 pays participants. Le 21e Grand prix international Urti de la Radio s’est tenu dans le cadre du Salon de la radio, à Paris, et le 28e Grand prix international Urti du documentaire d’auteur dans le cadre du prestigieux festival de télévision de Monte-Carlo. Avec plus de 2 000 programmes libres de droit pour ses membres, le catalogue d’échanges de l’Urti représente une offre sans équivalent au monde.

Les radios francophones publiques (RFP) Coproductions, opérations exceptionnelles, échanges d’émissions et de journalistes… l’année fut riche en événements, sur les différentes antennes : les RFP réunissent plus de 20 réseaux ou chaînes de radios. France Culture et ses partenaires ont célébré 50 ans d’indépendance africaine avec une série de 8 émissions d’une heure – Boulevard des indépendances, les Africains racontent leur décolonisation –, avec des archives et des reportages au Mali, en République démocratique du Congo, Guinée-Conakry, Guinée-Bissau, Zambie, Angola, Kenya et Togo. Claude Nougaro a enchanté tous les week-ends de l’été sur France Inter et les trois premières chaînes canadienne, suisse et belge : Hier Nougaro, demain Newgaro… par Didier Varrod. Autre coproduction, à l’occasion de l’Année de l’astronomie, celle qui a réuni pour la première fois les quatre émissions scientifiques des généralistes (dont La Tête au carré, sur Inter) pour un jeu intitulé Le Big bang en trois minutes. À souligner aussi en septembre 2009, l’opération spéciale Francosonik : 5 émissions quotidiennes de deux heures, en direct de Beyrouth, pour les Jeux de la Francophonie, diffusées sur les 4 radios « jeunes » des RFP, dont le Mouv’.

Assemblée générale de l’Urti au siège de l’Unesco à Paris le 15 juin 2009.


SOURCES

Audiences radio France Inter Source Médiamétrie étude 126 000 radio, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, janvier-mars 2009. France Info Source Médiamétrie étude 126 000 radio, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, septembre-décembre 2009. Première radio Paris-Petite couronne : source Médiamétrie étude 126 000 radio Île-de-France, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, janvier-décembre 2008. Première radio à Toulouse : étude Médiamétrie médialocales, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, septembre 2009-juin 2010. France Bleu Source Médiamétrie étude 126 000 radio, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, septembre-juin 2010. France Culture Source Médiamétrie étude 126 000 radio, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, avril-juin 2010. Source Médiamétrie Panel 2009-2010, 13 ans et et plus, 5 h 00-24 h 00, 21 jours, lundi-dimanche. France Musique Source Médiamétrie étude 126 000 radio, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, janvier-décembre 2009. Le Mouv’ Source Médiamétrie étude 126 000 radio, 13 ans et plus, 5 h 00-24 h 00, audience cumulée structure.

Internet France Inter, France Culture, Le Mouv’, Fip et la direction du Multimédia Source Médiamétrie-eStat.

| Radio France 2009 | rapport d’activité | 51


CRÉDITS

Sous la direction de Catherine Briat Conception et coordination : Valérie Sajot, Camille Waldschmidt Iconographie : Frédéric Michel Conception graphique et réalisation : Richard Paoli, 21x29,7 Rédaction : Valérie Chêne Photos : Christophe Abramowitz/Radio France, Emmanuel Pain (Olivier Poivre d’Arvor, page 10) et Hervé Tenot (page 44, bas) Maquette de la Maison de Radio France et vues 3D (pages 46 à 49) : Architecture-Studio


Siège social – 116, avenue du Président-Kennedy – 75220 Paris Cedex 16 – France Tél. : + 33 1 56 40 22 22 – www.radiofrance.fr

Rapport d’activité 2009

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