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Ce matin métro bondé. J'ai vu une femme avec son bébé dans les bras. Il avait les yeux rieurs et grands ouverts de voir cette folie urbaine. Au moment où un siège s'est libéré, une mamie genre XVI arrondissement lui a piqué la place. C’est une femme enceinte qui s'est levée pour donner sa place, tout en traitant la vieille de « pauv conne ». Et dire qu'on paye la retraite de ces "pauv connes" …

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Aujourd'hui j’étais négligemment en train de mater le "closer" ou autre "Voici" par‐dessus l’épaule de cette charmante demoiselle. Il y a avait des photos de la très belle Julia Roberts, un vrai fantasme, soyons clairs. La voir batifoler en micro bikini sur cette plage laisse songeur.... jusqu'à cette photo la montrant les bras bien relevés avec cette pilosité digne d’un homme. Un mythe tombe…

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En sortant à Montparnasse, j'ai croisé le plus célèbre licencié pour faute grave, de France. Vous savez celui dont le surnom « DD » était scandé dans tous les stades du monde. Raymond D, comme nous l'appellerons, est devenu un simple homme au foyer n'ayant rien d'autre à faire que de s'occuper de ses enfants. Il devrait aller s'inscrire au pôle emploi ce brave homme. Ah non ! c’est vrai pas besoin il est parti avec une centaine de milliers d’euros en poche. Spéciale dédicace à tous ceux qui ont ou auront le malheur de connaitre un jour un licenciement pour soit disant faute grave et qui n’auront que leurs yeux pour pleurer…

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Gare Haussmann et sa faune débarquant de partout. Un dégoût visuel ou un plaisir visuel. Tous ces hommes en costume cravate qui sont soit ridicules soit " bah putain c’est deg un mec avec une telle classe !". Et les femmes, idem. Devant moi un ravissement visuel, un pantalon qui tombe bien et couvre avec délicatesse ce joli fondement. Fondement ondulant délicatement au rythme d'une paire d’escarpins. Soudain l’horreur l’annonce d’un train arrivant en gare et ces mêmes escarpins qui se mettent à courir. La silhouette idyllique ne ressemble plus à rien, les pieds se tordent, glissent sur le carrelage du couloir et sont à 2 doigts de faire tomber cette silhouette. Moralité : les escarpins sont une arme de séduction massive ... tant que vous ne courrez pas avec Mesdames…

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Quai de la ligne 12 bondé à Haussmann, ça arrive. J'arrive tranquillement avec « Highway To Hell » à fond dans les oreilles, c'est bon le matin pour se réveiller :‐). Le métro arrive, les gens se précipitent malgré l'annonce qu'il y a un autre train juste derrière. Scène quotidienne à Paris : personnes qui s'amassent tel un blob devant les portes, personnes qui essayent tant bien que mal de descendre. Foule qui se pousse pour essayer d'entrer dans une rame déjà bien bondée ..... Et moi j'attends, car j'ai entendu l'annonce et je me retrouve à fredonner sur la voix de Bon Scott et le riff d'Angus Young "Subway To Hell". Au fait l'autre métro est arrivé tout de suite après et en plus j'étais assis…

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Râteau (nom masculin) Instrument de jardinage muni d’une traverse à dents de bois ou de métal et d’un manche Vulgairement expression utilisé lorsqu’un homme (ou une femme) se fait jeter sèchement par une femme (ou un homme) Encore une fois le métro, c’est fou les choses que l’on voit dès que l’on fait un peu attention. Je suis tranquillement assis, une jeune femme à côté de moi. Un homme, genre « dragueur et suis gosse bô, ça se voit hein », profite qu’une place se libère en face de nous et commence son plan drague. Gros regard bien appuyé sur ma voisine. Bien sûr je ris intérieurement et attends qu’une seule chose : une réaction. Celle‐ci arrive deux stations après. Elle remarque le manège du mec, sort tranquillement son portable, compose un numéro et commence à converser et à dire tout haut «. Au fait j’ai un gros lourd en face de moi qui me mate, je l’ai regardé j’ai failli devenir aveugle. » Bien sûr tout le monde capte et bien sûr tout le monde regarde le gros lourd. Un bon grand moment de solitude.

« Rien n'est plus humiliant que de ne pas trouver de réponse cinglante à une attaque cinglante »…

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La SNCF est une superbe mécanique bien huilée, un ensemble de rouages magnifiquement bien ajustés et surtout optimisés. Il suffit d’un simple grain de sable pour que tout se dérègle. Ce matin un « usager malade » et tous les trains, dans un sens comme dans l’autre sont tout d’un coup HS. Et là il devient super intéressant de regarder les gens paniquer, sortir leur téléphone « oui excuse moi je vais être en retard, préviens machin STP » ou « putain quel con ce mec qui tombe malade » (véridique) et d’ailleurs c’est peut‐être une conne et c’est peut‐être grave. Un train arrive et c’est la curée genre « dépêchez‐vous je suis déjà assez en retard » bah oui pauv’con on est tous en retard. Donc la SNCF est une mécanique superbe qui ne sait gérer que deux cas : le fonctionnement ou le non fonctionnement. Il est vrai que ce sont les deux plus simples…

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Eyes contact : technique d’approche par un simple contact visuel.

Après la drague lourde de la semaine dernière j’ai sous les yeux tout l’inverse. Je suis dans mon train, mon coup d’œil circulaire de chroniqueur ne voit pas grand‐chose si ce n’est cette jolie fille. La regardant discrètement je la vois sourire et baisser les yeux timides. Comme elle ne regarde pas dans ma direction je sais que ce n’est pas moi qui lui fais cet effet (mince pfffff). J’arrive à cerner l’origine, un homme simple classe (un peu comme moi quoi) qui est en train de la fixer tendrement du regard. L’échange dure le temps du trajet jusqu' à Haussmann, la jolie fille prend de l’assurance, son regard brille et son sourire s’agrandit. Et là c’est le coup de bluff de l’homme. Je le vois s’approcher et lui parler. Elle apprécie, le train arrive, et je capte l’homme lui donnant ce qui semble être sa carte de visite. Je dis BRAVO.

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Rien ne vaut le charme et la douceur d’une approche, de tels hommes redorant notre image auprès des femmes. Et surtout belle leçon pour les timides. « Il y a des yeux qui reçoivent la lumière et il y a des yeux qui la donnent. »

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Une jeune femme, un BlackBerry, des pouces qui virevoltent sur le clavier. Le chroniqueur que je suis devenu sent une proie potentielle. Gare de Magenta, mouvement de foule descendante et montante. Je me laisse subrepticement embarquer pour me trouver derrière elle. Je suis en place, dégaine mon appli notes de l’iPhone et attends. Le SMS arrive, j’essaye de le déchiffrer impossible du 1er coup. "jtm toa ta ete d' la bombe c t nui jen sui encore tt dur t 1 fuck top 1" (Même le taper c’est dur).

J’ai juste halluciné, cette façon d’écrire je n’arrive pas à m’y faire. Je n’ai même pas cherché à lire la réponse de l’intéressée. J’avais peur d’avoir trop mal à la tête avant ma longue journée de boulot.

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Cette chronique est spécialement dédicacée à deux personnes aimant les mots et les belles phrases. Et je me dis que même si vous aviez demain la chance d’avoir dans votre lit votre fantasme masculin absolu, si au lendemain d’une nuit d’amour de toute beauté il vous envoie un tel SMS. Il aura tout perdu.

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Pas de chronique satirique ni coup de gueule ce matin. Pas de fait divers drôle non plus, rien à me mettre sous la dent. On verra ce soir. Enfin j’ai quand même rêvassé un peu. Un homme était en train de lire une BD d' Enki Bilal. ENKI BILAL. Ceux qui me connaissent, savent à quel point je voue quasiment un culte à ce grand Monsieur. J’ai commencé à me prendre pour Nikopol, ce cosmonaute emprisonné dans son cercueil de glace. Il s’écrasera des dizaines d’années après dans un Paris ravagé par un dictateur fou. Paris ou les anciens dieux Égyptiens ont "garé" leur pyramide pour faire le plein.

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Je m’imagine « habité » par ce dieu rebelle, faisant de moi un surhomme. Image d’un match de hockey sanglant (pour le nostalgique digne du match de base‐ball de Cobra). Et surtout la rencontre avec Jill, journaliste énigmatique aux cheveux bleus. J’ ai failli louper Montparnasse avec tout ça. Mais depuis j’ai une furieuse envie de relire la trilogie Nikopol, pour là je ne sais plus combien « tième » fois.

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Les lecteurs MP3 sont de légion dans les transports le matin. Du casque blanc de la compagnie fruitière en passant par les noirs classiques pour finir par les casques de salon. Donc dans mon RER ce matin, une forêt de casques. Assis en face de moi (hé oui je suis assis it's a miracle, alléluia St. Patron des usagers) deux personnes n’ayant rien à voir entre eux. Le 1er homme la cinquantaine, la tenue de cadre dynamique bossant à la défense, c’est à dire costume gris, cravate grise et chemise blanche (petite explication pour les provinciaux). Le second un jeune en fin de boutons look jeun's. Le point commun le casque blanc.

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Le voyage se passe je suis moi‐même plongé dans un très bon Peter Gabriel, quand je remarque du coin de l’œil que les deux têtes en face de moi bougent au même rythme. Pour être sûr que cela ne soit pas une imagination de mon cerveau endormi, je décide de compter le rythme, 1‐2‐3, 1‐2‐3. Ça marche ils sont dignes du ballet de l'opéra. Mais je finis par me poser deux questions écoutent‐il la même musique ou sont‐ils synchrones par mimétisme ? Cette interrogation restera je le pense sans réponse…

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Merlin est sûrement l’un des personnages légendaires les plus connus des légendes Celtiques. Les amoureux comme moi de ces histoires, ont sûrement un jour rêvé de savoir s’il a vraiment existé et si oui qui était‐il. Personnellement j’ai envie de croire en lui, de l’imaginer en train d’aider Arthur à prendre le trône avec Excalibur. Lancelot, Guenièvre, Perceval et bien sûr Morgane et Viviane. Des lieux aussi : Camelot, Stone Edge, Brocéliande… J’ai toujours dit, si demain la machine à remonter dans le temps existe et si j’ai le droit à un seul voyage, c’est à cette époque que j’irais. Mais là, ceux qui me lisent, se disent mais quel est le rapport avec les chroniques !!!!!! Tout simplement je veux rétablir une vérité.

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On dit beaucoup de choses sur la mort de Merlin. Deux d’entre elles ont ma préférence : Il se serait retiré sur l’ile d’Avalon et aurait disparu avec elle dans la brume ou, il serait enfermé sous une stèle dans la forêt de Brocéliande. RIEN DE TOUT CELA N’EST VRAI. Je l’ai vu de mes propres yeux dans le RER en rentrant ce soir. Je me suis retrouvé assis en face de lui, un homme en costume col mao gris, chemise col mao grise, un pendentif en forme de Triskel sur la poitrine. Pour compléter la panoplie, une chevalière en forme de dragon, une barbe gris, une queue de cheval et pour finir un livre sur lui‐même. Pfffffff encore un mythe qui tombe à l’eau, Merlin est parmi nous…

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Le mensonge est un fléau, dans sa vie perso ou pro. Qui n’a pas menti un jour de toute façon ? Ce matin j’en ai eu une belle démonstration. J’allais vers mon Rdv de visite médicale assis tranquillement dans le métro. Un couple, bras dessus bras dessous rentre. Ils s’installent en face. J’assiste à un joli nettoyage buccal du matin quand la femme se recule doucement et dit à son compagnon : " Attend il faut que j’appelle le bureau"

Téléphone à l’oreille, voix fatiguée : "xxxxx tu peux prévenir yyyyy que je vais être en retard !" ..... " Je me suis couchée un peu fiévreuse et ça va un peu mieux mais bon" ... "ok merci à tout de suite".

A peine raccrochée et le nettoyage buccal reprend de plus belle.

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Bon ok, j'ai bien compris que la fièvre elle doit en avoir mais au corps !

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Les opposées .... Le look est vraiment quelque chose qui est propre à chaque personne. Nous avons tous le nôtre plus ou moins influencé par la mode, les médias, notre entourage, le travail et lieu de travail. Le plus important est bien sûr de le trouver et s’y sentir bien. Après il y a quand même des looks improbables. Prenons l’exemple de mon métro de ce matin. 2 femmes quasi côte à côte. La 1ère un look que j'affectionne particulièrement car j’applique souvent moi‐même le même côté masculin. Elle avait une veste, un haut simple et habillé, un jean et chaussures décontractées (petits talons). Elle n’avait pas le physique d’Angelina Jolie mais elle était vraiment pleine de classe et de charme.

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La 2nde le contraste quasi complet. Une veste, un haut simple, une jupe longue (mi mollet) pour finir avec des chaussures ouverte genre tong laissant bien voir les mi‐ bas noirs. Le pire dans tout ça c’est qu’elle avait un joli visage et une silhouette agréable mais la tenue. Non. Le look ……

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J’ai envie de hurler ce matin. J'ai comme beaucoup de gens écouté les infos. Reprenons dans l'ordre. Hier soir j'ai regardé la nouvelle saison de GLEE. L’une des meilleures séries US du moment il faut être honnête. L'idée est bonne, les acteurs sont bons, c’est loufoque et surtout les chansons, les danses .Rien que du bon. D'ailleurs la version d'Empire state of mind est juste excellente. Je me suis donc couché avec le sourire.

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Ce matin j’entends l’histoire de cette déficiente mentale exécutée. Dans mon RER des gens en parle. Et depuis j’ai envie de crier. Comment un pays capable d'accoucher de GLEE et de plein d’autres séries aussi géniales peut‐il être aussi barbare. Ce même pays ou un soit disant religieux avait promis de brûler le Coran. Et surtout un pays moralisateur devant le monde entier mais qui n’osera jamais balayer devant sa porte. Voilà j’ai hurlé. Pour la chronique j’ai entendu quelqu'un dans le RER dire que cette américaine méritait sa condamnation. J’ai eu envie de la frapper mais je me suis résigné. Je préfère me jeter dans une fosse à purin que d’accorder de l’importance à ces gens.

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Je suppose que des milliers de fans ont été déçus de ne pas avoir eu de chronique depuis quelques temps. Ce n’était pas un problème d’inspiration, mon étoile est là et bien présente, mais d’envie. Et puis ce matin un événement m’a donné le sourire donc l’envie. J’ai donc recommencé à fureter, à l’affut de tout ce qui se dit ou bouge autour de moi. Et juste à côté de moi, une démonstration de whesh attitude. Pour vous mettre dans le contexte, trois copines qui parlent plus fort que tout le monde, un look, disons un peu vulgaire et surtout un langage qui va avec le look. Habituel tous les jours certes mais là il y en a une qui a sorti le pompon. « Moi les mecs je les ai quand j’veux ou j’veux »

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Et là je la regarde et je me dis merde faut avoir faim. Je la scrute« discrètement » à la recherche de genouillères car je me dis que c’est la seule façon d’avoir ces soient disant mecs. Et je l’entends continuer à se vanter d’avoir eu presque un mec tous les soirs, que des dieux grecs à en croire ses dires. La pauvre fille elle doit comprendre que : 1 elle n’est pas belle 2 elle a une attitude tellement open qu’elle ne doit pas avoir grand‐chose de bien à te mettre sous la dent (dans tous les sens du terme). Mais bon elle semble y croire alors peut être tant mieux pour elle…

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Aujourd’hui j’ai assisté à une nouvelle façon de draguer dans le métro. Celle‐ci demande quand même une belle confiance en soi. Mais il fallait y penser. Le contexte est simple, un homme à côté de moi en train de « jouer » avec son IPhone que j’annoncerai comme étant un Iphone 4 au vu de sa forme. Une jeune femme un peu plus loin elle aussi avec son IPhone. Que du classique dans les transports le matin. J’étais sur le point de regarder ailleurs voir s’il y avait rien d’intéressant quand je vois la jeune femme venir vers l’homme et commencer à l’aborder. Comme ils sont assez près de moi je capte la conversation. Jeune fille : « Bonjour excusez‐moi de vous déranger je vois que vous avez un IPhone et j’avoue que je suis un peu paumée avec. J’aurais 1 ou 2 questions à vous poser si cela ne vous dérange pas »

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Homme : « Bonjour, non bien sûr, allez‐y »

Je ne vais pas tout détailler mais en gros elle avait un problème pour paramétrer sa messagerie et sur les vidéos. Il put lui expliquer comment faire avec ses mails mais resta un peu évasif sur la vidéo car il ne l’utilise quasiment jamais. Elle le remercie sincèrement de ses réponses et là la phrase qui tue. Jeune fille : « Peut être pourrions‐nous échanger nos téléphone et apprendre à se connaitre autour d’un verre »

J’ai senti l’homme bafouillant, mais sûrement quelque peu flatté. Heureusement pour lui sa station arriva et il l’a quitta un peu précipitamment en la remerciant de son invitation tout en la déclinant. J’avoue être resté un peu ébahi devant une telle confiance en soi, et cette certaine subtilité.

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Aujourd’hui ma chronique sera courte, je n’arrive pas non plus à voir tous les jours des situations croustillantes, drôles ou désespérantes. Celle de ce matin vient d’une affiche que je vois tous les jours. Je ne reviendrais pas sur ma vie professionnelle antérieure, mais en ce moment les couloirs de métro sont assaillis de pub 4/3 sur les 10 jours TATI. Bon ok ce n’est pas trop original, toutes les enseignes sont dans les 10 jours‐ci, les 10 jours ça, même en jardinerie. Donc cela me fait rire je l’admets. Je passe devant l’affiche, laisse les gens s’entasser dans le métro, le suivant étant annoncé 2 minutes après et donc vide. Je m’installe, je mate s’il y a quelque chose de bien. Rien.

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J’arrive donc à Montparnasse. Et là le flash dans la rue. Une femme, un jean, un blouson de cuir et une chemise … aux couleurs vichy Tati. Une sorte de chemise bucheron aux couleurs de l’enseigne. Si ma timidité légendaire n’avait pas pris le dessus, je lui aurais demandé où elle l’avait trouvée. Peut‐être est‐ce la nouvelle tenue des caissières...

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Cela faisait longtemps que je n'avais rien écrit. Manque de volonté, pas mal de déjà vu et inspiration fuyante en ce moment. Les grèves n'aident pas non plus, l'entassement de corps dans les transports n'a rien d’original en soit. Que l'on soit solidaire ou non les faits sont là. Gare de Magenta, quai blindé et train blindé. Les gens sont inconscients, dangereux. Un système de vases communiquants mal foutu. Il y a ceux qui essayent de sortir et ceux qui essayent de rentrer. Mais le tout en même temps. Pas besoin d’être un érudit pour comprendre que cela ne marche pas. Conclusion bousculade, gens qui râlent : " Laissez sortir SVP» " Poussez‐vous dans le fond y a de la place"

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Et moi dans tout ça je me retrouve coincé entre les deux sans avoir eu le temps de me pousser. Soudain l'incident, je n'ai pas vu comment cela s'est passé. Je l'ai senti. Choc brutal dans mon genou gauche, langue mordu pour étouffer un juron, yeux qui se ferment brutalement, douleur qui déclenche mes glandes lacrymales. Envie de pousser un : "Putain bande de connard".

Résultat ? Grosse difficulté pour marcher, imaginez House sans sa canne ! Genou chaud et gonflé. Cinq antidouleurs au lieu des trois. Et ce matin j'ai pris ces mêmes transports. J'ai appréhendé. Puis j'ai eu le souvenir d’une amie que j'ai croisé hier matin. Elle est enceinte et je me suis dit que cela devait être pire pour elle. Moi ce n'est qu'un genou et au pire on me le remplacera un jour. Mais cela n'empêche pas les gens d’être in‐CON‐scients

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Une vision, un look. Un assemblage de styles et de couleurs. Quelque chose qui dès le matin te donne une envie de vomir. Aller travailler et prendre les transports ne sont pas un plaisir en soit. Mais on s’y fait, pas le choix. La chance nous permet des fois de rendre les choses un peu plus agréables. L'avantage de prendre le même train tous les matins fait que nous voyons les même personnes, et par moment les mêmes jolies personnes. Enfin sauf aujourd'hui. Cheveux rouge vif et coiffure improbable. Un peu comme celle des cartoons de la grande époque, celle d'un chat qui vient de se prendre le bâton de dynamite d’une souris espiègle en pleine tête.

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Un haut noir informe plus proche du gilet du "père Noël est une ordure" que d’une création de grand couturier. Des chaussures à talons compensés dignes du groupe Kiss. Et touche finale, un pantalon noir avec de grosses rayures jaune moutarde. Ah oui comment oublier son âge, une bonne cinquantaine non liftée. Vision mettant en berne mon envie déjà endormie d’aller travailler. Heureusement une fois dans le train les mêmes têtes plus ou moins agréables à regarder mais au moins mon estomac va mieux maintenant…

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Les transports sont assez révélateurs de nos addictions. Je me souviens de l’époque où, en entrant dans le wagon, la majorité des gens avaient un "20 minutes" ou autre journal dans les mains. Les plus drôles étaient ceux qui lisaient "L'Equipe», Il fallait être contorsionniste pour le lire ! Maintenant ce sont les Smartphones de nos amis de Google ou de la compagnie fruitière. L'avantage de ces petites machines c’est que l'on peut à peu près tout faire avec. Il y a ceux qui ont troqué les journaux par les appli d'actualités. La version papier de "20 minutes" a été remplacée par sa version virtuelle. Et les adorateurs de sport peuvent enfin lire l'équipe. Il y a les gamers, ceux qui avant d'aller travailler se défoulent à tuer des cochons avec différents oiseaux.

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Il y a les "social network" addict qui malgré une 3G assez capricieuse essaye de lire les dernières nouvelles de leur mur. Il y a ceux qui regardent des vidéos, films ou autres séries. Bon il y en a comme même quelques‐uns qui utilisent leur Smartphone en tant que téléphone. On commence aussi à voir de plus en plus de tablettes. Nous sommes tous des geeks. Le summum : ceux qui ouvrent leurs PC portable. Là nous sombrons dans une attitude à mon humble avis un peu ridicule. Travailler le fichier Excel super important du patron ou finaliser la présentation power point de la réunion de 10h00 avec sa machine sur les genoux… ? Il y en a aussi qui regardent un film. D'ailleurs cela peut donner des situations quelque peu irréelles. Comme cet homme que j’ai vu hier se balader à Haussmann, tenant son Vaio à une main tout en continuant à regarder son film comme si de rien n’était.

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Je n'ai pas de problème avec ma geek attitude, la preuve je tape cette chronique sur mon iPhone dans le RER, mais cet homme je le cataloguerais dans une debilo geek attitude… !

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Les musiciens sont une race en voie d’extinction dans les transports. De nos jours ce sont des violonistes manchots, des accordéonistes qui pensent qu'Yvette Horner c’est de la grande musique ou des chanteuses qui ne savent pas chanter. N’oublions pas les faux Gipsy King, et tous ceux qui auraient pu tenter leur chance à la Star Ac. Sur la Ligne 12 j'ai eu le droit à la chanteuse qui débarque avec son caddy ampli. Le son est pourri, le son est très très fort, le choix musical est digne de "papillon de lumière " de la non moins célèbre Cindy Sander et pour se faire entendre elle gueule dans son micro. Résultat final elle nous brise menu les tympans pour rester poli.

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Ceux qui sont au téléphone sont obligés de couper la conversation ou de parler plus fort. Ceux qui lisent, ne peuvent plus se concentrer. Les différents lecteurs MP3 même le son au max n'arrivent pas à cacher cette cacophonie. Et pour finir nous sommes le soir, il fait chaud et la seule chose que nous avons en tête c’est de boire un truc frais et prendre une douche ! Vu qu'il me restait trois ou quatre stations et qu'elle me pourrissait mon voyage, la chance me sourit quand le random de ma play list tomba sur Whole lotta love de Led Zep. Un Flashback jaillit dans mon cerveau. Revenons un peu en arrière, une époque où j'étais jeune et avec des cheveux. Il y a vingt ans quoi! Je me souviens que j'aimais bien aller trainer au forum des halles et surtout au rayon BD de la FNAC. Donc entre 2 cours ou pendant les cours j'allais poser mon jeune fessier dans le rayon et je me lisais 1 ou 2 BD. Bon le lecteur qui est en train de me lire se demande où je veux en venir n'est‐ce pas ?

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A châtelet, sur le quai du RER A, il y avait un guitariste de génie. Un mec qui ne payait pas de mine qui jouait sur une gratte pas toute jeune mais qui vous sortait du Led Zep, du Who, Santana, Clapton, Pink Floyd, Rolling stone, enfin que des grands. A cette lointaine époque où j’étais en grande découverte musicale, je me souviendrais toute ma vie le jour où ce guitariste sortit de sa guitare du Jimmy Hendrix comme ça sans forcer. Foxy lady et Voodoo Child avec le son la pédale wah wah et tout ce qui va bien. D'ailleurs quand il jouait, la foule était là, mélange de genre qui venait l'écouter et qui souvent laissait passer un ou deux RER. Nous étions tous sous le charme. Je ne sais pas ce qu’il est devenu ni s'il a percé dans la musique. J'espère pour lui. Alors oui je suis nostalgique de ce guitariste et oui je suis content que les chanteurs de métro soient une race en voie d’extinction.

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Les vacanciers sont de retour, les rames se remplissent, les places assises se font rares. De belles jambes marquées d'un bronzage savamment dosé. Des décolletés mis en valeur par des hauts de couleurs vives. Elles envahissent les transports matinaux. Certes elles ont le visage de celles qui ont encore la tête en vacances mais comme elles sont joliment caramélisées, elles en profitent pour le montrer. L'attirail vestimentaire des femmes est propice à ces facéties.

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L'Homme quand il rentre de ses congés estivaux aime tout particulièrement montrer ses couleurs. C'est une sorte de trophée qu'il expose à la vue des autres. Alors même si les températures matinales de Paris sont fraiches, les femmes portent les tenues qui mettent en valeur leurs silhouettes sublimées par le soleil. . Ne boudons pas notre plaisir de ces visions matinales et tant pis pour les places assises…

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Bienvenue dans la fourmilière… Hausmann pourrait de nouveau accrocher cette banderole quand on débarque sur ses quais en descendant du RER E. Fini la tranquillité et les sourires des gens le matin. Fini la nonchalance dans les couloirs, les tenues plus ou moins décontractées et les couleurs vives ou pastelles. Retour du speed stressé et des costumes ou tailleurs noirs ou gris. Les mêmes personnes que je croisais la semaine dernière ont changé, ils sont rentrés dans le moule métro‐boulot‐ dodo.

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La gare, telle une reine, a retrouvé ses fourmis travailleuses qui vont du point A au point B sans réfléchir ni faire attention aux autres. La politesse d'hier aux escalators n’est plus qu’un bon souvenir. La bousculade et le « je te passe devant car je suis plus pressé que toi et je m’en fous de toi » sont de retour. Je trouve ça dommage, cela veut dire que les vacances sont terminées dans la tête des gens.

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Nous sommes tous des asociaux le matin dans les transports. Nous sommes tous plongés dans quelque chose qui nous coupe du monde extérieur. Il y a les "inactifs" : ils sont encore entre les bras de Morphée ou le regard dans le vague. Il y a les "silencieux" : ils ont une lecture dans les mains et/ou des écouteurs sur les oreilles. Il y a les "actifs" : Ils sont en train de parler dans le vide enfin en impression car un petit micro flirte avec leur bouche. Ou en train de parler à leur copain, copine, collègue de bureau…

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Là je vais faire un focus sur ceux qui écoutent de la musique. Le nombre de casques raccordés aux Smartphones « compagnie fruitière », « initiales BB » ou "qui rêvent de moutons électriques ", est présent en quantité gargantuesque. Smartphones ou lecteurs que les gens gardent dans leurs mains, glissent dans sac ou sacoche, ou dans une poche. Mais ce matin j'allais découvrir un autre lieu improbable pour les ranger. Dans le RER de ce matin, j'avais l'œil chroniqueur qui traînait un peu partout. Mais malheureusement celui‐ci fut perturbé par un décolleté très avantageux et beau, digne de celui de l'une de mes connaissances. Ma chronique était foutue ... mais non !!! Voilà que d'un seul coup je me rends compte que le câble blanc de son casque s'insinue sournoisement dans son haut échancré. Cela m'intrigua hautement je l'avoue. En regardant un peu plus attentivement, je ne voyais pas de lecteur type "IPod Shuffle" accroché. Le mystère devenait entier. Arrivé à Haussmann la solution allait éclater au grand jour. Cette charmante dame, de sa main gracieuse, glissa délicatement et discrètement sa main dans son décolleté pour sortir son lecteur MP3 qui n'était ni plus ni moins .... Qu’un IPhone.

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Mesdames à plus ou moins forte poitrine, si vous ne savez pas où mettre votre IPhone la place est toute trouvée !

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Lui porte une paire de baskets informes et sales, elle porte une jolie paire d'escarpins noirs. Lui on se demande comment son jean ne lui tombe pas sur les chevilles. Comment fait‐il pour tenir en lui arrivant au milieu des fesses? Par contre, elle, son pantalon est fait pour mettre en valeur ses courbes. Elle le porte comme une seconde peau. Un haut de marque, d'ailleurs on ne voit qu'elle, ultra flashy. Les couleurs commencent à passer, signe de lavage fréquent ou tout simplement d’usure d’être trop porté. Une veste de tailleur simple, sans fioriture, agrémenté d'un haut en col rond juste échancré comme il faut.

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Une coupe "à la mode", rasée sur les côtés avec une touffe de cheveux sur le dessus. Une chevelure, châtain, mi longue, une mèche devant les yeux. Il ne ressemble à rien, elle est jolie. Il se croit beau sûrement irrésistible comme un chanteur raté de ragga. Elle est simple et sait ce qu'il lui va. Un mauvais goût vestimentaire dilué à coup de clip de musique tout autant lamentable. Un goût simple et classique mais tellement plus agréable. Dédicace à tous les wesh guy ou girls.

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` Vive la fin de l'été, bonjour le début de l'automne. Ne vous trompez pas sur mes propos je ne suis pas un fanatique de cette saison bien au contraire. Mais souvent ce moment est synonyme de grand écart. Lequel? Celui des températures, voyons. Explication de texte. 08h quand vous sortez de chez vous, il fait 12 degrés. La petite veste voire même l'écharpe est de rigueur. 08h30 En arrivant dans le métro il fait 20 degrés. Donc comme je suis super fort en calcul mental je vais dire 8 degrés en 30 minutes.

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Donc là coup de chaud, l’écharpe retourne dans la sacoche et suprême angoisse " ai‐je mis assez de déodorant ?". Un tel choc thermique entraine une réaction soudaine au niveau des aisselles. 09h00 sortie du métro et nouvelle chute des températures et la crève que j'ai se rappelle à mon bon souvenir. Le nez qui coule s'en donne à cœur joie. 18h00 La journée s’est passée comme à l’accoutumée. Donc 9h00 plus tard (j’ai pris des cours de calcul) retour dans les souterrains. Dehors 22 degrés si j’en crois le panneau d'affichage de la ville de Paris qui trône devant Montparnasse. En sous‐sol environ 30 degrés. Bon là la veste tombe, pas le choix. Tout le monde a chaud et ceux qui sont en pull n'ont pas d'autre choix que de le retirer. Mais attention cet acte est dangereux. Un pull chargé à mort d'électricité statique porté sur un tee shirt léger qu'est‐ce que cela donne quand vous le retirez ? Un homme presque torse nu dans le RER et ma voisine avec un regard amusé à tendance coquine. Alors messieurs faites attention et mesdames, heu non ! ce n'est pas grave si cela vous arrivent…

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On voit vraiment de tout dans les transports. Des gens bien habillés, des gens qui pensent s'être bien apprêtés. De belles personnes, des personnes moches. Des usagers classes, des usagers quelconques. Le métro est un énorme défilé de mode mis en scène par un créateur fou qui aimerait mélanger le chic et le grotesque. J'avais pensé avoir tout vu, enfin ce serait présomptueux de ma part de dire ça. On ne voit jamais tout, et je ne suis pas le genre à dire "Moi j'ai tout fait, tout vu, tout testé dans ma vie". Non disons que je pensais avoir vu tout ce qui pourrait être aperçu dans le métro… Semaine dernière, ligne 12, station Concorde :

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Ne me demandez pas pourquoi, mais souvent la rame fait un arrêt plus long à cette station. D'ailleurs c'est elle qui me fait louper mon RER la plupart du temps. Ce soir‐là, il faisait pas loin de 30° degrés, le wagon était bondé, j'étais au niveau des portes et j'essayais d'aspirer le peu d'air frais venant du quai, enfin un air à 28° degrés. Et là mon radar titilla, la sensation qu'il y avait quelque chose à voir sur le quai. C'était bien le cas, car un peu plus loin il y avait une femme assise en robe de mariée. L'étonnement a été ma première réaction, que faisait une mariée un soir en pleine heure de pointe. Sa vision venait de me mettre en mode chroniqueur, je commençais à photographier la scène. Première chose : la détailler. Une belle femme revêtue d’une robe de mariée, assez simple pas de froufrou et de meringue et une paire de converses!! Donc ce n'était pas une vraie mariée, peut‐ être un bizutage, un délire d'enterrement de vie de jeune fille ou un pari perdu. Deuxième chose : regarder autour d'elle.

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Beaucoup de monde, qui d'ailleurs comme moi devait se demander ce qu'elle pouvait bien faire là puis, tout à coup, fendant la foule, un téléobjectif bientôt suivi du photographe qui le portait autour du cou. C'était donc un shootting mode. Je n'avais donc pas encore tout vu dans les transports et tant mieux pour la suite de mes chroniques.

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"Elle est buggée attend elle va s'ouvrir !" Phrase captée ce matin lors d'un passage de portillon RATP. Une femme qui veut passer sa carte un "buzzzzzzzzz" retentissant au lieu du "biiiiiiiip" annonçant l'ouverture des portes et l'homme qui est avec elle sort ce mot magique. Hier matin c'était l'enfer sur la ligne 12, métro HS et le même mot avait été lâché. "Encore buggé le métro" Une terminologie informatique mise à toutes les sauces. Tout bugge de nos jours.

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Il faut pour cela remonter aux temps préhistoriques de l'informatique, à une époque où le prototype dernier cri des ordinateurs s'appelait Mark 1, énorme machine de 5 tonnes mesurant 15 mètres de long et 2 mètres 50 de hauteur. La bête savait additionner deux nombres de 23 chiffres en 3 dixièmes de secondes. Lorsqu’un jour en 1945 il s'est arrêté tout seul. Au cours des longues heures d'auscultation infructueuse qui suivirent, le Mark 1 toujours muet refroidissait lentement lorsque soudain, Grace Murray Hopper, mathématicienne et pionnière de la programmation, sortit promptement la pince à épiler qui ne la quittait jamais pour extraire délicatement d'un relais électromécanique une mite aux ailes à moitié grillées. Alors vu le nombre de fois ou les transports buggent, imaginez un peu le nombre de mites grillées qui doivent traîner un peu partout à la RATP et dans notre vie de tous les jours…

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Les transports en communs le matin sont un véritable nid pour les odeurs plus ou moins nauséabondes et totalement saturées, pour les looks des plus élégants aux plus improbables, pour les fractures oculaires ou les envies de rendre. Mais en définitif, un nid pour les gens qui n'ont qu'une seule envie, celle de rester dans leur lit et de profiter des journées ensoleillées à flâner au lieu de bosser. Au milieu de toute cette faune, il y a une canaille. Un simple quidam comme tant d'autres, un homme dans la masse, une personne qui a un certain sourire sur son visage. On pourrait croire qu'il est en train de se remémorer une nuit inoubliable, ou de penser à une connerie entendue à la radio le matin. Non ce n'est rien de tout cela, au mieux son rêve a été grandiose et les blagues radiophoniques il n'arrive pas à les retenir. C'est une canaille et ce matin au contraire de la majorité des gens, il semble heureux et serein, un tantinet pervers.

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Ce matin, afin de faire baisser la tension, il s'était équipé d'un livre plutôt intéressant et sérieux sur l'impact des réseaux sociaux tel que Twitter et FaceBook dans le milieu de l'entreprise. Au moins avec ça il lui était totalement impossible de dériver vers des champs de plaisirs charnels, vers des songes de peaux sucrées et douces et autres ravissements partagés. Mais par moment la vie est une chienne, le hasard du destin ne semble pas vouloir le laisser en paix. La scène est simple, il est plongé dans son livre, la musique sur les oreilles. Arrêt dans une station la porte s'ouvre et là de façon quasi simultanée, séisme bombasse‐sismique et la voix langoureuse de Marvin Gaye susurrant à ses oreilles "Ohh baby, i'm hot just like an oven I'm need some lovin And baby, I can't hold it much longer It's getting stonger and stronger." Et là d'un seul coup, l'ouvrage devenait totalement illisible, la moindre phrase semblait sortir d'un livre de BHL et même les mots comme Face Book ou Twitter devenaient sexy. La loi de Murphy venait de trouver un nouvel adage :

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"Quand les hormones sont en ébullition, même la concentration d'un cerveau sur un sujet sérieux finira inexorablement par divaguer vers la perversité"

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Je suis victime d'un complot orchestré par les plus hautes sphères de l'Etat. Je sens que je suis espionné, écouté. Là cette personne charmante qui me regarde, mon petit doigt me dit qu'elle est au service du gouvernement. Lui là‐bas avec son IPhone, il me filme j'en suis sûr. Serais‐ je paranoïaque, adepte de la théorie du complot ? Aurais‐ je besoin d'un psy, serais‐ je bon pour la camisole ? Non, j'ai des preuves ! Voilà plus d'une semaine que les transports m'en veulent, que les métros sont retardés, les RER annulés. Des incidents voyageurs sortis de nulle part. Des problèmes de lignes montés de toutes pièces.

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Pourquoi tout ça ? Les Métro Chronicles j'en suis sûr. Elles ont dû arriver dans les mains d'un haut fonctionnaire qui tel Zorglub a monté de toutes pièces ce plan machiavélique. Étape 1 : on me pourrit les trajets, on fait en sorte de me fatiguer, de transformer mon transport en « starway to Hell » Étape 2 : on me scrute on me filme, je suis comme Jim Carrey dans « The Truman Show » Étape 3 : comme tous les usagers subissent les mêmes problèmes que moi, je risque de me retrouver tel un outlaw placardé dans les couloirs. Wanted cet homme est à l'origine de tous ces problèmes de transport. Si vous le croisez obligez‐le à arrêter ses chroniques dangereuses. Mais non je ne me rendrai pas, je vais continuer et tant pis pour les comploteurs !

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Le paradoxe de deux choses qui ne vont pas ensemble. En tant que Lesboman convertit, amoureux des femmes avant tout je n'arriverais jamais à me faire aux brimades qu’elles peuvent subir. Qu'elles soient imposées ou soient disant obligatoires je ne les supporterais jamais. La burqua en est une qui malheureusement devient de plus en plus courante. Ce matin, comme presque tous les jours j'en ai croisée une. En dessous une femme qui subissait. On pourrait en parler pendant des heures de cette dérive intégriste. Là n'est pas le but. Si je vous parle d'elle c'est qu'elle avait un iPhone dans les mains, le casque sur les oreilles. Je n'ai pas pu m’empêcher « d'aller la chroniquer » en voyant ses mains pianoter sur son téléphone.

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Nous étions dans la même partie du wagon donc il me fut assez facile d'aller vers elle en suivant les mouvements des vases communicants crées à chaque station. Une fois à proximité, il m'a été facile de voir qu'elle était sur Facebook J'aurais bien aimé voir sa photo de profil, dommage je ne saurais pas si elle porte ou non sa burqua. Quoiqu'il en soit c'est peut‐être pour elle une porte sur une autre vie…

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Le couguar est un félin. La couguar est le surnom donné aux femmes de plus de 40 ans n'hésitant pas à chasser sur les terrains de jeux de leurs consœurs de 20 ans de moins. Cela fait 1 semaine ou 2 que j'en croise deux tous les matins. Elles ont la classe des femmes de leur âge et savent qu’elles plaisent. Enfin je les soupçonnais de l'être mais je n'avais pas eu encore de preuves tangibles. Et je suis trop vieux pour elles, il fallait donc attendre qu'une proie se présente. C'était leur attitude qui m'avait mis la puce à l'oreille. La proie est arrivée ce matin. Un gamin d'une petite vingtaine était présent dans le wagon et comme elles se sont retrouvées pas loin de moi il fut assez simple de suivre le petit manège qu'elles ont mis en place.

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Attaques simples : Les sourires La main dans les cheveux pour se recoiffer Le petit coup de rouge à lèvre pour l'une d'elle. Bien sûr, le gamin se rend vite compte de toute cette ébauche de charme lancé à son encontre. Il ne semble pas totalement insensible non plus. Mais le plus drôle, c’était les petits mots qu'elles se glissaient entre elles, discrètement mais pas assez. Genre : " Tu as vu le petit jeune je le croquerais bien», "Tu crois qu'une vieille comme moi peut le charmer" ou "En plus à cet âge ils sont plus vigoureux que les hommes de 40 ans». Là au moins les choses étaient bien claires, j'avais à faire à des Couguars. Mais la catastrophe a eu lieu. Je me suis "fait grillé" pour la première fois depuis 33 chroniques. Une s'est retournée vers moi, tout sourire et me sort " Les hommes de 40 ans sont toujours sexy, ne vous inquiétez pas». Moi le fard, elle hilare. Mais son regard laissait bien comprendre que sa remarque n'était pas méchante. `

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Le froid vient d'entrer par la grande porte en cette moitié d'octobre. C'est comme ça il faut de nouveau apprendre à faire avec et pour le moment il reste encore supportable. Mais les nez froids, la goutte nasale, les bouts de doigts glacés sont de retour Le triptyque de base. Un des soucis de cette période dans les transports est que nous nous retrouvons avec les épaisseurs des manteaux sur le dos et cela prend de la place dans les lieux confinés. Avant nous étions des sardines aujourd'hui nous sommes des maquereaux serrés dans notre boîte. Vous allez me dire que je pourrais le retirer mais cela occasionnerait une gymnastique périlleuse : Le retirer, donc filer une baffe à mon voisin de gauche, un coup de coude à mon co‐usager de droite.

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C'est connu les femmes ont tout leur bordel dans leur sac à main, nous dans nos poches de manteau. Donc je vais faire avec. En parlant de manteau, le froid vient souvent aussi avec une sexy‐attitude féminine qui personnellement ne me laisse pas insensible. Enfin je pense que la majorité des hommes sont comme moi, assumez les gars ! La scène est la suivante, de jolies jambes gainées de noir et chaussées d'escarpins, un manteau trois‐quarts tombant juste au‐dessus des genoux. Ce qu'il y a en dessous relève de notre imagination. Un micro short, une jupe, rien ? Des collants, des bas, des portes jarretelles ? Fantasme masculin stéréotypé oui sûrement mais je l'assume. Et je prends au défi un autre homme de me dire que cela ne lui fait aucun effet. Le plus important est d'aimer les femmes à leur juste valeur. Donc ok l’hiver arrive mais au moins on peut lui trouver un bon côté et en été on retrouvera les petites robes légères…

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Pour une fois la chronique est basée sur moi et non sur un fait divers capté dans les transports. Comme la plupart des matins, iPhone sur les oreilles et œil aiguisé je me fonds dans la foule des travailleurs parisiens. Comme je ne trouve rien de bien à chroniquer je laisse mes jambes, handicapées d'un genou à moitié pourri, me porter dans le dédale des couloirs. Pendant ce temps mon esprit est ailleurs. Un SMS vient de me sortir de ma torpeur et je me retrouve à taper : "Non I Am the eggman, i AM the warlus gogogojo" Alors juste au cas où et promis j'en voudrais à personne, ce délire ne vient pas de moi mais de John Lennon et de la chanson I'm the Warlus des Beatles.

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Cette chanson comme quelques autres ont l'avantage de me faire l'effet d'un LSD sans en prendre. Déjà rien que le début : I am he as you are he as you are me and we are all together. See how they run like pigs from a gun, see how they fly. Je me suis fait un trip tout seul sur le quai en voyant les gens courir pour rentrer dans les wagons déjà totalement pleins. Alors je me suis "Sitting on a cornflake, waiting for the van to come" tranquillement. En attendant la prochaine rame je "See how they fly like Lucy in the Sky, see how they run". Oui je sais cela commence à devenir pathétique mais quand on est en transe. Et puis arrivé à un certain âge, la rareté de mes cheveux fait que mes neurones ne sont plus trop protégés. Une fois dans le wagon, j'ai eu une envie irrésistible de me lancer dans l'écriture d'un mémoire ayant pour thème :

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"Yellow matter custard, dripping from a dead dog's eye. Crabalocker fishwife, pornographic priestess, Boy, you been a naughty girl you let your knickers down. " (*) La motivation étant là je me suis dit que ce sujet allait être très facile à décortiquer. D'ailleurs je pense prochainement le publier. Enfin arrivé à Montparnasse, ce qui est bien quand le temps est beau c'est que l'on peut facilement voir un "Semolina pilchard, climbing up the Eiffel Tower." Une fois au travail, iPhone coupé je suis sorti de mon trip. Mais pour conclure je vais juste dire deux choses : "Expert textpert choking smokers,.... I am the eggman, they are the eggmen. I am the walrus, goo goo g'joob g'goo goo g'joob. Goo goo g'joob g'goo goo g'joob g'goo..." (*) Un ami de Lennon aimait bien donner à ses élèves des paroles des Beatles pour les disséquer. Donc John aurait écrit cette phrase en se disant « voyons ce qu’ils vont pouvoir en tirer »

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Ce matin‐là, je furetais comme d'habitude, essayant d'avoir une "chronicle vision", mais quand on arrive à s'assoir sans problème, que l'on ne se bouscule pas dans les escaliers, on n'a pas grand‐chose à se mettre sous la dent. Une fois dans le métro, j'ai eu comme le 6° sens de Spiderman, il y avait quelque chose à voir. D'un mouvement circulaire de mon corps je regardais ce qu'il y avait autour de moi; Une femme assise plongée dans son livre. Sa voisine en train de pianoter sur son BB. De l'autre côté un jeun's à la coupe Justin Biber. Un working man, musique sur les oreilles. Des gens allant travailler. Et pourtant mon sens d'araignée continuait à hurler.

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Et c'était là, le Graal était sous mes yeux. Ce même working man, la petite quarantaine avait comme fond d'écran sur son « rêve‐t‐il de moutons électriques » un magnifique "HELLO KITY" Je suis passé de la stupeur à une envie de fou rire. Il était préférable pour moi de ne pas me faire remarquer non plus et j'avais envie d'en savoir plus aussi. Comme je n'étais pas bien placé, il fallait que je me débrouille pour me placer non loin de lui, à côté de lui. Nouvelle station, du monde qui monte, une aubaine. Je me suis retrouvé debout proche de lui, une vue plongeante sur son "rêvent‐ils de moutons électriques". C'est bien une Hello kitty, la vraie même pas une caricature sortie d'un cerveau délirant comme celui de Gootlib ou Edika, pas plus une kitty venant de Manara ou Adriano. Non rien de tout cela. Cet homme est un fan de ce personnage. Et moi je suis resté de marbre, avec un smile digne de la muraille de chine dans la tête.

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I make a dream. Celui d'un monde de transports en commun parfait. Je me voyais sur le quai de mon RER, les gens étaient tous beaux. On se serait cru à un défilé composé uniquement d'Angelina, Brad, Olivia, Hugh et tant d'autres. On se serait cru à une fête où tous les gens étaient heureux malgré la crise de l’Euro. Les RER étaient dignes des firsts class des compagnies aériennes les plus riches. Chaque usager avait son propre Stewart ou sa propre Hôtesse. Les fauteuils étaient somptueux, le café était offert. On pouvait choisir sa musique durant le trajet et le choix était merveilleux.

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Gare d'Haussmann, plus de bousculade, les gens se laissent passer, les hommes sont galants, les personnes âgées sont aidées. Nous étions devenus civilisés. Une fois dans le métro, changement de compagnie, changement de décor mais le même accueil. Toujours le même sourire, les personnels nous appelaient par nos noms, nous proposaient un autre encas. Une petite perturbation et ils nous prenaient en charge, petit massage des épaules ou des tempes. Une fois arrivée à destination, nous étions zens, prêts à travailler et souriant. J'ai fait un rêve et ce matin je suis revenu à la réalité. Les bousculades, les gens pressés de louper un RER déjà bondé et qui repasse dans 2 minutes. Alors laissez‐moi rêver par moment !

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Bon alors là, ce matin c'est THE DÉCOUVERTE. Je viens de voir l'objet le plus insolite qu'il puisse y avoir dans une rame de météo. Contexte ? Toujours cette sacro sainte ligne 12, ou 2x6 comme vous le voulez (je penserais une prochaine fois à ceux qui sont plutôt adeptes du 4x3). Toujours le même monde de fous au point de ne pas tenter le diable et de m'entasser dans ce wagon blindé et puant. Il y a toujours la même fréquence de métro toutes les 2 minutes mais bon. Mais cette fois j'ai eu le flair. Certes on peut tout imaginer comme situations loufoques dans les transports et j'en ai vu, mais un WC, un chiotte, un trône ... Qui prend le métro !!!!! Déjà il m à fallu du temps pour comprendre. J'étais dans le rectangle au niveau des portes, et il y avait un homme assis !!!!

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Non ce n'était pas un petit homme, ou un hobbit. Il trônait, jeu de mot facile, au milieu de la foule. J'étais gêné donc je n'arrivais pas à voir sur quoi. Mais comme maintenant je suis pire qu'un paparazzi, je sais comment faire pour ne rien louper. Un arrêt, un mouvement de foule et stupeur ! Il était assis hilare sur son chiotte. Mais le vrai celui que l'on a tous chez nous. Ne me demandez pas ce qu'il pouvait bien faire avec son pot de chambre géant dans le métro je ne saurais pas le dire. Mais la situation loufoque méritait une petite chronique. Ces petites tranches de vie, elles me donnent la pêche. Alors tant que j'en verrais je continuerais à les narrer. Au fait quand il est sorti du métro en prenant son trône sous son bras, il restait de l'eau au fond .... Il avait donc servi peu de temps avant ?

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De nouveau plus de place assise, c'est la fin des vacances de la Toussaint. En contrepartie cela veut dire plus de choses à capter, plus de monde égal plus de chroniques. Les gens ont des têtes déconfites et tristes de reprendre le travail. Est‐ce l'automne qui est à l'origine de tout ça ? Le fait d'avoir été voir "leurs morts" ? Dans la rangée de 6 à côté de moi il n'y a pas un seul sourire, la seule discussion que j'arrive à capter n'est pas joyeuse. Derrière moi une femme bosse sur son portable. Elle semble s'être rendu compte qu'elle avait un fichier à rendre sans faute aujourd'hui mais elle ne l'a pas fait. Est‐ce une sorte d'angoisse que l'on peut lire sur son visage ?

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Un peu plus loin un homme assis semble prier, téter basse un rictus attristé sur le visage. Tiens cette jeune femme, là‐bas, a le sourire en lisant ses SMS. Image que je garderai pour finir le trajet. Quai du métro, même ambiance avec la surpopulation quotidienne. Les gens qui s'entassent et se bousculent pour être les premiers rentrés dans la rame. Les transports imposent par moment un système pyramidal ou seuls ceux qui sont tout en haut s'en sorte. Enfin cela est vrai si on se lasse happer par ce système. Moi je préfère les regarder et mine de rien ça me fait rire de les voir. Ce matin je suis parti et les gens m'ont rendu taciturne, mais cette tranche de vie me redonne le sourire.

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En l'an de grâce 2011, à 08h54 Paris est comme à son habitude totalement chaotique. Au milieu de cette foule, de simples quidams. Il y a ceux, en majorité qui vont, ceux en minorité qui sortent du boulot. Quelque soit le camp ou ils se trouvent, la fatigue marque leur visage. Ils sont silencieux, regards dans le vide, plongé dans la lecture ou la musique, seule façon de s'évader. Moi je pourrais être comme eux, je l'étais en tout cas. Un simple zombie, allant d'un point À vers une point B sans chercher à comprendre. Totalement décérébré, fermé au monde extérieur. Mais depuis le début de l’écriture des Métro Chronicles, les choses ont changé.

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Au commencement, ce n'était qu'un passe temps, je voyais de choses au hasard de mes voyages et je les notais rapidement. Un partage sur Facebook, quelques commentaires de plus ou moins bons crus et hop c'était fait. Par contre, depuis cette période j'ai découvert que Julia Roberts n'a pas une pilosité irréprochable des aisselles. Un Choc. J'ai eu aussi confirmation qu'une femme qui n'a pas la dextérité adéquate, ne sait pas courir avec des escarpins. Ce passe temps est devenu, un petit plaisir les matins quand je n'avais rien à lire par exemple. Je regardais, j'écoutais enfin j'essayais dans le fond sonore digne d'une nuit à Ibiza, et je captais des portraits, des faits divers. Je compilais le tout sans trop savoir quoi en faire. J'empilais quelques chroniques comme on empile le courrier que l'on oublie de ranger. A partir de là, les transports commençaient à avoir une autre image, et cela devenait presque un petit plaisir de les prendre.

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Je croisais des weshgirl qui se prenaient pour des bombasses par exemples. Elles n'étaient plus insignifiantes, elles étaient devenues des proies à chroniques. Les râleurs du matin, pour des trains en retards, devenaient un exutoire à mon propre agacement. Le dragueur qui se prend pour un beau gosse mais qui est à coté de la plaque, la charmeuse subtile qui innocemment touche presque au but. Ce qui devait arriver, arriva. Enfin non pas tout à fait, j'aurais pu aussi abandonner et jeter aux limbes des mauvais écrits toutes ces chroniques. Au lieu de ça, j'avais une petite voix, puis rapidement d’autres, qui s'insinuaient dans ma tête et qui me roucoulaient, "continues c'est bien, c'est original, c'est bon". En plus, je prenais plaisir de jouer au paparazzi, le RER E, la ligne 12 devenaient mon terrain de chasse. La gare d'Haussmann mon antre à chroniques. A partir de ce moment, j'avais le regard qui trainait encore plus, les oreilles qui trainaient partout et une sorte de sixième sens allait naitre. Le Métro Chronicles allaient vraiment naitre, elles jaillissaient presque tours les jours dans les couloirs, dans les rames.

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Les situations loufoques, les coups de gueules. De visions d’IPhone délicatement rangé dans un, au moins, 90E. Des look cauchemardesques, où gracieux. Une mariée station Concorde, chaussée de simples converses. Les musiciens du métro ne sont plus ceux que je croisais à l'époque ou j'avais des cheveux. Des couguars qui tissent leurs toiles pour emprisonner un petit jeune. Et surtout qu'il est possible de prendre le métro tout en étant assis sur ses toilettes. En l'an de grâce 2011, à 08h54 Paris est comme à son habitude totalement chaotique mais le chroniqueur que je suis, trouve matière à utiliser ce chaos.

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Copyright R‐ONE 2011

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