Histoire de la 2e Guerre Mondiale 5 (1944-1945)

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annonce, comme un honneur, qu’ils feront partie de la première vague, puisqu’ils sont les meilleurs ! Ils se battent depuis 1940. Ils n’ont pas eu de permission au pays, et on les renvoie au feu, en premier : c’est un « ticket pour l’enfer » ! Et ces vétérans des combats du désert protestent. Même protestation chez les soldats américains de la division Big Red One. Eux aussi savent ce qui les attend. Dès le mois de janvier, des nageurs de combat ont été transportés par des sous-marins de poche jusqu’à proximité des plages choisies pour le Débarquement : celles de la côte normande. Ils y ont pris pied, ont prélevé des échantillons de sable, tenté de dresser l’inventaire des obstacles – les pieux de Rommel, les mines, tous les éléments du Mur de l’Atlantique. Ils ont imaginé les hommes débarquant, poitrines nues, face à ces nids de mitrailleuses installées au sommet des falaises, et décimés par les pièges disposés sur la plage. Les pertes seront énormes. Le général Eisenhower en est si conscient qu’il a préparé seul le texte qu’il lirait en cas d’échec du Débarquement, maintenant fixé dans la deuxième semaine de juin : « Les débarquements dans la zone de Cherbourg-Le Havre n’ont pas réussi à conquérir une tête de pont suffisante et j’ai dû replier les troupes, écrit Eisenhower. Si quelque faute a été commise, j’en porte seul la responsabilité. » Douloureux d’être contraint d’envisager aussi l’échec. Mais celui qu’on appelle Ike est un homme résolu, méthodique, conscient de ses responsabilités. Il sait qu’il tient la vie de centaines de milliers d’hommes entre ses mains. Alors, il prend toutes les précautions. Il a depuis le mois d’avril exigé que les services météorologiques lui remettent chaque lundi des prévisions à trois jours afin de pouvoir évaluer leur fiabilité. 98


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