Le Ligueur et mon bébé

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UN BÉBÉ, ÇA CHAMBOULE LA VIE ! MOIS P 601049 ÉDITION 2023 2024 ISSN 2031-728X | 045 | PÉRIODIQUE | ÉDITÉ PAR LA LIGUE DES FAMILLES | 109 AVENUE ÉMILE DE BECO, 1050 BRUXELLES | WWW.LELIGUEUR.BE

DISPONIBILITÉ TOTALE

Votre bébé a 1 mois. Un mois déjà. Le temps a filé. Vous n’imaginez plus la vie sans lui. D’ailleurs, c’était comment, la vie avant lui ? Difficile question. Complètement saugrenue, même !

« On n’a jamais la tête vide avec un bébé. Comment vais-je deviner ce dont ma petite a besoin ? », dit une maman. « Avec mon bébé, je suis en permanence dans un état de vigilance », confirme une autre. Quatre semaines ont passé. Vous êtes totalement disponible pour votre bébé. Vous commencez à bien le connaître. Vous décodez de mieux en mieux ses besoins, vous savez ce qui l’apaise. Il est collé à vous. Les tétées et les moments passés en peau à peau vous comblent. Vous vivez à son rythme. Faire des siestes pendant qu’il dort, ça vous sauve, ditesvous. Le porter dans une écharpe et pouvoir vaquer à d’autres occupations, c’est magique, assurez-vous. Tout comme vous autoriser à lâcher prise ici et là –tant pis si la maison n’est pas rangée ! Ou observer que le papa prend la relève… avec bonheur – il apporte de l’air dans votre bulle maman-bébé. Vous n’avez pas fini de vous découvrir dans votre nouveau « métier » de maman, de papa…

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3 EN 1 COUP D’ŒIL
VOUS NOUS DITES… 4 « Mon bébé dort, moi pas ! » 6 Il pleure, comment l’apaiser ? 8 Vous l’allaitez… non-stop ? 10 Les plaisirs et déplaisirs du bain 14 Vos premières sorties 16 Faire équipe autour du bébé 18 « Comment ma maman faisait quand j’étais bébé ? » UN BÉBÉ, ÇA
VIE ! 1 MOIS 12 20 idées pour vous faciliter la vie… et celle de votre enfant L’ENFANT PAS À PAS 20 Un mois, plus de deux cents tétées, des milliers de conseils… L’OBJET DU MOIS 22 L’écharpe de portage
CHAMBOULE LA
parentale sur leligueur.be
après jour, l’actualité

« Mon bébé dort, moi

pas ! »

Les jours passant, vous commencez à bien connaître votre bébé. Vous reconnaissez ses signes de faim, vous sentez plus vite quand il est trop stimulé, vous savez mieux ce qui le rassure. Pas étonnant : vous vous adonnez à un entraînement intensif, non-stop ! Reste cette fatigue que vous accumulez depuis sa naissance… Et côté sommeil de votre bébé, comment cela se passe-t-il ?

Aucun bébé ne ressemble à un autre bébé, aucune maman ne ressemble à une autre maman. Les débuts avec un toutpetit varient fort d’une famille à l’autre. Voici quelques éléments bons à savoir que nous rappelle Micheline Cleeremans, sage-femme au CHIREC (Bruxelles) et qui accompagne les parents de retour à la maison. Saisissez-les, dès lors, à partir de votre réalité. L’essentiel est de trouver le bon fonctionnement avec VOTRE bébé, de vous sentir une maman adéquate en fonction de ses besoins à lui qui, par définition, sont particuliers, temporaires et évolutifs.

IL DORT PLUSIEURS HEURES D’AFFILÉE

Bonne nouvelle, d’abord : le bébé commence à « installer » une petite nuit, en dormant de temps en temps quatre, voire cinq heures d’affilée la nuit. À la naissance, il ne différenciait pas le jour de la nuit, ses périodes d’éveil et de sommeil survenaient

n’importe quand. La différenciation jour-nuit apparaît, spontanément, vers 6 semaines, avec une petite nuit de six heures et des éveils diurnes qui s’allongent. Votre bébé fait aussi des siestes un peu plus longues en journée.

Les cycles de sommeil du bébé sont constitués d’une phase de sommeil agité et d’une phase de sommeil calme. Quand il se trouve dans une phase de sommeil agité, il pleure, fait des mimiques, bouge. Si agités soient-ils, ces moments sont des moments de sommeil. Si vous vous précipitez pour prendre votre bébé dans les bras et le consoler, vous le réveillez, vous le dérangez et ces réveils intempestifs gênent son repos normal. Il pleure, il est perdu, fatigué… Ne pas intervenir est indispensable pour son équilibre. Et pour le vôtre.

Certains bébés pleurent quelques minutes avant de s’endormir. Ils n’ont pas nécessairement besoin d’une aide à ce moment-là. Ils apprennent à trouver leur sommeil seuls.

OÙ LE FAIRE DORMIR ?

Il y a de la confusion autour du mot « cododo ». Pour certains, il signifie que bébé et maman dorment dans le même lit ; pour d’autres, il veut dire qu’ils dorment dans la même chambre, le berceau du bébé étant attaché au lit parental. La langue anglaise est plus claire à ce sujet, avec deux termes distincts : le bed-sharing et le rooming-in.

L’idéal, c’est le rooming-in (dans de petits apparts, la question ne se pose pas !). Le bébé est dans la chambre des parents, séparé d’eux, mais tout proche aussi. Les premières semaines (et ce, jusqu’à 6 mois environ), le berceau ou le couffin est collé au lit de la maman, à sa hauteur, pour permettre à l’enfant de percevoir sa présence et pour que, sans se lever, elle puisse le rassurer et le prendre près d’elle pour le nourrir. Certains petits lits peuvent être accrochés au lit des parents, façon side-car. Le roomingin est une des mesures de prévention de la mort subite du nourrisson (on utilise ce terme pour parler du décès inopiné de bébés apparemment en bonne santé et âgés de moins de 1 an). Le bébé perçoit la proximité de sa maman, il l’entend respirer, remuer, ce qui le rend plus alerte, et celle-ci, « en état de vigilance permanent » comme dit l’une d’elles, peut répondre au mieux aux besoins de son tout-petit.

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Les contre-indications absolues au bedsharing (ou partage du même lit par le bébé et la maman) sont les matelas mous, le tabagisme, l’obésité extrême, la prise de somnifères, de calmants, d’alcool, de drogue et une très grande fatigue, ainsi que les bébés fiévreux, malades, prématurés.

COMMENT LE FAIRE DORMIR ?

Votre bébé dort dans une pièce chauffée à 20 °C avant ses 2 mois et à 18 °C ensuite. Il est couché sur le dos, sur un matelas ferme, et n’est pas trop couvert (vive les gigoteuses, et non aux draps, couvertures et couettes !). Son lit est vide de tout objet qui risquerait d’entraver sa respiration (doudous, oreiller, tour de lit…). Et, bien sûr, pas d’animal dans la chambre ! Ni de fumée de tabac ! Ces quelques gestes simples permettent de prévenir la mort subite du nourrisson.

S’il faut faire dormir le bébé sur le dos, il est aussi important qu’il passe du temps sur le ventre quand il est éveillé. C’est bon pour son développement psychomoteur et cela évite l’aplatissement excessif de l’arrière de sa tête.

Certains bébés ont spécialement besoin de proximité, de chaleur, de contact corps à corps pour s’endormir. Pour eux et pour les mamans, l’écharpe de portage se révèle une alternative géniale… qui libère les mains de l’adulte. Certains enfants préfèrent le bercement de la poussette pour s’endormir. Certaines mamans la pri-

vilégient aussi, car, pour souffler, elles veulent un peu de distance entre leur bébé et elles.

ET LE PAPA DANS TOUT ÇA ?

Si vous allaitez votre bébé, le papa est-il préservé des nuits blanches ? Attentif un temps, s’est-il mis en off ? Culpabilise-t-il (un peu) de dormir plus ou moins cool ? Tout cela est-il frustrant ou énervant pour vous ? Vous pouvez en parler ensemble. Son rôle est d’être le protecteur, voire le facilitateur, de votre sommeil. Et donc, de ne pas laisser traîner la vaisselle sale de la veille ou de ne pas inviter trop de copains à la maison, tellement il est fier de montrer votre bébé…

Avant que la fatigue ne vous dévaste, activez les relais possibles : le papa, donc, et les grands-parents. Pensez aide familiale et aide ménagère. Parlez avec le pédiatre, une sage-femme ou lors de la consultation de l’ONE.

EN SAVOIR +

Un livre éclairant (pour aujourd’hui et pour les mois à venir) : Le sommeil, le rêve et l’enfant des pédiatres Marie Thirion et Marie-Josèphe Challamel (Éditions Albin Michel).

ZOOM

DES SIESTES POUR VOUS AUSSI !

« Il faut arrêter de nous conseiller de faire une sieste quand notre bébé dort, c’est impossible », clament des mamans… exaspérées. Réaction de Micheline Cleeremans, sage-femme, en forme de plaidoyer pour des siestes pour vous aussi. « Mais le meilleur moyen de passer le cap des premières semaines avec votre bébé est de vivre à son rythme en dormant le plus possible en même temps que lui. Même si vous avez mille choses à faire. Autorisez-vous à lâcher prise. Oui, il y a la cuisine à ranger, le linge à laver, les chambres à nettoyer… Mais si vous acquérez ce lâcher prise, vous pourrez, une fois par jour, profiter d’une période de sommeil de votre bébé pour vous reposer vous aussi. Si c’est une heure de sieste, c’est bien ; si c’est deux heures, c’est mieux. C’est un cadeau que vous vous faites : vous serez moins tendue, de meilleure humeur, plus disponible. Tout bénéfice pour votre bébé.

Autre avantage de la sieste : si vous allaitez votre bébé, sachez que dormir fait augmenter le taux de prolactine, l’hormone qui stimule la production de lait maternel. Ici aussi, le bénéfice est immédiat. Sommeil du bébé et sommeil de la maman sont liés. Une maman allaitante trop fatiguée a moins de lait. Un bon moyen pour elle de restaurer la lactation ou de l’entretenir, c’est de faire une sieste de deux heures les après-midi. Et le bébé bien nourri dort mieux (même si, bien sûr, son sommeil ne dépend pas exclusivement de ses repas !). »

Les mamans qui font des siestes disent que cela les sauve : « Cela a changé ma vie… »

Le plan « calme contagieux » « Méline a 5 semaines. Elle est adorable… sauf le soir ! Impossible de la mettre au lit. Elle semble très fatiguée mais elle lutte contre le sommeil et hurle dès que je la dépose. Moi aussi, je suis très fatiguée. Depuis quelque temps, briefés par une sage-femme, nous tentons un plan "calme contagieux". Après une longue promenade (on adore, elle et moi), je crée une ambiance douce à la maison : sons atténués, lumière tamisée… Je ne joue plus avec la petite, lui donne un bain paisible et m’éloigne de la télé pour qu’elle mange tranquillement dans notre chambre. Une berceuse, un câlin, et je la dépose dans son lit. Elle pleure un peu, s’apaise en suçant mon petit doigt. Elle finit par s’endormir. Et je rejoins le papa… Si Méline repleure quelques minutes, ce n’est pas un drame : elle va se rendormir seule. Si elle pleure fort et longtemps, je la reprends dans les bras, l’apaise et la redépose avec mon petit doigt à sucer quelques minutes, puis je quitte la chambre. Ces petits rites nous calment aussi. Méline le sent, je pense que ça la rassure. »

Les mains libres… grâce à l’écharpe « Émile n’est pas un bébé qui pleure beaucoup. Mais c’est un bébé qui a besoin de contact. Au début, aux moments où il devait dormir en journée, je le portais dans une écharpe. Avec lui collé contre moi, je récupérais mes mains et je pouvais faire un tas de choses. Il nous arrivait aussi de nous promener dans l’appartement : cela nous faisait du bien à tous les deux. On me disait : "Si tu continues comme ça, il n’arrivera jamais à s’endormir tout seul…" Faux ! Petit à petit, il a acquis de l’autonomie pour s’endormir sans moi et sans l’écharpe. »

Clarisse, maman d’Émile

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Il pleure

,

comment

l’apaiser ?

Votre bébé pleure. A-t-il forcément besoin de vous ? Devez-vous intervenir chaque fois qu’il pleure ? Pouvez-vous le laisser pleurer un peu ? Est-ce grave s’il pleure ? Est-ce bon ou pas de le laisser pleurer ? Autant de questions que les parents d’un tout-petit (se) posent. Aide au décryptage avec Micheline Cleeremans, sage-femme.

Certains bébés pleurent (très) peu, d’autres pleurent beaucoup (trop). Si vous avez l’impression que votre tout-petit pleure énormément, ne vous résignez pas illico : ce n’est peut-être pas une histoire de tempérament. Ses pleurs peuvent avoir des motifs réels, objectifs : il a trop chaud ou trop froid, il a un souci de santé et c’est douloureux… Des solutions existent alors. Bien sûr, certains pleurs sont plus faciles à comprendre que d’autres. De même, certains bébés sont plus « transparents » que d’autres. De toute façon, avec le temps, votre décodage s’affine. Vous devenez le

spécialiste de votre bébé, ce qu’aucun professionnel ne sera jamais !

LES PLEURS ONT DIFFÉRENTES CAUSES

Les pleurs ont une fonction : pour votre tout-petit, ils sont une façon de signaler que quelque chose ne va pas (les expressions de son visage, son tonus musculaire, sa posture, ses mouvements en constituent une autre). Vous passez en revue les raisons possibles. Pleure-t-il parce qu’il est fatigué ? Il a besoin de se reposer, de dormir. S’il pleure dans son sommeil, il

C’est trop injuste !

« Quelle injustice ! Alex hurle, il est inconsolable, je n’en peux plus. Son papa rentre du boulot, il le prend dans les bras et, deux secondes après, Alex se calme. La même scène se répète le lendemain avec la sagefemme : quand elle débarque à la maison, Alex pleure ; elle le tient une seconde, il s’apaise. Alors, c’est moi qui me mets à sangloter : je suis trop nulle, pourquoi est-ce que je ne réussis pas à consoler mon bébé ? La sage-femme m’explique : les personnes fraîches et neutres, comme le papa ou elle-même, calment mieux le bébé que la maman parce que le bébé ne les trouve pas aussi "excitantes". Moi, la maman, j’ai une odeur de maman, une odeur de lait… Donc, Alex reste en attente et en éveil avec moi. Par contre, le papa est plutôt un terrain neutre : du coup, Alex peut juste s’apaiser avec lui. Les explications de la sage-femme me réconfortent. Le papa pas "excitant"… tout cela finit même par me faire rire ! »

Pas sur la même longueur d’onde « Le papa et moi, on n’est pas toujours sur la même longueur d’onde quand Lou pleure dans son petit lit et qu’elle est fatiguée. En fait, on n’est carrément pas d’accord ! Lui pousse plutôt à la laisser pleurer de temps en temps, quelques minutes. Par contre, moi, j’ai l’impression qu’elle souffre, qu’elle a besoin de moi et j’ai un mal fou à ne pas me précipiter dans la chambre. Je sais qu’intervenir, ce n’est pas l’aider à trouver le sommeil seule. Alors, je résiste comme je peux. Lou finit toujours par s’endormir toute seule, ce qui me rassure finalement. »

Any, maman de Lou

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se trouve très probablement dans une phase de sommeil agité : c’est normal, ne le dérangez pas ! À savoir : certains bébés pleurent quelques minutes avant de s’endormir, ils n’ont alors pas forcément besoin d’une aide, ils apprennent à trouver leur sommeil seuls. Votre enfant pleure peut-être parce qu’il a faim, même si, depuis ses tout premiers jours de vie, il est capable d’attendre un petit peu plus avant de recevoir le sein ou le biberon. Quand a-t-il été nourri pour la dernière fois ? At-il mangé assez ? Indicateur précieux, sa courbe de croissance devrait vous rassurer… Réagit-il à un trop-plein de stimulations ? Il y en a parfois plus qu’on ne le pense : la télé allumée en permanence en est une importante ! Il peut pleurer d’inconfort : lange trop « chargé », vêtements trop chauds ou trop légers… De solitude (certains bébés ont plus que d’autres besoin de présence) ou d’ennui – son environnement manque de choses à voir, à entendre, à sentir, à caresser. Autre cause éventuelle des pleurs : des soucis de santé. Là, bien sûr, le recours au médecin s’impose.

Certains pleurs demeurent mystérieux, vous avez du mal à les interpréter. Ils se prolongent du matin au soir et/ou du soir au matin. Les pleurs du soir sont particuliers : ils peuvent se manifester tout de suite après la naissance et restent parfois présents pendant des mois. Ils peuvent durer une demi-heure ou plusieurs heures. Le bébé hurle désespérément, rien ne le soulage. Il est saturé de stimulations. La fatigue et l’agacement des parents, à leur summum à ce moment de la journée, n’arrangent rien à l’affaire, au contraire. Cela tourne vite à la spirale infernale ! Il faut éviter toute nouvelle stimulation et viser le calme. Dans un endroit sombre et silencieux, aidez votre bébé à s’apaiser et à s’endormir en le déposant sur votre ventre ou en le promenant dans un porte-bébé. Comme l’agitation, le calme est contagieux !

À CHAQUE PARENT SON RESSENTI

Encore quelques moyens d’apaisement pour votre bébé… et pour vous. À essayer pour voir lesquels lui conviennent le mieux. Belle bouffée d’air frais, au propre et au figuré : sortez faire une balade en landau, le roulis va le bercer. Promenez-le dans une écharpe à travers la maison ; cela libère vos mains et vous pouvez en profiter pour vaquer à d’autres occupations. Certains bébés ont un besoin de succion important, une tétine les aide à s’apaiser. Recourir à la tétine apaise aussi les parents inquiétés par les pleurs de leur petit ! Même si leur grande peur la concernant, c’est que s’ils la donnent un jour, c’est pour toujours ! Ce qui n’est bien sûr pas vrai… Certains bébés aiment être contenus : être emmaillotés les rassure (pas besoin d’un matériel sophistiqué, un linge muni de fermetures Velcro suffit). Pensez aussi à un bain-détente ou à un massage (vous en avez peut-être acquis les bases).

Qu’ils durent une heure ou six heures par jour, vous vous sentez peut-être débordés par les pleurs de votre bébé. À chaque parent son ressenti. Cela ne sert alors à rien de continuer à vous inquiéter, à vous angoisser, à vous énerver. Cherchez de l’aide. Parlezen au pédiatre, lors de la consultation de l’ONE ou à une sage-femme.

WEB

Par ses comportements d’approche et de retrait, le bébé dit s’il est O.K. dans ce qu’il vit ou si, au contraire, il a besoin d’une pause. À lire sur le sujet : l’interview d’Ingrid Bayot, sagefemme et formatrice en périnatalité, sur www.leligueur.be > Bébé n’a pas que les pleurs pour s’exprimer.

VOTRE QUESTION

Donner ou non une tétine ?

Faut-il ou non donner une tétine au bébé ? Cette question, on me la pose cinq fois par jour au moins ! Quand l’enfant a 1 mois, la question « pouce ou tétine ? » n’a pas de sens. À cet âge, il est rare que des bébés sucent leur pouce avec efficacité par besoin. S’ils le font, c’est un peu par hasard.

Donc, si un bébé de 1 mois cherche désespérément à téter, il est important de lui donner l’occasion de téter quelque chose. Deux, trois choses à savoir alors.

1. Téter est un moyen d’apaisement naturel (ce n’est pas un médicament), légitime (c’est de son âge) et légal – je dis « légal » parce qu’un tas d’interdits touchent la tétine : contrairement à ce qu’on entend souvent, on peut donner une tétine à un bébé qui va au sein dès qu’une bonne technique de tétée est installée.

2. Pendant les premières semaines, le bébé a souvent un très fort besoin d’apaisement. La tétine est un moyen d’apaisement impeccable. Après, d’autres moyens l’apaiseront.

3. À partir de 6-8 semaines, si le bébé qui s’est endormi en tétant sa tétine réclame trop souvent ses parents afin qu’ils la lui remettent en bouche, ceux-ci peuvent faire des exercices pour qu’il se rendorme sans aide extérieure. Ils allongent les moments d’attente avant d’intervenir. Au bout de trois nuits, c’est en général gagné !

4. Super important : que le bébé n’ait sa tétine que quand il en a vraiment besoin, en dernier recours. À ne pas employer comme bouchon systématique.

5. À partir de 6 semaines, le bébé commence doucement à acquérir le rythme jour-nuit. Proposition : utiliser la tétine la nuit et la laisser dans le lit le jour. Encore une fois, histoire qu’elle ne devienne pas une habitude.

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Micheline Cleeremans, sage-femme au CHIREC (Bruxelles)
Comme l’agitation, le calme est contagieux !

EN PRATIQUE

f Pour en savoir plus, un livre : L’allaitement. De la naissance au sevrage du Dr Marie Thirion (Éditions Albin Michel).

f Pour des réponses sur mesure, vous pouvez vous tourner vers une sage-femme (pour cela, rendez-vous notamment sur le site de l’Union professionnelle des sages-femmes belges, www.sagefemme.be), une consultante en lactation (via l’Association belge des consultantes en lactation francophones et germanophones, https://consultation-allaitementmaternel.be), la partenaire enfants-parents de l’ONE ou, bien sûr, votre pédiatre.

f Une autre aide bien utile est de vous rendre sur le site d’une association de soutien à l’allaitement : • Infor-Allaitement, www.infor-allaitement.be ; • la Leche League Belgique, www.lllbelgique.org, tél. 02 268 85 80. Cette dernière assure une permanence téléphonique (son site et son répondeur téléphonique indiquent qui appeler selon les jours).

Vous l’allaitez... non-stop ?

Une fois sorti de son cocon, le bébé n’est plus nourri par le cordon : place aux tétons ou au biberon. Et ce n’est pas toujours simple au début. Chaque bébé a son mode d’emploi. Il faut un peu de temps pour que maman et bébé s’apprivoisent.

La plupart des mamans choisissent d’allaiter leur nouveau-né. L’allaitement est vécu comme une continuité de la grossesse, un moment de tendresse à partager avec son bébé. Un peu comme un câlin nourrissant et rassurant qui ferait fondre toute la banquise.

La réalité est un peu moins rose, juste après la naissance. Après la montée de lait et le bouleversement hormonal qui l’accompagne, la maman doit souvent s’accrocher pour vivre un allaitement harmonieux. Il y a les risques de crevasses, d’engorgement, de mastite… Les tétées sont nombreuses et parfois contraignantes pour la maman.

Et c’est là que l'autre parent entre en piste pour soutenir la maman qui allaite. Il peut l’aider à trouver une position confortable pour allaiter, changer les couches du bébé ou préparer une tisane à base de fenouil. Car oui, l’allaitement peut bien se passer quand la maman est en confiance et bien entourée. Mais il n’y a pas que l'autre parent : la grand-mère, une amie, une sage-femme, la partenaire enfants-parents de l'ONE, le pédiatre ou un autre professionnel peut soutenir la maman, écouter ses doutes et l’aider à trouver des solutions.

DE LA PRÉVENTION POUR LES MAMELONS

La bonne nouvelle, c’est qu’après un mois d’allaitement, les tétées deviennent de plus en plus agréables. La crème à base de lanoline et les téterelles ne sont quasi plus nécessaires, une petite goutte de lait étalée sur chaque mamelon après une tétée les protège d’éventuelles crevasses. Vous êtes plus à l’aise. Vous savez désormais positionner correctement votre bébé pour la tétée : la tête dans le prolongement de son corps avec une bouche grande ouverte. Vous vous installez aussi confortablement car ce petit bébé va grandir et l’allaiter toute tordue, c’est vous exposer à de futurs maux de dos.

Si, dans le rush des premiers jours et des visites, vous avez oublié les différentes positions d’allaitement montrées par la sagefemme, c’est le moment de les tester chez vous à l’aise. Alterner les positions, c’est de la prévention pour les mamelons ! La position classique est celle du bébé dans les bras de sa maman, avec un coussin d’allaitement en soutien du coude porteur de la maman. La position du « ballon de rugby » place le

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bébé sous le bras du côté du sein qui allaite, avec les pieds près du dos de la maman. La position couchée, ventre contre ventre avec la tête du bébé dans le prolongement de son corps est très pratique la nuit ou lors d’une sieste, même si les échanges de regards sont plus limités. « J’adore allaiter ma fille couchée. Quand j’ai découvert cette position, c’était une révélation ! Pas fatigant pour le bras, super safe avec le boudin d’allaitement calé derrière son dos. Je trouve ça top confort et reposant. C’est plus que de l’alimentaire : pendant les tétées, on fait le plein l’une de l’autre », confie Margot, maman d’une petite Capucine.

DROITE ET GAUCHE, AU SEIN COMME AU BIBERON

de l’autre. Pour ne pas se tromper de côté, une broche ou une épingle accrochée sur son T-shirt du côté du dernier sein « vidé » permet de savoir de quel côté commencer la tétée suivante.

Les tétées, ce n’est pas juste nourrissant ; c’est aussi un contact, une chaleur partagée, un câlin…

Car oui, les tétées, ce n’est pas juste nourrissant ; c’est aussi un contact, une chaleur partagée, un câlin… à alterner d’un côté puis

Si vous avez choisi de biberonner, alterner les côtés, c’est aussi un bon réflexe. Comment ? En donnant le biberon une fois avec le bébé posé dans le bras droit et la fois suivante avec le bébé porté dans le bras gauche. En imitant l’alternance des seins maternels droit et gauche, votre bébé ouvre sa sensibilité des deux côtés. Dernier conseil pour le biberon : ne forcez pas votre enfant à le terminer. À partir de 1 mois, les bébés prennent en moyenne six biberons de 120 ml par jour. Mais votre tout-petit sait la quantité dont il a besoin et son estomac n’est pas encore très gros à cet âge…

UNE SAGE-FEMME RACONTE

Un bon repère : la courbe de croissance

Harmony Garcie, sage-femme

Après l’accouchement, je me rends au domicile des mamans qui le demandent. Beaucoup me posent des questions autour du poids de leur bébé. Elles se demandent s’il mange assez, si le lait maternel suffit… J’essaie de leur montrer qu’elles peuvent avoir confiance en elles et en leur bébé.

Si leur petit dort, c’est qu’il en a besoin. Il n’a aucune raison de se laisser mourir de faim. En théorie, un bébé de 1 mois prend de six à huit tétées par jour. Mais, en pratique, les bébés ne sont pas tous semblables : il y a des petits et des grands mangeurs, certains grignotent toute la journée et d’autres dévorent quelques bons gros repas. Chaque maman découvre ce qui convient à son bébé.

Si le bébé dort six heures et que sa maman est inquiète car il ne s’est pas nourri pendant ce temps, elle peut le découvrir doucement. En se sentant un peu plus frais, il se réveillera petit à petit pour téter. Des tétées fréquentes sont nécessaires pour stimuler le sein.

« Mon serial téteur »

« Un petit poids mais un serial téteur, voilà comment je présente mon Eliott ! Dur, dur de l’allaiter. J’avais tellement de bons souvenirs de l’allaitement de mon grand que j’avais hâte d’allaiter ce deuxième bébé. J’avais même oublié qu’au début, ça "pince" les tétons. Et puis, une fois la douleur passée, j’ai remarqué que la cadence des tétées variait fort d’un bébé à l’autre. Mon premier tétait dix minutes chaque sein, puis il était repu pour quatre heures, c’était super confort ! Mon poids plume réclame le sein toutes les deux heures, parfois après une heure et demie, et ça dure, ça dure… J’ai l’impression de ne plus faire que ça : l’allaiter non-stop. Pour le moment, je tiens la cadence, mais je ne sais pas si je pourrai l’allaiter longtemps. »

Johanna, maman de Maxime et d’Eliott

« Ma marraine-nénés »

« Je crois que l’allaitement, c’est un peu une question de mode. Ma mère ne nous a quasi pas allaités. Elle était pro-biberon à 200 %. Par contre, moi, je voulais essayer d’allaiter ma petite Juliette. J’ai été à la séance d’information proposée par la maternité. Mais, après l’accouchement, je me sentais un peu perdue et peu entourée. J’ai failli abandonner l’allaitement après une semaine. Heureusement, une copine déjà maman est venue me rendre visite à ce moment-là. Elle m’a coachée, écoutée, motivée, elle m’a conseillé d’aller à une réunion de la Leche League… et elle a sauvé mon allaitement ! Pour rire, je l’appelle "marraine-nénés". »

Coralie, maman de Juliette

En règle générale, si l’enfant a une bonne courbe de croissance et qu’il mouille plusieurs couches par jour, la maman peut être rassurée.

Si le bébé tète beaucoup, il a peutêtre besoin d’être rassuré et d’avoir ce moment de tendresse. Il faut le laisser faire, mais ça demande une grande disponibilité maternelle. Les mamans qui choisissent l’allaitement doivent savoir dans quoi elles s’engagent. Et surtout, si elles ne veulent pas allaiter, qu’elles ne se forcent pas ! Je commence toujours par demander aux mamans de quoi elles ont envie. Je reste dans le respect et je les encourage à se faire confiance. Très souvent, je dois les rassurer et leur dire : « C’est bien, ce que vous faites. »

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Un moment complice, même si… « J’adore donner le bain à mon bébé, le bercer dans l’eau, c’est un doux moment de complicité. Mais quand le bain se termine et que je sors Renaud de l’eau, ce petit moment privilégié de douceur semble se transformer en la pire des tortures pour lui : il écarte les bras et hurle à la mort pendant de longues minutes. Sans compter qu’il se tortille : j’ai peur qu’il glisse de mes mains. Je ne sais pas ce qui l’effraie tant. Je vérifie la température de la pièce, la douceur des essuies… rien n’y fait. »

Dur, dur de décoder les étiquettes « Maman aux petits soins pour ma puce, je veux le meilleur pour elle. Mes amis l’ont bien compris : j’ai reçu au moins trois coffrets de produits de soins pour bébé. Mais je me demande si tout cela est bien utile. Entre le gel douche, le shampooing et les brosses, alors que ma crevette est presque chauve, l’huile de bain, l’huile de massage, la crème de corps, la crème pour les fesses… j’ai l’impression d’être inondée de produits. J’ai même reçu des tuttes et des lingettes, pourtant déconseillées. Alors, après, je dois faire le tri et déchiffrer les étiquettes pour choisir le produit qui a les "moins pires" ingrédients… Dur, dur ! »

Anabelle, maman de Louise

Les plaisirs et déplaisirs du bain

Un mois déjà que vous prenez soin de votre bébé. Les changes et le bain sont devenus des gestes quotidiens. Parmi tous les conseils et les produits que vous avez reçus, un tri s’impose parfois.

Avant de donner le bain à son bébé, vérifier la température de la pièce est déjà un bon réflexe : 24 °C dans la salle de bains, c’est un maximum. Pas besoin d’en faire un sauna ! Pour la température de l’eau, on se calque sur la température corporelle de son bout de chou : 37 °C, c’est une bonne moyenne. Si le bébé adore le bain, on peut le prolonger, mais gare à l’eau qui refroidit !

Certains bébés adorent le contact avec l’eau. D’autres pleurent en sortant du bain. Quand ils se sentent bien contenus, certains s’apaisent. Si c’est le cas de votre tout-petit, entourez-le avec votre bras ou enveloppez-le dans un linge avant de le plonger dans l’eau. Emmailloté, il se sentira rassuré. Et quand il aura 3 mois, plus besoin de l’envelopper avant de le baigner.

Côté produits de bain, on en a souvent beaucoup, et même beaucoup trop. Notre conseil : n’utilisez que ce dont vous avez besoin, un gel douche ou savon adapté à la peau des bébés pour laver corps et cheveux, des gants de toilette en suffisance, quelques capes de bain ou essuies, des « tétras », ces carrés de tissu en coton qui servent à éponger les rots « mouillés », du sérum physiologique pour laver le nez et les yeux, ainsi qu’un thermomètre.

À côté de ces incontournables, on trouve des produits « en plus » dont on peut se passer. L’huile de bain, par exemple, est nécessaire uniquement pour les bébés à la peau sèche. Les crèmes pour le corps et laits hydratants sont rarement indispensables mais permettent un chouette moment de complicité avec le bébé. Les pros du massage pour bébé utilisent souvent une huile bio, sans odeur forte et comestible, comme de l’huile de tournesol utilisée en cuisine, au cas où le bébé mettrait sa main en bouche. Autre « gadget » à oublier : le peignoir de bain taille 1 mois, compliqué à faire enfiler à un si petit. Une cape de bain ou un grand essuie tout doux sont bien plus pratiques au début.

SANS LINGETTES, C’EST MIEUX

Dernier produit à éviter : les lingettes jetables. Toujours présentes dans le commerce, elles disparaissent peu à peu des crèches et écoles maternelles depuis qu’en 2015, la ministre de l’Éducation et de l’Enfance les a ouvertement déconseillées pour tout enfant de moins de 3 ans. Même si elles sont pratiques, on s’en passe au maximum à la maison. Certains de leurs composants peuvent être dangereux pour la santé, comme le phénoxyéthanol qui

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perturberait le système reproducteur. Pour nettoyer les petites fesses à la maison, le plus simple et le plus efficace, c’est le gant de toilette mouillé à l’eau tiède, avec éventuellement un savon doux sans paraben ni colorant. Pour les voyages, on s’autorise des lingettes labellisées « bio ».

Et comme crème ? Inutile d’en mettre préventivement plusieurs fois par jour si les fesses de votre trésor sont toutes douces au naturel. Si ce n’est pas le cas, la « crème » idéale pour la peau fragile des nouveau-nés, c’est le liniment oléo-calcaire. Très répandu en France, il est utilisé dans certains services de néonatologie en Belgique. On le trouve en pharmacie. À moins qu’on ne préfère le faire soi-même à moindre frais en mélangeant 50 ml d’huile d’olive avec 50 ml d’eau de chaux (vendue en pharmacie). Si les petites fesses de votre bébé sont sèches, rouges ou irritées, choisissez une crème spécifique qui soigne l’érythème fessier, sur conseil du pédiatre, de la sage-femme ou du pharmacien.

CONSEILS… DE LA TÊTE AUX PIEDS !

À vos questions très pratiques, les réponses données par Harmony Garcie, sage-femme.

f Quelle crème ? « Je ne recommande aucun produit en particulier. Je conseille juste aux mamans d’acheter un produit spécifique pour bébé et je leur dis : "Faites comme pour vous." »

f Un bain par jour ? « Pour la toilette, il n’est peut-être pas nécessaire d’utiliser du savon tous les jours, on peut alterner avec de l’huile ou se contenter d’un bain d’eau claire. Le bain quotidien n’est pas obligatoire non plus. On peut laver son bébé un jour sur deux ou sur trois. Tant que son visage et ses fesses sont rafraîchis tous les jours. Il faut être attentif au cou : des petites crasses ou du lait viennent parfois se loger dans les plis. Une petite toilette de chat suffit. La fréquence du bain dépend de la saison aussi. »

f Le bain le matin ou le soir ? « Selon l’emploi du temps des parents. Le soir, ils sont souvent plus détendus et ont davantage l’occasion de prolonger le bain par un petit massage. »

f Pour l’eau du bain, « c’est 37 °C. À vérifier avec le thermomètre ou avec le coude, ça marche très bien. »

f Peut-on couper les ongles ? « Oui, quand le bébé a 1 mois, on peut couper ses ongles. L’idéal, c’est de le faire quand il dort. Mais on n’est pas obligé de couper. Une lime en carton, c’est aussi efficace et très sécure. »

f Pour la partie externe des oreilles, « de l’ouate roulée en cigarette entre les mains humides, ça fonctionne pas mal. On peut en utiliser pour laver les mains, c’est propre et sûr. » Attention, on ne touche pas au conduit auditif qui est autonettoyant : en effet, les petits cils garnissant sa paroi renvoient les éventuelles saletés vers l’extérieur. Entrer dans le conduit risquerait de casser ce processus autonettoyant.

f Pour le sexe des petits, « laver avec du savon et de l’eau. Pas trop à l’intérieur chez les petites filles et sans décalotter les petits garçons. »

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20 idées pour vous faciliter la vie

et celle de votre enfant

2Cool, vous avez dit cool ?

1Mille et une façons d’apaiser votre bébé.

Il aime être contenu dans vos bras, dans une position regroupée, comme lorsqu’il était dans le ventre maternel : cela le sécurise et l’apaise. Le bercer, lui parler, le câliner, cela le calme et lui fait du bien. Bien sûr, il a aussi besoin qu’on lui fiche la paix ! Une promenade quotidienne, c’est tout profit pour lui… et pour vous, sa maman.

Les premières semaines de la vie du bébé, c’est le moment ou jamais d’avoir un rythme de vie cool qui suit son rythme à lui. Et si vous, la maman, profitiez de ce que votre petit dort en journée pour faire des siestes ? Le conseil est difficile à entendre, dites-vous… mais si salvateur, reconnaissez-vous aussi.

Au quatrième trimestre de la grossesse…

La grossesse est derrière vous… hum, pas du tout ! D’une part, votre corps de nouvelle maman a bien besoin d’un trimestre pour cheminer vers son nouvel équilibre : ce processus s’appelle la dégestation. D’autre part, vous vous adonnez à un maternage intensif les premières semaines après la naissance : c’est la post-gestation. Votre bébé dont vous vous occupez non-stop poursuit, en quelque sorte, sa gestation hors utérus. Alors, en plein post-partum, soyez bienveillante avec vous-même. Et osez activer votre réseau d’aide. À lire : l’interview de la sage-femme et formatrice en périnatalité Ingrid Bayot, auteure du livre Le quatrième trimestre de la grossesse (Éditions Érès), sur www.leligueur.be > Ne zappons pas le quatrième trimestre de la grossesse.

Observez votre petit, il ne ressemble à aucun autre.

Les bébés ne sont pas tous pareils, du point de vue des pleurs, du sommeil, des stimulations… Prenez le temps de connaître votre tout-petit. Aime-t-il être baigné, massé, emmailloté ? Il aime à un moment et n’aime pas à un autre. Finalement, la question est moins « Aime-t-il ou n’aime-t-il pas ? » que « Qu’estce qui est juste pour lui à tel moment ? ».

Tirez la langue à votre bébé, il jouera à vous imiter !

Voilà, avec un tout-petit, un chouette échange possible en face à face. Votre bébé est blotti au creux de votre bras, enveloppé de votre douceur, disponible. Vous vous regardez les yeux dans les yeux. Tirez-lui lentement la langue. Recommencez plusieurs fois (sans le fatiguer). Joli hasard ou vraie réponse, il finira par sortir sa petite langue. Et bientôt, ce sera lui qui, le premier, vous tirera la langue.

Souvent, cela se fait spontanément : « Ah, tu es réveillé. Tu as bien dormi ? Je vais te prendre maintenant… » Cela lui permettra d’anticiper tout doucement les choses.

3S’il faut faire dormir le bébé sur le dos, il est aussi important qu’il passe du temps sur le ventre dans ses moments d’éveil.

Entre autres, pour éviter l’aplatissement de la tête. À 1 mois, la position ventrale la plus confortable pour lui, c’est sur le thorax de maman ou de papa, là où il peut être câliné et somnoler en toute sécurité. Vous pouvez aussi lui proposer le coucher latéral, d’un côté puis de l’autre. Dans son sommeil, veillez à ce qu’il ne dorme pas avec la tête toujours tournée du même côté. De nouveau, pour éviter la tête plate. Cela signale parfois un torticolis. Enfin, ne l’installez pas trop longtemps dans le Maxi-Cosi : celui-ci sert d’abord pour le transport.

Où trouver de l’aide ?

Savoir à qui faire appel en cas de besoin est rassurant.

f La sage-femme à domicile, disponible pour votre bébé et vous, vous propose un accompagnement sur mesure, chez vous. Dix visites sont remboursées par la mutuelle durant la première année de vie de l’enfant. Si vous en cherchez une, informez-vous auprès de la maternité où vous avez accouché ou rendez-vous sur le site de l’Union professionnelle des sages-femmes belges (www.sage-femme.be).

f Il y a toujours une consultation de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance, www.one.be) près de chez vous – avec une partenaire enfants-parents (infirmière, sage-femme ou assistante sociale de formation) et un médecin. Ses services ont une visée préventive et sont gratuits. Vous pouvez y faire suivre l’évolution de votre enfant (jusqu’à ses 6 ans), procéder à ses vaccinations (à partir de ses 2 mois) et bénéficier de conseils au rythme de son développement.

Apport de vitamine D : dès la naissance.

La vitamine D est fabriquée au contact du soleil. Mais comme notre pays n’est pas hyper ensoleillé et qu’on ne met de toute façon pas les bébés au soleil, on donne de la vitamine D à l’enfant tous les jours jusqu’à ses 2 ans, puis tous les hivers jusqu’à la fin de sa croissance.

Petit rappel : la vitamine D sert à faire rentrer le calcium dans les os et donc à assurer une croissance harmonieuse. Elle est aussi utile à la prévention de certaines maladies.

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Bien nettoyer biberons et tétines.

Avec un tout petit bébé, l’hygiène compte. Alors, si on lui donne le biberon, dès qu’il est bu, il est essentiel de le nettoyer soigneusement, qu’on le stérilise ou non (là, les avis sont partagés). Un bon plan : après chaque utilisation, on le vide, rince, brosse, lave, puis on le passe au lave-vaisselle. Important aussi : préparer le biberon juste avant de le donner au bébé. Avec ce système, il n’y a pas lieu de stériliser les biberons. Pensez aussi à vous laver régulièrement les mains.

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À son réveil, on prend le bébé dans les bras sans le brusquer, en le prévenant.
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Pour quoi l’éosine ?

Certains ne jurent que par l’éosine aqueuse. Un bon produit (qui contient un antiseptique léger) quand les petites fesses de bébé sont abimées, avec des zones « à vif », qui saignent un peu ou brillent. Pour que ces parties se cicatrisent, il faut les sécher, en y mettant (au coton-tige) de l’éosine. Il faut aussi qu’elles macèrent le moins possible. Tout autour, on utilise une crème à l’oxyde de zinc.

Deux rendez-vous à ne pas rater pour vous, la maman.

Chez votre gynécologue, environ six semaines après l’accouchement. L’occasion de revenir sur l’accouchement si vous en éprouvez le besoin, d’aborder la contraception postnatale… Et les séances de kiné postnatale (rééducation abdomino-pelvienne), quatre à six semaines après votre accouchement.

Ces petites choses normales chez le bébé au cours des premiers mois de vie…

Votre petit a souvent le hoquet ? Sachez que c’est normal, et généralement indolore. Ses régurgitations vous impressionnent ? À son âge, c’est habituellement physiologique : le petit clapet entre l’œsophage et l’estomac n’empêche pas le lait de remonter de l’estomac. Le temps et la poursuite de la maturation de son corps y remédieront. Important : qu’il ait une bonne courbe de poids, qu’il ne donne pas des signes d’être dérangé par tout cela.

Quand consulter en urgence le médecin ?

En un mot, quand l’état général de votre petit se dégrade et qu’il a une température supérieure à 38 °C (ceci, pour les bébés de moins de 3 mois), quand vous sentez – et là, faites confiance à votre intuition ! – qu’il n’est pas comme à son habitude. Et donc, s’il refuse de se nourrir, si son sommeil est troublé, s’il respire mal, s’il vomit, s’il est particulièrement pâle (liste non exhaustive)… Évitez l’automédication avec un si petit bébé.

Stop au tabagisme passif !

Le tabagisme des parents est mauvais pour les enfants. Si arrêter de fumer est la meilleure solution pour toute la famille, ce n’est pas simple. Mais des aides existent. Tabacstop est un service gratuit qui renseigne et accompagne les personnes qui veulent arrêter de fumer (www.tabacstop.be, tél. 0800 111 00, de 15 à 19 h en semaine). Autres alliés : votre médecin traitant ou le tabacologue. Bon à savoir : les consultations d’aide à l’arrêt tabagique auprès d’un médecin ou d’un tabacologue sont en partie remboursées par la mutuelle. Des infos aussi auprès du Fonds des affections respiratoires (www.fares.be).

Votre bébé est en néonatologie ?

Peau-à-peau avec lui, participation intense aux soins qui lui sont prodigués… Le lien entre lui et vous se tisse ainsi, au milieu d’obstacles. Ce qui se passe dans une unité néonatale est si inhabituel que vous vous demandez sans cesse si ce que vous vivez et ressentez est normal. La fatigue est grande aussi. Bénéficier d’un soutien psychologique ou échanger avec d’autres parents peuvent alors être d’une grande aide. Tout comme faire appel aux proches pour les questions de pure logistique. À (re)lire : Passage en néonatologie : parents admis ! sur www.leligueur.be

Piqûre

de rappel : la vaccination « cocoon ».

L’arrivée de votre bébé est l’occasion de vérifier votre statut vaccinal. Est-ce que vous (et l’entourage proche) êtes protégés contre la coqueluche, une maladie grave chez les tout petits bébés ? Si ce n’est pas le cas, mettez-vous en ordre ! Votre bébé sera ainsi protégé contre cette maladie durant la période où il ne bénéficie pas encore de la protection par la vaccination complète (c’est à 2 mois qu’il aura sa première séance de vaccination). On parle de vaccination « cocoon ». Infos sur www.vaccination-info.be

Des coups de main pour parents de jumeaux et de triplés.

Cette hypothèse peut être émise lorsqu’il pleure beaucoup et qu’il vous est impossible de l’apaiser. Une prise en charge par un ostéopathe spécialisé dans les bébés peut alors vous être conseillée.

Deux bébés simultanément, voire trois… le quotidien n’est pas ordinaire. Il va falloir vous OR-GA-NI-SER. Si vous êtes parents de triplés, pour vous soutenir dans cette organisation, la Région bruxelloise et la Région wallonne proposent des aides –conditions différentes selon la région (infos sur « vos droits » sur www.leligueur.be). Mais rien de semblable pour les jumeaux. Vous pouvez, toutefois, solliciter une aide à domicile auprès de votre commune ou de votre mutuelle, ou auprès d’autres organismes. Certaines mutuelles et pharmacies prêtent du matériel de puériculture. Enfin, utiles pour échanger vos trucs et astuces et créer des solidarités : les groupes de parents sur les réseaux sociaux.

Toujours pas de place dans un milieu d’accueil pour votre bébé ? Envie de rester un peu plus longtemps auprès de lui ? Pensez déjà à prolonger votre congé de maternité : un congé parental ou un crédit-temps ne se demandent pas à la dernière minute ! Plus d’infos sur « vos droits » sur www.leligueur.be

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N’oubliez pas vos droits !
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Si votre bébé garde des tensions de l’accouchement…
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Martine Gayda, avec Catherine Ghion, infirmière, Bénédicte Guislain, kinésithérapeute pédiatrique, et Marguerite Landsberg, pédiatre
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Vos premières sorties

Sortir avec votre bébé, c’est tout bon pour lui. Surtout si c’est pour prendre l’air dans un parc ou en pleine nature. Alors, concrètement, comment le transportez-vous, votre petit chou ?

Pour les trajets courts, on vous conseille d’aller à pied. Pour les parents aussi, prendre l’air et marcher un peu, ça fait du bien. Et votre bébé ? Vous avez le choix entre le contact tout proche qu’offrent une écharpe de portage ou un porte-bébé physiologique, et un landau ou une poussette, pratiques pour transporter des courses en plus du bébé. Un conseil pour l’orientation de la poussette avec un si petit : orientez votre bébé face à vous. Il sera rassuré de voir un visage familier près de lui, plutôt qu’un flot de passants inconnus.

Si vous sortez en voiture, le réflexe sécurité s’impose : vous devez attacher votre bébé

dos à la route dans un siège-auto adapté et plutôt à l’arrière du véhicule. Cependant, si l’airbag passager est désactivé, vous pouvez l’installer à l’avant afin qu’il puisse vous voir. Si vous n’avez pas de siège-auto adapté, une nacelle fixée sur la banquette arrière convient aussi.

BÉBÉ EN PROMENADE, LIBRE DE SES MOUVEMENTS

Un super-siège contenant pour la voiture donc, mais qu’on laissera dans l’auto au moment de la balade. Certains sièges-auto se transforment en poussettes, en y clipsant des roues. C’est pratique. Si l’enfant s’endort

COMME DANS LE VENTRE MATERNEL…

Gros plan sur quelques atouts du portage en écharpe avec Véronique Huynen, kinésithérapeute et conseillère en portage.

« Le portage en écharpe tente de replacer le bébé dans une position proche de celle qu’il avait dans le ventre de sa mère. Il est rassemblé dans un contenu serré pour se sentir sécurisé. Il est enroulé, le dos légèrement arrondi, en position assisaccroupi avec les épaules et le bassin dans le même axe. Soutenu sous les fesses, il peut s’agripper au porteur avec ses bras et ses jambes. Ce qui lui permet d’être actif dans son portage et plus léger pour le porteur.

Le bébé est bien positionné ventre contre ventre, en position verticale "à hauteur de bisous" avec ses voies respiratoires bien dégagées.

La position face au monde, par contre, n’est pas idéale pour le bébé : il n’est pas actif dans son portage et risque d’être sur-stimulé par l’environnement qui défile. Si le bébé est curieux de tout, mieux vaut le porter plutôt sur son dos ou sur la hanche. »

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ZOOM

dans la voiture, pas besoin de le réveiller en le sortant de son siège, il suffit de clipser les roues en dessous. Mais ce siège bien contenant est étudié pour protéger le bébé en cas d’accident de voiture. L’enfant ne peut pratiquement pas bouger. Pour un trajet en voiture, c’est très sécurisant. Mais pour le bon développement physique de votre bébé, veillez à ne pas le laisser de trop longues périodes ainsi attaché. Lors d’une promenade, posez-le plutôt dans sa nacelle ou son landau, il sera plus libre de ses mouvements. Le dos à plat, il peut s’étirer, découvrir progressivement les mouvements de son corps et se muscler petit à petit.

Enfin, pour les trajets à vélo (cargo, triporteur, remorque…), on vous conseille de… patienter. Ainsi, on attendra que l’enfant ait atteint ses 8-9 mois au moins – et qu’il puisse se mettre assis tout seul – pour l’installer dans un siège adapté à son âge et à son poids, en vue d’une sécurité optimale. Important également : veillez à l’habiller correctement selon la saison.

Sortir de sa bulle

« Le premier mois, je ne suis pratiquement pas sortie avec mon bébé. J’ai l’impression, depuis mon retour de la maternité, d’avoir vécu dans une bulle, ponctuée de rendezvous à l’ONE, de tétées, de siestes, de douches ultra-rapides et de rangements tout aussi rapides lors de visites-surprises de notre entourage à la maison. Notre seule sortie au supermarché fut une cata : Artur a pleuré tout le temps des courses, je ne savais plus quoi faire. Maintenant, j’ai de nouveau envie de sortir. Le pédiatre me conseille d’ailleurs de promener mon bébé une fois par jour. Donc, je m’y remets doucement, après avoir vérifié trois fois que sa couche est propre et que j’ai des langes et des vêtements de rechange dans mon sac… »

Solène, maman d’Artur

f Comment choisir et nouer une écharpe de portage ? Nos conseils dans la rubrique L’objet du mois , en page 22 de ce Ligueur et mon bébé . f Pour des sorties en voiture en toute sécurité, petit récapitulatif sur les sites de l’institut Vias (l’ancien Institut belge pour la sécurité routière, www.enfantsenvoiture.be ) et de l’Agence wallonne pour la sécurité routière ( www.awsr.be ). Quant au choix d’un siège-auto, vous pouvez vous référer au guide d’achat disponible sur www.test-achats.be f Pour des déplacements à vélo avec un bébé, eux aussi effectués en toute sécurité, plein d’infos pratiques sur les sites du Groupe de recherche et d’action des cyclistes quotidiens ( www.gracq.org ) et de Pro Velo ( www.provelo.org ).

Tellement fier

« Je suis tellement fier de ma fille que je voudrais l’emmener partout et la montrer à tout le monde. Seul hic : il n’est pas évident pour ma femme de l’allaiter n’importe où. En Belgique, ça caille en hiver et la pauvre s’est chopé une angine en l’allaitant une fois dans un parc en automne. »

Une même envie, deux bébés différents « Avec Oscar, mon grand qui a maintenant 3 ans et demi, j’ai très vite eu envie de sortir. Le lendemain de notre retour à la maison, on a été en famille au restaurant. Oscar dormait dans sa poussette, on a mangé tranquillement. On était sans doute un peu naïfs… Même chose avec ma petite, Aline. Très vite, on est allés à quatre se balader au bois. Pourquoi cette envie de sortir tout de suite ? On étouffe à l’hôpital. J’étais contente de prendre l’air. Il y avait sans doute aussi de l’inconscience de ma part… Les sorties avec Aline sont très différentes de celles avec Oscar à 1 mois. Dès que je déposais Oscar quelque part, il se mettait à pleurer. Les promenades en poussette stoppaient ses pleurs. Donc, les balades étaient de véritables moments de détente pour moi. Avec Aline, c’est le contraire : elle pleure quand on l’installe dans sa poussette ou dans son siège-auto. C’est le stress quand, le matin, j’emmène Oscar à l’école avec elle. À l’aller, je marche le plus vite possible, en traînant littéralement Oscar et en poussant d’une main la poussette. Au retour, je porte Aline dans un bras et pousse d’une main la poussette. Je n’ai jamais utilisé l’écharpe de portage avec Oscar. C’était difficile pour moi : comment la nouer ? Comment y installer mon bébé ? Avec Aline, je m’y habitue petit à petit, et cela m’aide. Mais un bébé, c’est lourd. Même un tout petit bébé. Et puis, cela reste compliqué dans les transports en commun par exemple, quand j’ai en plus un gros sac à porter. »

Aurore, maman d’Oscar et d’Aline

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EN SAVOIR +

Faire équipe autour du bébé

« Quand Victor est né, j’étais en salle de césarienne. C’est mon compagnon qui l’a pris dans les bras. Il y a eu un déclic magique à ce moment-là. Je n’aurais jamais imaginé qu’il s’engagerait autant vis-à-vis de son fils. Il a été piqué par le virus de la paternité. Il est hyper-présent maintenant. Ça a été une belle découverte pour moi », retient Cécilia, la maman du petit Victor. Et chez vous, comment fonctionne le duo parental ? Sur quels appuis pouvez-vous compter ?

Des études scientifiques le montrent : « Les hommes déjà engagés au moment de la grossesse de leur compagne continuent à l’être après, et cette implication est durable. Par contre, ceux qui n’ont pas mis la main à la pâte et ont poursuivi leur vie comme si de rien n’était lors de la grossesse ont beaucoup plus de mal à être dans un partenariat de couple à la naissance de leur bébé », résume Reine Vander Linden, psychologue en périnatalité.

Maintenant que votre bébé a 1 mois et réclame un « maternage » intensif (il a besoin

d’une présence attentive et protectrice…), comment concevez-vous les choses ? Comment le papa (ou le co-parent) voit-il son rôle ? Quelle place prend-il ? Des papas et des mamans témoignent. Sur le vif ! « Les deux parents doivent prendre le rythme de l’enfant. La maman s’en occupe toute la journée. Moi, je travaille toute la journée. En fait, on compare des pommes et des poires ! Les deux parents doivent composer avec le bébé. Mais, comme au début la maman passe plus de temps avec lui, elle sait mieux et fait plus », résume Simon, fraîchement papa. Logique !

PAPA, OÙ T’ES ?

Il y a des papas qu’on n’aurait pas pensé être actifs auprès de leur tout petit bébé. Et puis, les circonstances de l’accouchement (une césarienne, par exemple) ont fait qu’ils ont dû l’être malgré eux, tout de suite. Tout se passe comme s’ils en gardaient l’empreinte… Surprise totale !

Certains papas sont proches de leur bébé indépendamment d’un contexte particulier. Ils lui donnent le bain, le changent et l’habillent sans aucune crainte, ils libèrent naturellement du temps pour la consultation ONE ou la visite chez le pédiatre. S’ils sont pères pour la première fois, c’est comme s’ils avaient déjà eu des enfants !

D’autres se révèlent avec des traits forcés : « Avec Louison, je retrouve Julien comme il est d’habitude mais en pire. C’est un grand stressé : dès qu’il tousse, il s’inquiète. Avec Louison, c’est pareil, c’est juste plus fort », rit Sonia.

La caricature n’est pas loin : « Le papa est plus vite débordé, observe Clémentine. Cas classique : "Je n’ai pas pu faire la lessive, j’ai dû garder Maya." Mais, s’il l’a faite, la lessive, il doit le souligner : "T’as remarqué ? J’ai fait une lessive…" »

AUJOURD’HUI, C’EST DÉJÀ DEMAIN

Portrait fréquent aussi : les mères qui gardent la mainmise sur les soins parce que, quand le papa change le bébé, le lange est mal mis ou, quand il lui enfile sa grenouillère, elle est mal boutonnée. Du coup, elles préfèrent tout faire elles-mêmes. Pour le confort du bébé, assurent-elles ! Mais si elles ne laissent pas une place au papa, se sentiront-elles plus tard le droit de râler devant son manque d’implication ?

Si beaucoup de femmes font équipe avec leur partenaire, certaines ne se reposent pas sur l’autre parent… parce qu’il est comme il est : « Je n’y pense même pas. »

Pas mal de femmes ont un bébé seules. Se disent-elles alors qu’un homme (ou une partenaire) à leurs côtés les aiderait ou pensent-elles, au contraire, qu’elles ont le champ libre pour être le parent dont elles rêvent ? Être le parent dont on rêve est aussi un rêve parce que s’occuper d’un bébé demande des relais pour rester serein et qu’avec la fatigue, le rêve peut tourner à l’aigre.

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Quel que soit leur « statut » (en couple, parent solo, couple hétéro, couple homo), « beaucoup de parents pensent qu’ils doivent fonctionner seuls. Or, la naissance – comme la mort, d’ailleurs – appelle à la solidarité. Ces deux événements aux deux extrémités de la vie impliquent nécessairement de ne pas être seul(e), de se sentir entouré(e), et de pouvoir parler, partager ce qu’on vit, même si les autres autour de soi le vivent également. Il n’y a pas de honte à rechercher des appuis », insiste Reine Vander Linden.

Après la fierté, la lassitude ?

« Quand Émilie est née, son papa a découvert la joie et la fierté d’être papa. Au bout de quelques semaines, la fierté était toujours là, mais il ne se sentait plus aussi impliqué, il s’en est détaché. S’en lassait-il ?

Fatalement, il ne pouvait pas lui donner le sein, les échanges entre eux étaient plus limités qu’entre elle et moi. Il trouvait que le bébé prenait trop de place et qu’il n’y avait plus de place pour lui. »

« Je fais les choses au feeling »

« Les premières semaines ont été hyper dures. On ne dormait pas beaucoup, la petite avait des coliques, elle pleurait tout le temps. On recevait plein d’avis différents.

On était fort démunis. Heureusement, ma belle-mère est pédiatre et cela nous a aidés. Mais cela restait hyper dur. Ma fille pleurait tellement qu’il m’est arrivé de la mettre dans son berceau et de changer de pièce pendant cinq minutes : j’étais à bout de nerfs. Je ne me suis jamais imaginé papa, je n’avais pas ce rêve. Pour ma copine, par contre, fonder une famille, c’était un rêve. Quand la petite est arrivée, j’ai bien sûr ressenti quelque chose : le lien se crée, en fait, naturellement. J’essaie de faire le mieux que je peux. Je n’ai pas de schéma précis, je fais les choses au feeling. Ma copine me dit souvent que j’étais fait pour être papa ! Mais, des fois, l’avoir toute la journée, c’est embêtant, j’aimerais faire autre chose que m’occuper d’elle. Et puis, il y a des choses que je préfère voir prises en charge par la maman, comme les soins plus intimes : je ne me vois pas les faire, je n’ai pas envie de les faire. »

Marius, papa de Valentine

L’AVIS DE L’EXPERT 2 parents + 1 bébé : les avantages à être 3

Luc Roegiers, pédopsychiatre périnatal aux Cliniques universitaires UCLouvain-Saint-Luc (Bruxelles)

Ceux qui ont la chance de fonctionner en équipe parentale sont mieux équipés en appuis.

f Comme maman, on soutient mieux son bébé lorsqu’on est soi-même soutenue. Sa propre mère, une amie, un professionnel peuvent constituer des alternatives, mais ce n’est pas la même chose qu’un compagnon, une compagne coresponsable au quotidien.

f À deux, on dispose d’une liberté plus grande pour se répartir le temps des occupations professionnelles et les tâches parentales selon les motivations et possibilités de chacun.

f Les innombrables décisions, qui vont du « Est-ce qu’on le change maintenant ou tout à l’heure ? » au « Tu es O.K. avec cette crèche ? », sont moins lourdes à prendre à deux.

f Avec deux parents, le bébé se frotte à deux façons d’être, deux façons de faire à partir desquelles il apprend les variations entre les humains. Avec un couple de parents hétéros, il est aussi confronté à deux styles dont le contraste est à la base de sa première découverte de la différence des sexes : le contact « papa » n’est pas le même que le contact « maman ».

f S’il suffit d’être deux pour s’attacher, il faut être trois pour se développer, s’ouvrir au monde et réaliser qu’on n’est pas tout pour celle avec laquelle on est en fusion dans les premiers temps de la vie. Un papa (ou un co-parent), c’est quelqu’un qui apporte de l’air dans la bulle mère-bébé…

f Un parent seul et un enfant répètent leurs attitudes de façon plus stéréotypée qu’en présence d’un troisième larron. Que fait le papa (ou le co-parent) lorsque la maman et son bébé sont en grande « conversation » ? Comment chacun réaménage-t-il sa place en fonction des liens entre les deux autres ? Etc. Ces triangles sont sources de conflits mais aussi de ressources créatives pour y faire face.

Faire de son mieux, simplement « On vit des expériences différentes quand c’est son premier, son deuxième ou son troisième enfant. Avec un premier bébé, la découverte est totale. Entre parents, il s’agit de coopérer pour prendre soin de lui. La place du papa est super importante, mais la maman reste en première ligne. On a des rôles complémentaires. En tant que papa, je faisais attention aux besoins de Louisa et à ceux de sa maman, ça demandait de l’écoute entre nous. Avec un deuxième enfant, il y a moins cet aspect découverte. On se demande surtout comment on va pouvoir donner de l’attention à deux enfants à la fois. Il faut trouver un nouvel équilibre au sein du couple. Et on fait équipe avec l’enfant plus grand. C’était agréable pour moi car Louisa comprenait que je devais aussi m’occuper de son frère Charly. Le fait que la maman puisse se reposer sur le papa, c’est bon pour toute la famille ! Et quand le troisième arrive ? Deux grands avec leurs besoins spécifiques et un nourrisson aux exigences énormes, ça demande une coopération encore plus soutenue entre les parents. D’autant plus qu’on est sur les rotules et qu’on a du mal à récupérer. Pour le moment, Lauriane et moi, on fait le point tous les jours : comment garder un cadre de vie agréable pour tout le monde ? Maintenant que Félicien est là, je suis aussi moins exigeant avec moi-même. Lauriane me dit : "C’est bien d’avoir un modèle de perfection en tête, mais on peut juste faire de notre mieux." »

Damien, papa de Louisa, Charly et Félicien

ÉDITION 2023 - 2024 17

« Comment ma maman faisait quand j’étais

bébé ? »

Elle est É-NOR-ME, la responsabilité que vous avez à l’égard de votre bébé, tout vulnérable et complètement dépendant de vous : vous n’en avez jamais eu de semblable ! Cette responsabilité, vous la perceviez peut-être déjà avant sa naissance. Mais là, vous vous surprenez à la mettre en parallèle avec celle que vos propres parents ont eue à votre égard. Voilà un nouveau terrain d’échanges possibles entre vous et la génération du dessus…

Ça tiraille en vous : par exemple, votre propre mère est toute proche, toute présente, toute disponible, mais elle ne l’est pas exactement comme vous le souhaiteriez. Ou elle vous inonde de conseils, alors que vous, vous avez plutôt envie de lui parler de ce que vous vivez et ressentez, et qu’elle vous écoute, tout simplement.

« C’est génial de devenir parent mais ce n’est pas facile tout le temps. Et c’est plus simple de dire ce qu’on ressent en vrai (par exemple, que je suis fatiguée) à ses parents ou à ses beaux-parents qu’à n’importe qui d’autre », note Stéphanie. Paroles de jeune maman inattendues ? « Les mamans et les

papas satisfaits des liens avec leurs propres parents sont ceux qui peuvent leur parler des émotions bizarres, nouvelles, surprenantes, difficiles, fortes qui les submergent depuis qu’ils sont parents et ont conscience de l’incroyable responsabilité qui est la leur. C’est ça qui les soutient le plus, observe Reine Vander Linden, psychologue en périnatalité. Si vous êtes en confiance avec votre mère, vous allez pouvoir lui dire "Oh là là, ce bébé m’épuise", vous allez vous donner le droit de vous plaindre

auprès d’elle et de lui exprimer, si nécessaire, quelque chose de négatif de votre situation. Bien sûr, vous pouvez aussi vous confier à vos copines s’il y a une grande confiance entre vous. Mais, si elles ont elles-mêmes un bébé, elles vont peut-être reprendre vos paroles à leur compte : "Moi aussi, je suis épuisée", alors que vous n’avez peut-être pas spécialement envie d’entendre un "Moi aussi" et que vous voulez juste entendre "Je te comprends, c’est tellement vrai ce que tu dis". Vous avez besoin d’une attitude de compassion, et les copines ne vont pas l’avoir de la même façon qu’une personne de la génération précédente. »

REVOIR LE LIEN À SES PROPRES PARENTS ?

Parents et grands-parents : plus proches ou plus lointains, maintenant que le bébé est là ? « La femme qui a accouché a souvent le rêve de transformer le lien à ses propres parents, explique Reine Vander Linden. Elle se dit : "Peut-être que cela va me rapprocher de ma mère" ou "Peut-être que cela va enfin me permettre de mettre de la distance entre nous". Tout se passe comme si l’enfant lui donnait une permission de revoir ce lien… » Parfois, belle surprise : le lien prend une coloration plus positive. Parfois, c’est la déception : quand les mauvaises relations restent… mauvaises malgré l’arrivée du bébé.

LE LIGUEUR ET MON BÉBÉ 1 MOIS 18
Le fait de savoir que vous pouvez compter sur vos parents, c’est « une bulle de sécurité », « une chance de fou »…

Le fait de savoir que vous pouvez compter sur vos parents, c’est « une bulle de sécurité », « une chance de fou », disent des parents. « "Est-ce que je fais bien ?" J’ai besoin des conseils de ma maman. Elle m’apaise. J’ai aussi beaucoup de soutien de ma sœur. Quand elle voit que je me pose des questions, elle me rassure : "Mais regarde : elle rigole tout le temps, Léa, elle n’a pas d’angoisse, vous êtes bien ensemble" », raconte Jeanne. Quand on vit des doutes ou des peurs, le regard bienveillant et positif des proches est précieux : c’est comme si on changeait d’yeux… Bien sûr, il y a aussi les grands-parents (beaux-parents) qui « font des choses qui énervent » ou qui « se sentent le devoir de tout commenter ».

LA « JUSTE » DISTANCE, C’EST QUOI ?

Les grands-parents intrusifs, voilà un sujet omniprésent dans les discussions de jeunes parents. Un sujet complexe. Vous, la maman, ressentez la nécessité d’expérimenter votre nouveau « métier » de mère avec votre bébé. En même temps – et c’est ça qui est compliqué –, vous recherchez les conseils de votre propre maman (elle a tous ces gestes en elle, elle les a faits tant de fois), mais vous ne voulez pas les recevoir avant de les demander. Vous ne voulez

pas qu’elle réponde à des questions que vous ne vous posez pas encore.

Alors, quelle juste distance entre vous et la génération du dessus ? Quelle juste place pour les grands-parents ? La réponse est difficile, car cette juste distance ou cette juste place est, en fait, variable selon les personnes : « C’est une affaire de représentation dans la tête, insiste Reine Vander Linden : quelle image je me fais de ce que ma mère peut m’apporter dans cette nouvelle situation qui est la mienne, celle d’être moi-même maman ? » Certaines femmes attendent trois coups de fil par jour de leur mère et elles la trouveront à sa juste place. D’autres n’ont pas besoin d’une telle proximité, alors que leur relation à la génération du dessus est tout aussi bonne.

QUESTION À 10 CENTS

Chez vous, les petits noms donnés aux grands-parents ont-ils fait l’objet de longues discussions, de rudes conflits, de soirées de franche complicité ou ont-ils surgi de façon évidente ?

ZOOM

L’AÎNÉ A LE DROIT D’ÉPROUVER DE LA COLÈRE

Que se passe-t-il côté fratrie ? Et qui dit fratrie dit situations et colorations variées. En effet, l’aîné peut être un gars de 20 ans qui doit accueillir le nouveau bébé du couple composé par son père et sa belle-mère, comme un enfant de 17 mois dans une famille dite classique. Ce ne sont alors pas tout à fait les mêmes questions qui se posent. « Parce qu’un parent s’inquiète moins de la jalousie éventuelle d’un aîné de 20 ans que de celle d’un aîné de 17 mois, observe la psychologue Reine Vander Linden. Par contre, il peut être anxieux au sujet de la tolérance que peut avoir le grand frère ou la grande sœur (quel que soit son âge) issu(e) d’une précédente union conjugale à l’égard du bébé qui scelle sa nouvelle relation. Cette anxiété, si elle surgit, n’appartient pas à l’enfant, mais au parent. Il est important de la repérer comme telle, parce que l’enfant ne peut pas être porteur du malaise ou de la culpabilité du parent qui s’est remis dans une nouvelle histoire et qui, dans sa tête, ne l’assume peut-être pas complètement. »

Et la psychologue de poursuivre : « L’arrivée d’un nouveau bébé suscite toujours une excitation positive chez un aîné. Le temps passant, des émotions plus compliquées peuvent se déployer. Des pointes de jalousie ou d’agressivité à l’égard du bébé peuvent se manifester. Parce que le bébé reste dans la maison de papa ou de maman alors que lui n’y est pas à temps plein, par exemple. Cette jalousie et cette agressivité font partie de la condition de frère et de sœur. On connaît tous l’histoire de Caïn et Abel. Il suffit souvent de dire à un enfant qu’il a le droit – et qu’il a bien raison – d’éprouver de la colère contre le nouvel "intrus" pour que celle-ci disparaisse. En faire tout un fromage va, au contraire, le titiller et il se dira, à juste titre, qu’il est bien intéressant de l’exprimer. »

Retour dans le passé « Devenir parent, ça change la relation à ses propres parents. Rien de radical, ça se fait petit à petit. Au début, devenir parent implique surtout de combler les besoins de son bébé. Alors, on se projette dans le passé quand on était petit. Et les questions viennent naturellement : "Dis, maman, comment tu faisais avec moi quand j’étais bébé ?" La première fois que j’ai laissé Achille chez mes parents, il avait 1 mois et demi. Ça m’a fait du bien d’avoir une soirée pour moi. Ce n’était pas stressant parce que je savais qu’il était en de bonnes mains. »

Hélène,

Un confort fou « On parle tout le temps des grandsparents intrusifs mais mes parents ne le sont pas du tout. Les conseils qu’ils me donnent sont plus que bienvenus. Je leur confie Zoé les yeux fermés. J’ai l’impression de leur faire un cadeau quand je la leur laisse. Or, ce sont eux qui me font un cadeau en la prenant. Quand je pense aux parents seuls, aux couples étrangers sans famille ici, je réalise que j’ai un confort fou. Ma maman me dit par exemple : "Si tu veux, je peux venir lundi ou mardi", avant de vite se reprendre : "Si tu veux, je peux venir lundi et mardi". Et moi, j’accepte. »

Claire, maman de Zoé

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UN MOIS, PLUS DE DEUX CENTS TÉTÉES, DES MILLIERS DE CONSEILS… L'enfant pas à pas

Comment

A-t-on pris le temps de se raconter mutuellement la naissance ? Ce n’est pas pareil de la vivre depuis une table d’accouchement ou dans un état d’impuissance qu’on peut ressentir face à une femme qui « travaille », gère la douleur, pousse ou se fait « ouvrir le ventre ».

S’est-on permis de s’étonner des transformations chez soi et chez l’autre qu’amène ce petit bout d’homme ? « Tiens, jamais je ne l’aurais imaginé si concerné, il m’étonne, lui qui prend toujours tout du bout des doigts… », « Elle gère vachement, ma femme ! », « Pourquoi cette pointe de mélancolie alors que tout va pour le mieux ? », « J’ai du lait à flots, bizarre alors que pour faire ce bébé rien n’a coulé de source », « C’est terrorisant d’être responsable d’un enfant, je n’aurais jamais cru cela », « C’est magique de pouvoir construire une telle intimité avec un tout-petit, je pensais que cela ne viendrait qu’avec la parole »…

Ose-t-on à présent demander de l’aide, une présence, un relais… dans ces temps où on a les mains occupées et qu’on n’est plus comme avant uniquement responsable de soi mais que de soi dépend la survie d’un petit ?

A-t-on pris le temps de regarder ce bébé et de s’apercevoir qu’il est en belle forme,

au lieu de se fatiguer à tourner et retourner les questions sur sa capacité d’être père ou mère, ou sur la qualité de ce qu’on lui offre ?

A-t-on dit à l’entourage que le besoin d’attention ressenti pour soi-même est aussi grand que l’attention que tous accordent au bébé ? On était « point de mire » pendant la grossesse, on se sent si sensible et en demande après la naissance… Et vous, le papa, le remarquez-vous ?

A-t-on réfléchi au fait que cette hypersensibilité, éprouvée comme embarrassante jusqu’à en être encombrante, sert précisément les intérêts de ce petit bout ? Parce qu’il faut se mettre dans sa peau pour sentir ce qu’il ne peut dire, deviner ses besoins, rejoindre son monde émotionnel…

A-t-on resitué à l’échelle du temps d’une vie ce que sont ces quelques terribles semaines dont on a l’impression que jamais elles ne finiront et qui sont saturées d’actes répétitifs (nourrir, changer, bercer, endormir et se remettre sans cesse à la disposition du bébé) ?

S’est-on permis d’être fiers de produire de la vie, de transmettre de la vitalité, d’être un fragment du grand « tissu du vivant » ?

LE LIGUEUR ET MON BÉBÉ 1 MOIS 20
Un mois déjà, quatre semaines, une trentaine de jours et autant de nuits interrompues, plus de deux cents tétées, des milliers de conseils déversés dans les oreilles, un temps qu’on ne cerne plus : c’était hier ou il y a des annéeslumière ?
vit-on comme père, comme mère, après un tremblement de terre ou un réaménagement de son jardin familial ?

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L'objet du mois

C’est quoi ?

C’est un long ruban de tissu de presque 5 mètres, large et solide, qu’on noue autour de soi afin de se fabriquer une poche de kangourou pour y glisser son bébé.

Pour quoi faire ?

Pour se balader avec son bébé en toute liberté, même à travers champs et bois si on aime ça. Pour le bercer. Pour le réconforter quand il pleure et lui offrir un peu de chaleur. Pour aider sa digestion, aussi. Les petits qui régurgitent beaucoup et souffrent de coliques adorent être en position verticale, ils ont moins de remontées. L’écharpe permet également de porter son petit tout contre soi sans se fatiguer les bras. De se déplacer en transports en commun à l’aise sans poussette. Ou de se rendre au troisième étage d’un immeuble sans ascenseur avec un sac dans chaque main et son bébé dans l’écharpe. Elle est bien pratique pour les mamans qui veulent prolonger ce contact avec leur bébé. Pour les papas qui veulent à leur tour porter leur enfant, tout simplement.

Notre conseil si vous portez votre bébé contre vous : veillez à ne pas trop l’habiller, il profite déjà de la chaleur de votre corps. Et pensez à l’hydrater souvent et suffisamment.

Comment l’installer ?

Pour commencer, on pose le bébé dans un lieu sécurisé. Il est bien plus simple de nouer son écharpe quand on a les deux mains libres. Première étape : on met le milieu du tissu à l’horizontale pile devant soi, juste sous la poitrine. Deuxième étape : on passe les pans de tissu derrière soi en les croisant ET en les remontant sur les épaules. Troisième étape : on descend les pans de tissu des épaules vers le nombril en les croisant à nouveau ET en les glissant sous le premier pan horizontal qu’on a installé au début. Après, on fait un ou deux tours de taille selon la longueur de l’écharpe et on noue les deux pans ensemble à l’aide d’un nœud plat. Il

L’ÉCHARPE DE PORTAGE

ne reste plus qu’à glisser votre petit trésor tout contre vous et vous voilà prêt(e). Pour bien l’installer, vérifiez que ses fesses soient couvertes par trois couches de tissu, une jambe dans chaque « bretelle » avant et la poche horizontale recouvrant le tout. Évidemment, le top, c’est de trouver un parent chevronné (ou une monitrice de portage) disposé à vous faire une petite démo en live. À défaut, un tutoriel en vidéo fait l’affaire.

Jusqu’à quel âge ?

La bonne question serait plutôt : jusqu’à quel poids ? Et la réponse varie selon le porteur ou la porteuse, et les kilos qu’ils peuvent supporter. Au-delà de votre limite, vous pouvez avoir l’impression que votre bébé glisse et tire sur vos épaules.

Les fabricants de porte-bébés annoncent un portage possible jusqu’à 20 kilos. Avis aux parents costauds.

Comment choisir son écharpe de portage ?

Lisez l’étiquette : 95 % coton et 5 % élasthanne, c’est l’idéal pour les tout-petits. Ce tissu est juste assez élastique pour adopter la position naturelle des bébés. Un tissu trop rigide est moins facile à positionner et, s’il est trop souple, il donne l’impression que l’enfant va glisser.

Peur des nœuds ?

Il existe une alternative : le porte-bébé physiologique, c’est-à-dire un porte-bébé qui respecte la morphologie de l’enfant. Facile à reconnaître, il propose de porter le bébé ventre contre ventre et, surtout, le bébé y est assis, confortablement posé sur les fesses. Autre bon signe : ses jambes forment un M et il peut s’agripper au porteur. À éviter, vous l’aurez compris, le portebébé qui fait pendouiller l’enfant par son entrejambe, tourné vers l’extérieur dans une position passive. C’est mauvais pour le dos du porteur et pour les hanches du bambin. L’avantage du porte-bébé « physio », c’est qu’on peut aussi le mettre sur le dos et porter l’enfant comme un sac à dos quand il devient trop lourd pour être porté à l’avant.

Quelques bonnes marques de porte-bébés

Le champion super confortable : le Manduca (www.manduca.de). Le plus connu : l’Ergobaby (www.ergobaby.fr). Le plus fun : le Boba 4GS qui se décline en motifs et couleurs variés (www.boba-france.fr). Le plus soucieux de la planète : le Buzzidil (www.buzzidil.com). Le financièrement intéressant : le KIBI (un peu plus d'une centaine d'euros) qui, pour les fans des années 1990, se plie comme une banane (www.kibibabycarrier.eu).

LE LIGUEUR ET MON BÉBÉ 1 MOIS 22

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Comité scientifique

Sophie Alexander , gynécologue, épidémiologiste, Unité de recherche en épidémiologie périnatale et santé reproductive, École de Santé publique, Université libre de Bruxelles • Oreste Battisti, pédiatre, néonatologue, professeur académique émérite, Université de Liège et Université catholique de Bukavu • Dominique Charlier, pédopsychiatre, professeure émérite, Service de psychiatrie infanto-juvénile, unité des petits au KaPP (centre de jour pédopsychiatrique), Cliniques universitaires UCLouvain-Saint-Luc, Bruxelles, membre du CA de la WAIMH (World Association for Infant Mental Health), section belgo-luxembourgeoise • Boris Cyrulnik, neurologue, psychiatre, directeur d'enseignement pour le diplôme d’université « Attachement et systèmes familiaux » à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Toulon • Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste, Paris • Pierre Delion, pédopsychiatre honoraire, psychanalyste, professeur émérite à la Faculté de Médecine de Lille • Bernard Golse, pédopsychiatre, psychanalyste, ancien chef du Service de pédopsychiatrie de l’Hôpital NeckerEnfants malades à Paris, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Paris, fondateur de l’Institut contemporain de l’Enfance • Didier Houzel, professeur honoraire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Caen, membre titulaire de l’Association psychanalytique de France • Philippe Lepage, pédiatre, professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles • Daniel Marcelli, pédopsychiatre, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, pastprésident de la Société française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et Disciplines associées, président d’honneur de la Fédération nationale des Écoles des parents et des éducateurs (Paris) • Catherine Marneffe, pédopsychiatre, Bruxelles • Monique Meyfroet, psychologue clinicienne, Bruxelles • Françoise Molénat, pédopsychiatre, Association de formation et de recherche sur l'enfant et son environnement, Montpellier • Marie Rose Moro, pédopsychiatre, psychanalyste, spécialiste de clinique transculturelle, cheffe de service de la Maison de Solenn - Maison des Adolescents, Hôpital Cochin (Paris), professeure à l’Université de Paris, membre de l’Institut universitaire de France • Luc Roegiers, pédopsychiatre périnatal, Cliniques universitaires UCLouvain-Saint-Luc, Bruxelles • Pierre Rousseau, gynécologue-obstétricien, président de l’asbl Écholine à Charleroi, collaborateur scientifique, Service des Sciences de la famille, Faculté de Psychologie et des Sciences de l’éducation, Université de Mons • Marcel Rufo, pédopsychiatre à la Clinique des Trois Cyprès à La Pennesur-Huveaune, professeur émérite à l’Université d’AixMarseille • Pierre Smeesters, pédiatre infectiologue, chef du Département de pédiatrie de l’Hôpital universitaire de Bruxelles (HUB), Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF), Bruxelles, professeur de pédiatrie à la Faculté de Médecine de l’Université libre de Bruxelles • Marie Thirion, pédiatre, cofondatrice de l’institut de formation Co-naître et du diplôme interuniversitaire « Lactation humaine et allaitement maternel », directrice scientifique du site santeallaitementmaternel.com, Grenoble • Serge Tisseron, psychiatre, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches, membre de l’Académie des technologies, du Conseil national du numérique et du conseil scientifique du Centre de recherches psychanalyse, médecine et société (Université de Paris), coresponsable du diplôme universitaire de Cyberpsychologie (Université de Paris)

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Rédaction : tél. 02 507 72 76, redaction@leligueur.be, www.leligueur.be

Rédacteur en chef : Thierry Dupièreux • Responsable de la rédaction : Martine Gayda • Équipe rédactionnelle : Micheline Cleeremans, Catherine Ghion, Bénédicte Guislain, Marguerite Landsberg, Reine Vander Linden

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