Le cheval et l'hirondelle| Charles de Trazegnies | Pro/p(r)ose Magazine | novembre_2018

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LE CHEVAL ET L’HIRONDELLE Par Charles de Trazegnies.


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LE CHEVAL ET L'HIRONDELLE Par Charles de Trazegnies.

Tarmac le cheval s’était blessé en galopant -Salut, sifflota-t-elle. J’entre sans crier gare, dans une prairie en pente ; il avait glissé mais j’ai eu pitié de ton incarcération. Car sur l’herbe humide et heurté la clôture

je t’observe depuis plusieurs jours, mon

dont les fils de fer barbelés avaient ouvert

ami, et je sais que tu t’appelles Tarmac.

un large trou dans son poitrail. Comme il

-Salut, grommela Tarmac.

perdait beaucoup de sang, le vétérinaire

-Ne boude pas, je suis ici pour te distraire.

décréta qu’il fallait l’enfermer dans un box

Bientôt, tu te réjouiras d’avoir fait ma

jusqu’à la guérison afin que la plaie ne

connaissance. Tu veux de l’herbe tendre,

s’infecte pas.

n’est-ce pas ? Tu en as assez de marcher

Or, c’était le printemps depuis trois

sur de la paille et de ne pas pouvoir

semaines. Dans les pâtures, l’herbe

brouter la verdure ? Je vais t’aider.

poussait avec allégresse et Tarmac ne

Dans les yeux de Tarmac passa une lueur

pouvait pas en profiter. Il devait se

d’intérêt. Il s’approcha de l’hirondelle pour

contenter de foin comme en hiver. Il

voir si elle ne cachait pas une carotte sous

voyait de temps en temps ses frères et

son aile (sa maîtresse en avait toujours

sœurs traverser la cour de la ferme d’un

une dans sa poche).

pas nonchalant, le ventre gonflé d’herbe

fraîche. Quelle guigne l’accablait ! N’était- -Doucement,

dit

l’oiselle,

un

peu

ce pas à cause de sa maîtresse qu’il avait effarouchée par les grandes narines qui fait cette chute ? Lui, il était jeune, il se le reniflaient. Un peu de patience. Ecoute mettait à galoper dès qu’il trouvait de

: cette nuit, quand tes maîtres auront

l’espace, mais elle, pourquoi ne l’avait-elle éteint toutes les lumières, tu vois cet pas tenu comme d’habitude ? Bref, il était

anneau fiché dans le mur ? Tu te lécheras

de mauvais poil et il en voulait à tout le trois fois de gauche à droite et une fois de monde.

droite à gauche, puis tu prononceras ceci : « Caracara Tarmac bilou bilou ». La suite

Un matin, une hirondelle pénétra dans sa

sera une merveilleuse surprise.

prison. Elle fit le tour de la pièce à toute allure puis se posa sur son râtelier.

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Lécher l’anneau ? « Pas de problème, songea Tarmac, je l’ai déjà fait, mais sans surprise. Quelle drôle d’hirondelle ! » Il aurait préféré qu’on lui donne une carotte ou un morceau de sucre plutôt qu’une promesse vague. Enfin, il n’avait rien à perdre, sauf l’ennui. Il lui obéirait donc par curiosité. L’hirondelle poussa un petit cri, fit un tour du box et s’éclipsa par la porte.

lumière. La voûte était de briques, comme celle de son écurie, et sur la porte étaient inscrits ces mots : POUSSE TON CRI, J’AURAI PEUR. Rien de plus simple. Tarmac hennit de toutes ses forces, réveillant une araignée qui roupillait dans l’encoignure. Aussitôt, la porte se mit à trembler, ce qui encouragea le cheval à hennir davantage. Abasourdie, l’araignée tomba de sa toile et la porte vibra comme un gréement dans la tempête, à tel point que ses gonds sautèrent et qu’elle s’effondra avec un bruit impressionnant. Tarmac fit un bond et déboucha dans un couloir beaucoup plus large, entièrement tapissé de mousse et baigné d’une pâle lumière verte. Ses blessures s’arrêtèrent de saigner. Il s’avança prudemment sur la pente moussue, le long d’un filet d’eau où brillaient des pépites d’or. La lumière devint de plus en plus forte.

Quand la nuit fut venue et que tous les occupants de la ferme furent endormis, Tarmac lécha l’anneau trois fois de gauche à droite et une fois de droite à gauche, puis il prononça d’une voix légèrement tremblante : -Caracara Tarmac bilou bilou. Alors l’anneau tourna sur lui-même et un pan du mur s’écarta en pivotant. L’ouverture était peu engageante, mais le cheval s’y aventura sans hésiter, tellement il souhaitait sortir de son box. Il se trouvait dans un couloir étroit dont les parois l’écorchaient à chaque mouvement de son grand corps engourdi par l’inaction. Il progressa ainsi pendant de longues minutes au cours desquelles sa blessure se remit à saigner. Peu lui importait. Un espoir têtu l’aiguillonnait. L’hirondelle n’avait-elle pas tenu sa première promesse ? D’un moment à l’autre, il découvrirait la « merveilleuse surprise », et s’il se perdait dans ce souterrain, il retrouverait son chemin grâce aux traces de son sang sur les murs.

A un tournant, il vit un écureuil qui parut signaler sa présence à quelqu’un, puis détala comme s’il regrettait d’avoir été surpris. Il augmenta son allure, mais le souvenir de sa chute récente lui interdisait de passer au trot. Au bout d’une demi-heure environ, le couloir se termina dans une haute salle où différents ruisselets avaient formé un lac d’eau noire. Des chauvessouris y tournoyaient silencieusement. En face, la lumière était éblouissante comme un soleil. Tarmac entra dans l’eau et nagea vers cette source lumineuse. Deux chauvessouris s’accrochèrent à ses oreilles. Il crut d’abord qu’elles voulaient le tourmenter, mais il s’aperçut qu’elles le tiraient dans la bonne direction. Avaient-elles reçu des ordres de l’hirondelle ? Il n’osa pas leur poser la question, par crainte de les vexer. Peut-être agissaientelles ainsi parce qu’elles le trouvaient sympathique, tout simplement. Elles le déposèrent sur une grève constituée de galets phosphorescents dont l’éclat était tel qu’il dut fermer les yeux. Il entendit des frottements et de petits cris aigus. Une centaine de griffes

Tout à coup, il buta contre une porte métallique. Boum ! Le bruit résonna de l’autre côté, dans ce qui semblait une salle ou un immense labyrinthe. Que faire ? L’hirondelle ne lui avait pas parlé de cet obstacle. Ses flancs endoloris avaient besoin d’espace, mais comment pourrait-il ouvrir cette porte plus dure que la corne de ses sabots ? Tarmac était au bord des larmes. Il appliqua son nez sur le trou de serrure et respira un air plus frais. Il entendit même un murmure lointain, semblable au gazouillis d’un ruisseau. Quand il releva la tête, il constata que le couloir s’éclairait d’une faible 3


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s’incrustèrent dans sa peau, mais sans lui causer la moindre douleur, et il fut transporté par des créatures qu’il ne voyait pas. Le trajet fut plutôt bref. La merveilleuse surprise était imminente. Les griffes le lâchèrent et une voix toute proche murmura : -Caracara… ? -Pardon ? fit-il. -Caracara… ? -Tarmac bilou bilou ! Bravo Tarmac ! Ouvre les yeux maintenant. Il obtempéra. Autour de lui s’étendait une vaste prairie vallonnée dont l’herbe touffue était d’un vert prodigieux. Dans le lointain, il discerna une ceinture d’arbres trapus qui semblait défendre les lieux contre un ennemi plein de haine. Il mordit une touffe avec avidité ; l’herbe avait la consistance de la pulpe des pommes et goûtait la noisette. Toute la nuit, il dévora cette friandise dont il était privé depuis plusieurs jours. En fait, il n’avait jamais mangé d’herbe si savoureuse ; il se disait qu’il était le premier cheval du monde à bénéficier d’un tel délice et que l’hirondelle ne pouvait être qu’une grande magicienne. Pourquoi lui offrait-elle ce domaine secret ? Il n’en savait rien ; il ne songeait qu’à enfourner cette nourriture si bonne et si généreuse. Vers cinq heures du matin, lorsque la nuit commença à faiblir, il dit « Caracara Tarmac bilou bilou » et ferma les yeux. Les griffes se plantèrent dans sa chair, il fut transporté jusqu’au lac d’eau noire que les chauves-souris l’aidèrent à traverser, puis il remonta le couloir de mousse et enfin le couloir aux écorchures. Il réintégra son box les flancs trempés de sang, car toutes ses blessures s’étaient rouvertes. Il dormit malgré tout jusqu’à midi. L’hirondelle ne vint pas ce jour-là, au contraire de sa maîtresse. « Mais qu’est-ce que tu as fait ? » s’écria-t-elle en découvrant ses plaies vives et les brins de paille rougis. Elle l’assaillit de questions qu’il refusa de comprendre. Elle se mit à pleurer et, tournant autour de lui comme une mouche qui ne sait où se poser, le supplia de lui expliquer l’origine de ces éraflures. Comme il demeurait muet, elle le lava avec

une éponge, lui appliqua des poudres et des pommades, l’embrassa des dizaines de fois en roucoulant. Quand elle vit qu’il dédaignait sa ration d’avoine, elle fut prise de panique. N’était-il pas gravement malade ? Ah vraiment, depuis cette maudite chute, tout allait de travers avec ce cheval ! Bien entendu, Tarmac se garda de lui révéler qu’il avait mangé de l’herbe toute la nuit. Il afficha une mine indifférente à ces gesticulations. Sa maîtresse téléphona au vétérinaire qui promit de venir le lendemain. La nuit suivante, Tarmac ne put résister à l’envie de retrouver son domaine verdoyant. Il lécha l’anneau, prononça les mots requis, le pan du mur s’écarta et il refit le trajet de la veille. Une nouvelle fois, les griffes le déposèrent dans la prairie où il aperçut une jument qui broutait l’herbe-noisette. Il galopa jusqu’à sa hauteur. -Qui êtes-vous ? demanda-t-il. -Et vous ? Qui vous a introduit ici ? Je croyais que toute cette herbe était pour moi. -Je croyais la même chose, et j’ai terriblement faim. -Vous n’avez pas répondu à ma question, dit la jument. -Vous non plus. -Vous ne voyez pas que je suis Ancolie ? -Pardon ? -ANCOLIE. -Eh bien, moi, je suis Tarmac, répliqua-t-il. La jument se remit à brouter comme si elle n’avait rien entendu. Tarmac en fut outré. -Dites donc, ça ne vous dérangerait pas d’être aimable ? Cette prairie est assez grande pour nous deux, avança-t-il. -Laissez-moi manger, je dois bientôt partir. -C‘est l’hirondelle qui vous a donné le mot de passe ? -Non, c’est la buse. -Vous avez dû dire « Caracara Tarmac bilou bilou » ? -Pas du tout. -Quoi alors ? -Trac trac Ancolie boursi boursi. -Comme c’est curieux ! observa Tarmac.

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Ancolie replongea son nez dans l’herbe et le hongre l’imita. Jusqu’à l’aube, ils s’empiffrèrent de vertes brindilles, non sans effectuer quelques galops qui les menèrent à proximité des arbres. La forêt bruissait mystérieusement ; elle semblait s’étendre jusqu’au bout du monde ; Tarmac avait envie d’y pénétrer, mais la jument le lui déconseilla. -On ne peut pas y aller, décréta-t-elle. -Qui a dit ça ? -La buse. -L’hirondelle ne l’a pas interdit. -L’hirondelle n’est rien par rapport à la buse. -Je dirais plutôt le contraire, dit Tarmac qui ne voulait pas paraître à court d’argument. Ancolie haussa les épaules, puis elle ajouta : -Si tu entres dans la forêt, tu deviendras bleu comme la nuit. « Qu’est-ce que ma maîtresse en penserait ? songea Tarmac. D’accord, ce serait une couleur bizarre pour un cheval, mais elle ne m’empêcherait pas de faire ce qu’on attend de moi. » Il s’imagina avec cette robe originale et rit dans sa barbe. Ses frères ne le reconnaîtraient pas, des savants viendraient l’examiner, les magazines publieraient sa photo… Au-dessus des arbres, la première lueur du jour apparut. Ancolie dit « Trac trac Ancolie boursi boursi », Tarmac « Caracara Tarmac bilou bilou » et ils reprirent chacun le chemin de leur box. Comme la veille, les blessures de Tarmac se rouvrirent. Le vétérinaire, un homme fruste et placide, ne parut guère intrigué. Et pourtant, malgré le sang qui coulait sur ses flancs et le long de ses jambes, ce cheval ne souffrait pas. Il était affaibli et il dédaignait sa ration d’avoine. Le phénomène ne sortait-il pas de l’ordinaire ? -Ce n’est pas grave, affirma-t-il. Une petite piqûre d’antibiotique et il sera guéri. Tarmac n’aimait pas les piqûres. Les hommes sont persuadés que leurs produits font des miracles, même quand la cause des maux leur échappe. Mais comme Tarmac ne pouvait pas expliquer ses escapades nocturnes, il se laissa faire avec stoïcisme. Le vétérinaire s’en alla très satisfait de son intervention. La nuit suivante, le blessé retrouva Ancolie.

Quoique fatigué par les médicaments, il lui annonça son intention d’entrer dans la forêt. Elle en fut toute agitée. -Quelle idée, Tarmac ! Tu risques gros, et puis le bleu ne t’ira pas du tout. -Pas sûr. -Tu seras repoussant. -Peut-être mais la forêt m’attire plus que l’herbe de ce pré. -J’ai peur pour toi, Tarmac. Mais le hongre ne voulut rien entendre. Sous les yeux effrayés d’Ancolie, il s’aventura parmi les arbres. Ceux-ci étaient serrés les uns contre les autres, leurs branches enchevêtrées griffèrent la peau sensible, réveillant les écorchures, aspirant le sang. Cette fois, Tarmac eut très mal. Rapidement, les larmes coulèrent sur ses joues. Il s’interdit toutefois de gémir pour éviter qu’Ancolie ne s’affole. Il serra les dents et s’enfonça de plus en plus. Au bout de quelques minutes, il s’aperçut que les branches étaient moins cruelles ; certaines lui donnaient même une caresse au passage comme si elles admiraient sa témérité. Bientôt, elles témoignèrent toutes d’une douceur si maternelle qu’il put changer d’allure. Il se mit à trotter puis, comme les branches s’écartaient spontanément, à galoper droit devant lui. Il effectua ainsi un immense trajet qui l’emmena dans une contrée marécageuse où ne poussaient que des taillis. A part quelques chouettes ululantes, aucune bête ne semblait y vivre. Tarmac s’arrêta dans l’espoir de déceler un signe ou une présence. Le vent faisait clapoter l’eau des mares et gémir les arbustes. Où aller maintenant ? Il constata que sa robe était toujours alezane, ce qui ne le rassura qu’à moitié. Ancolie lui paraissait très lointaine, sa maîtresse encore plus. Pouvait-on demeurer dans ces lieux sans perdre la raison ? Tout à coup, il remarqua dans le ciel sombre un grand oiseau qui se dirigeait vers lui. Les chouettes s’étaient tues. Tout indiquait que quelque chose allait se passer. L’oiseau se posa devant Tarmac et l’apostropha : 6


-As-tu reçu l’autorisation de violer mon domaine ? -Non, répondit le cheval. -Sais-tu la sanction que tu encours ? -Je deviendrai bleu comme la nuit. -Quel ignorant tu fais ! Je répète ce que m’a dit Ancolie. Et vous, vous êtes la buse, n’est-ce pas ? -Oui, je suis la buse. Et je t’annonce, Tarmac, que tu vas périr dans la boue, car tu es envoyé par l’hirondelle. -Vous n’aimez pas l’hirondelle ? -Il n’est pas question d’amour. Tous les envoyés de l’hirondelle ont péri dans la boue, c’est tout. La buse regarda fixement le cheval et celui-ci sentit ses jambes s’enfoncer dans le sol. Pas de doute : l’hirondelle n’était rien par rapport à ce rapace tout puissant. Il aurait dû écouter Ancolie. Il avait déjà de la boue jusqu’aux genoux ; il allait disparaître dans quelques minutes. Pourquoi cet oiseau sans cœur ne le laissait-il pas mourir en paix au lieu de l’observer comme un simple phénomène ? -Va-t-en ! lui cria Tarmac. -Quoi ? rugit la buse. -Va-t-en ! Je veux être seul pour manger la boue. -Qui t’a soufflé cette parole ? fit le rapace en s’étranglant de stupeur. Il tourna la tête de tous côtés comme s’il redoutait de voir surgir un ennemi. -Caracara Tarmac bilou bilou ! lui décocha le hongre. Une lueur d’effroi passa dans les yeux noirs de la buse. Elle battit des ailes et s’envola. Dix secondes plus tard, elle s’était noyée dans l’obscurité. Tarmac entendit alors dans le lointain Ancolie qui l’appelait. -J’arrive, répondit-il. Il dégagea ses jambes de la masse visqueuse et partit au galop. Encouragé par les branches des arbres, il traversa la forêt deux fois plus vite qu’à l’aller. La jument l’attendait à la lisière, toute frémissante. -J’ai vu l’hirondelle, s’empressa-t-elle de lui annoncer. -Moi, j’ai vu la buse, dit Tarmac.

Quand je lui ai appris que tu étais entré dans la forêt, elle s’est mise à rire. Puis elle m’a certifié que tu ne changerais pas de couleur. Elle était si gaie que mon inquiétude s’est vite évanouie. - La buse n’est rien par rapport à l’hirondelle, dit Tarmac. Ils conversèrent longuement, non sans dévorer l’herbe grasse qui s’offrait à leur grand appétit. Mais à l’aube, une tristesse soudaine les envahit tous deux. -Nous ne nous reverrons plus, murmura Ancolie. L’hirondelle m’a prévenue : à partir de la nuit prochaine, la porte secrète de ton box ne s’ouvrira plus. J’espère que tu penseras à moi de temps en temps. -Bien sûr, répondit Tarmac. Il voulut ajouter quelque chose, mais il ne trouva pas les mots. Alors, pour se faire pardonner, il frotta son nez contre la joue d’Ancolie qui frémit légèrement. Puis, après avoir prononcé leurs formules libératrices, ils se séparèrent. Le retour s’effectua comme les fois précédentes, sauf que dans le couloir aux écorchures, Tarmac s’aperçut que les parois ne lui faisaient plus mal. Au lieu de rouvrir ses blessures, le frottement les refermait, et lorsqu’il réintégra son box, ses flancs étaient vierges de toute meurtrissure et de toute cicatrice. La plus étonnée fut toutefois sa maîtresse : -Tarmac, tu es un cheval extraordinaire, ditelle d’une voix rêveuse en caressant sa robe miraculée. Elle le sortit de l’écurie, le brossa, le sella et le monta jusqu’au soir. Telle est l’histoire de Tarmac que se racontent les chevaux du monde entier.

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