Article - Barnabas Peak V2

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Par Louis 08/12/17

A la découverte de Barnabás Peák ProdigeMag La plupart d’entre vous ne connaissent surement pas le jeune Barnabás Peák, je vous propose de le découvrir dans cet article... J’ai été impressionné en voyant les résultats cette année du plus jeune coureur du Centre Mondial du Cyclisme UCI (CMC) : Barnabás Peák, il vient juste d’avoir 19 ans (le 29 novembre 2017). Barnabás compte 3 victoires sur route cette année dont une en France sur le Tour de la Mirabelle, il a aussi signé une belle 18eme place aux championnats d’Europe U23 à seulement 18 ans et terminé 2eme de son tour national. Malheureusement, à moins de parler Hongrois, pas grand-chose à son sujet sur internet. J’ai donc décidé de le contacter via son twitter, sur lequel il ne comptait pas plus de 82 followers, pour lui proposer de répondre à mes questions. C’est avec plaisir qu’il accepte et que je découvre un gars cool et simple. Je lui envoie une liste de questions auxquelles il répond rapidement puis nous continuons à échanger en Anglais pendant quelques jours. Par l’intermédiaire de Boo Tarling (responsable performance au CMC), je pose aussi quelques questions à Jean-Jacques Henry, l’entraineur de Barnabás.

Etre cycliste professionnel en Hongrie Barnabás est né le 29 novembre 1998 à Budapest où il a grandi et suit encore aujourd’hui des études à l’université Corvinus. « Malheureusement le foot est le sport le plus populaire en Hongrie » regrette-t-il mais lui a toujours suivi le cyclisme et c’est à l’âge de 16 ans après avoir regardé Froome, son idole, courir la Vuelta (Froome termine 2eme à 1’10 de Contador) qu’il décide de se lancer à fond dans le vélo. Il ne connait personne en rapport avec le cyclisme, sa passion lui vient simplement de ce qu’il regardait à la TV. La Hongrie est un pays plutôt riche membre de l’UE depuis 2004. Le pays compte 10 millions d’habitants dont 1,7 million dans la capitale Budapest d’où ProdigeMag

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« Si je suis fier du cyclisme Hongrois ? Pas vraiment… Combien de cyclistes pro Hongrois connais-tu ? Pas beaucoup, ça te donne la réponse. » …vient Barnabás Peák. Pour ce qui est du vélo, Budapest a longtemps été une ville où il faisait très mauvais vivre pour les cyclistes mais les choses ont changé : suite à de gros investissements, Budapest est devenu la 13eme ville cycliste au monde selon le bureau d'études danois Copenhagenize Consulting Company. Mais ça, « c’est juste pour le loisir rien de plus, ce sont de stupides ‶experts″ de l’environnement de la fédération qui en sont à l’origine ». Cependant Barnabás roule beaucoup en ville à Budapest, « ce n’est pas difficile de rouler ou de trouver un club mais la plupart du temps on court avec son propre équipement et il est très dur de trouver une équipe avec un bon budget ». Le problème est financier : « Il n’y a d’argent pour rien, il n’y a pas de bonnes équipes juniors et presque pas d’équipe de développement ». Quand on lui demande s’il est fier de la place du cyclisme dans son pays, c’est logiquement qu’il répond « Non, pas vraiment. Combien de cyclistes Hongrois connais-tu ? Pas beaucoup, ça te donne la réponse ». En effet le seul Hongrois plus ou moins en rapport avec le cyclisme faisant parler de lui en France est Stefano Varjas ; Stefano se fait un plaisir de dire que les cyclistes pros ont des moteurs dans leurs vélos pour pouvoir promouvoir ses produits à la TV gratuitement… pas vraiment le meilleur ambassadeur. « Il n’y a juste pas assez de coureurs », tout ça car la fédération hongroise de cyclisme ne met pas les moyens pour former de futurs pro, on comprend qu’il en veuille aux écolos qui prennent tout l’argent pour développer l’éco tourisme...

Le Centre Mondial du Cyclisme UCI Comme son idole Chris Froome avant lui, Barnabás a rejoint cette année le CMC... Froome, un modèle pour le jeune Hongrois ?

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« Ce n’est pas si difficile, on mange, on dort, on s’entraine, et on recommence. » « J’ai toujours su que si je le voulais et que je travaillais dur je pourrai réussir à devenir pro, mais je m’en suis vraiment rendu compte l’année dernière, quand j’ai fait deux top10 aux championnats d’Europe junior. Maintenant c’est juste devenu la réalité ! » En effet, Barnabás a rejoint début 2017 le Centre Mondial du Cyclisme (CMC, ou WCC en Anglais). Le CMC est une structure crée par l’UCI en 2002 afin d’accueillir de jeunes coureurs talentueux du monde entier mais qui ne bénéficient pas des infrastructures nécessaires pour pratiquer le cyclisme à haut niveau dans leur pays. Il est basé à Aigle en Suisse et forme des jeunes dans toutes les disciplines du cyclisme. Froome, originaire du Kenya, a lui aussi été formé là-bas. Barnabás Peák évolue donc parmi des coureurs originaires des 5 continents. « Ce n’est pas si difficile, on mange, on dort, on s’entraine, et on recommence. Mais tout ça dans un super environnement. Il y a beaucoup de personnes expérimentées, je me plais vraiment là-bas. » Son entraineur, Jean-Jacques Henry est « un super entraineur, intelligent et très expérimenté » selon Barnabás. Le Breton, ancien coureur pro puis directeur sportif a rejoint le CMC début 2014, il décrit son jeune coureur Hongrois : « Barnabás est un coureur passionné qui a de grands rêves à réaliser dans le cyclisme. Il aime apprendre, il questionne, il écoute et possède une grande capacité d’analyse. Il a déjà compris une grande chose, c’est que pour atteindre le haut niveau, il faut sans cesse travailler et progresser. » « Nous l’avions rencontré pour la première fois aux Championnats du Monde Juniors de Richmond. A cette époque, il n’avait pas de résultat. Il était tout frêle et ressemblait à un jeune cadet. Mais en regardant sa date de naissance, à 32 jours près, il était effectivement cadet. Nous prenons généralement en considération le mois de naissance et la maturité physique avant de juger du potentiel des coureurs. En 2016 les choses avaient déjà changé, il terminait 7ème du contre la montre et 8ème de l’épreuve en ligne sur le difficile circuit des A Richmond en 2015, Barnabás championnats d’Europe à Plumelec. Sachant qu’il pouvait être n’avait même pas 17 ans, il prenait juniors première année, il ne faisait aucun doute qu’il avait du des selfies avec ses idoles ! talent. » Aujourd’hui, Barnabás se décrit comme « un coureur complet. C’est trop tôt pour me classer plus précisément, j’ai tellement à apprendre encore, mais ensuite, après beaucoup de temps et de développement, je pourrai dire quel type de coureur je suis devenu. J’aime aussi beaucoup les chronos. » Son entraineur ne dit ne pas connaitre lui-même le potentiel de Barnabás : « Nul ne peut savoir, Il est encore jeune et en développement. En 2017, il n’avait sans doute pas encore atteint sa pleine maturité. C’est un puncheur avec des qualités de Barnabás, au centre, après sa victoire sur le contre la montre mais nous avons aussi observé qu’il Tour de la Mirabelle. pouvait grimper. Nous attendons de le voir dans la ProdigeMag

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« Je veux gagner un jour une course World Tour, mais difficile de dire laquelle. » …montagne mais il va peut-être nous surprendre en 2018. » Son objectif dans sa carrière, « j’aimerai remporter une course World Tour, difficile de dire quel type. J’aime les classiques mais elles sont vraiment très dures. Je dois trouver quelque chose où je suis meilleur que les autres et ensuite une course qui répond à ces critères. » Barnabás reste quand même typé puncheur, « s’il y a une petite bosse avant l’arrivée c’est un bonus pour moi. » Mais il n’est pas difficile : « j’aime toutes les courses dont je prends le départ sauf celles avec des assenions toutes la journée. » Alors qu’il vient de fêter ses 19ans, on peut penser qu’il devrait encore évoluer au CMC pendant 1 à 3 ans, une période suffisante pour apprendre tout le nécessaire et se trouver une spécialité. L’équipe de ses rêves n’est autre que celle de Froome, « j’adorai pouvoir courir chez Sky une fois dans ma carrière. Malheureusement ils sont plutôt tournés vers les grimpeurs et coureurs de classements généraux donc peut-être qu’une équipe comme Quick-Step m’irai mieux. » Son profil fait penser à celui de Kwiatkowski, donc pourquoi pas un jour passer de Quick-Step à Sky ? Bon, il n’en est pas là, mais c’est ce qu’on lui souhaite !

Son meilleur souvenir ? « C’était cette année, sur le Tour de Hongrie. C’était vraiment super d’avoir tous les encouragements des fans, surtout que j’ai fini 2eme du général. C’était vraiment une super sensation, même mes anciens camarades de classe sont venus me voir. »

Le pire ? « Les pires souvenirs ça doit être mes 3 championnats du monde (Richmond 2015, Doha 2016, et Bergen 2017). A chaque fois j’ai eu quelque chose qui n’allait pas, c’est tellement dommage car ça passe à la TV même pour les juniors. A chaque fois, je voulais vraiment faire de bons résultats mais à chaque fois je n’allais pas très bien. »

Le meilleur endroit où il ait roulé ? « Le meilleur endroit où j’ai roulé pour le moment est la Sicile, vers Castellamare del Golfo. Belle vue, bonnes routes, bonne météo : j’adore aller là-bas ! »

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« J’aime les cyclocross, ça te donne le sentiment de courir quand tu pourrais te démotiver en hiver. »

Les autres cyclismes ? Il profite de l’hiver pour faire de nombreux cyclocross, chez lui en Hongrie. Il y lève souvent les bras face à une concurrence locale. « J’aime bien le cyclocross, ça te donne le sentiment de courir quand c’est facile de se démotiver en hiver. » Par contre il ne fait que très peu de piste, « Au CMC il m’ai arrivé de faire quelques entrainements sur piste mais c’est tout ». Dans tous les cas Barnabás reste tourné vers le cyclisme, « je n’ai plus le temps pour d’autres sports mais de toute façon je n’en ai jamais fait beaucoup. »

Voilà pour cet article, nous espérons qu’il vous a plu et que vous avez appris à connaitre celui qui ferra, je l’espère, partit des champions de demain, j’ai rencontré un gars vraiment sympa qui a tout le potentiel pour. N’hésitez pas à partager et à nous donner votre avis via notre Twitter @ProdigeMag ou en rejoignant notre serveur Discord. Je remercie encore de Barnabás Peák, ce fut un plaisir ! Et merci aussi à Jean-Jacques Henry et Boo Tarling du CMC.

Par Louis, 08 décembre 2017 ProdigeMag

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