BTP Actualités n°3

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.com Novembre 2012• ww w.btp-actualites



au sommaire BTP Actualités - n°3 - Novembre 2012

Édito

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en bref

L’hiver : l’occasion de préparer 2013

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insolite

Le froid arrive, avec des conditions météo plus dif ficiles pour travailler. C’est donc un retour forcé vers les bureaux et une période optimale pour commencer à préparer 2013. Ce moment de répit est aussi l’heure, triste ou joyeuse, du bilan. Comment s’est déroulé 2012 ? Etait-ce une année conforme aux attentes ? Rien n’est moins sûr. Le secteur voit ses chif fres monter (par fois) et descendre (souvent)… Alors il faut prendre des dispositions ef ficaces pour traverser les moments houleux ou consolider voire poursuivre sa croissance si tel est le cas. Ce moment de réflexion est primordial car c’est avec la tête reposée que l’on trouve des idées nouvelles et des perspectives intéressantes pour l’entreprise. C’est aussi une bonne occasion pour s’occuper des équipes, réaliser les entretiens annuels pour dynamiser l’ensemble des collaborateurs, et peut-être ajuster ou prendre le temps de modifier les missions et les responsabilités des uns et des autres. Chaque fin de cycle annonce le début d’un autre. Et comme pour tous les projets, le futur est entre nos mains, même si les dés sont par fois (cruellement) pipés par la conjoncture et l’environnement économique sur lesquels notre marge de manœuvre reste très modeste. Alors, profitons de la relative accalmie qui s’of fre à nous pour fabriquer des lendemains prometteurs. Après tout, les fêtes de fin d’année approchent à grand pas avec leurs lots de féérie, de contes et légendes… Dès lors, même si le père Noël n’existe pas, il n’est pas interdit de rêver que demain sera meilleur qu’hier.

•C habal Spor t : une vigoureuse entrée dans la mêlée p.8

matériel & service •B MP 8500, le compacteur de tranchées télécommandé

p.10

conjoncture • économie • Le « Pacte national pour la croissance » déchaîne les passions

p.12

social • juridique • L e reclassement professionnel, de la théorie à la pratique

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métier & perspective • É tancheur : un métier physique et un vrai savoir-faire

p.18

portrait • T rois frères, trois caractères et trois méthodes de travail

Louis Roizard p.22

réalisation • La place d’Allier, le symbole de la renaissance de la ville de Moulins

p.25

environnement •D es nouvelles techniques d’enrobés pour une route plus ver te

p.26

focus matériel •Z oom sur les engins et accessoires de déneigement

p.30

vie de l’entrepreneur • L’absentéisme, un fléau pour les chefs d’entreprise

Portrait p.18

Revue éditée par la Société Kreaten, SARL d’édition de presse au capital de 8 000 euros. Dépôt légal à parution. Commission paritaire : 1014 T 91 542. ISSN : en cours. Rédaction, abonnements, publicité : Editions Kreaten, 3 chemin du Jubin - 69570 Dardilly Tél.  : 04 37 46 05 89 - Fax : 04 72 53 07 12 - E-mail : btp@kreaten.com. Gérant, directeur de la publication : Érick Roizard Directeur de rédaction : Louis Roizard Rédaction : Marion Negro & Maylis de Civille - LD : 04 37 46 04 94 Infographie : Emma Croville Publicité : Tél. : 04 37 46 04 92 Impression : Imprimerie Chirat Prix au numéro : 6,90 euros - Abonnement (1 an - 9 n°) France : 49 euros - Hors France métropolitaine : 61 euros. Ce numéro compor te un flyer abonnement, un flyer Profession Paysagiste et un encar t 4 pages Chabal Spor t.

Focus matériel p.26

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en bref

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Les 11, 12 et 13 octobre, 200 chantiers partout en France ont ouvert leurs portes au public. La Fédération française du bâtiment (FFB) a organisé, cette année, la 10e édition des « Coulisses du bâtiment ». Le principe de l’opération reste le même qu’à sa genèse en 2003 : permettre aux visiteurs de pénétrer dans l’univers du bâtiment et des travaux publics au contact des chefs d’entreprise et des professionnels. Un moment d’échanges entre les professionnels et le public mais l’occasion surtout de rappeler que la profession offre de vrais débouchés. « L’opération s’inscrit d’ailleurs dans cette logique : faire découvrir aux jeunes la diversité des métiers ainsi que les opportunités de carrière et susciter des vocations », atteste Didier Ridoret, président de la FFB. « Depuis toujours, les entreprises du secteur embauchent, forment, intègrent, socialisent par milliers, des jeunes, quel que soit leur niveau de qualification ». Et c’est encore plus vrai dans le contexte actuel. Malgré une conjoncture défavorable, les entreprises du secteur continuent à recruter et à former. Conscientes de devoir intégrer les problématiques environnementales à leur quotidien, elles multiplient même leurs efforts pour attirer les jeunes et les garder afin de pouvoir compter, dans les années à venir, sur des professionnels qualifiés.

« Mes élèves considèrent les professions du BTP comme des métiers d’homme » Pendant deux jours, Denise Labigne, professeur en sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) au collège Louis Aragon de Vénissieux (69), a accompagné ses élèves dans la visite des deux chantiers, ouverts pour l’occasion, au public dans le Rhône. Elle a visité, le premier jour, avec une classe de 3e, le chantier du Vinatier à Bron et le deuxième jour, le chantier de l’extension de la ligne de tram T1 avec une classe de 4e. Au cours de cette visite commentée, elle témoigne. « À leur âge, on n’est pas censé penser à son orientation professionnelle, pourtant, dans ces filières d’insertion, on exige d’eux qu’ils fassent un choix avant la fin de l’année. Un

Dans les « Coulisses du bâtiment » En coulisses... dans les chantiers du Rhône Dans le département du Rhône, deux chantiers d’envergure ont été ouverts au public : le chantier d’extension de la ligne de tram T1 pour la partie travaux publics et celui de déconstruction et reconstruction du centre hospitalier Le Vinatier, à Bron, pour la partie bâtiment. 600 collégiens et lycéens du Rhône ont été accueillis sur le chantier d’extension de la ligne de tram T1 de Montrochet à Debourg, à Lyon. « Ouvrir les portes des chantiers aux jeunes en cours de réorientation », c’est tout l’objectif de l’opération des « Coulisses des bâtiment » qui fête, cette année, son dixième anniversaire. Près d’une trentaine de classes d’établissements secondaires ont été reçues sur ce chantier pour une visite guidée orchestrée par les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre, tandis que les membres de la FFB du Rhône se sont concentrés sur l’organisation. Avant de débuter la visite, les élèves ont assisté à une projection d’un film 3D présentant le projet, en particulier la réalisation du pont Raymond Barre. « Point d’orgue du projet, comme tous les ouvrages d’art, ce chantier est spectaculaire. Pendant ces journées, nous nous efforçons de mettre en avant les métiers du BTP les plus valorisants pour capter l’attention des jeunes, susciter leur intérêt. Et leur montrer ainsi que,

contrairement aux idées reçues, le secteur du BTP offre de nombreuses opportunités, quel que soit le niveau d’étude, confesse le représentant de l’organisation professionnelle du BTP Rhône. Ces métiers nécessitent de la matière grise, du savoir-faire et beaucoup de technique ». Une fois le film terminé, la visite peut commencer. Casques sur la tête et chasubles fluo sur le dos, les élèves emboîtent le pas de leur guide, un responsable du Sytral. Pour leur première étape, ils cheminent le long de la rame et découvrent, au fur et à mesure de leur avancée, les différents métiers qui leur sont présentés : soudeur de rails, terrassier. Ensuite, direction le pont Pasteur pour observer les premiers pieux mis en place sur la rive. Autre aspect : casser les clichés en expliquant que ces métiers sont accessibles aux femmes. « Ce n’est plus des métiers de force comme c’était le cas auparavant, confirmet-il. Grâce aux innovations techniques, ce secteur a évolué et les compétences requises ne sont plus forcément les mêmes qu’avant ».

choix très limité parmi les métiers les moins qualifiés. Pour leur offrir une meilleure vision de leur avenir professionnel, il est donc important de défendre l’image des secteurs et des métiers les plus porteurs en terme d’opportunités et de débouchés pour la suite. En ce sens, cette opération des « Coulisses des bâtiment » permet aux élèves de découvrir les différents corps de métiers amenés à intervenir sur un chantier et leur travail au quotidien. C’est concret et ça leur permet de prendre conscience de la réalité de la vie professionnelle. Pour ces élèves, qui seront orientés pour la plupart en CAP, il y a un intérêt quasi immédiat. Effectivement, ils ont des stages en entreprise à effectuer durant l’année et ce genre de journées peut les aider à trouver un secteur d’activité susceptible de les intéresser. À l’issue de la visite du chantier du Vinatier, quatre jeunes ont décidé de faire leur stage dans des entreprises de BTP. Pour quelques uns, c’est un héritage familial. Ils s’orientent naturellement vers ce secteur pour suivre les traces de leurs pères, grands-pères, oncles. J’ai pu constater que mes élèves considèrent les professions du BTP comme des métiers d’homme qui nécessitent d’être très actifs, de beaucoup se déplacer, de travailler en équipe, de manipuler des grosses machines

et de construire des choses. Mais aussi comme des métiers fatigants avec de lourdes contraintes : se lever tôt et travailler dans le froid. Parmi les filles, certaines se laissent justement séduire par l’image très masculine véhiculée par ce secteur. Mes élèves n’ont pas souvent l’occasion de sortir de l’établissement ou de leur quartier, cette visite, au contact de professionnels, permet de les sensibiliser à l’exigence et aux codes du monde professionnel, avec des règles strictes et des conséquences graves si elles ne sont pas respectées, mais aussi de se confronter à une autre autorité que celle du professeur dans la salle de classe. Enfin, le fait de rencontrer des professionnels passionnés les interpelle sur l’importance d’être heureux dans son travail ».

Visite guidée aux côtés des élèves d’une classe de 4e du lycée Louis Aragon de Vénissieux.


en bref

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D’ailleurs, l’homme a observé, au cours de cette opération, que les filles exprimaient d’avantage d’intérêt que les garçons pour les parcours professionnels dans le BTP, notamment, pour les formations supérieures et les postes à responsabilités. « Nombre d’entre-elles ont confié envisager une carrière dans le BTP à l’issue de ces visites », indique-t-il.

réaction Antoine Henry, responsable des travaux du pont Raymond Barre, Bouygues TP « Ce chantier fait interagir, à la fois, des travaux d’infrastructure et d’ouvrage d’art avec la construction du pont Raymond Barre et ceux de la réalisation de la plateforme du tram. Interviennent sur ce projet des majors comme Eiffage TP, Colas Rail mais aussi des entreprises locales pour les travaux de sous-traitance. »

Chantier d’extension de la ligne de tram T1 de la station Montrochet à Debourg – LYON

agenda Les Journées de la Géothermie®

Les 14 et 15 novembre - Paris - Cité des Sciences de La Villette

Pollutec

Salon des équipements, technologies et services de l’environnement

du 27 au 30 novembre, Lyon Eurexpo www.pollutec.com

Retrouvez toutes les photos de l’évènement sur btp-actualites.com

Innobat 2012, le salon pour les professionnels du bâtiment et des TP 15 au 17 Novembre 2012 Biarritz - Halle d’Iraty

La 18e édition d’Innobat, le salon pour les professionnels du bâtiment et des TP, réunira, du 15 au 17 novembre, près de 140 exposants et plus de 6 000 visiteurs professionnels (chiffre édition 2010) qui

19e édition des rubans du Patrimoine Le concours des Rubans du Patrimoine, organisé en partenariat par l’Association des maires de France, la Fédération Française du Bâtiment et la Fondation du Patrimoine, récompense des communes ou structures intercommunales ayant réalisé, avec des entreprises du bâtiment, des opérations de restauration ou de mise en valeur de leur patrimoine bâti. Chaque année sont ainsi décernés trois prix nationaux, un prix spécial du jury et, parfois, une mention spéciale. Ces prix sont dotés de 10 000 euros répartis entre les lauréats par le jury national. Les dossiers de candidature doivent être déposés au plus tard le 31 janvier 2013. www.ffbatiment.fr

viennent y découvrir de nouvelles techniques, de nouveaux produits et outils, rencontrer des confrères, faire des devis et comparer les prix, s’informer sur les normes, les obligations, la règlementation, la sécurité, le recrutement, la formation, la reprise et la transmission d’entreprise. Ils pourront également assister à un cycle de conférences et de présentations de produits et à la soirée du bâtiment, qui se déroulera le vendredi soir, avec au programme : bandas, chorales basques et buffet offert. www.expomedia.fr

Salon des maires et des collectivités territoriales Les 20, 21 et 22 novembre Paris - Porte de Versailles

Le salon des maires et des collectivités territoriales réunit, chaque année, pendant trois jours, les acteurs de la commande publique avec l’ensemble de leurs partenaires institutionnels ou spécialisés pour débattre, partager les expériences, faire évoluer et mutualiser les pratiques pour mieux acheter et investir. Afin de répondre aux besoins des collectivités locales, le Salon des maires est découpé en 11 espaces thématiques, dont un consacré au secteur du bâtiment, des travaux publics et de la voirie qui a rassemblé 18% des 840 exposants présents en 2011.

Les Journées de la Construction 2012 Les 15, 16 et 17 novembre 2012 Nice - Palais des Congrès Acropolis

Organisées tous les cinq ans par la Capeb (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), les Journées de la Construction devraient réunir, pendant trois jours, 3 000 participants autour de conférences et d’un salon professionnel. Parmi ces participants, les membres des Conseils d’Administration des Capeb départementales et régionales, des adhérents, des militants et des artisans. Grande nouveauté de cette 5 e édition, l’événement est ouvert à l’ensemble des acteurs de la filière, ce qui en fait le plus grand rendez-vous de l’artisanat du bâtiment en France. www.capeb.fr

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Chabal Sport : une vigoureuse entrée dans la mêlée


insolite

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Sébastien Chabal et Patrick Fontaine, son beau-frère, se sont associés pour lancer leur propre marque de terrains multisports, simplement baptisée « Chabal Sport ». Un vent frais et musclé dans le secteur des aires de jeu multisports, et une nouvelle vie pour les deux associés. Ils présentent leur concept aux entreprises du paysage et des travaux publics, car ces derniers peuvent être de véritables prescripteurs auprès des collectivités. Avis aux candidats : Sébastien Chabal et Patrick Fontaine recherchent des partenaires pour intégrer le Team Chabal Sport.

BTP Actualités : Comment est né ce projet ? Patrick Fontaine : Je baigne dans le terrain multisports depuis que j’ai 20 ans… Au début comme agent commercial pour Coseec, Teensport et Eurogreen, puis j’ai été recruté par des grandes enseignes (Casal puis Plastic Omnium - ndlr) pour créer et lancer leurs gammes de multisports. Avec quelques 800 références pour les autres, j’ai eu envie de me lancer à mon compte.

« Fair play, envie de gagner, de se dépasser, respect de l’autre… C’est beaucoup plus que de simples mots clés pour nous » Sébastien Chabal : Bien que souvent sur les terrains en temps que sportif, j’ai toujours suivi d’un œil intéressé le métier de Patrick. On a souvent évoqué l’idée de pouvoir travailler ensemble, et le contexte est là aujourd’hui pour que l’on puisse tous les deux se lancer vraiment… Cette idée dans les tiroirs depuis des années prend sa forme définitive. J’ai ma vie de sportif de haut niveau depuis 15 ans, et j’ai toujours aimé les challenges et les défis. En voilà un nouveau pour l’avenir !

Comment allez-vous gérer le développement de Chabal Sport ? SC : Chabal Sport est pour nous une nouvelle aventure. Patrick et moi nous avons chacun nos qualités respectives, l’un avec une connaissance plutôt technique et créa-

Nous voulons vraiment créer un team Chabal Sport, avec des gens qui sont dans le même état d’esprit que nous tive, l’autre avec des compétences de sportif et de communication/sponsoring. Avec Chabal Sport, nous mettons toutes ces choses en commun pour faire ensemble un projet qui sera développé au niveau national. PF : C’est vrai que Chabal Sport est un peu né comme un bon plat en cuisine : nous avons de bons ingrédients, des produits frais, des idées nouvelles sur des recettes que nous connaissons bien. Comme des chefs cuisiniers, nous avons vraiment cette envie de faire partager et d’offrir quelque chose. Nous mettons donc nos compétences au service d’une même cause.

Comment allez-vous développer ce nouveau concept de terrain multisports ? PF : Nous avons orchestré le lancement de Chabal Sport pour officialiser sa création lors du Salon des Maires. Cet évènement fut l’occasion pour nous de faire connaître notre produit phare, mais aussi et surtout de rencontrer et de développer un réseau avec des distributeurs et des revendeurs de nos produits dans les régions. Nous voulons vraiment créer le team Chabal Sport, avec des gens qui sont dans le même état d’esprit que nous, et qui s’impliqueront pleinement dans cette belle aventure. SC : C’est tout à fait exact, à travers Chabal Sport, nous mettons en place toute une palette de produits et d’outils pour que nos partenaires locaux puissent tra-

vailler confortablement. Avec Patrick, nous voulons vraiment que ce produit soit un « plus » pour les collectivités, pour les équipes en charge de la commercialisation, mais aussi et surtout pour les utilisateurs. Chacun des partenaires bénéficiera en effet de notre image et des valeurs que nous voulons véhiculer : fair play, envie de gagner, de se dépasser, respect de l’autre, plaisir de jouer ensemble… C’est beaucoup plus que de simples mots clés pour nous…

Sur quel concept produit souhaitez-vous vous démarquer ? PF : Techniquement, nous avons déposé des modèles et un brevet. Connaissant bien les terrains multisports, j’ai voulu travailler sur deux points qui me semblaient évidents mais pas toujours pris en compte : l’accessibilité et la résistance. C’est pourquoi l’ensemble de nos éléments sont fabriqués en France et ont tous été développés pour répondre à des critères de longévité et de résistance dans le temps, sans pour autant tomber dans le « tout métal » qui manque cruellement de cachet. Nous avons conçu un système anti bruit, pour une utilisation optimale sans nuisance sonore ! Un rêve pour le voisinage. Le terrain multisports est équipé d’un accès pour les personnes à mobilité réduite (PMR/sans clé) qui permet à tous sans distinction de venir pratiquer son sport préféré. SC : La publicité présente sur les palissades latérales permet de réduire les coûts de la structure auprès de nos clients. Pour marquer les esprits, nous ferons de l’inauguration de chaque terrain un moment inoubliable pour tous.

Vos ambitions pour 2013 ? FP et SC : Nous avons élaboré un produit qui va donner un nouvel élan aux terrains multisports. Le plus important pour nous, c’est de recruter le team Chabal Sport et de devenir un acteur dynamique du secteur.

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matériel & service

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BMP 8500, le compacteur de tranchées télécommandé Le BMP 8500, le compacteur de tranchées articulé de BOMAG, fait partie, depuis l’année dernière, des produits de référence de la marque.

fiche technique Volume d’expédition : 2,056 m3 Rendement pour l’épaisseur de couche conseillée en terrassement

Gravier-sable : 52-82 m3/h Sol mixte : 52-82 m3/h Limon, argile : 30-40 m3/h Poids

Poids de service CECE : 1 595 kg Poids à vide : 1 585 kg Charge moyenne sur essieu CECE : 775 kg Dimensions

Le BMP 8500 a été conçu pour effectuer les travaux de terrassement, en particulier le compactage de sols argileux, mixtes ou sableux. Une machine idéale pour compacter du remblai sur des chantiers de construction de canaux, canalisations, digues, travaux de soubassement et de fondation dans des zones inhospitalières. Équipé d’un moteur diesel Kubota de trois cylindres et d’un capot de protection inté-

gral en matériau composite, ce compacteur allie puissance et robustesse, faisant preuve d’une grande résistance aux chocs. Son système de vibration permet de choisir entre deux amplitudes et deux vitesses de déplacement, soit quatre modes de compactage. Le BMP 8500 dispose d’une commande à distance permettant de travailler même dans des conditions extérieures les plus difficiles.

Largeur de travail base : 850 mm Longueur : 1897 mm Largeur : 850 mm Hauteur : 1275 mm Caractéristiques de marche

Vitesse avant (1) :1,3 km/h Vitesse arrière (1) : 1,3 km/h Vitesse avant (2) : 2,5 km/h Vitesse arrière (2) : 2,5 km/h Aptitude max. en pente sans/avec vibr. : 55/45% Entrainement

Fabricant du moteur : Kubota Type : D 1005 Refroidissement : eau Nombre de cylindres : 3 Puissance ISO 9249 : 14,5 Kw Régime du moteur : 2.600 min-1 Carburant : gasoil Translation : hydrost. Cylindre motorisé : av + ar Freins

Frein de service : hydrost. Frein de parking : hydroméc. Système de vibration

Cylindre vibrant : av + ar Entraînement : hydraulique Fréquence : 42 Hz Amplitude : 1,12/0,56 mm Force centrifuge : 72/36 KN La machine est actionnée par une télécommande fonctionnant par liaison filaire ou par radio-fréquence

Capacités

Carburant : 24,0 l


matériel & service

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fiche entreprise Salti

Entreprise familiale indépendante originaire du Nord de la France créée en 1950, spécialisée dans la location de matériels pour professionnels, présente au niveau national au travers de 28 agences. Description de l’activité : élévation, BTP, industrie, énergie, rabotage. Chiffre d’affaires 2011 : 63 Millions €. Effectif : 350 salariés. Clientèle : Professionnels du BTP et de l’industrie, ar tisans, collectivités… Réseau : membre du DLR et de l’ERA (European Rental Association). SALTI est certifié MASE depuis 2010 ainsi que ses agences.

avis d’expert François Salomez, directeur marketing de SALTI, entreprise spécialisée dans la location de matériel pour les professionnels du bâtiment, des travaux publics et de l’industrie

Dans quelles conditions s’est faite l’acquisition de cette machine ? Qui l’utilise et sur quel type de chantier ? Nous avons fait l’acquisition du BMP 8500 en 2010 et depuis ces machines ont été utilisées entre 150 et 200 heures par des entreprises de terrassement de toutes tailles au cours d’interventions sur des tranchées, notamment pour le compactage du remblai de canalisations.

Quelles sont ses caractéristiques techniques ? Cette machine a été étudiée pour des conditions d’utilisation difficiles, en particulier au niveau des articulations, des flexibles. Cette machine présente un bon rendement de 70 m3/h. Son système Ecomode (mise au ralenti automatique) contribue à économiser du carburant, aspect très important pour nos clients, il permet également des économies à l’entretien (filtration), donc un meilleur rendement pour nous, et enfin, il diminue les émissions sonores pour un meilleur environnement.

Pourquoi cette machine fonctionne-t-elle avec une télécommande ? La télécommande, fonctionnant par liaison filaire ou par radio-fréquence, permet d’intervenir dans des conditions météorologiques difficiles ou sur des chantiers dangereux sans risque pour l’utilisateur. Elle permet d’activer, désactiver et diriger la machine à distance et de régler le régime et les vibrations, tout en préservant l’utilisateur des vibrations main-bras. De plus, le moteur s’arrête automatiquement si l’inclinaison latérale est supérieure à 45°.

Y-a-t ‘il une maintenance particulière effectuée sur ce produit ? Cette machine offre une grande accessibilité, tant au compartiment moteur qu’au boîtier électrique, ce qui réduit les interventions S.A.V. Quant à l’entretien, seul un bon coup de nettoyage est nécessaire après utilisation pour évacuer la boue accumulée dans les billes et éviter ainsi qu’elle ne ralentisse le moteur.

Si vous deviez renouveler votre achat, votre choix se porteraitil, à nouveau, sur ce modèle ? Cette machine répond aux attentes de notre clientèle professionnelle et, de manière générale, nous en sommes satisfaits. Donc si nous devions renouveler notre achat, oui, on pourrait s’orienter, à nouveau, sur le BMP 8500.

notation Rendement Robustesse Ergonomie Maniabilité Facilité de prise en main Rangement Entretien Rapport qualité/prix

Terex présente trois nouveaux modèles au salon Innobat Terex renouvelle sa gamme de chargeuses pelleteuses en lançant sur le marché mondial le nouveau tractopelle TLB 890 qui sera présenté en France à l’occasion du salon Innobat. Le TLB 890 se distingue par un nouveau concept de flèche incurvée, de système hydraulique, des vérins haute pression, un moteur à couple de 74,5 KW (100 CV). Ce modèle a été développé en se basant sur les résultats d’une enquête menée auprès de la clientèle du fabricant qui souhaitait une machine à la fois plus performante et plus économique avec une profondeur de fouille plus importante et une plus grande maniabilité. Trois autres nouveautés seront à l’honneur sur le salon : les pelles sur pneus TW70, TW85, TW110. Ces modèles ont été équipés de nouveaux systèmes hydrauliques, de nouvelles options de flèche, de nouvelles commandes et un poste de conduite amélioré pour optimiser leur productivité et leur confort.

Une boîte à outils pour Smartphones Bosch a conçu l’application Toolbox permettant aux professionnels d’avoir à disposition sur leur Smartphone une série d’outils numériques : lampe de poche à LED, convertisseur d’unités de mesure, caméra de relevés de cotes, recherche de revendeurs et d’ici la fin de l’année, « la documentation de chantier », un outil pour conserver les données des projets au format numérique. Les outils numériques Bosch sont disponibles gratuitement pour les Smartphones dotés d’un système d’exploitation Android ou IOS en téléchargeant directement l’application.

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conjoncture • économie

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Le « Pacte national pour la croissance » déchaîne les passions Le président de la république et ses ministres n’auront pas attendu de connaître le contenu du rapport Gallois sur la compétitivité des entreprises pour plancher sur le sujet et élaborer, dans le plus grand secret, son propre dispositif.

L

e « Pacte national pour la croissance » a été révélé à la France, au lendemain de la remise de ce rapport, le mardi 6 novembre, par la voix du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Une bombe lâchée par le gouvernement puisque personne n’a jusqu’alors été informé de l’existence de ce pacte. Le Premier ministre l’a assuré dans un entretien aux Échos : « ce pacte pour la compétitivité aura des effets positifs dès 2013 et renforce la crédibilité des projections de croissance ».

20 milliards d’euros pour relancer la compétitivité Parmi la série de mesures annoncée mardi pour relancer la compétitivité, l’une d’entre-elles a réussi à retenir l’attention de tous : le crédit d’impôt de 20 milliards d’euros sur trois ans pour les entreprises. Ce dispositif de soutien visant le coût du travail n’entrera en vigueur qu’en 2014. Indexé sur la masse salariale que les entreprises déclarent en France, il permettrait de faire progresser leurs marges, de soutenir la croissance à hauteur de 0,5 point et de créer, selon le Premier ministre, près de 300 à 400 000 emplois à l’horizon 2017. Concrètement, une telle mesure se traduirait par une baisse des cotisations sociales de 6% sur les salaires compris entre 1 et 2,5 fois le Smic.

Un crédit d’impôt financé par la hausse de la TVA Pour financer ce crédit d’impôt, l’État entend dégager dix milliards d’euros, dès 2014, en réalisant de nouvelles économies budgétaires en réduisant les dépenses publiques. Les autres dix milliards proviendraient de hausses d’impôt. Et l’une d’entre elles touche particulièrement le bâtiment. Effectivement, le taux intermédiaire de TVA sera porté de 7 à 10% au 1er janvier 2014. Comme le précise Jean-Marc Ayrault, « le taux de TVA restera de moitié inférieur au taux normal » qui sera augmenté de 0,4 point, passant de 19,6 % à 20 %. Pour le gouvernement, cette réévaluation ne devrait avoir aucune conséquence pour les entreprises. « Aucun secteur ne devrait subir une hausse de la TVA supérieure à l’allègement de charges dont il bénéficie avec le crédit d’im-

pôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), puisque la baisse du coût du travail est trois fois plus forte que l’augmentation de la TVA », affirme le Premier ministre.

La FFB réclame de ramener le taux à 5% pour les travaux sur le logement. Une surprise de taille pour le secteur du bâtiment Quelques jours avant cette annonce, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises (CAPEB), la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et les autres organisations professionnelles s’offusquaient d’une hausse potentielle du taux intermédiaire de TVA à 12% et réclamaient le maintien à 7% et même un retour à un taux de 5,5% pour relancer l’activité et créer des emplois. « Nous souffrons déjà énormément de la crise alors pourquoi nous imposer une peine supplémentaire ? », déclarait Patrick Liébus, président de la Capeb, dans un communiqué de presse publié le 30 octobre. Alors quelle ne fut pas la surprise de l’ensemble de la filière qui ne s’attendait pas à une telle annonce gouvernementale. « Une fois encore, la Capeb regrette que le Gouvernement n’ait eu recours à aucune concertation préalable, alors que ces décisions sont d’une importance capitale pour le secteur,

à noter La TVA à 5,5% a été appliquée dans le bâtiment de 1999 à 2011, a permis de créer 53 000 emplois dans la filière et a soutenu l’activité pendant une dizaine d’années. Le 1er janvier 2012, le taux a été relevé à 7% et au 1er janvier 2014, il sera à 10%.

remarque Patrick Liébus. On nous prévient une demi-heure avant l’annonce du Premier ministre… On nous impose les choses et on ne tient pas parole. Encore une fois, ils agissent et ils réfléchissent après… Cela aura des conséquences ». Même regret pour la FFB qui redoute des effets catastrophiques sur l’activité et sur l’emploi et un retour massif et inévitable du travail au noir. « Cette mesure entrainera la perte d’au moins 20 000 emplois. Elle marquera la fin des engagements en faveur de la rénovation énergétique des 500 000 logements par an et affectera inévitablement l’activité des organismes HLM », s’indigne Didier Ridoret, président de la FFB. De son côté, l’Union Professionnelle Artisanale (UPA) déplore que l’effort repose essentiellement sur les activités soumises, aujourd’hui, au taux intermédiaire de 7%, principalement les travaux de rénovation des logements. Qui, soit dit en passant, repré-


conjoncture • économie

BTP Actualités n°3 • Novembre 2012

Jean-Marc Ayrault, premier ministre, a révélé le pacte pour la croissance

© Parti Socialiste

Patrick Liébus, président de la Capeb, réclame d’être reçu au plus vite à l’Elysée

sentent, avec les travaux d’entretien, 68% du chiffre d’affaires de l’artisanat du bâtiment. Selon l’organisme, « les entreprises artisanales du bâtiment vont subir une concurrence aggravée des auto-entrepreneurs qui, eux, ne sont pas assujettis à la TVA ». En ce sens, l’UPA appelle le gouvernement à supprimer sans attendre le régime de l’autoentrepreneur dans les activités relevant de l’artisanat. Enfin, elle a annoncé qu’elle sera attentive à ce que les mesures soient bien accessibles aux petites entreprises en ce qui concerne la nouvelle garantie publique au profit de la trésorerie des petites entreprises, la réduction des délais de paiement de l’État, le développement de stratégies de filières et des partenariats entre donneurs d’ordre et sous-traitants et enfin la création d’une « Marque France ».

Les organisations professionnelles montent au créneau Si, pour l’ensemble du secteur, la baisse des charges patronales est considérée comme une bouffé d’oxygène, elle ne sera pas suf-

fisante pour compenser les pertes. « Rappelons que 52% des 380 000 entreprises artisanales du bâtiment travaillent sans salarié, j’attire donc l’attention du gouvernement sur le fait qu’elles subiront de plein fouet la baisse d’activité sans pouvoir bénéficier de baisse de charges annoncées en compensation », confirme Patrick Liébus. Entre inquiétude et colère, les principaux acteurs de la filière ne comptent pas en rester là. La consommation des ménages est le principal moteur de croissance de l’artisanat du bâtiment. La hausse de la TVA aura forcément des conséquences néfastes sur le pouvoir d’achat des Français qui impacteront automatiquement l’activité. « La réaction des professionnels sera à la hauteur de cette annonce. On sait se mobiliser et on le fera », a affirmé le président de la Capeb, qui a demandé à être reçu en urgence par le Premier ministre. À l’heure où nous écrivons ces lignes, rien n’est encore arrêté, un consensus entre le gouvernement et les représentants de la filière pourrait encore faire évoluer le contenu du pacte de croissance.

En chiffres L’entretien et la rénovation de logements représentent 68% du chiffre d’affaires de l’artisanat du bâtiment. La Capeb estime entre 16 000 et 18 000 pertes d’emplois sur le secteur s’ajoutant aux 20 000 pertes générées par la crise en 2013. Plus d’un milliard et demi d’euros de baisse d’activité. taux minoré taux intermédiaire taux normal

Vos réponses à notre sondage 0%

Selon vous, quel sera l’impact de la hausse de TVA du bâtiment ? Selon vos réponses à la précédente Question de la semaine, vous êtes 75% à penser que la hausse de la TVA dans le secteur du bâtiment aura un impact conséquent et des répercussions néfastes sur l’activité. 25% estiment que cette mesure aura un impact minime. Enfin, aucun d’entre-vous ne s’attend à un équilibre avec les dernières mesures annoncées en faveur des entreprises. Un impact conséquent Un impact minime Un équilibre entre les dernières mesures annoncées en faveur des entreprises

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BTP Actualités n°3 • Novembre 2012

Le reclassement professionnel, de la théorie à la pratique Un accident du travail, un problème de santé, peut entraîner l’inaptitude professionnelle d’un salarié. Et tout salarié déclaré « inapte » à un poste par un médecin du travail doit se voir proposer un reclassement professionnel par son entreprise. L’employeur a alors l’obligation de rechercher la meilleure solution pour maintenir le salarié dans l’entreprise avec une rémunération et des responsabilités équivalentes, tout en conciliant sa santé en lui proposant soit un poste aménagé, soit un nouveau poste. Voici pour la théorie. mais en pratique, comment se passe un reclassement professionnel au sein d’une entreprise ? Un chef d’entreprise et un médecin du travail témoignent.

Un reclassement professionnel réussi pour l’entreprise Amiaud En avril 2010, un salarié de l’entreprise vendéenne Amiaud fait une chute de hauteur sur son lieu de travail. Il est alors hospitalisé pendant quatre jours pour un traumatisme crânien et une fracture du bras. Le salarié a ensuite été en arrêt de travail pendant deux ans. Le médecin du travail, le docteur Delanaud, lui diagnostique une perte de mobilité des membres supérieurs. Le salarié n’étant plus en mesure d’exercer son activité d’installateur de système de chauffage, il le déclare « inapte » à son poste.

Une décision évidente

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Pascal et Jean-Louis Amiaud Gérants de l’entreprise Amiaud

zoom entreprise L’entreprise vendéenne de plomberie, sanitaire et chauf fage Amiaud a été créée il y a bientôt 45 ans par Jean Amiaud. Depuis maintenant une dizaine d’années, ses fils, Jean-Louis et Pascal, ont pris sa succession à la tête de la société. En 2008, ils décident d’élargir son champ de compétences aux énergies nouvelles. Désormais, l’entreprise embauche 45 personnes. Une nette progression puisqu’elle en comptait 20 en 1998. L’entreprise familiale a connu une évolution maîtrisée et s’est développée au même r ythme que son activité.

Son employeur doit alors réfléchir à une solution pour aménager son poste ou lui en trouver un autre avec des exigences physiques moindres. Pascal Amiaud, cogérant de l’entreprise : « Pendant deux ans, nous avons eu le temps de penser à son retour. Ce salarié travaillait depuis des années dans l’entreprise, il était là avant mon frère et moi puisqu’il a été embauché par notre père. Alors pour nous, le garder était une évidence et ça s’est fait tout naturellement. Nous sommes une entreprise familiale avec des valeurs humaines fortes, on aurait eu la même démarche pour n’importe lequel de nos employés. Et il a un an, tous les éléments étaient réunis pour rendre ce reclassement professionnel possible. Nous avons donc rencontré le médecin du travail, à plusieurs reprises, pour établir une fiche de poste, déterminer les conditions de son retour et réorganiser son travail ».

Un retour progressif En octobre 2011, le Dr. Delanaud propose de mettre en place un mi-temps thérapeutique de trois mois pour permettre

à l’ouvrier de retrouver ses repères dans l’entreprise et de s’adapter à son nouveau poste de magasinier. « Jusque là, ce travail était effectué par l’employé qui livrait le fioul, il s’occupait du magasin sur le reste de son temps de travail. Pour renforcer le service, nous avons donc créé ce poste de magasinier qui était tout à fait adapté aux facultés de l’employé à reclasser », explique Pascal Amiaud. Le salarié a ainsi réintégré l’entreprise en avril 2012. Depuis septembre, il travaille à temps partiel, 30 heures par semaine.

Un dénouement plutôt satisfaisant « Dans la pratique, il n’est pas comblé mais il s’en contente. Dans un an et demi, cet employé sera à la retraite, c’est donc bien mieux pour lui psychologiquement de rester actif d’ici là. Et à 58 ans, il lui aurait été difficile de trouver un travail ailleurs », confie le chef d’entreprise. Et il pourra toujours garder contact avec son ancien métier en intervenant ponctuellement en soutien sur les chantiers. En interne, le personnel a été satisfait du retour de leur collègue. « C’est un message


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BTP Actualités n°3 • Novembre 2012

Dans un cas de reclassement professionnel, l’employeur et le salarié doivent parvenir à se mettre d’accord sur une solution qui convienne aux deux parties.

Un employé brieffe un apprenti dans une chaufferie

L’inaptitude professionnelle fort que nous avons adressé à nos salariés. Nous avons une relation de confiance avec eux et ils savent ainsi que nous serons présents à leurs côtés en cas de coup dur. Cet accident a été un électrochoc, nous avons véritablement pris conscience des risques et de l’importance de la prévention. Nous avons renforcé la sensibilisation à la sécurité au sein de l’entreprise. Désormais, ces règles ont été intégrées à notre fonctionnement et sont strictement appliquées au quotidien », a-t-il conclu.

Une démarche de progrès avec l’OPPBTP

Certes, il ne peut plus effectuer de travaux en hauteur mais il est toujours capable de travailler.

Chaque intervention des techniciens est soumise aux règles de sécurité

Bien avant que cet accident professionnel ne survienne au sein de l’entreprise Amiaud, ses dirigeants ont engagé, il y a une dizaine d’années, une démarche de progrès auprès de l’OPPBTP pour améliorer leur niveau de prévention des risques. L’entreprise a bénéficié d’un accompagnement d’un an, axé sur la prévention des risques et la sécurité, avec un suivi trimestriel. Un conseiller de l’organisme a donc effectué un audit de l’entreprise en prenant en compte l’organisation, la technique et l’humain puis a dressé un état des lieux dégageant les points forts et ceux à améliorer. En se basant sur ses recommandations et ses conseils, les chefs d’entreprises ont décidé ensuite des actions à mettre en œuvre.

L’inaptitude est déclarée après deux consultations, à deux semaines d’inter valle. Pour les souf frances psychiques liées à l’activité, il existe des procédures d’urgence afin d’éviter une issue dramatique. U n salarié déclaré inapte à un poste par le médecin du travail n’est pas inapte au travail. Ses capacités ne sont justes plus compatibles aux taches ef fectuées auparavant mais il peut toujours exercer une activité adaptée à ses facultés. Un salarié déclaré inapte au travail par le médecin conseil de la Sécurité Sociale est donc classé en invalidité de 2e catégorie par ce même médecin. Mais ce n’est pas une situation irrévocable. Des personnes déclarées inaptes au travail ont malgré tout pu reprendre une activité à temps par tiel conciliable avec leur invalidité. Et puis dans cer tains cas, l’état de santé du salarié peut s’améliorer.

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avis d’expert Dr. Delanaud, médecin du Travail employé par le Restev (Réseau de Santé au Travail des Entreprises de la Vendée)

Un accord gagnant-gagnant « La bonne volonté de l’entreprise et l’envie de rester dans l’emploi du salarié ont permis de déboucher sur un accord gagnant-gagnant et contribué à la réussite de ce reclassement. C’est presque une opportunité pour l’entreprise, qui peut ainsi garder un employé de qualité et occuper un poste vacant avec une personne qu’elle connaît déjà. Néanmoins, il est bien sûr essentiel que le besoin existe. Une fois reclassé, le salarié doit avoir la conviction d’être utile à ce poste. Parfois, les entreprises proposent des postes fictifs, un placard en attendant le départ à la retraite. Et pourtant, la réussite d’un reclassement est conditionnée par ces éléments déterminants : un poste répondant aux besoins de l’entreprise et un travail valorisant pour le salarié reposant sur ses compétences. C’était le cas pour l’entreprise Amiaud, tous les indicateurs étaient au vert. Forcément, il est plus simple de procéder à un reclassement dans les entreprises de plus de 30 salariés avec des services structurés et des ressources humaines dignes de ce nom. Mais aussi dans des entreprises inscrites dans une dynamique de développement, exerçant des activités diversifiées, nécessitant des compé-

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tences variées et augmentant régulièrement sa masse salariale. Dans le cadre d’un reclassement, mon rôle est d’être l’interface entre le milieu médical et le monde du travail pour préciser le plus possible à l’entreprise l’handicap du salarié en adoptant un discours médical abordable et compréhensible par les profanes. Dans un second temps, je sers aussi d’intermédiaire pour orienter les chefs d’entreprises vers des services d’accompagnement adaptés. Certaines entreprises ne sont pas toujours informées des outils et des aides de financement qui existent et qui sont proposés par les organismes spécialisés. Il n’est pas aussi évident pour une entreprise d’effectuer un reclassement, il y a beaucoup de critères à prendre en compte. Selon moi, et si je me base sur mon sentiment personnel et mon expérience professionnelle, moins d’un salarié sur deux sont reclassés à l’heure actuelle. Un peu plus de la moitié des cas aboutissent à un licenciement. Pourtant, une entreprise a tout intérêt à engager une démarche sérieuse et aboutie de reclassement car le cas échéant, le licenciement peut être refusé par l’inspection du travail pour recherche insuffisante de reclassement et l’entreprise se verra alors obligée de reprendre le versement des salaires à partir du trente et unième jour suivant le prononcé de l’avis définitif d’inaptitude et ce, jusqu’à ce qu’elle apporte une preuve tangible de l’impossibilité du reclassement. Par contre, un salarié a le droit de refuser un reclassement offrant une rémunération et des avantages en nature équivalant à son précédent emploi, aux motifs que les tâches, les responsabilités, le lieu et les horaires de travail ne sont plus les mêmes qu’avant, même si d’un point de vue médical les préconisations ont été suivies à la lettre. Alors, le refus entraînera le licenciement et le versement des indemnités légales, mais sans les majorations prévues par la loi dans le cadre d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle. Cela fait déjà quelques années que les exigences réglementaires de reclassement professionnel existent mais dernièrement, elles ont été renforcées par des cas de jurisprudence. »

à savoir En reclassant un travailleur reconnu handicapé ou victime d’un accident du travail avec une Incapacité Permanente Par tielle supérieure à 10%, selon le barème d’exper tise de l’Assurance Maladie, une entreprise peut ainsi s’acquitter de l’obligation d’emploi des personnes handicapées. Une entreprise de plus de 20 salariés a l’obligation d’employer au moins 6% de travailleurs handicapés sous peine de verser des cotisations majorées à l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Inser tion Professionnelle des Personnes Handicapées) de l’ordre de 600 fois le Smic horaire (contre 500 auparavant) par unité manquante. Et pour les entreprises n’ayant employé aucun travailleur handicapé pendant une période supérieure à 3 ans, la contribution pourrait atteindre 1 500 fois le Smic horaire par unité manquante. Les entreprises de moins de 20 salariés ne sont pas assujetties aux mêmes obligations et contraintes financières en matière d’emploi de travailleurs handicapés. Une telle sanction et l’arsenal administratif mis en place incitent les chefs d’entreprise à respecter la loi et à faire des ef for ts pour maintenir un salarié dans l’emploi.

Les aides financières

Les entreprises du BTP qui s’emploient à reclasser un salarié peuvent bénéficier du soutien de dif férentes structures comme l’Apas BTP et les Ser vices d’aide au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés (Sameth). Elles peuvent également se voir accorder une aide financière par l’Agefiph.

Aide au maintien dans l’emploi

Afin d’éviter le licenciement d’un salarié dont le handicap sur vient ou s’aggrave, une aide de 6 000 € peut être versée à l’entreprise pour lui permettre d’engager des dépenses en vue du maintien du salarié dans l’entreprise.

Aide à l’accessibilité des situations de travail

Pour maintenir un salarié handicapé dans son emploi, l’Agefiph peut accorder une aide d’un montant variable à l’employeur pour compenser la situation de handicap de la personne en aménageant son poste, son outil de travail ou en adaptant l’organisation du travail du salarié ou de l’équipe. L’Agefiph par ticipe au financement de l’étude préalable définissant les besoins et des moyens techniques ou organisationnels à mettre en œuvre.


métier & perspective

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Étancheur : un métier physique et un vrai savoir-faire Créée en 1983, Châtel Étanchéité est une entreprise familiale d’une vingtaine d’employés qualifiés spécialisés dans la réalisation de tous types d’étanchéité et de zinguerie. Implantée à Salles-sur-Mer, en Charente-Maritime, l’entreprise est dirigée par JeanPierre Vernoux, secondé par son fils de 23 ans, Nicolas, qui occupe la fonction de Métreur/ dessinateur. Rencontre avec ce jeune professionnel de l’étanchéité. Quel est votre parcours (formation, expérience) ? Pour ma part, j’ai décroché un bac scientifique puis un BTS Étude et économie de la construction à l’issue d’une formation de deux ans en alternance. Ensuite, j’ai intégré la formation de deux ans de jeune dirigeant du bâtiment à Bordeaux, dispensée par la Fédération Française du Bâtiment, que j’ai achevé en avril dernier. Depuis, j’ai rejoint l’entreprise familiale. Un bac professionnel du bâtiment en poche, mon père travaillait pour une entreprise d’étanchéité. C’est sur le terrain qu’il a appris le métier et acquis un certain savoir-faire puis il a décidé de se mettre à son compte en créant sa propre entreprise en 1983.

Pouvez-vous présenter votre entreprise ? Et votre activité ? Châtel Étanchéité est une entreprise familiale qui a commencé avec deux ouvriers et qui compte, aujourd’hui, 23 salariés et un chiffre d’affaires annuel de 2,5 millions d’euros. Notre activité principale comprend les travaux d’étanchéité et d’isolation des toitures terrasses accessibles ou inaccessibles par système de membrane bitumeuse ou PVC, les travaux d’étanchéité de parkings, la réalisation de végétalisation de toiture, les travaux

de zinguerie, la réalisation de liner de piscine par membrane PVC et l’installation de lanterneaux de désenfumage.

Quelles sont les qualifications ou les formations nécessaires pour exercer ce métier ? La plupart de nos salariés n’ont pas suivi de formation. Nous faisons généralement appel à des intérimaires et s’ils sont bons, nous leur proposons de les former. Pour cela, nous avons dégagé un budget de 15 000 euros par an pour la formation. Certains fournisseurs, comme le groupe Sika, organisent des stages pour leurs clients et les utilisateurs de leurs produits basés sur la connaissance des produits et procédés mais également des techniques de construction de leurs évolutions ainsi que de celles des réglementations. Un employé devient « qualifié » après cinq à six ans d’expérience et peut occuper un poste de chef d’équipe ou créer son entreprise.

Comment décririez-vous votre clientèle ? Et pouvez-vous citer quelques exemples de réalisations ? Les marchés privés représentent 60% de notre activité et les commandes publiques

Nicolas Vernoux Métreur/dessinateur, Châtel Étanchéité

fiche entreprise Date de création : 1983 Effectif : 23 salariés Implantation : Salles-sur-Mer (17) Chiffre d’affaires : 2,5 millions € Rayon d’action : 40 km autour de Quimper Activité : étanchéité et isolation des toitures terrasses. Son domaine d’intervention : 150 km de rayon d’action (Charente-Maritime, Charente, Vendée, Deux Sèvres) Ses réalisations : Maternité de La Rochelle, maison de retraite de Saint-Loup-Lamairé, logements à Vaux-sur-mer Sa clientèle : 60% de marché privé et 40% de marché public

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métier & perspective

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L’équipe réalise une mise en place de toiture végétalisée sur étanchéité bitumeuse elastomère

« Ces dernières années, nous avons constaté une diminution de 20% d’obtention de marchés publics ». 40%. Notre clientèle est constituée, en grande partie, de particuliers, d’industrie, de promoteurs immobiliers et de maisons de retraite. En 2011, nous avons installé 900 m2 de toiture végétalisée à la maternité de La Rochelle et nous avons réalisé l’étanchéité en membrane PVC sur 1 300 m2 d’un centre d’appels.

Avez-vous observé une baisse d’activité ces dernières années ? Auparavant, notre activité était d’avantage centrée sur les marchés publics mais, depuis

quelques années, les grands groupes tirent les prix vers le bas et il est impossible pour nous de nous aligner. C’est une volonté de notre part d’avoir développé notre activité auprès d’une clientèle privée. La concurrence y est moins importante.

Et justement, comment êtesvous parvenu à maintenir votre activité ? Nous nous sommes concentrés sur les marchés privés, notamment les particuliers. Afin de renforcer notre présence sur ces contrats, nous avons procédé à quelques changements au sein de l’entreprise. Un salarié a été promu au poste de conducteur de travaux récemment mis en place pour assurer un travail de prospection. Nous avons limité les contrats publics à des chantiers d’une superficie inférieure à 2 000 m2 ; et ces dix dernières années, nous avons étendu notre activité à la végétalisation des toitures terrasses et aux panneaux photovoltaïques.

En quoi était-ce important de faire évoluer l’activité ? Nos salariés ont été formés à ces nouvelles

L’entreprise a réalisé les travaux d’étanchéité de la maternité de La Rochelle par membrane bitumeuse et végétalisation.

Zoom Le métier d’étancheur consiste à réaliser des revêtements d’étanchéité pour mettre « hors d’eau » les ouvrages d’art et les bâtiments. Il opère sur toutes les parois particulièrement exposées à l’eau ou à l’humidité : toits terrasses, balcons, parkings, réservoirs, terrasses, murs enterrés, tabliers de ponts, ou tunnels.

techniques, cela nous a permis d’acquérir de nouvelles compétences, d’accroître notre savoir-faire, d’être en mesure de répondre à une demande de plus en forte de la clientèle qui recherche des professionnels sérieux et qualifiés pour ce genre de travaux et ainsi redynamiser l’activité de l’entreprise.

Quels sont les points forts de votre entreprise? Nous essayons de compter uniquement sur notre main d’œuvre en évitant, dans la mesure du possible, de sous-traiter. Il n’y a que de cette manière que nous pouvons être sûrs de la qualité du travail effectué. La satis-


métier & perspective

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formation Etanchéité par membrane elastomère avec panneaux photovoltaïques collés sur l’étanchéité

CAP étancheur du bâtiment et des travaux publics BP étanchéité du bâtiment et des travaux publics BTS enveloppe du bâtiment façades/ étanchéité En travaillant comme ouvrier d’exécution débutant dans une entreprise d’étanchéité du BTP. L’étancheur évolue rapidement vers le statut de compagnon professionnel, puis de chef d’équipe voire de conducteur de travaux. Après quelques années d’expérience, il peut aussi créer son entreprise.

faction du client est notre priorité. Certes, les prix que nous pratiquons sont plus élevés mais, en contrepartie, les clients ont la garantie d’avoir un travail de qualité. Souvent, les marchés sont attribués sur le seul argument du prix. Résultat : le travail n’est pas toujours effectué correctement et du coup, on nous appelle pour reprendre le chantier. Au final, les travaux auront coûté bien plus cher.

Quelle image la société a-t-elle de ce métier à l’heure actuelle ? Notre profession ne bénéficie pas d’une très bonne image. C’est un métier physique, les conditions de travail sont difficiles puisqu’un étancheur intervient en extérieur, en hauteur et est forcément exposé aux aléas climatiques. Ce sont autant d’inconvénients qui découragent les jeunes et il n’est pas rare que certains ouvriers s’arrêtent au bout de quelques mois seulement. Dans notre entreprise, nous avons fait le choix d’entretenir de bons rapports avec nos salariés en leur versant un salaire plus élevé que la rémunération classique de la profession : entre 1 700 et 2 400 euros bruts pour 35 heures de travail

hebdomadaire. Depuis 3 ans, nous avons mis en place un système de prime au mois pour récompenser l’implication au travail.

Selon vous, quelles sont les qualités essentielles pour exercer ce métier et quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui souhaitent se lancer dans cette voie ?

rable à une entreprise familiale, la clientèle étant plus attentive au prix qu’à la qualité et, dans les prochaines années, la situation est plutôt censé s’aggraver que s’arranger. Notre ambition est donc de maintenir notre chiffre d’affaires. À l’avenir, nous souhaitons continuer de développer l’activité végétalisation. L’environnement est désormais au centre des préoccupations et notre métier doit évoluer en ce sens en utilisant de nouvelles techniques et des matériaux plus propres.

Vous allez bientôt prendre la suite de votre père, comment Selon moi, il n’y pas de qualité particulière. va se dérouler ce passage de Il faut surtout ne pas avoir le vertige et être témoin ? dégourdi, savoir réfléchir par soi-même. Dans le bâtiment, il suffit d’être un peu débrouillard et ne pas rechigner à la tâche pour évoluer dans la profession. C’est le travail qui est récompensé. Il est également important de toujours se tenir informé des nouvelles techniques et des nouveaux matériaux. Enfin, il faut respecter scrupuleusement les règles de sécurité qui encadrent l’activité.

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Le contexte économique actuel n’est pas favo-

Mon père a 60 ans donc dans trois ans, il me cédera ses parts bien qu’il continuera à être présent au sein de l’entreprise. Pour lui, c’est une grande satisfaction de voir son entreprise perdurer après son départ. Même si pour moi, reprendre l’activité de mon père n’a pas toujours été une évidence. Plus jeune, je ne savais pas ce que je voulais faire dans la vie. Puis, à 15 ans, j’ai commencé à travailler sur les chantiers, ça m’a tout de suite plu et je me suis rendu compte que ce serait dommage de passer à côté d’une telle occasion, soit poursuivre l’œuvre de mon père.

Maison de particulier : étanchéité par membrane bitumeuse et végétalisation sur support béton avec une pente nulle.

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Trois frères, trois caractères et trois méthodes de travail Maulet TP, l’entreprise familiale spécialisée dans le terrassement, le déneigement et la location de matériel avec ou sans chauffeur, fête, cette année, ses 50 ans d’existence. Pour l’occasion, ses dirigeants, Bruno, Christophe et Bertrand Maulet ont convié leurs employés, leurs clients, leurs partenaires et leurs proches à une réception, vendredi 9 novembre. Les trois frères ont profité de l’événement pour rendre hommage à leurs grands-parents et parents disparus qui ont créé et fait vivre l’entreprise. Un héritage précieux que leurs successeurs s’efforcent de préserver au quotidien. Rencontre avec Bertrand Maulet qui revient sur les 50 ans d’histoire d’une entreprise au cœur du pays haut-savoyard. fiche entreprise 1962 – création de l’entreprise Activité : Terrassement – VRD – travaux publics – transpor t – location de matériel avec ou sans chauf feur – déneigement – démolition Dernier chiffre d’affaires connu : 6 millions € Effectif : 50 salariés Implantation : Col D’Evires – Haute-Savoie (74) Rayon d’action/zone d’intervention : Dépar tement de la Haute-Savoie Clientèle : Privée à 90 % (particuliers, maîtres d’œuvre, grosses sociétés nationales, promoteurs, agriculteurs) et publics à 10 %.

L’entreprise intervient sur des travaux de démolition

Pouvez-vous présenter votre entreprise? Et votre activité ? Situé dans le village d’Eteaux, dans le canton de la Roche-sur-Foron, en Haute-Savoie, Maulet TP emploie une cinquantaine de salariés, dont une quinzaine de saisonniers. L’entreprise est spécialisée dans les travaux de terrassement et de V.R.D. (maison individuelle, plateforme industrielle, bâtiment agricole, logement collectif, raccordement divers de réseaux) mais aussi de démolition. Nous proposons également un service de location avec ou sans chauffeur avec un large choix d’engins et une mise en œuvre rapide. Enfin, nous assurons un service de déneigement. Pour ce faire, nous disposons de tractopelles, camions, chargeuses sur pneus et Unimog 4 X 4. De part notre situation géographique un peu particulière, notre activité baisse en hiver. Avec la présence des touristes et des

conditions météo difficiles, les chantiers de montagne et d’enrobé sont suspendus donc, quatre mois dans l’année, nous travaillons en effectif réduit.

Quels ont été vos parcours respectifs avant d’intégrer l’entreprise ? Mon frère aîné, Bruno, 50 ans, a suivi une formation de mécanique générale avant de s’engager au Liban comme militaire à l’ONU. À son retour, il a repris une formation de chef de chantier. Christophe, 46 ans, le cadet de la famille, a effectué une formation de mécanicien et conducteur d’engins de TP. Avant d’arriver dans l’entreprise familiale, il a travaillé six mois en tant que mécanicien. Il s’occupe de l’activité location et se charge, entre autre, du recrutement des chauffeurs. Et moi, le benjamin, 44 ans, après avoir

Maulet TP s’est installée en 1973, sur un grand axe routier à Eteaux


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BTP Actualités n°3 • Novembre 2012

de gauche à droite Pierre Llorach, Bruno Maulet, Jean-Louis et Annie Llorach, Bertrand Maulet et Christophe Maulet

obtenu un BTS Bâtiment et Génie civil, je suis parti travailler, pendant plus d’un an, au Gabon puis en Russie. Je suis arrivé dans l’entreprise familiale dans les années quatre-vingt dix.

Trois frères à la tête d’une entreprise, comment ça se passe? Personne ne nous a poussé à reprendre l’entreprise, ça s’est fait naturellement et c’est pour ça que ça a fonctionné. C’est l’addition de toutes nos qualités qui fait notre force : trois frères, trois caractères et trois méthodes de travail. Chacun d’entrenous s’occupe de la partie dans laquelle il est le plus compétent. En tant qu’hommes de terrain, nous sommes très autonomes bien que toutes les grandes décisions se prennent toujours à trois. Ainsi, nous avons une certaine justesse de raisonnement. À trois, on est plus fort, on se remotive entre

nous. Et puis c’est rassurant de savoir que si l’un d’entre-nous rencontre des difficultés dans sa vie, il peut compter sur les deux autres pour faire tourner l’entreprise. Seul, je ne me serais jamais lancé dans une telle aventure.

Quelle particularité vous différencie de vos concurrents ? Notre principale force, c’est justement d’être trois frères à la tête de cette entreprise. Autre point fort, nous avons les moyens d’une grosse entreprise, en termes de structure et de matériel, et la souplesse, la réactivité et la qualité de travail d’un artisan. Nous répondons très vite à la demande et nous sommes capables d’intervenir rapidement. Enfin, nous disposons d’une large gamme de matériels récents et performants, que nous nous efforçons de renouveler régulièrement.

Maulet TP et Payant : un partenariat basé sur l’amitié L’entreprise Maulet TP partage une partie de ses locaux avec le groupe Payant, l’un des principaux distributeurs européens de matériel de TP, fortement implanté en région RhôneAlpes. Ce partenariat est né d’une amitié de plus de 30 ans entre Luc Mollet et Jean-Louis Llorach, président directeur général du groupe Payant.

Qui sont vos clients ? Notre clientèle est constituée à 90% de clients privés et à 10% publics : des particuliers, des maîtres d’œuvre, des sociétés nationales, des promoteurs, des agriculteurs... pour qui nous réalisons des chantiers de toute taille dans un rayon de 30 km autour du col d’Evires. C’est la limite qu’on

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Dirigeants et salariés réunis à l’occasion de la réception organisée pour les 50 ans de l’entreprise

s’est fixée pour éviter de perdre du temps sur les trajets. Nous effectuons des travaux d’assainissement sur des maisons individuelles. Nous travaillons en collaboration avec plusieurs constructeurs. Nous réalisons des bâtiments agricoles, cinq par an en moyenne, des bâtiments industriels, ce qui ne manque pas dans notre département hautement industrialisé, et de bâtiments à usage collectif. Pour la partie déneigement, nous intervenons pour les communes, le conseil général de Haute-Savoie et les sociétés d’autoroute (AREA, ATMB). Quant à la partie location, nous travaillons avec des majors nationaux (Eiffage, Eurovia, Veolia, Colas, Benedetti, Socco) et des entreprises locales. L’activité chantier et l’activité location représentent chacune 50% de notre chiffre d’affaires.

Maulet TP dispose d’un parc matériel avec des engins récents et performants disponibles à la location.

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50 ans d’histoire Tout a commencé avec Léon Maulet, le grandpère, agriculteur, boulanger, boucher à ses heures, toujours prêt à aller rendre ser vice ou par tir déneiger avec ses chevaux. Cette notion de ser vice sera le fil conducteur de l’entreprise qui va naître. Dès 1951, Luc, le père, et Gaby, l’oncle, agriculteurs de métier, exerceront, pendant 10 ans, les activités d’agriculteur, le transpor t et débardage de bois, le déneigement et tous les travaux agricoles dans les fermes des alentours. À son retour de la guerre d’Algérie, Luc Maulet, for t de son expérience acquise en mécanique et en conduite de véhicule lourd, est de plus en plus sollicité pour terrasser et transpor ter des matériaux. Luc voit dans cette nouvelle demande, son futur métier. En 1962, épaulé par sa femme Agnès, il décide d’arrêter l’agriculture et créé son entreprise de terrassement. Les 20 premières années sont florissantes alors l’entreprise embauche

plusieurs salariés et investit dans du matériel. En 1973, la société est délocalisée à Eteaux, à proximité d’un grand axe routier et de la ville de la Roche-sur-Foron. Une vision et un choix déterminant pour la suite. Au début des années quatre-vingt, l’entreprise s’agrandit et accueille la société Payant. Ces investissements, bien que nécessaires, af faiblissent la trésorerie de l’entreprise, qui va vivre cinq années dif ficiles, le matériel n’est plus renouvelé, la concurrence est sévère. En 1982, Bruno, le fils ainé, arrive avec son énergie débordante et son courage, pour prêter mains for tes et tenir à flot l’entreprise. Puis en 1986, c’est au tour de Christophe, avec son audace et son sens du commerce. Enfin, en 1990, Ber trand, organisé et méthodique, vient compléter le duo. Les trois frères reprennent l’entreprise qui devient alors la SARL Luc Maulet.


portrait

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Quels aspects souhaitez-vous améliorer ? À l’avenir, nous souhaitons développer la récupération et le recyclage des matériaux. Nous envisageons également de mettre en place un conducteur de travaux au sein de l’entreprise. Bien que ce soit un intermédiaire entre le personnel et nous, ça nous semble important d’améliorer l’organisation de notre temps de travail. Nous avons de longues journées, nous sommes de moins en moins présents sur le terrain alors qu’il est essentiel dans notre profession d’aller sur les chantiers et d’accorder du temps à nos clients.

Selon vous, dans quel état est le marché actuel ? La Haute-Savoie est un secteur marginal, c’est une zone frontalière bénéficiant d’une activité touristique, industrielle et agricole qui permet à l’économie de résister mieux qu’ailleurs. Toutefois, nous sommes nombreux sur le marché et la concurrence est forte. Nous nous sommes aperçus, ces derniers temps, que le marché public n’est plus un sillon à creuser. La concurrence tire les prix vers le bas pour décrocher les contrats au détriment de la qualité. Cette manière de travailler ne nous intéresse pas.

Et dans un tel climat économique, que mettez-vous en œuvre pour maintenir votre activité? Nous ne braderons pas notre savoir-faire et notre travail pour obtenir des marchés,

contrairement à certaines entreprises qui n’hésitent pas à le faire plutôt que d’accepter une baisse de leur chiffre d’affaires. Nous avons une sérénité que l’on ne retrouve pas chez tous nos confrères. Depuis 20 ans, notre chiffre d’affaires augmente, en moyenne, entre 15 et 20% chaque année. Quand l’une de nos activités diminue, on essaye de compenser avec une autre. On préfère avoir 100 petits chantiers plutôt qu’un gros. Nous ne faisons pas de prospection et nous privilégions les chantiers privés pour lesquels les clients recherchent, certes, un bon prix mais la qualité avant tout, surtout en milieu montagneux. Avec le temps, l’entreprise s’est constituée un large réseau de clients fidèles qui n’hésite pas à nous recommander à leur entourage. Et puis, nous profitons d’une crédibilité et d’une image de marque solide qui reposent sur 50 années d’expérience.

Le déneigement, activité difficile et originelle de l’entreprise, et un service incontournable dans le département de la Haute-Savoie.

Vous avez organisé une réception, vendredi 9 novembre, pour le 50e anniversaire de l’entreprise. Comment s’est déroulée cette journée ? En organisant une réception à la Roche-surForon, nous avions à cœur de rendre hommage à nos parents et grands-parents, sans qui l’entreprise n’aurait jamais vu le jour, mais aussi de remercier les gens que nous avons croisé au fil des années, tous ceux qui nous ont soutenus et fait confiance. Près de 700 personnes ont été conviées : nos clients, nos employés, nos fournisseurs, des élus et nos proches. La journée a débuté par une exposition de nos premiers tracteurs, de vieilles machines et d’engins récents, s’est poursuivie par les traditionnels discours, et s’est achevée par un repas et une animation. Un projet... Maulet TP vient de signer l’ouverture d’une plateforme aux portes d’Annecy pour traiter les matériaux issus des terrassements.

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réalisation

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La place d’Allier, le symbole de la renaissance de la ville de Moulins L a réhabilitation de la place d’Allier n’est qu’une étape du vaste programme de rénovation urbaine de la ville de Moulins. Ce projet participe à la revitalisation du centre-ville et a vu le jour grâce à une concertation efficace entre la ville, les habitants et les commerçants. Mais le nouveau visage de cette place est désormais aussi le symbole de la renaissance de Moulins.


réalisation

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« Ce chantier nous a permis de montrer notre savoir-faire et de nous faire connaître sur le territoire » Karine Enjolras, conducteur de travaux et chargée d’études Entreprise De Lima

Quelle a été la participation de l’entreprise De Lima sur le chantier de la place d’Allier ? L’entreprise De Lima a été chargée des travaux d’aménagement de surfaces. Nous avons réalisé la pose de pavés et des bordures sur la place d’Allier mais aussi l’habillage en pierres de la fontaine de Sancy. Ce chantier a duré plus d’un an avec des périodes d’arrêt pour cause d’intempéries et pour respecter le rythme de vie de la place.

Combien de personnes sont intervenues sur le chantier et quels matériels ont été utilisés ? Ces travaux ont été effectués par une équipe de 6 à 10 poseurs qualifiés sous les ordres d’un chef de chantier. Ce chantier a nécessité l’utilisation d’un Merlo manuscopic avec godet malaxeur pour l’approvisionnement des pavés, d’une pelle de 8 tonnes Kubota pour le terrassement, de ventouses et d’une pince à bordures pour déplacer et poser les bordures et les dalles qui sont très lourdes. Environ 300 000 pavés ont été posés sur la place. La place, les trottoirs et la voie de circulation sont en pavés de grés. Les trottoirs sont bordés de pierre calcaire, qui servira également à dessiner des motifs sur le centre de

Environ 300 000 pavés ont été posés sur la place d’Allier

la place et la fontaine est en granit noir poli et calcaire.

En tant qu’entreprise locale, comment avez-vous obtenu ce chantier ? Nous avons soumissionné à l’appel d’offres en montant un dossier contenant notre offre de prix et un mémoire technique détaillant

Le chantier en chiffres 3,5 millions d’euros de budget total 16 mois de travaux 6 entreprises : - CEME : Éclairage public - Chaumette Dupleix : rénovation de la fontaine de Sancy - Entreprise Beaufils : démontage de la fontaine de l’agriculture - Entreprise De Lima : fourniture et pose de pierres - Eurovia : voirie - Pépinière Cholat : fourniture d’arbres 37 éclairages de façade 17 mâts d’éclairage 85 projecteurs 12 projecteurs de sol 35 grilles et corsets d’arbres 12 bancs 15 porte-vélos 10 600 m2 de pavés 35 arbres 5 essences différentes (Gleditsia Triacanthos Inermis, Gleditsia Triacanthos Skyline, Fraxinus Excelsior, Fraxinus Angustifolia, Gingko Biloba).

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réalisation

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Les travaux de réhabilitation ont concerné 11 000 m2 de surface

L’entreprise a effectué la pose de pavés rue des Halles

fiche entreprise Présentation Création de l’entreprise : 2009 Description de l’activité : Travaux de maçonnerie en neuf et réhabilitation, aménagements extérieurs Dernier chiffre d’affaires connu : 2 800 000 € Effectif : 30 personnes Implantation : 8 rue des Acilloux Cournon d’Auvergne Rayon d’action/zone d’intervention : France Métropolitaine Clientèle : Marchés publics et par ticuliers

la manière de procéder, l’organisation mise en place pour assurer le cheminement des piétons pendant la durée des travaux et les méthodes de travail.

Plusieurs entreprises sont intervenues en même temps sur ce chantier, comment le travail a-t-il été organisé ? Effectivement, plusieurs entreprises ont participé au chantier mais une seule est intervenue en même temps que nous réalisions notre part des travaux. Eurovia, chargée de la reprise de réseau et du terrassement, a préparé la plateforme sur laquelle nous venions poser les bordures et les pavés. Nous avons travaillé en décalé sur une même emprise, ce qui a permis de ne pas trop se gêner les uns les autres.

Justement, quelles difficultés avez-vous rencontrées sur ce chantier ? La principale contrainte pour nous était de travailler en centre-ville. Il y a beaucoup de commerces et donc beaucoup de mouvements. Une difficulté que nous avons gérée au fur et à mesure que le chantier avançait. Les travaux étant réalisés par phase, un cheminement alternatif a été mis en place pour assurer un accès constant à la place.

Un chantier à 1,6 million d’euros pour l’entreprise De Lima Et quelles sont les retombées pour votre entreprise ? L’entreprise De Lima existe depuis trois ans et ce chantier nous a permis de montrer notre savoir-faire et de nous faire connaître sur le territoire. Effectivement, nous avons la compétence nécessaire pour réaliser ce type

Chantier de la place d’Allier à Moulins Durée des travaux : 1 an Zone d’intervention (surface traitée) : 11 000 m2 Matériels et produits utilisés : Merlo (manuscopic) avec godet malaxeur, pelle 8 tonnes (Kubota), ventouses, pince à bordures. Pavés grès, dallages et bordures en calcaire (distributeur : Ar ts Pierres, fournisseur : Bauma Stone et La Pierre de France), fontaine en granit noir poli et calcaire, produit de traitement hydrofuge (labo France), joints spéciaux pour la fontaine (parex lanko). Effectif déployé sur ce chantier : 10 personnes

de travaux mais il n’est pas toujours évident, pour une entreprise comme la nôtre, de décrocher un tel contrat. Et nous comptons sur cette référence pour obtenir des marchés similaires par la suite.


environnement

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Des nouvelles techniques d’enrobés pour une route plus verte Pour limiter l’impact écologique des constructions routières, les producteurs européens de bitume et les entreprises de construction routière consacrent, chaque année, des moyens importants à la recherche et au développement de nouvelles applications. « Économie de consommation des ressources naturelles, diminution de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre, prévention, sont désormais les principaux défis auxquels le secteur de la construction doit faire face », a commenté l’Union des syndicats de l’industrie routière française (USIRF). En ce sens, les fabricants sont de plus en plus nombreux à développer de nouvelles techniques d’enrobés. Les enrobés à chaud, satisfaisant techniquement, ont un impact conséquent sur l’environnement et la santé. Effectivement, ils nécessitent des installations à chaud et une fabrication coûteuse en énergie provoquant des dégagements de fumées et de poussières. Selon l’USIRF, « Les températures de fabrication et d’application des enrobés ont baissé régulièrement en 20 ans : elles sont comprises, aujourd’hui, entre 150 et 170 °C et des techniques nouvelles sont en plein essor pour passer à 120-130 °C, voire endessous de 100 °C. Ces gains de température s’accompagnent de réductions en consommation d’énergie et en émissions de gaz à effet de serre de 30 à 50 % ». Ces techniques à température réduite devraient s’imposer à moyen terme. Tandis que les techniques à froid, en particulier celles des enduits superficiels, des graves-émulsion et des enrobés coulés à froid, continuent d’être perfectionnées. « La fabrication à froid repose sur le mélange à froid des granulats avec une émulsion de bitume, modifiée ou non, dans de l’eau, à une température proche de la température ambiante, c’est-à-dire généralement à une température de 10 à 20°C, en moyenne voisine de 15°C », explique l’USIRF. L’utilisation d’un enrobé à froid est une technique plus écologique, qui permet une économie d’énergie, la suppression des gaz à effet de serre (GES), une mise en œuvre dans n’importe quelle condition climatique, l’absence d’odeur et de fumée rendant les conditions de travail plus agréables et les nuisances pour les riverains plus supportables. L’enrobé à froid est d’ores-et-déjà utilisé sur des chantiers d’entretien préventif à faible coût énergétique, avec des délais de remise en service plus courts pour les voies à circulation faible ou intense. Le hic, c’est que beaucoup d’entrepreneurs ont engagé des investissements lourds dans des centrales d’enrobage à chaud et ils ont bien l’intention de les optimiser. Pour

changer la donne, il faudrait imposer, par la législation, l’utilisation des techniques d’enrobés à froid. La quantité d’énergie nécessaire pour sa fabrication est bien inférieure à celle nécessaire pour produire des enrobés à chaud. Une telle décision pourrait entraîner de fortes réductions des factures énergétiques et des émissions de CO2, à l’échelle européenne.

Rephalt, enrobé réactif à l’eau, sans solvant Le groupe autrichien Vialit, spécialisé depuis plus de 100 ans dans la conception et la fabrication de produits bitumeux, met au point un enrobé à froid réactif à l’eau et sans solvant sous l’impulsion de son PDG. Depuis 1998, ce produit est commercialisé en Allemagne et en Autriche où l’environnement est un sujet sensible depuis longtemps. Il y a cinq ans, la filiale française, Reacktiv Asphalt, a lancé ce produit dans l’hexagone. Mais le marché français, sceptique, n’y porte pas un très grand intérêt jusqu’à ces dernières années. Le Rephalt dispose de propriétés semblables à celles d’un enrobé bitumeux à chaud. Il est destiné à la réparation des routes telles que le rebouchage des nids de poules. Sans solvant et réactif à l’eau, il contient des huiles végétales, un pourcentage de liant élevé (plus de 8 %), une faible quantité de vide (10/12 %) et point de ramollissement à 75°C. Particulièrement adapté aux travaux routiers, il permet une remise en service immédiate et une réparation durable. En l’absence de solvant, le Rephalt se sert de l’eau pour durcir. Cette particularité fait que le produit peut s’appliquer sur chaussée humide et peut donc être utilisé toute l’année et même à des températures inférieures à 0°. Il convient à toutes réparations de petites et moyennes surfaces sur enrobé, asphalte et béton et à tous les trafics même autoroutier. Pour appliquer l’enrobé, seul un ajout d’eau en surface avant damage est nécessaire.

La gamme Eiffage Travaux Publics Depuis 2005, Eiffage Travaux Publics développe une nouvelle gamme d’enrobés à basse température fabriquée à moins de

100° pour optimiser le gain énergétique et environnemental : l’EBT. Une technologie complétée par d’autres solutions intermédiaires qui vient constituer la gamme Eiffage TP des enrobés semi-tièdes EBT 90 et EBT 130. Eiffage Travaux Publics a également développé le Biocold, un revêtement bitumineux à froid qui contient 100% d’agrégats recyclés avec un liant « bio ». Ce produit est destiné à la réalisation de couches de roulement de chaussées supportant un trafic moyen ou faible.

Eurovia : une gamme plus économe en énergie Afin de réduire son impact sur l’environnement, Eurovia s’est employé à concevoir des procédés plus économes en énergie : enrobés tièdes, semi-tièdes et froids avec la gamme Viaself, Fv et Ecolvia et asphalte basse température Viasphalt BT. Ces produits ont été développés d’après des techniques de réduction des températures de fabrication et de mise en œuvre, de réduction d’émission de gaz à effet de serre afin de diminuer la consommation énergétique et améliorer les conditions de travail.

Le Flexroute 100 de Malet L’entreprise Malet a mis au point un béton bitumeux à froid contenant 100% d’agrégats (réutilisation des matériaux, granulat et bitume) d’enrobés. Le Flexroute 100 est parfaitement adapté à un trafic moyen. L’entreprise Malet propose désormais systématiquement ce produit en variante dans les appels d’offres pour un effet final comparable aux enrobés à chaud.

à noter L’USIRF recommande une utilisation systématique des enrobés tièdes, technique qui présente des avantages sur le plan de l’économie des ressources naturelles, en améliorant les conditions de travail. Toutefois, d’après une enquête réalisée à la demande de l’Assemblée des départements de France (ADF) et l’USIRF, 21 départements sur les 40 interrogés ne préconiseraient pas l’application d’enrobés tièdes dans leurs appels d’offres voirie, principalement en raison d’un manque de recul technique.

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focus matériel

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froid devant !

zoom sur les engins et accessoires de déneigement

Les fraises à neige Snowbob (Eliet) fiche technique 8014T

9018T

Subaru EX40 14 CV

B&S Vanguard 18 CV 2 cylindres

largeur de travail (mm)

810

910

capacité d’évacuation (T/h)

70

115

distance d’éjection (m)

17

25

vitesse (km/h)

0à4

Travail : -1,5 à +1,5 Transport : -5 à +5

1540 x 810 x 1430

1940 x 920 x 1590

250

350

moteur

dimensions (lO x La x H en mm) Poids (kg)

les +

Un levier multifonction pour définir la vitesse d’avancement, diriger le chasse-neige, orienter la cheminée d’éjection, commander les clapets déflecteurs et soulever la tête de fraisage. Autre avantage : les fraises à neige Snowbob dispose d’un système de chauffage pour l’opérateur.


focus matériel

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Saleuse sur 3 points (Acometis)

Lame biaise polyvalente Agilo (Europe Service)

fiche technique

fiche technique

Poids 550 kg

dimensions Largeur minimum hors tout : 2000 / 2500 / 3000 mm Hauteur : 550 mm Poids total en version standard : 239 / 277 / 315 kg Largeur déneigée en lame biaise à 30° : 1730 / 2165 / 2600 mm Distance du centre de gravité à la plaque d’attelage : 560 / 580 / 550 mm Porte à faux à la plaque d’attelage : 1190 mm

caractéristiques techniques Capacité : 1 350 ou 1 600 l Réhausse de 250 l Trémies : acier galvanisé à chaud 245 gr/m2 de 4 mm d’épaisseur avec béquilles incorporées entraînement Système hydraulique du tracteur : dosage et largeur pilotés par des diviseurs de débit propor tionnels, réglable par molette graduée ou par télécommande depuis la cabine. Filtre haute pression à l’entrée du bloc diviseur propor tionnel. caractéristiques d’épandage Système d’épandage par disque centrifuge sous la trémie (disque en acier inoxydable) Largeur : de 1 à 8 m Dosage sel : de 0 à 40 gr/m2 Dosage sable : de 0 à 140 gr/m2 Dosage gravier : de 0 à 200 gr/m2 dimensions (Pour une capacité de 1 350 l) Largeur : 2120 mm Profondeur : 1065 mm Hauteur : 1554 mm options Bâche de couverture Bavette arrière de protection Auto-chargement Grille de protection Réhausse de 250 litres Télécommande depuis la cabine

les +

Une commande manuelle par diviseur hydraulique permettant l’embrayage et le débrayage à partir de l’hydraulique du tracteur : réglage de la largeur et du dosage et recopie des feux du tracteur.

caractéristiques techniques Corps de lame à profil galbé Bande d’usure en caoutchouc de 50 mm Parallélogrammes assurant relevage sous l’action d’un vérin hydraulique simple ou double ef fet Limiteur de descente Signalisation conforme aux normes en rigueur Feux leds de série équipement hydraulique Orientation hydraulique assurée par 2 vérins SE (bloc hydraulique avec clapet de sécurité à double étage)

les +

Résistance importante pour le déneigement, évite l’accrochage d’obstacles dépassant du revêtement. Les articulations sur les rotules permettent un amortissement des à-coups et une oscillation pour suivre les variations du dévers de la chaussée.

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focus matériel

Lames de déneigement séries R et S (Arvel)

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Saleuse auto-chargent AM (Arvel)

fiche technique

fiche technique

caractéristiques techniques Tablier polyéthylène haute densité Structure en acier à haute limite Sablage et peinture epoxy avec cuisson au four à 200°C Profil for tement galbé avec bavette anti projection en caoutchouc Montage sur tout type de camion équipé de plaque d’attelage avant Pieds de dépose Signalisation conforme aux normes en vigueur

caractéristiques techniques Alimentation à vis sans fin Epandage par disque Trémie acier haute résistance Basculement par vérin hydraulique à double ef fet

couteaux Couteau en caoutchouc bi-shore pour les neiges molles ou humides Couteau en acier pour les neiges dures ou gelées Lames mono-raclage et bi-raclage Sur les lames bi-raclage, le changement de couteau s’ef fectue par l’intermédiaire de vérins à double ef fet équipement hydraulique Relevage hydraulique assuré par vérin double ef fet Sécurité par limiteur de descente Orientation hydraulique droite/gauche assurée par 2 verins double effet Sécurité par clapet by-pass (en cas de choc latéral) Basculement des racleurs acier assuré par 2 vérins double ef fet Sécurité par accumulaterurs hydropneumatiques

les +

Une structure particulèrement robuste étudiée pour effectuer le dégagement de la neige avec des véhicules de petite et moyenne gamme. Exigences de déneigement assurées par un angle d’attaque positif ou négatif, un couteau mono ou bi-raclage et un racleur acier ou caoutchouc.

performances Capacité : 1,2 m3 Largeur d’épandage : 1 à 7 m avec pas réglable par ajustement de la vanne de flux Asymétrie d’épandage : réglage de l’asymétrie gauche - symétrie droite par déplacement manuel du disque (avec machine à l’arrêt)

les +

Cette série peut être installée sur le troisième attelage des tracteurs agricoles, les por te-équipements et les engins de chantiers, et peut être montée indif féremment sur l’avant ou l’arrière du véhicule. Sa trémie en acier haute résistance permet d’optimiser les opérations de chargement et déchargement des matériaux d’épandage (sable, sel, granulés...).


focus matériel

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Lames de déneigement triaxiales LT (Villeton)

Lame niveleuse légère, standard et lourde (Rabaud)

fiche technique

fiche technique

dimensions Largeur mini : de 1400 à 4200 mm Largeur maxi : de 2200 à 6800 mm Hauteur : de 600 à 1300 mm Poids en bi-raclage : de 400 à 1200 kg Simple racleur : de 370 à 1100 kg

dimensions Largeur de la lame : de 1,5 à 2,5 m Hauteur de la lame : de 0,43 à 0,60 m Poids (sans option) : de 170 à 750 kg

fixation Attelage rapide selon norme EN 15 432 pour dif férents véhicules ou types de por teurs structure Acier E 36.4 Tablier central orientable avec volets indépendants droit et gauche écar teurs permettant le travail en U, en Z ou en lame biaise Racleur caoutchouc réversible 280 x 40 bi-shore ou 300 x 50 Oscillation amor tie sur silentbloc caoutchouc pour un meilleur suivi du dévers Signalisation lumineuse, bandes rétro-réfléchissantes classe 2 Bavette caoutchouc anti-projection géométrie Relevage par parallélogrammes déformables Orientation droite/gauche à 30° option Bi-raclage : racleur acier 160 x 20 (Hardox 400) escamotable avec sécurité en cas d’obstacles et retour en position automatique assuré par accumulateur oléopneumatique Centrale électro-hydraulique 12 ou 24 volts 2 tiges de gabarit type lumifog Oscillation hydraulique (Tilt) Pupitre de commandes Can Bus Distributeur hydraulique à plusieurs fonctions Boîtier hydraulique à connexions multiples Adaptation sur engin TP Roue de jauges Feux de gabarits à LED Attelage sur relevage avant 3 points

les +

Une multitude d’options et pas moins de 8 modèles de lames. La lame triaxiale avec 2 volets latéraux à commandes hydrauliques indépendantes permet un travail en multi-positions. Grâce à sa géométrie variable, elle se faufile avec aisance dans la circulation, sur les parkings, passe les péages...

caractéristiques techniques Puissance du tracteur : de 50 à 150 CH Rotation de lame : 360° Dépor t de lame : 25° (hors modèle lame légère) Inclinaison : 20° (hors modèle lame légère) Adaptation : 3 points n°1 et n°1N à goujons démontables (lame lègère), 3 points n°1 et 2 à chapes fixes (lame standard), 3 points n°2 et 3 à chapes fixes (lame lourde) Couteau d’usure interchangeable en acier spécial options Caoutchouc anti-abrasif de 30 mm spécial déneigement Rotation hydraulique Inclinaison hydraulique Dépor t Hydraulique Volets de côté et rallonde de 25 cm à gauche et à droite Roues de terrage Roues hydrauliques en option sur lame lourde Distributeur électro-hydraulique manipulateur 6 fonctions rapides et clapets pilotés

les +

Une large gamme de 10 modèles pour une machine adaptée à tous les besoins, polyvalente grâce à ses dif férents accessoires. Idéal pour les travaux intensifs : conception du bâti avec poutre ronde et de for te épaisseur. Utilisable tout au long de l’année.

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vie de l’entrepreneur

BTP Actualités n°3 • Novembre 2012

L’absentéisme, un fléau pour les chefs d’entreprise Arrêts de travail, absences injustifiées et retards, en été comme en hiver, le taux d’absentéisme dans les entreprises de BTP explose.

Pour les chefs d’entreprise, l’absentéisme, c’est surtout beaucoup de complications : gérer les retards accumulés sur les chantiers, assurer le maintien des salaires des employés absents et le coût de leur remplacement. Souvent, l’entreprise n’évalue pas les consé-

quences, notamment l’impact financier, sur son activité. Et pourtant, calculer le taux d’absentéisme de son entreprise et établir des statistiques, en prenant en compte la fonction, la taille, la composition et l’activité, permettra d’agir concrètement sur les raisons qui poussent les employés à se porter absents. L’employeur devra apporter des réponses adaptées aux motifs, à la durée, à la fréquence de ces absences mais aussi à la situation de son entreprise. Ce procédé peut permettre d’identifier un problème pro-

fond, que ce soit au niveau des conditions de travail, de l’organisation, mais aussi de l’implication des salariés, de l’ambiance de travail ou encore du management. Certaines solutions existent déjà mais elles ne sont pas forcément efficaces. La prime d’assiduité, par exemple, peut agir sur l’absentéisme mais, à l’inverse, une fois réduite ou perdue, elle peut aussi l’aggraver. Autre option, les contre-visites. En général, trop onéreuses pour une entreprise. L’employeur peut, par contre, compter sur les entretiens individuels pour remobiliser ses employés et sur les représentants du personnel en les sensibilisant et les associant à la démarche. Enfin, un tableau de bord peut être mis en place afin de poursuivre l’analyse dans la durée et évaluer l’efficacité des mesures. Ce tableau de bord doit prendre en compte le taux d’absentéisme mais aussi le nombre de salarié qui a quitté l’entreprise, les arrêts et les accidents de travail, et pour finir, le compte de résultat de l’entreprise. Le tableau de bord sert également à mesurer la motivation dans l’entreprise.

à noter

Comment booster la motivation de vos employés ? L’absentéisme répété dans une entreprise révèle, la plupart du temps, un manque de motivation des employés. Leur motivation dépend pourtant entièrement du chef d’entreprise. Et même dans les TPE et PME, ce dernier dispose de moyens pour raviver leur envie de s’impliquer. Des employés motivés seront investis à 100% dans leur travail et donc plus compétents. Tout d’abord, l’employeur doit toujours considérer que la motivation est plus importante que la compétence. À partir de là, le personnel sera toujours plus motivé si l’employeur lui donne une vision précise de ses attributions et des objectifs à atteindre. Sans placer la barre trop haute pour éviter de provoquer l’effet inverse. Dans un second temps, il devra mesurer l’importance de reconnaître le travail

accompli et le récompenser avec une augmentation de salaire, une prime ou encore des chèques-cadeaux. Il valorise ainsi le travail effectué. C’est également vrai quand il s’agit de récompenser l’ensemble de l’équipe avec des événements fédérateurs : une sortie, un repas… et créer ainsi des moments de partage. Ce genre de démarche contribue également à souder l’équipe et à favoriser une ambiance conviviale. Pour ne négliger aucun salarié, pensez à privilégier l’entretien individuel annuel. Il permet d’identifier les besoins de chacun, que ce soit au niveau de la rémunération ou de la formation. Acquérir de nouvelles compétences est une source considérable de motivation. Les salariés bénéficiant d’une formation se sentent intégrés à long terme au sein de l’entreprise et ont le sentiment de progresser avec elle. La formation participe bien sûr à accroître la performance même de l’entreprise. Néanmoins, un refus non justifié de formation altère systématiquement la motivation. Autant d’actions qui peuvent être facilement mises en places dans n’importe quelle structure, quelle que soit sa taille, et qui, à la vue des résultats, demande un effort, somme toute relatif, à l’employeur.

• L’absentéisme est plus faible dans les grands groupes que dans les PME. • Les ouvriers sont plus souvent absents que les cadres, avec 4,84%, soit 17,7 jours contre 1,53%, soit 5,6 jours. Calculer le taux d’absentéisme de votre entreprise : Heures d’absences réelles Durée théorique du travail

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Taux d’absentéisme dans le BTP D’après une étude réalisée par Alma Consulting sur l’année 2011 et publiée en septembre 2012, un salarié du BTP est absent 10,80 jours par an, soit un taux d’absentéisme de 2,97 %. L’un des plus faibles relevés parmi tous les secteurs d’activités confondus, inférieur même au taux national de 3,84 %, soit 14 jours d’absence. Le taux national baisse puisqu’en 2010, il était de 4 %, soit l’équivalent de 14,5 jours d’absence.




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