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Une page d’histoire : le monument aux morts

1921/2021 : cent années se sont écoulées depuis l’érection du monument aux morts de la commune, un siècle… l’occasion d’un bref retour en arrière pour connaître l’histoire de ce monument.

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Entre 1920 et 1925, chaque commune de France voulut élever un monument à la mémoire des morts de la grande guerre. Certaines communes élaborèrent leur projet dès 1919, ce fut le cas de notre village où le conseil municipal en date du 1er juin 1919 et sur proposition du Maire de l’époque, Frédéric Beaume, délibéra de la sorte : « Monsieur le Maire expose au conseil qu’à son avis il serait du devoir de la commune d’élever un monument commémoratif à la mémoire de ses soldats morts pour la France et propose de voter la somme de 1000 francs. Il propose, en outre, de nommer une commission de cinq membres pour le choix et l’emplacement du futur monument, le conseil émet le vœu que celui-ci soit érigé sur la place de l’église » La loi du 25 octobre 1919 institua une subvention de l’état à hauteur de 25 % du budget mis par les communes pour la « glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre »

Le 4 janvier 1920, le maire propose de nommer une commission afin « d’organiser sur la commune une souscription destinée à l’érection du monument commémoratif » ; le conseil à l’unanimité décida « que tous les membres du conseil fassent partie de celle-ci et désigne comme suppléants 22 personnes des différents quartiers de la commune et que cette commission devra commencer à fonctionner à partir de janvier 1920 »

Cette commission se mit donc au travail et le 9 mai 1920, la somme de 4324,50 francs fut récoltée pour le monument, restait donc à le faire réaliser... Le conseil dans la même séance nomma une commission composée de sept personnes - 4 membres du conseil et trois membres de l’amicale des anciens poilus de Pont-De-Labeaume.

Cette commission a pour but « le choix du monument et de se mettre en relation avec le sculpteur pour la fourniture et la pose de celui-ci dans les plus brefs délais » Le 15 mai 1920, le contact est établi avec les établissements Jules Giraud, carrier à Voguë et un traité de gré à gré est signé entre la commune et le sieur Giraud pour la somme forfaitaire de 8500 francs et charge à la commune de mettre en place le socle qui accueillera le monument.

Dans le même temps, David Fargier, négociant à Pont-De-Labeaume, dans un courrier du 1er juin 1920, offrit ses services pour « le transport de Vogue à Pont-De-Labeaume des éléments du dit monument »

En date du 29 août 1920, le conseil municipal approuve le projet définitif et le devis dressé par Monsieur Giraud Jules s’élevant à la somme de 9805 francs, le conseil municipal « accepte le montant des souscriptions qui s’élèvent à la somme de 5340 francs et de recourir à l’emprunt pour couvrir la différence soit 3500 francs au taux de 6,95 % auprès du Crédit Foncier de France remboursable sur 30 ans à partir de 1921» Il est à noter que la commune n’a pas fait appel à la subvention de l’état pour le financement. Dans sa séance du 21 novembre 1920, le maire soumet au conseil municipal la liste des enfants morts pour la France et après examen des demandes et réclamations faites sur le sujet (sous-entendu la population?) toujours est-il que le conseil municipal décide « d’arrêter définitivement cette liste de 48 noms qui sera transmise au fournisseur »

Dans sa séance du 12 décembre 1920, le conseil municipal vota « une imposition annuelle et extraordinaire pour faire face au paiement des annuités qui s’élèvent à 279,21 francs »

Sur les 800 habitants que comptait la commune alors, des 71 soldats partis à la guerre pendant ces cinq années, 23 balmipontains revinrent dans leur village natal et 48 noms sont depuis gravés sur le monument de la commune. Dans le même temps, la paroisse, avec à sa tête le curé Louis Rodier, fit poser dans l’église une plaque commémorative pour les morts de la Grande Guerre ; cette plaque, toujours en place, comporte 39 noms d’enfants de Pont-deLabeaume. Que s’est-il donc passé pour justifier cette différence, du côté de la commune comme du côté de la paroisse ?

Après quelques recherches : Delhorme Gabriel, né à ? Son nom est sur le monument de Pont-de-Labeaume, Chaulet Emile est né à Nieigles et réside sur la commune de Vals les bains, son nom est également inscrit sur le monument de Vals, Clap Clovis est né à Nieigles et réside à Jaujac, son nom est également inscrit sur le monument de Jaujac, Coudene Marius est né à Nieigles et réside à Lalevade, son nom est inscrit sur le monument de Pont-De-Labeaume et sur celui de Lalevade, Issartel Siméon est né à Burzet, son acte de décès a été transmis dans sa commune de naissance et transmis à Joyeuse, lieu de résidencee. Son nom est inscrit sur les trois monuments, Masneuf Auguste est né à Nieigles, son acte de décès a été transmis à Tatahouine en Tunisie, son nom figure sur le monument de Pont-De-Labeaume, Méjean Alexandre, né à Meyras, son nom est inscrit sur le monument de Pont-De-Labeaume, Teyssier Xavier est né à Nieigles et réside à Fabras, son nom figure sur le monument de Pont-De-Labeaume, Vigne Gustave est né à Nieigles et réside à Lagarde, son nom figure sur le monument de Pont-De-Labeaume.

De tout cela, on peut aisément tirer l’hypothèse que la commune a volontairement inscrit les noms de ses enfants nés sur la commune quel que soit leur lieu de résidence et, très sûrement, à la demande des familles des poilus tués au front, alors que la paroisse paraît avoir privilégié les seuls résidents de la commune au moment de leur départ sur le front. Ceci expliquant cela, voilà donc l’énigme résolue.

Toujours est-il que l’inauguration du monument s’est déroulée le 27 février 1921, comme l’atteste le programme établi pour la circonstance et, à analyser ce document, c’est en grandes pompes que s’est déroulée cette manifestation avec, on peut le penser, une foule très nombreuse au vu de l’empreinte qu’a laissé ce conflit pendant cette période 1914/1918 et très sûrement bien après

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