Playsound #17

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JANVIER 2014 #17

MOGWAI TOY WE THE KING THE MAINE CITY LIGHT MASTODON Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra family of the year méon BATH FATHER JOHN MISTY LUCY ROSE MS MR ET PLUS ENCORE...


_PS MAG _Playsound est une plateforme créative de découverte, d’actualité et de chroniques couvrant les différentes facettes de la culture rock au sens le plus général du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numérique via une plateforme dédiée à la promotion de jeunes talents.

_JANVIER 2014 #17 _RÉDACTEUR EN CHEF Yannis Mouhoun

_DIRECTEUR DE PUBLICATION Matthias Meunier

_RÉDACTION MAG

Sami Elfakir Emmanuel Van Elslande Martin Van Boxsom Elie Dib Bazil Hamard Marie-Audrey Esposito Maximilien de Boyer Alexis Dutrieux

_CONCEPTION GRAPHIQUE Matthias Meunier

_CONTACT

mag@playsound.fr

_SITE WEB

www.playsound.fr

_UN PROJET DE :

www.medias-culture.fr

_PLAYSOUND

Playsound est une plateforme culturelle dédiée aux cultures rock. Elle est dotée d’un site d’actualité réactif et moderne, où brèves côtoient chroniques de qualité. Playsound est également un lieu de découverte à l’heure du numérique. Notre démarche s’inscrit dans une volonté de promotion des talents peu connus et de mise en valeur de toutes les formes de créativité. L’équipe de rédacteurs de Playsound forme un ensemble de passionnés tous poussés par la même ambition : partager leur amour de la musique. Nous couvrons l’essentiel de l’actualité musicale dans les styles rock (commerciaux ou non, la bonne musique reste de la bonne musique) : pop, alternatif, punk, heavy, électronique… Nous nous autorisons cependant quelques écarts : aucun dogme concernant les limites (qui sont très subjectives) de Playsound n’est instauré. Nous n’avons en aucun cas la prétention d’être les dictateurs légitimes du goût musical et artistique ; notre seul but est de vous conseiller car nous avons la conviction que la musique est un des grands plaisirs de la vie, forme d’expression de la pensée riche et complexe. Nous avons également à coeur de rendre hommage aux grands groupes et artistes qui ont contribué à la construction de la musique « contemporaine », et de décrypter certains phénomènes musicaux à travers dossiers improbables et éditos décapants.


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_ÉDITO _NEWS _l'actu en 140 caractères _TALENTS _ZOOM : FAMILY OF THE YEAR _focus : HYDE PARK LE MAGNIFIQUE _Les nouvelles portes de la perception _les actes isolés d'un musicien doivent-ils influer sur la légitimité d'un groupe ? _souvenir : arcade fire _ILS L'ONT DIT _rétro : mogwai _chronique : mogwai × rave tapes _selection ps : toy × join the dots _chroniques en bref


_Playsound × _Janvier 2014 × _News en bref × _04

_NEWS EN BREF + DE NEWS SUR PLAYSOUND.FR/NEWS

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_Bruce Springsteen est de retour !

C'est confirmé : « The Boss » sortira son 18e album, intitulé High Hopes, le 13 janvier prochain via Columbia Records. Y figureront des membres de l'E-Street Band ainsi que Tom Morello, le talentueux guitariste de Rage Against The Machine. Un premier extrait, du même nom que la galette, ainsi que la tracklist ont été dévoilés.

_Muse : un album pour 2015 ?

Après avoir sorti l'album le plus pop/électro de sa carrière en 2012, il semblerait que Muse souhaite revenir sur un terrain plus rock sur son septième opus. En effet, lors d'une récente interview, les trois Anglais ont déclaré vouloir se « concentrer sur [ses] propres instruments : la guitare, la basse, la batterie », avant d'annoncer un album « un peu plus brut, et sans doute un peu plus rock ». Le résultat ne devrait cependant pas voir le jour avant 2015.

_Un dernier adieu pour My Chemical Romance

Le quatuor, qui annonçait sa séparation en mars dernier, s'apprête à sortir un best-of intitulé May Death Never Stop You. Outre les différents hits du combo, des inédits seront présents sur cette compilation avec les Attic demos ainsi qu'une des dernières chansons ayant été composées par le groupe en studio. Le tout devrait sortir le 25 mars prochain.

_Un nouvel album pour Kaiser Chiefs

Trois ans après la parution de The Future Is Medieval, les Britanniques sortent enfin de leur silence pour présenter leur nouvel opus, Education, Education, Education & War. Celui-ci sera disponible dès le 31 mars prochain via Fiction Records. Un premier single, intitulé Misery Company, offre d'ores et déjà un avant-goût de cette nouvelle galette.

_The Dead Weather partage un nouveau titre

Après plus de deux mois d'attente, The Dead Weather livre enfin officiellement son nouveau single Open Up (That's Enough). Il s'agit du premier d'une série de plusieurs singles qui se dévoilera jusqu'en 2015, date à laquelle devrait sortir le très attendu nouvel album des Américains. Le nouveau titre sera disponible sur les plates-formes de téléchargement à partir du 14 janvier.


_NEWS EN FIL ROUGE + DE NEWS SUR PLAYSOUND.FR/NEWS Après avoir sorti un DVD live le mois dernier, le combo continue dans sa lancée avec la sortie d'un recueil de b-sides. The B-Sides contiendra des compositions originales ainsi que des reprises enregistrées par le groupe entre 2008 et 2011. Le tout sortira le 28 janvier via SideOneDummy. Par ailleurs, le successeur de Handwritten (2012) devrait voir le jour dès cette année.

_Blood Red Shoes : un nouvel opus pour mars

Le duo a récemment lancé la promo de son quatrième album avec une sorte de chasse au trésor qui a permis aux fans de débloquer l'écoute du tout nouveau titre The Perfect Mess. Seulement quelques jours après cette opération, les Anglais annoncent la sortie de leur nouvel opus, Blood Red Shoes, pour le 3 mars prochain et en profitent pour dévoiler la tracklist (avec une version deluxe composée de plus d'une dizaine de morceaux) ainsi que l'artwork.

_Band Of Skulls : les détails sur le 3ème album

Alors que le trio annonçait son retour le mois dernier, il précise les choses ce mois-ci. Ainsi, il a été annoncé que le troisième album du combo, Himalayan, sortirait le 31 mars. La tracklist et l'artwork de la nouvelle galette ont également été partagés.

_We Are The In Crowd : nouveau titre, nouvel album

Les Américains de We Are The In Crowd sont également à compter parmi les nouvelles sorties de ce début d'année. Intitulé Weird Kids, le successeur de Best Intentions, qui était sorti en 2011, débarquera dès le 18 février prochain via Hopeless Records. Pour marquer cette annonce, le combo a également dévoilé The Best Thing (That Never Happened), premier extrait de la nouvelle galette.

_Band Of Horses débranche les guitares

Le quintet a annoncé la sortie d'un album acoustique live, enregistré en avril dernier lors de deux concerts au Ryman Auditorium de Nashville. Intitulé Acoustic At The Ryman, la galette est composée de 10 titres et sortira le 11 février prochain. En attendant, les Américains vous proposent de découvrir la version acoustique de Neighbor, ainsi que la tracklist et l'artwork de ce nouveau projet.

_Mary Has A Gun dévoile une nouvelle compo

Alors que la date de sortie de leur nouvel opus n'est toujours pas connue, les Français de Mary Has A Gun tentent de faire patienter leurs fans en dévoilant un nouveau morceau intitulé Tragic Destiny Of An Ice Cube. Celui-ci est donc extrait de Pendulum, le deuxième album du quatuor, dont la sortie est prévue pour 2014 sans plus de précisions..

_Natives offre son nouvel EP

Les Natives se la jouent Père Noël avec leur nouvel EP Going In Alone. En effet, il suffit de se rendre sur le site officiel du groupe pour télécharger (ou simplement écouter) ce mini-album 4 titres dans son intégralité. Quant au premier album du combo, il devrait voir le jour un peu plus tard cette année.

_Merge : bientôt le premier album

Après avoir fait attendre leurs fans pendant plusieurs mois, les Français de Merge ont annoncé la date de sortie de leur tout premier album Elysion. La galette pointera donc le bout de son nez dès le 18 février prochain. Le quintet en a également profité pour annoncer sa signature sur le label américain Red Cord Records.

_ On en a parlé _près avoir assuré la première partie des Queens Of The Stone Age en novembre dernier, Band Of Skulls sera de retour, cette fois-ci en tête d'affiche, à Paris (3 avril) ainsi qu'à Lyon (7 avril). _Incroyable mais vrai : Taking Back Sunday sera de retour en France après 7 ans d'absence le 22 février prochain à la Flèche d'Or de Paris. _ Les premiers noms du Main Square Festival, du Printemps de Bourges, des Vieilles Charrues, du Hellfest, de Musilac ainsi que du Festival de Nîmes sont à découvrir sur playsound.fr _Marie-Audrey Esposito

_Playsound × _Janvier 2014 × _News en fil rouge × _05

_Gaslight Anthem met ses b-sides à l'honneur


_l'actu en 140 caractères X _08 DECEMBRE 2013

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_fauvecorp (@FAUVEcorp) ≠ Ça y est, c'est arrêté : "VIEUX FRÈRES – Partie 1" sortira le 3 février 2014.

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_Playsound × _Janvier 2014 × _L'actu en 140 caractères × _06

_13 décembre 2013

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_Serj Tankian (@SerjTankian) L’intégralité de la vidéo a été filmée et montée sur mon téléphone. Personnel, mais non professionnel ! J Mon morceau préféré de Jazz-Iz Christ. http://youtu.be/NCLAeGhbCPM

X _14 décembre 2013

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_slash (@slash) 12 morceaux dans la boite, encore quelques-uns. iiii]; )' http://www.whosay.com/l/HFg7quv

X _15 décembre 2013

_SPIN (@SPINmagazine) In Memoriam : Les musiciens disparus en 2013. http://go.spin.com/1bvEipA

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X _16 décembre 2013

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_rat attack (@RatAttackTweets) Joyeux Noël les twittos ! Voici la vidéo de notre dernier EP Look Back and Laugh. Quel été ! Enjoy #LBAL http://www.youtube.com/watch?v=7GGJmZk9_9Q

X _16 décembre 2013

X _Playsound × _Janvier 2014 × _L'actu en 140 caractères × _07

_moby (@thelittleidiot ) Photo extraite du meilleur clip jamais réalisé http://youtu.be/qr_qFHF7Zr0 http://instagram.com/p/iHaGDvrEI4/

_20 décembre 2013

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_Interpol (@Interpol) Dernier jour au studio aujourd’hui. On est contents de nos morceaux. Maintenant, place au mixage le mois prochain ! -DK https://soundcloud.com/20syl/rolling-stones-20syl

X _22 décembre 2013

_[PIAS] France (@PIASFrance) L'album The Golden Age de @Woodkid est le Meilleur Premier Album de l'année selon @itunes Retweeté par WOODKID

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_Playsound × _Janvier 2014 × _Talents × _08

_TALENTS

+ DE TALENTS à découvrir sur www.sabotage-radio.com

lllllllllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #1 llllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #2 lllllllllllllllllllllllllllllllllll MÉON  lllllllllllllllllllllllllllllllllllll BATH Avis à ceux qui aiment prendre leur temps. Résultat de frustrations répétées auprès de groupes peu aventureux, Méon est un projet solo du multi-instrumentaliste Adi Lincoln. Les premières plages de drones furent posées durant l’été 2012 avant de devenir ce qui allait former le premier album : Soundless Days, sorti en mai 2013. Un premier essai d’une quarantaine de minutes hanté par des nappes de guitares légères et abstraites. On y retrouve des mélodies évoquant des maîtres tels Explosions In The Sky ou Mono, les explosions saturées en moins. Soundless Days caresse du début à la fin. Le voyage introspectif tout juste terminé, Méon proposait déjà un nouvel EP en septembre, intitulé When Each At Least Unto Himself Shall Waken. Inspiré d’un poème du penseur anarchiste John Henry Mackay, cet EP d’une bonne demi-heure tranche avec son prédécesseur. Plus agressif, plus radical, plus axé sur le riff, l’EP transporte telle une tempête. Post-rock plus classique, certes (crescendo de guitares, explosions de son, samples rétro), mais toujours efficace.

Nous vous en parlions dans notre top albums 2013 en décembre: à tout juste 24 ans, le prodige californien Will Wiesenfield a marqué un grand coup avec Obsidian, son deuxième album sorti en mai dernier. De formation classique, Will commence le piano à quatre ans afin de "concurrencer son grand frère", petit favori de la famille. C'est à l'âge de quatorze ans qu'il découvre la musique électronique et toutes ses richesses. Dès lors, il compile les idées, collecte les pistes et se crée un univers à part entière, parfaitement retranscrit dans son premier album Cerulean, classé par les vingt meilleurs albums de l'année 2010 par The A.V. Club. Son empreinte, mêlant chillwave et artifices sonores aussi variés qu'envoûtants, est sublimée dans Obsidian, véritable ovni compilant Prince, Pavement et Toro y Moi. Un cocktail risqué à un si jeune âge, mais si profond et millimétré qu'il surprend à chaque écoute, et fascine à l'infini. C'est cette puissance qui fait de Baths un être, et un musicien décidément à part.

_Genre Ambiant, post-rock, expérimental

_Genre Électro

_Label Arête Records

_Label Anticon

_Pays États-Unis

_Pays États-Unis

_Site Officiel

_Site Officiel

http://meonsmusic.com/

http://www.bathsmusic.com


llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #3 llllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #4 llllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #5

JOHN MISTY

lllllllllllllllllllllllllllllLUCY

ROSE

llllllllllllllllllllllllllllllllllll MS

MR

Les Fleet Foxes auront su marquer 2009 de leur empreinte avec leur premier album éponyme, instantanément culte et prodigieusement surprenant, mêlant choeurs traditionnels et ambiance médiévale anglicane pour une symbiose magnifique. Josh Tillman, batteur et accessoirement choriste que groupe de Baltimore, a depuis décidé de préférer les champignons, acides et autres psychotropes aux chants ancestraux. Le résultat: Father John Misty, un projet solo au-delà de toutes nos espérances. Fear Fun, son premier livré, peut aisément être hissé au rang d'album mythique. En effet, l'émotion que Tillman offre au fil des écoutes est si pure et naturelle que les boucliers de l'âme ne peuvent que se fendre et laisser pénétrer la véritable harmonie du coeur, de l'âme. Comme le trentenaire le décrit si bien, cet album est le fruit d'un voyage initiatique mené durant de longs mois sur la côte est américaine, empreint de chaque seconde et de chaque lieu de manière à offrir une intiimité véritablement mystique et stupéfiante. Un grand musicien, à n'en pas douter.

Malgré son petit minois et ses airs de grand timide, l'interprète acoustique Lucy Rose se livre de manière décomplexée et souvent enchantée sur Like I Used to, sorti en septembre 2012. C'est d'ailleurs en ces temps hivernaux que l'écoute de ce premier album est la plus délicieuse. Originaire de Warwickshire, bourgade sans prétention des campagnes anglaises, Lucy Rose a depuis eu le temps de mûrir, notamment grâce à de nombreuses dates aux quatre coins du monde (Reading & Leeds, Canada, Etats-Unis) aux côtés d'autres artistes à la puissance évocatrice considérable: Noah & the Whale et Bombay Bicycle Club, auxquels elle offre sa douce voix en studio. Outre sa passion pour le thé, qui l'a conduite à commercialiser sa propre production en tournée, la jeune chanteuse a su mettre ses influences traditionnelles (Joni Mitchell, Neil Young) en exergue pour créer un style très intime et personnel rappelant Passenger ou Ben Howard. Un véritable bonheur, aussi pur et délicieux que le plus beau des Noëls.

Un univers minimaliste et inquiétant, des mélodies et orchestrations bien senties : voilà ce qu’a à vous offrir le duo américain MS MR. Après un EP plus que convaincant paru en 2012, la formation a récidivé en mai dernier avec Secondhand Rapture, premier LP sorti sur IAMSOUND / Columbia. Mené par la charismatique Lizzy Plapinger et par le producteur Max Hershenow, MS MR n’est pas sans rappeler des artistes tels que Matt & Kim, Alt-J ou encore Florence & The Machine. Avis aux amateurs de dream pop.

_Genre Indie Pop

_Genre Indie Folk

_Genre Indie Pop

_Label Pop Bus / Label Onium

_Label Columbia Records

_Label IAMSOUND

_Pays États-Unis

_Pays Angleterre

_Pays États-Unis

_Site Officiel

_Site Officiel

_Site Officiel

http://www.fatherjohnmisty.net

http://www.lucyrosemusic.com

http://www.msmrsounds.com

_Playsound × _Janvier 2014 × _Talent × _09

lllllllllllllllllFATHER


Formé en 2009, le quatuor n'a pas chômé et a déjà plusieurs EP et deux albums à son actif. Force est de constater que la situation du combo a drôlement évolué en quatre ans. Sur Songbook, premier album paru en 2009, Family Of The Year se l'était joué DIY avec une galette autoproduite et une distribution via son propre label Whashashore Records. Trois ans après, la formation sort Loma Vista, un second album enregistré dans un « vrai » studio à Hollywood aux côtés du producteur Wally Gagel (qui a notamment travaillé avec Eels) et en profite pour signer sur le label indépendant Nettwerk Records. Résultat : le combo commence à faire parler de lui en Europe et reçoit notamment un bon retour de la part du prestigieux NME qui va jusqu'à le comparer à Fleet Foxes, véritable pointure sur la scène folk pop ! Family of The Year met toujours un point d'honneur à venir rencontrer son public et faire de nouveaux adeptes en Europe – fait plutôt rare pour un groupe américain encore peu connu. Ainsi, le combo a déjà foulé plusieurs fois le sol français notamment en 2011 aux Vieilles Charrues et en 2012 à Rock en Seine. Il est d'ailleurs venu promouvoir son second opus, disponible seulement depuis la fin septembre dans l'hexagone, tout récemment avec un concert gratuit à l'International. Outre-Atlantique, la formation semble déjà jouir d'un certain succès ayant assuré la première partie de Mumford & Sons et profité de passages remarqués dans des émissions américaines prestigieuses comme le Jimmy Kimmel Live. Le quatuor compte d'ailleurs Steven Tyler, leader d'Aerosmith, parmi ses fans. Celui-ci ira jusqu'à les qualifier de « The Papas & The Mamas sous acide ». Avec deux albums aux sonorités folk pop, il est certain que bien d'autres encore finiront par tomber sous le charme des Californiens. Bande-son parfaite en été ou mélodies réchauffant les cœurs en hiver, Family of The Year vous accompagnera tout au long de l'année. Infatigable, le combo s'est d'ores et déjà lancé dans l'enregistrement de son troisième album qui devrait voir le jour dès l'année suivante. Si la formation continue dans sa lancée, il ne fait aucun doute que ce troisième opus fera parler de lui à travers le monde. L'orientation choisie reste encore inconnue, le combo va-t-il continuer de nous offrir sa folk agréable ou évoluer vers quelque chose de plus

Family of the year Family of the year Family of the year Family of the year Family of the year Family of the year THE STORY SO FAR

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Le moins que l'on puisse dire, c'est que Family Of The Year porte bien son nom. Composé de deux frères, Sebastian (batterie/chant) et Joseph Keefe (chant/guitare), et de leurs amis de longue date Christina Shroeter (clavier/chant) et James Buckley (guitare/chant), le combo fonctionne comme une véritable petite famille. Et pour cause, en plus de se côtoyer sur les routes pendant les tournées, les quatre membres de Family Of The Year vivent également ensemble. Si cette situation pourrait vite devenir invivable au sein de certaines formations, elle crée une véritable cohésion chez les quatre Américains. Un plaisir de jouer ensemble qui se ressent à l'écoute des compositions très chaleureuses et conviviales du combo.

Family of the year Family of the year Family of the year Family of the year

_TALENT ZOOM

surprenant ? Avec des influences aussi variées que Beach House, Lady Gaga ou encore Nirvana, tout reste possible pour la suite ! _Marie-Audrey Esposito _Genre Folk pop _Label Nettwerk Records _Pays États-Unis _Site Officiel http://familyoftheyear.net


Hyde Park, le magnifique

Welcome to London ! Ville cosmopolite et capitale anglaise, Londres est attractive sous bien des angles. Que ce soit en famille pour rendre visite à la Reine d’Angleterre, entre potes pour aller se boire quelques pintes de Guiness dans les nombreux pubs qui émaillent la ville, entre amateurs d’art sous toutes ses formes (l’hétéroclite quartier de Camden Town) ou tout simplement entre amoureux sur le Tower Bridge et en haut du London Eye, difficile de ne pas succomber aux appels de cette métropole. Mais s’il y a bien un endroit dont raffole les itinérants de passage dans cette ville, ce sont bien les espaces verts. Lieux de villégiature et appréciés des coureurs (les Anglais ne sont-ils pas les plus sportifs d’Europe ?), ils sont nombreux à Londres. Toutefois, un se démarque largement des autres : c’est le magnifique Hyde Park. Bordant le romantique quartier de Notting Hill (Hugh, où estu ?), ce parc qui s’étend sur plus de 250 hectares a toujours été spécial aux yeux des touristes du monde entier. Car cet endroit regorge de richesses. Comment ne pas passer à côté du Speakers’ Corner, plateforme fondée en 1872 où chacun peut s’exprimer librement devant l’auditoire du moment ? Comment ne pas se laisser emporter par les féeries de Noël avec la fête foraine Winter Wonderland et sa patinoire, qualifiée comme la plus grande du Royaume-Uni ? Pourquoi ne pas aller rendre hommage au Duc de Wellington ou encore à la princesse Diana qui a longtemps vécu au sein du Kensington Palace ? C’est donc tout naturellement que ce lieu historique a rapidement été pris d’assaut par les plus grands musiciens afin de se produire dans un lieu insolite et naturel. Ainsi, les Rolling Stones ont été les premiers à donner un air rock’n’roll au parc royal en 1969 devant, selon la légende, un parterre de 250 000 fans, endeuillés peu de temps auparavant par le décès du guitariste Brian Jones. Ils remirent d’ailleurs

le couvert en 2012 lors de leur retour pour leur cinquantième anniversaire de carrière. Mais ce ne furent pas les seuls. Pink Floyd (1970), Freddie Mercury avec Queen (1976), concert gratuit en prime, les Red Hot Chili Peppers (2004) qui ont attiré plus de 258 000 personnes (record en cours) ou encore la bande à Damon Albarn (2009) ont marqué de leur empreinte les bords de la Serpentine. Lieu d’inspiration aussi. Faut-il rappeler qu’en 1964, les Beatles prirent de nombreuses photos dans Hyde Park pour illustrer leur album du moment Beatles for Sale ? Nombreux sont aussi les DVD live enregistrés là-bas, sorte d’apothéose d’une carrière remplie et symbole de toute formation anglo-saxonne. Lieu de solidarité enfin. En 2005, c’est bien dans le parc anglais que fût organisée la première édition du Live 8. Cet évènement, qui a lieu dans 8 pays différents (membres du G8), permet de manifester contre la pauvreté et de faire pression sur les dirigeants des états les plus riches du monde afin d’aider financièrement et matériellement des continents en difficultés comme l’Afrique. Coïncidant avec le 20ème anniversaire du Live Aid (contre le Sida), les artistes ont bien évidemment répondu présents ce 2 juillet 2005. Ainsi, on a pu retrouver des légendes comme Paul McCartney, Richard Ashcroft, U2 ou encore Sir Elton John et George Michael. Une succession de concerts qui a rencontré un énorme succès et qui a été filmée dans son intégralité par les caméras du monde entier. Dorénavant, vous n’aurez donc plus d’excuses pour ne pas passer faire un tour à Hyde Park. Accompagné(e) ou seul(e), nombreuses sont les raisons pour aller boire un petit café, s’installer sur un banc et contempler ce lieu rempli d’histoire. _Elie Dib

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Family of the year

_FOCUS


_DOSSIER

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Les nouvelles portes de la perception


Aux origines des années 2000

Il faut attendre la deuxième moitié des années 2000 pour qu’une véritable mouvance s’articule : The Black Angels sortent leurs premiers albums à partir de 2006 ; MGMT publie Oracular Spectacular en 2007, et devient une source d’inspiration notamment avec 4th Dimensional Transition. Outre ces années 90, les principales influences des groupes des années 2010, ce sont surtout les deux anges déchus : Brian Jones, fondateur des Rolling Stones avec l’album Their Satanic Majesties Request et Syd Barrett, leader des Pink Floyd le temps du sublime premier album The Piper at the Gates of Dawn. Si nous ajoutons The Doors, Velvet Underground, Jefferson Airplane, Gong, Flaming Lips, Spacemen 3, nous obtenons une esquisse des références de ces Pipers du troisième millénaire. Parce que le psychédélisme est un monde coloré, que les couleurs c’est sympa parce qu'elles riment avec bonheur et cœur : la vague s’est étendue sur plusieurs continents.

Océanie : tête de gondole ?

En 2012, après un E.P. et l’encourageant Innerspeaker, les Australiens de Tame Impala publient un des trésors de la décennie: Lonerism. Adoubé par la critique, l’album fait du groupe le porte-parole des ondes psychés. Kevin Parker, chanteur du groupe, collabore en outre avec les excellents Australiens de Pond et a aussi produit et joué sur l’album du groupe de sa copine française, Melody’s Echo Chamber (2012), à coup sûr le plus bel album psychédélique français. Les Australiens de Jagwar Ma proposent aussi une prometteuse synthèse des psychédélismes anglais, californiens, avec des accents de musique électronique dans leur premier disque indispensable Howlin’. En Nouvelle-Zélande, c'est Unknowm Mortal Orchestra et son space rock ainsi que Connan Mockasin avec son psychédélisme novateur remarquable qui font parler d´eux.

États-Unis : San Francisco, Los Angeles capitales rivales, capitales éternelles ?

À San Francisco, berceau du psyché, les Thee Oh Sees règnent en maîtres. Formé à la fin des années 90, le groupe du stakhanoviste John Dwyer a publié 15 albums depuis 2003 dont Floatin’ Coffin cette année, leur plus grande réussite. Le label de John Dwyer, Castle Face Records, produit le non moins prolifique, électrique et éclectique Ty Segall qui jongle entre le psyché acoustique, le garage et le glam dans la bonne vingtaine de disques qu’il a pondue. Parmi les poulains de Castle Face on retrouve les excellents White Fence ; mais aussi Warm Soda qui propose une power pop impeccable ; et surtout les Fresh & Onlys dont l’album Play it strange de 2011 reste une référence. Enfin, l’imposant barbu Ripley Johnson propose un psyché brutal que ce soit au sein de Wooden Shjips, ou dans son projet Moon Duo qui mêle le psyché sauvage aux rythmes répétitifs et aux jeux de lumière particulièrement envoûtants en live. À SF, les fleurs sentent toujours la créativité, la fraîcheur, la communauté, la Musique. Los Angeles, rivale éternelle compte sur le Beach Goth, des incompréhensibles et très inventifs Growlers, véritables magiciens musicaux qui ont fait des émules dont les Allah-las qui offrent sur leur premier album une surf music très reposante. Mais c’est surtout le troisième album de Foxygen plongeant dans la nostalgie des 60's et l’acid rock qui a fait parler de LA. New York brille pour sa part grâce aux Psychic Ills qui proposent une musique héritée du krautrock, du shoegaze, et du rock prog savamment mêlés à l’électronique. À Austin, ce sont les Black Angels qui règnent, surtout depuis leur déroutant et puissant Indigo Meadow. Ils ont établi le plus grand festival du genre psychédélique au monde avec celui de Liverpool : le Austin Psych Fest et produisent des artistes tels les Français de Wall of Death.

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67 : Année Psychédélique

Avant 69, année érotique, il y eût 67, année psychédélique : du 13th Floor Elevator à la compilation Nuggets, en passant par The Doors, Cream, Hendrix, Pink Floyd, Soft Machine, Jefferson Airplane… Mais dès les années 70 le mouvement se fond dans plusieurs courants : glam, krautrock, rock prog, space rock… Les héritiers ne connaîtront pas un succès aussi important, en dépit du retour dans les années 90 d’amateurs de reverb, du mélange des genres, de rythmes « motoriks » comme Of Montreal, Flaming Lips ou Brian Jonestown Massacre. Depuis 2010, les groupes à tendance psychédélique – le terme aujourd’hui sonne creux et doit être accompagné de milles épithètes pour clairement définir le son d’un groupe – se multiplient et leur succès est retentissant ; du jamais vu depuis l’âge d’or 67-73 ?


_Playsound × _Janvier 2014 × _Dossier × _14

Europe : perpétuel mimesis ou créativité tant attendue ?

Spectral Park, Hookworms, Temples sont ceux apparaissant comme les espoirs de la scène British. Les premiers mènent un acid rock intéressant, mais quelque peu amateuriste. Les deuxièmes font chauffer les synthés et déchaînent l’héritage motorik. Les derniers sont les plus prometteurs, leur premier album paraîtra début 2014. Aux Pays-Bas il y a Jacco Gardner, et Jacco c’est la perle. Jacco c’est un album-manifeste fait de rêves, de voyages, de délices. C’est la rencontre d’un Hollandais fan de Curt Boettcher et d'un Mellotron. Son album « Cabinet of Curiosities » est la porte d’entrée de ce monde de rêveurs, de Génies de la mélodie : une porte faite de nuages dans lesquels on se niche et se laisse porter au son des cordes, de l’orgue, des clavecins. La France a-t-elle des Fools On The Hill ? Les Français n’ont pas manqué la vague et ce ne sont pas les Biarrots de La Femme qui diront le contraire, eux qui vont au Austin Psych Fest avec les autres Français d'Aqua Nebula Oscillator. Oui, les Français sont dans le Strawberry Field : The Liminanas font bouger la ruche avec un psychédélisme amusant et nonchalant ; ils publient sous l’excellente maison de disques Trouble in Mind (Jacco Gardner) et leur présence au prestigieux Liverpool Psych Fest témoigne de leur succès. Dans un autre univers, le guitariste des Melody’s Echo Chamber, Pablo Padovani, chanteur des jouissifs Moodoïd est l’artisan d’un son psyché rare en France : dans la pureté psyché, la pure pop, et la world music. Signé sur la jeune et prometteuse maison de disques Entreprise, Moodoïd a pu faire mixer son premier E.P. par Kevin Parker. D'autres Frenchies ont tourné avec des poids lourds comme les Oh Sees, Ty Segall ou les Black Lips : il s'agit des membres de The Feeling of Love qui proposent une musique proche de la transe, du krautrock, du space rock et du garage. Enfin, la première édition du Paris Psych Fest aura lieu en juillet 2014 : le jour de gloire est arrivé ?

Amérique du Sud : challengers ?

Il y a un groupe au Chili, un groupe qui sonne comme Tame Impala à la guitare, un groupe solaire, qui tire vers la lumière et pousse dans la forêt : The Holydrug Couple. Ils ont publié cette année « Noctuary », une formidable odyssée, un pendant de Tame Impala, et se trouvaient au festival de Liverpool ainsi qu’au futur Austin Psych Fest. Nombreux sont les laissés-pour-compte dans ce tour d’horizon (Shannon & The Clams, Night Beats, Naam, Liquid Sound Company…), mais à vous de surfer sur les ondes féeriques du psychédélisme : elles se parcourent comme une forêt colorée, perdue, secrète, cachée dont chaque arbre est un style, un groupe, une saveur. Il est impossible de sortir de cette forêt, de ce labyrinthe hypnotique ; non pas parce que l’on est perdu, mais parce que l'on s'est trouvé. _Alexis Dutrieux

Pour prolonger l'expérience playsound vous propose d'écouter Tame Impala  - Alter Ego Jagwar Ma - Come save me Unknowm Mortal Orchestra - So good at being in trouble Connan Mockasin - Forever Dolphin Love Thee Oh Sees - Minotaur Allah-Las - Long Journey Fresh ad Onlys - Play it strange Foxygen - Oh No 2 Psychic Ills - Mind daze The Black Angels - Holland Temples - Ankh Jacco Gardner - Cabinet of Curiosities The Liminanas - Je ne suis pas très drogue Melody´s Echo Chamber - You won´t be missing that part of me Moodoid - De Folie Pure The Holydrug Couple - Ouiji Jam Liquid Sound Company - Liquid sound freedom


_débat

POUR

Qui est Ian Watkins ? « Le rockeur pédophile de Lostprophets ». À jamais associé à cette sordide affaire qui a secoué l’actu musicale et l’Angleterre en fin d’année dernière, le groupe de nu metal n’aura pas tenu le coup. Une carrière musicale terminée, à jamais souillée par l’erreur de son chanteur. N’y aurait-il donc pas de frontière entre vie privée et vie professionnelle ? Eh bien non. Le fantôme de Marie Trintignant rôdait encore au moment de la sortie de l’album de Detroit. Cantat était attendu au tournant, malgré sa longue traversée du désert. Et son retour fut assez discret. Presque timide. Car quand on est artiste, on n’est pas aux 35h. L’artiste ne pointe pas tous les matins et tous les soirs, il n’a pas d’horaires à respecter. L’artiste est artiste à temps plein, sans interruption. Ainsi, ce qu’il fait de sa vie privée déteint forcément sur sa carrière. Cela fait partie du « star-system », qu’on le veuille ou non. C’est pour ça que les magazines people cherchent tant à savoir qui couche avec qui ; que le choix d’un restaurant ou d’une montre est si important quand on est président ; ou que Justin Bieber n’a même pas le droit de se fumer un petit joint entre copains. Et puis, au-delà de ce pacte implicite de « don de vie privée à la société », reste l’impact moral des actions. Je doute que beaucoup de monde achète l’album de Marc Dutroux, s’il se mettait à la musique. Aussi talentueux soit-il. Continuer à acheter le travail d’un artiste ayant commis un crime, cela reviendrait-il à le soutenir ? À chacun sa vision des choses, mais chez certains disquaires, les Lostprophets ont déjà disparu des bacs. _Martin Van Boxsom

On l’oublie parfois, mais un artiste, c’est avant tout un être humain. Comme vous et moi, quand il n’est pas en promotion, sur scène ou en train de signer des autographes, l’artiste rentre chez lui et mène une vie de famille le plus souvent des plus banales. Fréquemment idolâtré au-delà du raisonnable, on oublie parfois qu’un chanteur ou musicien peut aussi déraper et commettre l’irréparable. On ne parle pas ici de simples dérapages, mais de crimes lourdement condamnables. C’est le cas par exemple de Bertrand Cantat, l’ex-chanteur de Noir Désir reconnu coupable de l’homicide de sa femme Marie Trintignant en 2003. Libéré définitivement en 2010, Cantat revient petit à petit sur le devant de la scène en faisant quelques apparitions et en évitant les interviews. Mais cette année, le chanteur a décidé de sauter le pas en sortant son album solo Détroit, ravivant ainsi le débat brûlant autour de sa personne. Est-il en droit de revenir ? Oui. Bien que chacun est en droit de penser ce qu’il souhaite, un artiste, bien qu’ayant commis la pire des atrocités, est en droit de continuer à vivre une fois ses actes payés. Libre à chacun de vivre de sa passion, comme il est libre à chacun d’écouter un disque ou de l’ignorer. Il est légitime de ressentir un malaise, de se sentir gêné en revoyant un chanteur de nouveau actif après un crime (imaginez le retour de Lostprophets, après la condamnation de Ian Watkins pour pédophilie ce mois-ci) et personne ne demande à quiconque d’oublier. Mais l’artiste se sait juger perpétuellement à partir du moment où il retourne dans la lumière, alors, à défaut de l’excuser, laissons-lui au moins la chance d’exister. _Sami Elfakir

CONTRE

_Playsound × _Janvier 2014 × _Débat × _15

les actes isolés d'un musicien doivent-ils influer sur la légitimité d'un groupe ?


_Playsound × _Janvier 2014 × _Souvenir  × _16

_SOUVENIR

ARCADE FIRE : 21/07/2011 Dimanche 3 juillet 2011, 18h. Le soleil cogne encore fort sur la célèbre presqu'île du Malsaucy. Alors que les dernières notes du concert de Moriarty retentissent au loin, nous nous dirigeons vers la grande scène afin d'assister à la prestation de The Do, loin d'être exceptionnelle, puis à celle de Beady Eye où l'arrogance de Liam Gallagher réussit à plomber l'ambiance d'un concert fort bien débuté musicalement. Mais si nous sommes sur la presqu'île ce soir, ce n'est évidemment pas pour les négligeables amuse-bouches cités précédemment, mais plutôt pour les immenses Arcade Fire qui partagent le haut de l'affiche avec les Anglais d'Arctic Monkeys. Les Canadiens, en tournée européenne pour la présentation de The Suburbs (un chef d'œuvre !), entrent en scène à 22h. Win Butler, charismatique leader de la formation, entame le concert sur une version longue du single The Suburbs. Le titre est si fort et censé que la magie opère instantanément. Pendant 1h30, les titres s'enchaînent dans l'euphorie générale, on danse et on chante sur les morceaux du nouvel opus mais aussi sur d'anciennes perles telles que la série des Neighborhood : le public est conquis ! En effet, au-delà de son talent de composition, on se rend compte ce soir que ce qui fait la force d'Arcade Fire, c'est surtout son étonnante facilité à transmettre ses émotions au public, à rendre la foule unie et solidaire... et le final sur Wake Up ne viendra pas nous contredire! L'intro à peine terminée, 30 000 voix s'érigent comme par magie devant la grande scène. Bien plus qu'une chanson, les Canadiens ont créé un hymne, un chant fédérateur durant lequel chacun frissonne en réalisant qu'il assiste à un événement incroyable... un grand moment ! Clôturant le bal, les Arctic Monkeys se défoulent pendant 1h15 durant devant un public déchaîné. Un set éprouvant, qui malgré toutes ses qualités ne pourra pas remplacer l'émotion qu'ont mis les Canadiens dans nos cœurs plus tôt dans la soirée.

_Bazil Hamard


“À chaque récompense qu’on nous décerne, on devient un petit peu plus surcotés. C’est comme ça que je le ressens. Je ne sais pas à quoi les gens s’attendent pour le prochain album.”  Billboard _Sami Elfakir

_Playsound × _Janvier 2014 × _Ils l'ont dit × _17

à propos des DJ's

Kevin Parker

Noel Gallagher “Tous ceux qui reviennent avec un double album devraient arrêter de se reluquer le trou du cul. On n’est pas dans les seventies !”  Rolling Stone

à propos du succès fulgurant de Tame Impala

“J’aime le fait que des gens comme David Guetta, Aviici ou Swedish House Mafia utilisent des morceaux instrumentaux et des voix. [...] Les DJs sont devenues les stars d’aujourd’hui.”  Dazed Digital

à propos de Reflektor d'Arcade Fire

“Je ne suis pas un adepte. Je pense que ça ne fait que poser des problèmes aux groupes. [...] Il n’existe rien de plus opposé au punk rock que Spotify” NME

Giorgio Moroder

Johnny Marr

à propos de spotify

_Ils l'ont dit


_RÉTRO

MOGWAI


Tout bon groupe, ou du moins rassemblement de jeunes adolescents en quête de fun musical, cherche un (ou une) type ayant de la gueule et sachant à peu près chanter. Car oui : le point central d'un groupe de rock reste le chant. Après tout, il n'y aurait eu point de Rolling Stones sans Mick Jagger. Mais a priori les Écossais ont décidé de passer le cap du chant puisque, dès la création du groupe, les chansons instrumentales étaient « bien mieux » que les autres selon Stuart Braithwaite (guitare). La petite bande a donc décidé de se passer du chant. C'est ainsi que Mogwai est devenu un des rares groupes de rock uniquement instrumental. Mis à part quelques murmures, quelques chants deci delà (R U Still In 2 It par exemple), vous n'avez pas un joyeux refrain à vous mettre en tête et à coller dans celle des autres. Mogwai c'est donc le royaume des enchaînements parfaits, de l'accord idéal et de la production léchée. Puisqu'il ne faut pas enregistrer la voix usée et cassée d'un chanteur trop porté sur l'alcool, autant tout coller sur l'emballage général du son. Non ? Et du coup, ça marche plutôt bien.

Universel Sans caracoler en tête des hits parade du monde entier, Mogwai parvient malgré tout à tirer son épingle du jeu. En effet, le groupe affiche un bilan comptable assez régulier au fil des albums et tourne autour de la 25e et 35e place dans les charts du Royaume-Uni. Un placement plus qu'honorable pour un style très loin du mainstream imposé par les grands médias musicaux. Mais pour Braithwaite, le succès de son groupe est dû à une seule chose : « l'universalité » de leur musique. Le mot est lâché : universel. Logique et ambitieux à la fois. Logique puisqu'il n'y a pas de paroles mais seulement un flot de sentiments continu. Et ambitieux parce que toutes les grandes maisons de disques cherchent à produire des artistes à l'envergure internationale capable de vendre partout dans le monde. Il faut dire aussi que Mogwai traine au-dessus de ses amplis le titre de maître du « post-rock ». Même si le groupe se défend d'être le patron d'un quelconque genre musical, la qualité est d'ores et déjà présente avec Mogwai Young Team en 1997 avec le très bon Mogwai Fear Satan. Les Écossais montrent déjà leur maitrise d'une musique à l'ambiance flottante et entraînante à la fois, plongeant l'auditeur dans un autre monde. Dans l'univers particulier de Mogwai (mais sans les Gremlins). Mais à l'inverse des groupes, comme Pink Floyd, sur lesquels les fondations du post-rock reposent, Mogwai n'est pas tinté d'une empreinte trop réfléchie. Les albums sont facilement abordables, il ne faut pas trois ou quatre écoutes pour arriver à s'habituer à l'œuvre, à l'inverse du groupe de Roger Waters cité à peine plus haut. Par exemple, Braithwaite et ses petits camarades ne sont pas vraiment portés sur les bruits de fond (comme un celui d'un œuf en train de griller dans Alan's Psychedelic Breakfest du Floyd) et les arrangements électro avant-gardistes. Sauf sur Rave Tapes, où les synthétiseurs font leur apparition, Mogwai utilise principalement la sainte trinité du genre (guitare, basse, batterie) pour construire ses titres. Ce qui permet au groupe d'aller plus facilement à la rencontre de son public, comme « un groupe de rock » classique comme aime à le rappeler Braithwaite.

Ombres et lumières Bien que « classique », Mogwai va tout de même chercher son inspiration parmi des groupes qui détonnent dans la scène rock. En effet, pour Stuart B. l'inspiration vient de groupes particuliers, et pionners du genre, comme My Bloody Valentine (MBV, fondé en 1984) ou encore Sonic Youth. Des groupes « oubliés à leur époque » selon Stuart, « effacés de la culture rock, alors que tout le monde était obsédé par les Kinks et une Brit-pop qui ne nous disait pas grand chose ». À l'image des ambiances composées par Mogwai, le groupe a donc trouvé ses racines dans l'ombre de la scène rock en allant chercher MBV. Mais c'est bien sur le devant de cette même scène que Stuart et ses compagnons préfèrent se produire. Car contrairement à l'image qu'il est aisé de se faire d'un groupe « réfléchi » instrumental, le guitariste confesse volontiers que le live est « très important ». Précisant même : « Ce que je préfère en tant que membre d'un groupe, c'est de jouer nos chansons sur scène. » Même si le contact entre un chanteur et le public est indispensable en temps normal, la prestation, l'engouement et le « son lourd » produit par Mogwai sur scène semble combler cette absence de chanteur. Après tout, le lien entre le groupe et son public se retrouve dans l'atmosphère que les musiciens arriveront à transmettre à leurs admirateurs. Car tout est question d'atmosphère. Le groupe fonctionne et explore d'autres milieux artistiques grâce à cela. Et surtout, il a l'air de faire ça le plus simplement du monde, comme si les notes coulaient de source.

Zidane et les morts-vivants Cette simplicité apparente permet donc à Mogwai de multiplier les projets et de sortir du giron purement musical. Les Glaswégiens (de Glasgow donc) se sont ainsi spécialisés dans la réalisation de bandes-originales. L'aventure commence en 2006 avec le documentaire « Zidane, un portrait du XXIe siècle » et le film The Foutain. Puis se poursuit en 2012 avec la série française Les Revenants. Un travail bien particulier mais tout à fait « naturel » selon le leader de Mogwai, mais qui permet aussi d'explorer des pistes inenvisagées dans une phase classique d'enregistrement. Toujours selon Braithwaite, l'enregistrement d'une BO impose « beaucoup de concentration et de projection dans l'univers du cinéaste ». Tels des peintres, les musiciens se retrouvent ainsi à remplir une commande où les désirs du client – donc du réalisateur – doivent être comblés, comme le minutage des titres ou l'atmosphère de la série. Pour Les Revenants, Mogwai devait respecter un décompte précis alors que le groupe n'avait pas « l'habitude de cela », contrairement aux musiques d'atmosphères dont Braithwaite se déclare, non sens humour, « spécialiste ». Auréolés de ces deux collaborations françaises, les Écossais devraient probablement gagner en reconnaissance dans l'Hexagone même si le rock classique a déjà du mal à faire son trou. _Maximilien de Boyer

_Playsound × _Janvier 2014 × _Rétro × _19

Trois ans après Hardcore Will Never Die, But You Will, Mogwai vient bercer cette nouvelle année avec Rave Tapes. Le groupe écossais affiche une nouvelle fois un rock envoutant, et surtout, toujours autant instrumental. Retour sur un excellent groupe qui ne sera jamais en tête des charts.


RAVE TAPES

_ChroniQUE

MOGWAI _Genre

Post-rock

_Producteur

Paul Savage

_Label

Subpop

20_ 01_ 14_

_Tracklist 01_Heard About You Last Night 02_Simon Ferocious 03_Remurdered 04_Hexon Bogon 05_Repelish 06_Master Card 07_Deesh 08_Blues Hour 09_No Medicine For Regret 10_The Lord Is Out Of Control


Trois ans après Hardcore Will Never Die, But You Will (2011), et après avoir signé la bande-son de la série à succès de Canal « Les Revenants », Mogwai revient avec son 8e album. Toujours enregistré dans leur propre studio, Castle Of Doom, à Glasgow, en compagnie de Paul Savage (déjà aux manettes de leurs précédents albums Young Team et Hardcore…), Rave Tapes marque une nouvelle étape dans la carrière exponentielle du groupe.

_Martin Van Boxsom

_ Orchestrations 4/5 _ Créativité 4/5 _ Intérêt 3/4 _ Lyrics 2/3 _ Cohérence 2/2 _ Artwork 1/1 _ Note globale 16/20

DICT

Avec Rave Tapes, Mogwai réaffirme la maîtrise de son art tout en le réinterprétant grâce à l’aide bienvenue du synthétiseur, qui apporte de nouvelles couleurs aux morceaux. Durant près de 50 minutes, on flotte, on s’énerve, on s’élève, on est transporté, puis enfoncé six pieds sous terre. Un très bel album plein de surprises.

DICT

VER

Une nouvelle pierre plus douce, moins abrasive que l’album précédent. Le tout est plus posé, plus midtempo. Rave Tapes est un album qui prend son temps. À tel point que le départ peut s’avérer quelque peu neurasthénique avec Heard About You Last Night, 5 minutes 22 d’ambiances certes cotonneuses et relaxantes, mais bien trop plates et lisses pour accrocher l’auditeur dès la première piste. Le deuxième titre, Simon Ferocious, relève un peu le tout grâce au synthé, mais ce dernier s’avère au final bien trop lancinant. Heureusement, ça s’énerve un peu plus avec Remurdered. C’est à partir de ce morceau (choisi à juste titre comme premier single) que l’album commence réellement à prendre forme et délivrer toute sa force. Nul doute qu’en choisissant ce single, Mogwai voulait démontrer sa capacité à se renouveler et surprendre son auditoire. Les traditionnelles nappes de guitares sont ici quasi absentes et le morceau tire tout son intérêt de l’omniprésence du synthétiseur. L’ambiance est oppressante, agrémentée d’une rythmique électronique continuelle. Si ce n’était pour l’incursion occasionnelle des guitares, on se croirait dans un album angoissé de Kraftwerk ou en pleine B.O. des vieux films d’horreur d’Argento. La tension va crescendo, sans jamais exploser. Tension toujours présente sur Hexon Bogon qui signe ici le retour des envolées mélodiques. Sur Repelish, le synthé se fait discret, la guitare également, pour laisser une grande part aux samples vocaux d’un narrateur discutant du sens du fameux Stairway To Heaven de Led Zep’, et de messages subliminaux. Mais rien de bien satanique dans la musique. Le Mogwai n’est pas encore devenu Gremlins ! Master Card et Deesh relèvent d’une construction post-rock plus classique, avec guitares omniprésentes, sens de la mélodie et un goût particulier pour jouer avec les tripes de l’auditeur. Et, encore une fois, Mogwai y démontre qu’il s’est approprié le synthé avec aisance. La pression retombe et la phase descendante de l’album est amorcée (Blues Hour, No Medicine For Regret, The Lord Is Out Of Control), calmée et gagnée par la mélancolie. Blues Hour vous invite au spleen avec un titre épuré où batterie et guitares laissent le champ à un piano sombre et une voix murmurante. No Medicine For Regret est également empreint de tristesse, et les guitares abattent plus qu’elles ne transportent. L’œuvre se clos sur The Lord Is Out Of Control et son chant vocodé. On pense ici à Laurie Anderson et son O Superman défaitiste plutôt qu’à Daft Punk, rassurez-vous. Les vagues ont beau rouler sur les premières secondes du morceau, le ciel reste gris. L’Espoir, vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, sur vos crânes inclinés, plante son drapeau noir.

VER



TOY

join the dots _Musiciens

Tom Dougall × Dominic O'Dair × Maxim Barron × Charlie Salvidge × Alejandra Diez

_Label

Heavenly Recordings × PIAS

_Date de sortie 10/12/13

_Tracklist

07_It's Been So Long 08_Left to Wander 09_Too Far Gone to Know 10_Frozen Atmosphere 11_Fall Out of Love

Formé en 2010, Toy fait partie de ces nouvelles formations British indés extrêmement talentueuses et bourrées d’influences. On pense notamment à nos amis de MGMT du côté des parrains et à Temples dans le genre Next Big Thing UK chevelu avec des guitares. Après un très bon premier album en 2012, quelques articles élogieux et des premières parties, le groupe revient déjà avec son successeur Join The Dots. Honnête, mais pantouflarde, cette nouvelle aventure psychédélique offre des envolées instrumentales impressionnantes et une atmosphère angoissante (l’intro oppressante Conductor, le mystérieux Join The Dots). Malgré tout, les quelques compos faiblardes (Frozen Atmosphere, Left To Wander, entre autres) empêchent l’album de prendre véritablement son envol et déçoivent quelque peu après la démonstration créative du premier opus. On retrouve toujours des titres pêchus et entêtants (le tubesque Endlessly), mais la magie ne prend pas. L’album s’enferme dans un moule pop aux accents hypnotiques pas toujours réussi et peine à nous embarquer. Pour autant, on retiendra les nombreuses bonnes idées et les sonorités entre krautrock et shoegaze loin d’être désagréables. Join The Dots n’entrera malheureusement pas dans la catégorie « classique inattendu de 2013 », mais ravira certainement les fans de nappes sonores orgasmiques et de voix réverbérées. On aime : Endlessly, Join The Dots, Too Far Gone to Know _Sami Elfakir

DICT

DICT

VER

_ Orchestrations 4/5 _ Créativité 3/5 _ Intérêt 2/4 _ Lyrics 2/3 _ Cohérence 2/2 _ Artwork 1/1 _ Note globale 14/20

VER

_Playsound × _Janvier 2014 × _Séléction PS × _23

01_Conductor 02_You Won't Be the Same 03_As We Turn 04_Join the Dots 05_To a Death Unknown 06_Endlessly


_chroniques en bref we the kings

Somewhere, Somehow Financé par les fans, ce quatrième album de We The Kings semblait très attendu. Et pour cause, le combo avait réussi à rassembler la somme nécessaire à son enregistrement en un claquement de doigts ! Pourtant, le résultat n'est pas franchement brillant. Le quintet abandonne définitivement ses sonorités rock pour se lancer dans un style pop cruellement dénué d'originalité. Certes, le tout est carré et bien interprété, mais son côté très accessible, à la limite du boy band, laisse un air de déjà entendu. Quelques titres intéressants parviennent à faire de Somewhere, Somehow un album tout juste moyen. _On aime : I Feel Alive, Just Keep Breathing

_Playsound × _Janvier 2014 × _Chroniques × _24

_Marie-Audrey Esposito

the maine

Imaginary Numbers (EP) Quelques mois après la sortie de Forever Halloween, le quintet de l’Arizona nous revient avec une jolie parenthèse acoustique pour les fêtes de fin d’années. Tout en douceur et basé principalement sur des lignes de guitares acoustiques et des notes de piano, l’EP se veut agréable à l’oreille tout en conservant la patte du groupe. Pas de surprises donc mais un exercice réussi à écouter au coin de la cheminée pour récupérer des soirées copieuses de fin d’année. _On aime : Raining In Paris, Lovely Sad _Elie Dib

city lights

The Way Things Should Be Deux ans après la sortie de Winter All Year, les cinq Américains de City Lights sont de retour avec leur second album. En résulte un punk-rock bien carré, très largement inspiré de ses aînés, New Found Glory en tête. Tous les ingrédients de l’album punk-rock type sont là : des titres rapides et sautillants mais aussi des gang vocals et quelques passages criés. Par conséquent, la formation peine à se détacher de ce qui a déjà été fait et l’ensemble manque quelque peu de spontanéité. Si City Lights ne réinvente clairement pas le genre, il propose néanmoins un album divertissant qui ravira les fans de punk-rock. _On aime : I'm Sick Of It, The Dark Side _Marie-Audrey Esposito


mastodon Live At Brixton

Du neuf, de l'ancien et le tout dans une interprétation parfaite. Deux ans après le Live at the Aragon, Mastodon démontre qu'il a réellement progressé en concert. Parfois trop juste, notamment au niveau du chant par le passé, la bande d'Atlanta frôle la perfection avec ce concert londonien. Au final, cette petite compilation où le classique Crystall Skull et le très ancien Where Strides The Behemoth croisent l'époustouflant Black Tongue permet aux fans comme aux plus simples auditeurs de Mastodon de percevoir toute la puissance musicale des Américains. _On aime : Black Tongue, I Am Ahab, Sleeping Giant

Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything

7e album pour Thee Silver Mt. ZIon Memorial Orchestra (SMZ), peu de temps après la sortie de Allelujah! Don't Bend! Ascend ! de son grand-frère Godspeed You ! Black Emperor. On pourrait craindre l’album bâclé. Il n’en est rien. Efrim Menuck – à la tête des deux projets – propose ici un album bien meilleur que Kollaps Tradixionales (2010). Fuck Off , Get Free... abandonne les oripeaux de l’orchestre et des instrumentaux pour un disque urgent, porté par les riffs de guitare ou de violons. L’espoir et la détermination règnent sur cette nouvelle stèle de la discographie mythique d’un groupe définitivement insondable. _On aime : Fuck Off Get Free (For The Island Of Montreal), Take Away These Early Grave Blues, What We Loved Was Not Enough _Martin Van Boxsom

_Playsound × _Janvier 2014 × _Chroniques × _25

_Maximilien de Boyer


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