Playsound Mag #9

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MAGAZINE DÉDIÉ À LA CULTURE ROCK • N u m é ro 9 • www. p l a y s o u n d. f r • Av r i l 2 0 1 3 • Gr at u i t

CHRONIQUES WOODKID THE GOLDEN AGE

DAVID BOWIE THE NEXT DAY

ALKALINE TRIO MY SHAME IS TRUE

interview HOME MOST DAY

live report YELLOWCARD

DAVID BOWIE : L’INCREVABLE Et aussi : RAT ATTACK • BULLET FOR MY VALENTINE • TEMPLES • WAX TAILOR • THE STROKES • STEREOPHONICS • JIMI HENDRIX • MY CHEMICAL ROMANCE • 30 SECOND TO MARS • DAFT PUNK • THE TRANSPLANTS • SHE AND HIM • chroniques • news • talents • dossiers • agenda...


PS MAG #9

PSMAG SOMMAIRE 03 PLAYLIST 04 ils ont fait l’histoire du rock : Jimi hendrix

06 Ça n’engage que moi 07 INTERVIEW : RAT ATTACK 08 ACTUALITéS 10 INTERVIEW :

NUMÉRO 9 • AVRIL 2013 RÉDACTEUR EN CHEF YANNIS MOUHOUN CO-DIRECTEURS DE PUBLICATION SAMI ELFAKIR FABIEN GALLET

HOME MOST DAYS

12 TALENTS 13 ZOOM TALENT :

RÉDACTION MAG MATTHIAS MEUNIER FABIEN GALLET SAMI ELFAKIR MARINA LAY ELIE DIB MATHIEU ROLLINGER MARIE-AUDREY ESPOSITO EMMANUEL VAN ELSLANDE MARTIN VAN BOXSOM HUGUES HIPPLER LEA BERGUIG MAXIMILIEN DE BOYER ALINE THOMAS

TEMPLES

14 FOCUS : RENNES,

REINE DE LA SCÈNE FRANÇAISE

15 ILS L’ONT DIT 16 LIVE REPORT :  WAX TAILOR 18 INTERVIEW CONFÉRENCE :

GRAPHISTE MATTHIAS MEUNIER PHOTOGRAPHE FANNY SCHNEIDER CONTACT MAG@PLAYSOUND.FR

YELLOWCARD

SITE WEB WWW.PLAYSOUND.FR

20 DOSSIER : BOWIE AU FIRMAMENT

- TOUS LES MOIS -

21 CHRONIQUE :

Playsound est une plateforme créative de découverte, d’actualité et de chroniques couvrant les différentes facettes de la culture rock au sens le plus général du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numérique via une plateforme dédiée à la promotion de jeunes talents.

DAVID BOWIE - THE NEXT DAY

22 CHRONIQUE :

WOODKID - THE GOLDEN AGE

23 LA PHOTO DU MOIS 24 SÉLÉCTION PLAYSOUND ALKALINE TRIO - MY SHAME IS TRUE

Vous pourrez retrouver la majeure partie des dossiers, articles et papiers publiés dans ce mag 15 jour après sa sortie sur notre site web.

25 CHRONIQUES 26 LIVE REPORT :

BULLET FOR MY VALENTINE

Recrutement ouvert :

28 DÉBAT :  LES JOIES

www.playsound.fr

DE L’AUTO-TUNE

Un projet de :

29 AGENDA

Association Médias Culture www.association-medias-culture.fr

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PS MAG #9

T S I L Y A PL 1. DAVID BOWIE

- The Stars (Are Out Tonight)

2. ALKALINE TRIO - THE TEMPTATION OF ST. ANTHONY 3. THOMAS AZIER - ANGELENA 4. WOODKID - RUN BOY RUN 5. PEACE - FOLLOW BABY 6. ETHAN JOHNS - HELLO SUNSHINE 7. THE WONDER YEARS - PASSING THROUGH A SCREEN DOOR 8. HURTS - CUPID 9. THE STROKES - CHANCES 10. AND SO I WATCH YOU FROM AFAR - LIKE A MOUSE

+ WWW.PLAYSOUND.FR/LABS

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PS MAG #9

ILS ONT FAIT L’HISTOIRE DU ROCK La guitare en feu, les solis endiablés, les dents en guise de médiator... des faits connus de tous qui ont constitué la légende Jimi Hendrix : le meilleur guitariste de l’histoire du rock. Mais au-delà de ces images d’Épinal et de son génie, Hendrix s’est imposé comme le premier artiste noir à jouer une musique de blancs avec des Blancs, à une époque où le mélange ne coulait pas de source pour tout le monde. Sauf pour lui. James Marshall “Jimi “ Hendrix est élevé à Seattle par une mère alcoolique, et surtout par sa grand-mère cherokee, dans “Central District“. Un quartier multiculturel à dominante blanche unique dans le pays, à une époque (les années 50) où la ségrégation était encore en vigueur. Mais ce mélange avec les Blancs (photo de classe), Jimi Hendrix le connaitra toute sa vie et aura un impact direct sur sa musique. Quoi de plus naturel pour ce musicien élevé parmi les Blancs de jouer du blues – la musique des Noirs – et le faire évoluer “à sa manière“ comme l’explique B.B. King. En somme, mélanger des cultures musicales et abattre des frontières raciales qui semblaient inébranlables à l’époque. Il reçoit sa première guitare électrique à 12 ans. Il apprend tout seul, en écoutant la radio. En 1962, après 14 mois dans l’armée, il rejoint plusieurs petits groupes sans prétention qu’il collectionne depuis son adolescence. Enfin, il rejoint le “Chitlin’ Circuit“, un réseau de clubs dans lequel se produisent les groupes afro-américains. C’est alors l’occasion pour le jeune Jimi,

âgé de 23 ans, d’y faire ses premières rencontres. Clapton & Co Dépassé par un talent débordant qui ne demande qu’à sortir, il ne fait jamais long feu chez les artistes rhythm’n’blues où il est engagé : Ike & Tina Turner ou encore Little Richard. Trop expressif, il ne peut pas s’empêcher d’improviser sur des compositions qui ne sont pas les siennes. Il est alors grand temps pour lui de voler de ses propres ailes, jouer sa propre musique. Aller vers des cieux plus propices qu’il trouvera au sein d’une musique de Blancs : le rock. Jimi s’installe à New York en 66. Il se produit dans des clubs avec son groupe de l’époque : Jimmy James & The Blues Flames. Il est finalement repéré au “Café Wha  ?“ par Chas Chandler, le bassiste des Animals. Ni une ni deux, Chandler propose à Jimi Hendrix de se rendre à Londres, capitale du rock. Il accepte, mais à une condition : rencontrer Eric Clapton, “the guitar god“. Clapton et son groupe Cream sont alors au sommet. Hendrix parvient tout de même à les convaincre de jouer un morceau avec eux sur scène. Résultat : “Il a joué de la guitare avec les dents, derrière la tête, allongé par terre, en faisant le grand écart et d’autres figures, relate Clapton. C’était stupéfiant et génial musicalement, pas uniquement un vrai feu d’artifice à contempler. (...) Voilà qu’arrivait un vrai génie“. 4

A partir de là, tout s’accélère. The Jimi Hendrix Experience est formé avec Noel Redding (basse) et Mitch Mitchell (batterie). Le groupe fait sa première apparition officielle à Evreux, le 13 octobre 1966, en première partie de Johnny Hallyday (!). Puis le groupe sort ses premiers singles, Hey Joe (décembre 66) et Purple Haze (mars 67). Le talent du groupe se confirme avec les albums Are You Experienced (12 mai 67), et “Axis : Bold as Love“ (1er décembre 67), enregistrés à Londres et produits par Chas Chandler. Comme tous les grands disques, leur premier album est une machine à tubes : Foxy Lady, Fire ou encore Red House. Très attendu, Axis : Bold as Love est un ton en-dessous et bien plus expérimental. Comme d’habitude, Hendrix va là où il veut. Et pas seulement musicalement parlant. Car l’Américain veut retourner aux Etats-Unis pour montrer le fruit d’une expérience entre un jeune noir de Seattle et deux Anglais. Un Noir aux USA L’occasion lui en sera donnée au festival de Monterrey (juin 67) où il est introduit par Brian Jones (The Rolling Stones). Il est le seul artiste noir à l’affiche du festival - avec Otis Redding - devant une foule de Blancs. Et c’est au cours de ce premier grand concert américain que Jimi Hendrix forge sa légende : il mime l’acte sexuel avec son instrument, joue de la guitare avec les dents, et met le feu à sa


PS MAG #9 Fender avant de la fracasser contre le sol. Du jamais vu aux USA. D’ailleurs, The Jimi Hendrix Experience tourne beaucoup dans ce pays en proie à de graves tensions raciales, où il n’est parfois qu’un Noir parmi les autres pour les autochtones. Le 5 avril 1968, alors qu’ “on se trouvait dans un bar en Virginie, confie Mark Boyle, un proche d’Hendrix. On a vu des gars ouvrir une bouteille pour célébrer la mort de Martin Luther King. Je me suis tourné vers Jimi qui était ‘ailleurs’ alors que les gars du bar attendaient une réaction de se part“. À défaut des mots, Hendrix a répondu avec sa guitare la nuit suivante à l’occasion d’un concert à Newark (New Jersey). Ce soir là, “Jimi a abandonné son set original d’après Mark Boyle. Le groupe s’est mis à improviser et c’était absolument magnifique. Tout le public pleurait. Y compris certains rednecks qui étaient sur le bord de la scène. Mais pour une fois, personne n’a fait d’enregistrement pirate“. 1968 est également marqué par la sortie en octobre de Electric Ladyland, où figure le plus célèbre riff de Jimi Hendrix : Voodoo Child (Slight Return). Cependant le groupe perd en unité. Hendrix s’enferme dans une forme d’égoïsme musical où il cherche à pousser ses créations. Le bassiste Noel Redding quitte le groupe.

pour le Festival de Woodstock (août 69) au cours duquel le guitariste reprend l’hymne américain, The Star-Spangled Banner, à sa sauce. C’est sa dernière grande performance avant de connaître une année fatale en 1970. Cette année-là, Jimi Hendrix change à de multiples reprises la composition, et le nom, de son groupe. Hendrix, Billy Cox et Buddy Myles (batterie) forment Band of Gygpsys, trio afro-américain aux sonorités plus soul. Puis Mitch Mitchell revient encore. Bref, les musiciens tournent autour de Jimi qui enchaine les prestations moyennes au Madison Square Garden et sur l’île de Wight (Angleterre). Il est fatigué. Il se drogue de plus en plus. Sa seule satisfaction : l’ouverture de l’Electric Lady, son studio d’enregistrement, inauguré le 15 juin. Puis il retourne vers le pays qui lui a tout donné : l’Angleterre. Jimi Hendrix, 27 ans, est finalement retrouvé mort le 18 septembre 1970 dans sa chambre d’hôtel à Londres, étouffé par son vomi provoqué par une forte consommation d’alcool et de barbituriques. En quatre ans, Hendrix aura marqué l’histoire et montré sans militantisme que la musique était un formidable outil de mixité sociale, et surtout raciale. Un symbole. Maximilien de Boyer

27 ans Billy Cox (rencontré dans l’armée) et Larry Lee (guitariste) rejoignent Hendrix.Et le batteur Mitch Mitchell le retrouve à temps

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PS MAG #9

“ÇA

” I O M E U Q E G A G N E ’ N

Petit traité de la gastronomie musicale Comme le dit si bien l’expression, ce fût la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Après avoir subi, des mois durant, le buzz engendré par le coréen Psy et sa musique insipide, je pensais ne plus avoir affaire à ce genre de farces pendant un petit moment. Mais non, voilà que, coup sur coup, j’assiste au spectacle affligeant d’une Nabilla, star d’un show de téléréalité dont je tairais le nom pour éviter de lui faire une quelconque publicité, n’ayant pas honte de parler de « guerre mondiale de 78 » ou de « Non mais allô quoi  ? Vous me recevez  ? ». Ajoutez à cela une pincée de « Harlem Shake », sorte de flashmob complètement fantasque et débile, vous aurez alors la recette de tout ce qui pourrit la société et particulièrement la jeunesse d’aujourd’hui. Ils sont jeunes, ils sont l’avenir de la France. On aimerait leur inculquer des valeurs, des principes, surtout au travers de la musique qui contribue à la construction de soi-même, en particulier lors de l’adolescence et de cette fameuse recherche d’identité. Au lieu de ça, on (je parle des médias et des réseaux sociaux excepté Playsound bien sûr) les formate à aimer une cruche superficielle qui deviendra bientôt leur référence (expérience faite au cours

d’un repas avec des adolescentes), tout comme le style d’un artiste qui continue de me faire saigner les oreilles à chaque passage en soirée. Puis on les enferme dans un moule où on leur dira de s’agiter dans tous les sens sur une musique électro sans aucun relief. Comment estil possible de se délecter devant tout cela  ? Certains diront que cela permet de regrouper un tas de personnes, de rallier un seul et même monde autour d’une composition et casser les frontières. J’ai eu beau essayer de me fondre dans la masse, en me retrouvant par hasard à assister à un « Harlem Shake » organisé à Lille, j’ai fini au lit avec une sacrée indigestion. Peut-être suis-je old school, étant déjà trop vieux (à 24 ans !) pour comprendre l’enthousiasme autour de telles farandoles de paillettes. Mais, pour moi, la musique a un sens. On s’y intéresse pour la mélodie, la structure, les paroles, que sais-je la voix du chanteur. Or, avec Psy par exemple, rien ne m’a fait sauter au plafond. Le bonhomme est moche, aux goûts vestimentaires douteux. La mélodie n’a rien d’original, les paroles ne riment à rien («  A girl who looks quiet but plays when she plays » no comment) et la chorégraphie n’est qu’un mix de tectonik (rappelez-vous cette danse douteuse qui avait engendré

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une mode vestimentaire et un style de vie !) et de « on tourne les serviettes » de Pat Seb. Bref, pas besoin de dessin, on touche le fond. Alors ce message, je l’envoie particulièrement à la nouvelle génération. Ne vous laissez pas aspirer par ces buzz, éphémères et grossiers, qui sont tout le contraire de l’épanouissement personnel dont vous avez besoin. La musique est authentique. Elle ne se base pas sur un phénomène de mode, elle est partie intégrante de votre vie. Elle vous parle, elle vous fait trembler, elle suscite des émotions que vous ne connaissiez pas jusque maintenant. Elle parle différemment à chacun de nous et c’est ce qui la rend si unique. Alors, lisez PS, cherchez, faites vos propres trouvailles (il faut bien qu’Internet serve au moins à autre chose qu’à visionner les singeries que l’on peut trouver sur Youtube) et construisez la playlist de votre vie. Partagez et savourez. Le meilleur des cocktails sans aucun doute. Et à consommer sans modération bien évidemment. Elie Dib


PS MAG #9

© Josh Mansfield

Interview : RAT ATTACK

Votre nouvel EP vient tout juste de sortir et il a déjà reçu de bonnes critiques de la part de grands magazines comme Kerrang. Est-ce que tu t’attendais à un tel soutien  ? Mike Hodges : Nous sommes tous très fiers de cet EP car nous avons tout fait pour que ces morceaux soient aussi bons que possible et nous n’avons pas encore reçu la moindre mauvaise critique de la part de qui que ce soit ce qui est génial ! Pour ceux qui ne connaissent pas encore bien Rat Attack, comment décrirais-tu le son du groupe  ? Si je devais choisir un genre approprié, je dirais Party Rock ! Vous avez un nom de groupe peu commun, d’où vient-il  ? C’était écrit sur le mur d’un hôtel à Amsterdam où séjournaient Charlie et James et le nom est resté. Nous pensons que c’est plutôt mémorable. Rat Attack a été créé en 2007 et à cette époque, vous faisiez plutôt dans le punk hardcore. Pourquoi avez-vous décidé de changer de style  ? Quand j’ai intégré Rat Attack (ndlr : en 2010), c’était un groupe de punk hardcore mais nous avons décidé que nous préférions écrire des morceaux accrocheurs sur lesquels on peut danser et s’amuser

aussi. Des morceaux possédant une vraie structure avec couplets et refrains plutôt qu’un simple mélange de bruit énervé.

relax comparée au reste de l’EP et elle est courte et agréable. C’est un morceau qui parle des aventures d’un soir.

Quelles sont vos principales influences  ? Vous me faites parfois penser à une sorte de version plus violente de The Hives.

Est-ce que vous bossez déjà sur de nouveaux morceaux  ?

Génial ! Nos influences principales sont des groupes comme The Hives, The Bronx et Refused.

Nous avons déjà quelques morceaux écrits pour l’album et ils sonnent très bien. Je pense que notre style va certainement davantage changer avant notre retour en studio. Nous espérons que l’album sortira à cette même période l’année prochaine.

On retrouve Liam Cromby de We Are The Ocean sur le morceau « Heartbeat ». Comment s’est déroulée la collaboration  ?

Niveau tournée, quels sont vos plans pour les prochains mois  ? Pensezvous revenir en France  ?

We Are The Ocean ont enregistré leurs deux derniers albums avec Peter Miles dans les studios de Middle Farm qui se trouve être l’endroit où Charlie et moi vivons alors nous avons fini par pas mal traîner ensemble. Charlie et moi avons fait des gang vocals sur les deux albums alors un jour, j’ai demandé à Liam si ça lui dirait de chanter sur Heartbeat. Il a attrapé une bière, est entré dans la cabine d’enregistrement et a réussi a posé sa voix en seulement deux prises. C’était excellent !

Nous allons bientôt faire le tour du Royaume-Uni pendant deux semaines en première partie de The Red Jumpsuit Apparatus, j’ai vraiment hâte. Puis en mai, nous ferons une tournée en tête d’affiche au Royaume-Uni ! Mais ce dont j’ai le plus hâte, c’est la saison des festivals car je n’ai jamais été à un festival avant et cette année, je joue au Download ! Si je ne meurs pas dans la fosse pendant le concert de Slipknot, alors à ce moment-là, nous serons certainement de retour en France très prochainement.

Quel est ta chanson préférée sur le nouvel EP et pourquoi  ?

Marie-Audrey Esposito

Heartbeat a été ma préférée pendant un moment mais maintenant je pense que c’est Look Back And Laugh. Elle est plus 7


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NEWS 1. 2. 3. 4. 5.

EN BREF

My Chemical Romance (2001-2013) C’est au moment où les fans s’y attendaient le moins que la bande à Gerard Way a décidé de mettre un terme à douze brillantes années de carrière ! Cette nouvelle, qui intervient après la publication de nombreux titres inédits (Conventional Weapons), est d’autant plus surprenante dans la mesure où le groupe était déjà en studio depuis un moment pour l’enregistrement d’un cinquième album, trois ans après avoir sorti Danger Days. Quoi qu’il en soit, c’est en laissant une carrière pleine de succès et des millions de fans à travers la planète que My Chemical Romance se retire de scène. Du nouveau pour 30 Seconds To Mars C’est après un aller-retour pour l’espace que le nouveau single de 30 Seconds To Mars, Up In The Air, est finalement disponible ! On apprend d’ailleurs par la même occasion que la nouvelle galette de Jared Leto et ses acolytes portera le nom de LOVE LUST FAITH + DREAMS et qu’elle sortira le 20 mai. Artwork et tracklist également disponibles. The Naked And Famous offrent un film Les néo-zélandais de The Naked And Famous ont offert à leurs fans via leur site officiel un film intitulé One Temporary Escape. Ce dernier, réalisé par Jordan Blady, a été capturé au Warfield de San Francisco (USA) et marque la fin de deux ans de promotion et de tournées autour de l’excellent premier opus de la formation Passive Me, Aggressive You. Le groupe est actuellement en studio.

Un nom pour le nouvel album de Miles Kane Deux ans après le succès de The Colour And The Trap, le chanteur britannique Miles Kane s’apprête à sortir son deuxième effort studio, qu’il décrit d’énorme, positif et entraînant, dans le courant de l’année 2013. Si sa date de sortie est encore inconnue, on sait déjà que la galette portera le nom de Don’t Forget Who You Are. Plus d’infos sont à venir !

Daft Punk lève le voile sur son nouvel album C’est l’heure pour les robots les plus connus de France de nous fournir du lourd. En effet, on sait maintenant grâce à iTunes qui venait de lister l’album que l’opus s’intitulera Random Access Memories et comportera 13 titres. De plus, la date de sortie est prévue pour le 21 mai. Un teaser de la nouvelle bête est disponible sur le site.

+ PLAYSOUND.FR/NEWS/ 8


PS MAG #9

NEWS

FIL ROUGE

+ ON EN A PARLÉ :

Le nouvel album de Black Sabbath a enfin une date : le 11 juin 2013 ! 13 marquera le retour du line-up originel (presque) au complet puisqu’on y retrouvera Ozzy Osbourne, Tony Iommi et Geezer Butler, qui ont choisi Rick Rubin à la production.

Nouveau titre des Dillinger Prancer, en écoute sur le site, est le tout premier morceau extrait du prochain album de The Dillinger Escape Plan dont la sortie est programmée pour mai 2013. One Of Us Is The Killer succèdera à Option Paralysis après trois longues années d’attente. Des infos sur le album de Chunk!

nouvel

On en sait désormais un peu plus concernant le nouvel album de Chunk! No, Captain Chunk!. Pardon My French, puisque c’est là son nom, sortira le 30 avril prochain via Fearless Records, tandis qu’artwork et tracklist (12 titres au total) ont d’ores et déjà été dévoilés. Pour couronner le tout, les Frenchies ont partagé un premier extrait, Restart, qui ouvre l’album. She & Him devoile un nouveau morceau Un tout nouveau titre de Zooey Deschanel & M. Ward intitulé Never Wanted Your Love a fait son apparition sur la toile. Ce morceau est le premier extrait de Volume 3, le quatrième album du duo américain dont la sortie est prévue pour le 13 mai en Europe. Par ailleurs, sa tracklist montre qu’il contiendra trois reprises : une de Blondie, une d’Ellie Greenwich et une du classique des années 50, Hold Me, Thrill Me, Kiss Me. Un ex-Kasabian chez Beady Eye

C’est une nouvelle assez surprenante qui est tombée le mois dernier, puisque l’un des guitaristes du groupe Kasabian, Jay Mehler, a officiellement rejoint la formation de Liam Gallagher Beady Eye et quitte donc son ancien groupe après l’avoir rejoint en 2006. On imagine donc qu’Andy

Bell reviendrait à son instrument de prédilection - la basse - lors de la tournée de Beady Eye qui suivra la sortie du nouvel album dans les mois à venir. Portugal. The Man de retour en juin Beaucoup d’actu en ce moment du côté de Portugal. The Man ! En effet, les Américains ont récemment donné quelques détails concernant la sortie de leur nouvel album Evil Friends, dont on sait désormais qu’il sortira le 4 juin prochain. Un premier clip pour le single éponyme a d’ores et déjà été dévoilé et est à retrouver sur le site. Un trailer pour le nouvel LP d’Empire Of The Sun Le duo australien Empire of the Sun a récemment posté un trailer pour présenter son nouvel album. Ce dernier s’appellera Ice On The Dune et sortira en juin prochain. Il succèdera à Walking On A Dream, sorti déjà cinq ans plus tôt. Nouvel extrait les Stooges

d’Iggy

avec

Le projet réunissant Tim Armstrong de Rancid et Travis Barker de Blink-182 sortira un nouvel album cette année ! Le nouvel opus des Transplants, attendu depuis déjà huit ans, s’intitulera In A Warzone et devrait sortir au cours du mois de mai 2013. Story Of The Year reprend du service Après s’être écartés des projecteurs pendant deux ans, les cinq compères de Story Of The Year sont enfin de retour - des projets pleins la tête ! Au programme : une tournée mondiale, un album acoustique reprenant Page Avenue... ainsi qu’un tout nouvel LP ! La bande sera donc à surveiller de près pendant les prochains plusieurs mois. Marina Lay

et

Burn, le premier morceau extrait du nouveau Iggy And The Stooges, a été dévoilé au début du mois de mars. Ready To Die, leur premier opus depuis quarante ans avec ce line-up, sortira le 30 avril prochain sur Fat Possum Records. Un double-single pour Vampire Weekend

Les New-Yorkais de Vampire Weekend ont dévoilé leur double-single Diane Young / Step extrait de leur prochain opus, Modern Vampires Of The City. Ce dernier est prévu pour le 6 mai 2013.

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Rendez-vous en mai The Transplants

Now What de

Deep Purple

disponible le 29 avriL


PS MAG #9

© Fanny Schneider

Interview : HOME MOST DAY

Il y a quelques semaines, nous avons rencontré Home Most Days, trio parisien qui commence à se faire une place sur la scène rock française. L’occasion pour nous de faire plus ample connaissance, de parler de leur futur album et de revenir sur leur première année d’existence. Pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs de Playsound qui ne vous connaissent pas encore  ? Charles (chant + guitare) : Nous sommes Home Most Days, originaires de Paris. Le groupe existe depuis 1 an. On a eu l’occasion de faire les premières parties de The Maine en septembre dernier et aussi Motion City Soundtrack, The Swellers, The Dangerous Summer et plein d’autres. On a eu l’occasion de faire pas mal de concerts en fait, mais surtout sur Paris, quelques dates sur Lyon, mais pas encore à l’étranger. C’est un de vos objectifs de faire des concerts à l’étranger  ? Léo (basse) : On aimerait bien tourner en Angleterre dans les années qui viennent. Charles : On va essayer de monter ça pour l’année prochaine. Il y a des pays qui ont l’air vraiment sympa à découvrir comme l’Italie par exemple. Mais surtout l’Angleterre. On n’a pas vrai-

ment d’objectif niveau dates. On essaie d’avancer, de sortir des chansons et de faire ce qui nous plaît. Vous existez en tant que groupe depuis seulement un an. Vous avez déjà enregistré un EP. Comment avez-vous fait pour que ça aille si vite  ? Charles : Ca s’est fait très naturellement. On a eu l’occasion avec Jonathan (batterie) de jouer dans un groupe qui s’appelle Back On Earth à Paris. C’est là où on s’est connu et où on a commencé à travailler ensemble. Il y a des affinités qui se sont créées. Et Léo qu’on connaissait déjà nous a rejoins. Ensuite, c’est venu très vite parce qu’on avait déjà beaucoup de chansons qui étaient prêtes donc on s’est dit qu’on allait se lancer directement, aller en studio, les enregistrer et voir ce que ça rend. Finalement on a sorti un EP parce qu’on était satisfait de ces chansons là. Léo : On avait une idée très précise de ce qu’on voulait quand on est entré en studio. On a eu la chance d’avoir quelqu’un de très talentueux avec nous pour l’enregistrement de l’EP, l’américain Jamey Price qui joue dans Sleep for Sleepers, qui nous a donné beaucoup de conseils. Charles : Il y a beaucoup de parties qu’il a ajouté. Ca a été une aide vraiment précieuse. 10

Vous allez vous servir de cette expérience pour l’enregistrement de votre album j’imagine  ? Charles : Exactement. On va essayer de mettre tout ça et cette fois c’est une démarche qui va vraiment venir du groupe. Avec l’expérience des concerts en plus. L’objectif c’est un album pour cet été qu’on va enregistrer normalement aux Pays-Bas avec le chanteur de Destine. PS : Comment s’est passée la rencontre avec le chanteur de Destine  ? Charles : On a eu l’occasion de faire leur première partie et on a pu discuter. Notre producteur qui a produit notre EP est aussi néerlandais. Ça l’amusait de travailler avec un groupe français. Donc on va tenter l’aventure. Ça va être génial de travailler avec lui. PS : Vous avez déjà commencé à composer l’album  ? Charles : Pour l’instant, on a déjà des parties de chansons et aussi quelques chansons complètes. C’est un vaste chantier mais on travaille. C’est en cours.


PS MAG #9 L’album sera dans la continuité de l’EP  ? Léo : On ne sait pas très bien encore. Charles : On est en pleine réflexion sur le son qu’on va choisir. On a eu l’occasion de sortir deux chansons : “Hello” et un clip live “Devotion”. On est parti dans une direction un peu plus pop rock, beaucoup plus simple, assez roots. Mais on est encore en pleine réflexion. Toutes les semaines on a envie de changer de style. Léo : Non pas de styles! (Rires) Mais toutes les semaines on découvre de nouvelles choses qu’on aime. Charles : Et si on s’écoutait vraiment, on ferait une chanson hardcore et une chanson pop à la Taylor Swift. Mais le problème c’est qu’il faut qu’on trouve une direction et là c’est ce qu’on est en train de faire. Mais c’est vrai que c’est la partie la moins facile. Pour vous il faut forcément qu’il y ait une homogénéité dans un album  ? Charles : Ça dépend aussi du producteur qu’on aura. Et on va vraiment réfléchir à ça. Moi j’aime bien quand il y a une continuité dans un album. Je fais partie de ceux qui aiment écouter un album qui a une cohérence, qui s’écoute comme si c’était une seule chanson. Léo : Moi j’aime qu’un album ne soit pas répétitif. Que je puisse le réécouter sans cesse sans m’ennuyer. Charles : Vous voyez même sur ça, on n’est pas d’accord. Ça va être un long chemin. Léo : Mais en même temps si on était tout le temps d’accord, on n’avancerait pas. Charles : Très belle phrase. C’est très beau ce que tu dis.

C’est vaste! C’est un peu pour tout le monde pareil. Les grands thèmes en général : amour, amitié. Un peu comme la plupart des compositeurs dans le monde. Ensuite, on a tous nos histoires personnelles. J’essaie d’écrire sur ça. Ça vient du fond du cœur en tout cas. As-tu prévu d’écrire en français sur l’album ? Charles : J’ai déjà eu l’occasion d’écrire en français dans mon ancien groupe et c’est quelque chose que je déteste. Je ne suis pas contre le français mais nous ce qu’on aime c’est quand ça sonne anglais ou américain. Quels sont les groupes qui vous inspirent  ?

Quel est votre meilleur souvenir  ? Charles : Niveau performance, c’est la première partie de The Maine. Mais mon meilleur souvenir personnel c’est d’avoir joué avec des groupes comme The Swellers ou The Dangerous Summer. Parce qu’on a eu l’occasion de discuter avec eux assez facilement. Ce sont des gens très simples. On a vraiment apprécié l’échange. C’était vraiment un super souvenir. 2013 s’annonce comment pour vous  ? Charles : On va beaucoup travailler en studio. Et aussi faire quelques concerts à Paris. Aline Thomas & Fanny Schneider

Charles : Les goûts sont assez différents dans le groupe mais globalement on aime bien les groupes de pop punk basiques comme Starting Line. Mais aussi des groupes assez récents comme The Dangerous Summer, une grosse influence. Quels ont été les points forts de 2012  ? Léo : On a fait beaucoup de concerts pour un groupe qui a seulement 1 an. On a eu de la chance d’être en première partie de nombreux groupes qu’on admire. Charles : C’était vraiment génial. Léo : C’était génial de pouvoir jouer avec eux.

Qui écrit les textes  ?

© Fanny Schneider

Charles : C’est moi qui écris les textes, je compose la plupart des mélodies et j’envoie tout ça à Jonathan et Léo pour qu’ils composent leurs parties. Et ensuite on met tout en commun et chacun apporte sa touche. Faire des concerts c’est vraiment bénéfique parce qu’on découvre toujours de nouvelles choses sur nous même. Même si on passe tous nos étés ensemble, qu’on est vraiment les meilleurs copains, on ne se connaîtra jamais vraiment. C’est très enrichissant. De quoi t’inspires-tu pour écrire tes textes  ? Charles : De la vie en général (Rires) 11


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+ PLAYSOUND.FR/LABS/

© Kohl Murdock

© Matthew Comer

TALENTS TALENT

#2

TALENT #3 Empress Of

TALENT the 1975

Influencé par des groupes tels que Paramore, Envoi est un jeune quintette américain originaire de Cleveland dans l’Ohio. La formation, qui se démarque par sa simplicité, n’en est encore qu’à ses débuts et s’apprête à sortir son tout premier EP, intitulé Changes, le 5 avril prochain. En attendant, vous pouvez découvrir le combo avec son premier clip illustrant le single Ghost, un titre débordant d’énergie qui met pleinement en valeur les talents de la chanteuse Maddie Finn.

Formé en 2009, Northlane est déjà considéré comme un des groupes les plus talentueux et prometteurs de la scène metalcore australienne. Après un EP intitulé Hollow Existence et un premier album Discoveries qui a retenu l’attention des fans du genre, la formation originaire de Sydney revient avec un deuxième album appelé Singularity tout fraîchement sorti dont le premier extrait Quantum Flux a fait l’effet d’une bombe. Un groupe qui sait rester puissant et mélodique à la fois.

Lorely Rodriguez, ou plutôt Empress Of, est une jeune New-Yorkaise de 23 ans pétrie de talent. Jeune pouce de l’industrie musicale, ses uniques faits d’armes sont ces quelques ébauches de titres appelées Colourminutes et d’autres petites perles circulant sur le net intitulées Champagne,Don’t Tell Me ou encore Hat Trick. La chanteuse, dont la pop légère accompagnée de sa voix angélique rappelle nos amis de Purity Ring et Beach House, sortira son EP Systems courant avril.

Quatre ados anglais qui jouent du punk en 2002, rien d’extraordinaire à première vue. Dix années ont passé, le groupe désormais baptisé The 1975, sort en moins d’un an trois EP dont le dernier en date Music For Cards”a été produit avec Mike Crossey (Arctic Monkey, Foals). Les mancuniens ont mis de côté le punk et distillent aujourd’hui un savant mélange de rock indie, de pop et de sonorités électroniques. Véritable melting-pot musical classieux et harmonieux, le son de The 1975 est tout simplement prenant.

Genre : Rock

Genre : Metalcore

Genre : Dream pop

Genre : Indie rock

Label : Indépendant

Label : UNFD

Label :

Label :

Terrible Records/Double Denim

Dirty Hit / Vagrant Records

Pays : USA

Pays : Australie

Pays : USA

Pays : UK

Site Officiel:

Site Officiel:

Site Officiel:

Site Officiel: www.the1975.com

ENVOI

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envoiofficial.bandcamp.com

TALENT

northlane

northlaneofficial.tumblr.com

facebook.com/EmpressOf

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PS MAG #9

ZOOM TALENT

temples

Dans une volonté de remettre une musique planante et décomplexée au gout du jour, Temples a sorti en 2012 un EP éponyme démontrant l’énorme potentiel du groupe. Des guitares tout droit sorties des sixties, des cœurs entrainants et une pointe

de reverb suffisent pour qu’on tombe sous le charme, se demandant presque confus, si l’on n’est pas en train d’écouter un classique des Small Faces sur notre platine vinyle. Mais non, nous sommes bien en 2013 et il s’agit bien de Temples, le nouveau nom qui risque fortement de s’affirmer comme une véritable révélation dans les mois à venir. Le groupe a délibérément utilisé du matériel vintage pour se rapprocher du son d’origine de l’époque et a enregistré dans son propre studio. En écoutant Shelter Song, leur premier single, on se met dès les premières secondes à voyager dans un monde imaginaire et coloré où les acides circuleraient de mains en mains. Un trip paisible suivant le rythme de la mélodie ponctué par des voix lancinantes assurant un atterrissage en douceur. Même Prisms, simple face-b d’ordinaire s’avère être un magnifique voyage subtile où le doux son des flûtes nous charme avec une grande sensibilité. Mais Temples, c’est aussi un groupe de scène. Un groupe qui enchaîne les tournées, ouvrant même pour des formations confirmées comme The Vaccines, Kasabian ou Suede dans toute l’Angleterre et programmé il y a peu sur la scène du Reading & Leeds festival. Les éloges tombent du côté

des médias, le NME les ayant listés dans « les cinq groupes que vous allez aimer en 2013 », mais c’est aussi le cas des artistes confirmés qui s’intéressent à ce que fait la nouvelle génération. Noel Gallagher, actuellement en pleine organisation de la programmation de la Teenage Cancer Trust, a dit tout le bien qu’il pensait du groupe et a souhaité leur présence sur cette affiche 2013. Ajoutez à ça un Johnny Marr en personne qui à l’écoute de Shelter Song aurait presque fait un cœur avec les doigts : « quand tu l’écoutes pour la première fois, tu te dis que ce groupe doit avoir pleins de chansons sous le coude. Ils ont beaucoup de potentiel, ils savent comment faire un album et ça te donne envie d’en entendre plus ». L’album justement, qu’en estil  ? Le groupe a tweeté courant février être en plein enregistrement de celui-ci, alors que le groupe continue d’enchaîner concert après concert. Beaucoup de flou et de mystère, donc. Mais on est prêts à prendre notre mal en patience, le temps que ces jeunes Anglais nous donnent les clés du temple. Sami Elfakir

© copyright Jamie Cross

Temples, c’est d’abord l’histoire de deux potes de Kettering (Northamptonshire, Angleterre), James Bagshaw (chanteur et guitariste) et Thomas Warmsley (bassiste) qui se mettent à écrire quelques morceaux de leur côté avant de finalement vouloir monter un groupe en recrutant Sam Tones (batterie) et Adam Smith (claviers), des zicos également du coin. Les gars de Temples ont une passion évidente : faire de la musique. Mais pas n’importe laquelle, faire de le musique très orientée psychédélique et inspirée de leurs idoles les Byrds ou les Turtles. Pour contextualiser ça dans un passé plus proche, Temples résulterait de la parfaite symbiose des talentueux Australiens de Tame Impala et les jeunes fougueux londoniens de Toy, références qui semblent bien convenir aux intéressés : « ce sont des grands groupes considérés comme psychédéliques et qui méritent l’attention qu’on leur porte. Je pense que les gens sont de nouveau excités par le live et ces groupes ont tout à voir avec l’expérience du live. »

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PS MAG #9

© Tanatee

FOCUS

Rennes : Reine de la scène française La musique ne se définit pas uniquement à travers son instrument ou son interprète, mais aussi à travers le territoire sur lequel elle a grandi. Tous les mois, Playsound Le Mag vous propose la visite musicale d’une ville qui a marqué l’histoire ! Cocorico ! Après déjà quatre éditions de notre focus sur les villes musicales et après avoir aligné les kilomètres, il était temps de rentrer au bercail. Et après tout, pourquoi aller si loin, alors qu’à quelques kilomètres se trouve la capitale du rock en France  ? Le Bretagne ne compte pas que des binious et des fest-noz, mais sait également y faire en matière de guitares et de concerts survoltés ! Impossible de ne pas évoquer d’emblée les Transmusicales. L’évidence. Le flair, et l’éclectisme. Depuis 1979, les Rencontres Trans Musicales proposent un observatoire à musiques actuelles, un tremplin à échelle mondiale. Au-delà des autochtones sur lesquels nous reviendrons, Les Trans bookaient déjà dès ses premières années les Bérus, Ludwig Von 88, Noir Désir, I.A.M., Daft Punk, etc. Et les invités ne s’arrêtaient évidemment pas qu’aux frontières hexagonales. Les programmateurs voyaient gros avec Cabaret Voltaire, Arno, The Sugarcubes (dont la chanteuse Björk Guðmundsdóttir rencontrera le succès qu’on lui connait plus tard), Lenny Kravitz, Ben Harper ou Jamiroquai dans leur toutes jeunes années, Beck, Godspeed You! Black Emperor, Radiohead, Emir Kusturica et même Bo Diddley (s’il vous plait !). En 1991, ils livrent Nirvana et le mouvement grunge à la France. Quasiment tous ces artistes n’étaient alors que vaguement connus à

l’intérieur de nos frontières. C’est comme si Rennes était la porte d’entrée pour tout artiste souhaitant conquérir la scène hexagonale. Un rite de passage, sur la scène des Transmusicales. Un rite de passage également pour tous les jeunes premiers de la scène locale. Car Rennes n’est pas qu’un tremplin, c’est un terreau. A l’Ouest rien de nouveau  ? Mon œil ! Quand certains « montent » à Paris pour gravir l’échelle sociale, les musiciens eux prennent une autre trajectoire. Des artistes comme Da Silva ou Sloy sont passés par Rennes pour asseoir leur notoriété. Après leur déménagement, ces derniers ont d’ailleurs signé chez Roadrunner et ont été produit par Steve Albini, le pape du rock indé et noise. C’est dire. Et que dire d’Etienne Daho  ? S’il ne fait peut-être plus rêver la jeunesse aujourd’hui avec ses airs coincés, il a baigné dans le punk toute son adolescence. Algérien exilé, c’est encore une fois à Rennes que la stimulation musicale opère. Il grimpe sur les planches des Trans dès sa 2e édition, à tout juste 24 ans. Il est aujourd’hui considéré par les critiques comme faisant partie de la vague du rock rennais, qui aura rayonné sur toute la scène française. Entre rock, reggae (la cueillette aux 14

champignons des gamins en folie de Billy Ze Kick et Mangez-moi, c’était làbas), new et cold wave (Marquis de Sade, Niagara), hip hop et drum’n’bass (Psykick Lyrikah, X Makeena) ou encore punk (Tagada Jones, Les Ramoneurs de Menhir), Rennes est un diamant à multiple facettes (on effacera des archives l’emménagement rennais de Pascal Obispo à l’âge de 13 ans). Aujourd’hui encore, ses rejetons se délectent de toutes les expériences. Mais plutôt que d’aller de l’avant, les jeunes rennais jouent comme les vieux, c’est-à-dire, aujourd’hui, comme tout le monde : The Wankin’ Noodles singent le garage rock ; Bikini Machine renfile les tenues yéyés, comme The Superets ; The Popopopops ne sont pas à base de NTM mais plutôt d’electro pop qui chipe à la new wave, comme leurs compatriotes des Juveniles, d’ailleurs. Alors oui, c’est bien, ils ont aujourd’hui leur page dans les Inrocks. Reste à voir combien de temps encore avant que la page ne soit tournée. Mais gardons espoir ! Parmi les 300 groupes qui jonchent l’Ille-et-Vilaine, gageons qu’il en est un que l’on retiendra demain.

Martin Van Boxsom


PS MAG #9

T I D T N O ’ L ILS “Ce serait bien de faire un film sur les Ramones. J’en ferai un quoi qu’il arrive.”  Linda Ramone (Rolling Stone)

“Ça m’a toujours choqué que des gens s’intéressent à nous après trois albums.”  Jack White à propos de sa nomination aux Brit Awards (The Guardian)

“Quand j’étais plus jeune, j’ai toujours rêvé de faire de la musique, mais jamais d’être une rock star.” Matt Bellamy (the sun)

“Si on parle de guitares qui défoncent, de batteries qui défoncent et de vocaux gueulés qui défoncent, ça existe toujours.”

Miles Kane à propos de son prochain album (BBC newsbeat)

“C’est super d’entendre sa voix chanter quelque chose de nouveau […] La nouvelle musique et les nouveaux disques sont ce qu’il y a de mieux, mais les reformations pour tourner à nouveau, c’est de la merde” Noel Gallagher (NME)

Sami Elfaki 15


© Fanny Schneider

PS MAG #9

LIVE REPORT : WAX TAILOR Paris, L’Olympia – 20 Mars 2013 Après avoir enflammé le Trianon en Novembre dernier, c’est à L’Olympia que Wax Tailor nous revient, et deux soirs d’affilée s’il vous plait. Pour nous conter à nouveau son histoire, celle de Dusty Rainbow From the Dark, 4ème et dernier album en date de l’artiste aux multiples facettes. Mais avant de retrouver Wax Tailor et sa troupe nous avons rendez vous avec Chill Bump, duo hip hop originaire de Tours. Lauréats du concours offrant la possibilité d’assurer la première partie des deux dates sold out à L’Olympia, ces deux là ont l’air toujours un peu ahuri d’être là. « Bonsoir L’Olympia!... C’est bon j’peux mourir. » lance un Bankal tout sourire. Pendant une demie heure ils nous délivreront un flow hip hop très efficace et enthousiaste, mix de samples, de beats et de textes incisifs sur les enfants de porn star, leur parcours et le rap en général. On regrette un peu la simplicité de la scéno mais bon, gardons à l’esprit qu’il s’agissait d’une première partie et que pour le coup celle-ci sera parvenue, sans moyens spectaculaires, à faire monter la température dignement. Bien joué ! Entre temps, la salle s’est blindée et ce soir nous sommes face à un public plus dense à l’arrière qu’à l’avant, le monde à

l’envers. Les gens ne voulant pas forcer le passage vers les premiers rangs, qui pourtant sont très aérés, préfèrent rester dans le fond et… bloquer l’entrée de la salle ! Je ne vous raconte pas l’aventure pour aller aux toilettes ! Bref. Il nous faudra ensuite patienter une bonne demie heure devant le lourd rideau en velours rouge pour enfin voir apparaître le Dj-conteur. Dans une semi pénombre brumeuse les musiciens font tour à tour leur apparition sur scène. Flutiste, violoniste, guitariste et violoncelliste font leur entrée, puis la toile de fond s’illumine laissant apparaître la silhouette de Wax Tailor au centre de la scène. Que la fête commence !

peut être trop passages énergiques et chansons lentes ? L’ambiance lounge c’est bien dans les bars mais en concert il faut avouer que c’est un peu lég. Ou simplement à un public qui a plus l’habitude de recevoir avant de donner  ? L’un dans l’autre on aura eu un peu peur on l’avoue que l’ambiance ne décolle pas du concert. Mais quelques petits coups de pression sympathiques de la part du chef d’orchestre plus tard et l’arrivée des cuivres sur scène et les jambes se délient enfin ! Ouf merci Aspro !

Pendant pas moins de deux heures, le Dj nous délivrera un set éclectique, à l’image de sa musique. Tantôt calme et mélancolique, tantôt énergique et festif à souhait ! Rejoint constamment par d’autre musiciens (MCs, chanteuses, trompettiste, etc.) qui vont et viennent sur scène. Wax, bien que surélevé, semble presque effacé pour laisser place avant tout à la musique et à ses collaborateurs qui mettent le feu aux planches.

On en prend plein les yeux et plein les oreilles entre la musique et les projections de films d’animation et d’extraits d’œuvres en noir et blanc qui tournent tout au long du show. Entre influences contemporaines et murmure d’une poésie d’un autre temps, la touche Wax Tailor est tout de même assez unique. Du Cabaret au Hip Hop en passant par la pop 60s, des arts du cirque aux arts de la rue, les influences et les références se croisent dans un méli mélo sans fin qui nous emmène très loin de l’ordinaire. Un subtil cabinet de curiosité pour les oreilles avant tout mais aussi pour les yeux.

Dans la foule, on observe, on remue un peu la tête voire les jambes pour les plus chauds, mais dans l’ensemble, du moins pendant la première moitié du set, le public est assez léthargique. La faute à un set inconstant, alternant

Au bout de presque 1h30 de show les musiciens quittent la scène sous un tonnerre d’applaudissements. Mais le show ne s’arrête pas là. Certes l’histoire de Dusty Rainbow est finie mais le rappel sera l’occasion de rejouer des morceaux

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Wax Tailor

Chill Bump

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plus anciens tels que le culte Que Sera sur lequel Wax Tailor appellera le public à participer. Un Olympia sold out qui chante à l’unisson ça a quand même de quoi vous coller le frisson ! Pas loin d’une demi heure plus tard c’est sur un final sensationnel et sous une standing ovation que le set s’achève par un salut général de la troupe de Wax Tailor and The Dusty Rainbow Experience.

Wax Tailor

Un show calibré et millimétré mais qui laisse place à la vie et à la spontanéité grâce à des musiciens à l’enthousiasme palpable. Malgré une intensité inconstante en début de course on aura quand même pris une bonne claque ce soir. « Paris, ce soir c’est la 5ème fois qu’on remplit cette salle et je sais que rien n’est dû donc merci pour ce cadeau ! » Le plaisir ce soir était partagé. Merci Wax Tailor ! Fanny Schneider

Wax Tailor

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INTERVIEW CONFÉRENCE : YELLOWCARD Lorsque que j’apprends que Playsound a obtenu une interview de Yellowcard, mon sang ne fait qu’un tour. Découvert en 2003 sur la bande son d’un jeu-vidéo de glisse (SSX 3) avec le titre pop/punk Way Away, mes années collège/lycée ressurgissent. C’était il y a dix ans. Aujourd’hui, de l’eau a coulé sous les ponts mais Yellowcard trainent toujours guitares et violon. Southern Air, leur huitième et dernier disque en date a fait ses preuves. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que vous, chers lecteurs, l’avez élu “Album de l’année” aux Playsound Awards 2012, le plaçant ainsi devant celui de The All American Rejects ou de Deftones. En tout cas Yellowcard poursuit sur sa lancée. Après deux dates parisiennes en 2011, les gars de Jacksonville posent leurs bagages le 7 mars au Bataclan, pour le dernier concert de leur longue tournée européenne. Bref, nous voilà le cœur en joie devant la salle, prêt à rencontrer quelques membres du groupes. 18h30 précise, on entre dans le Bataclan où nous attendent près du bar les deux leaders de Yellowcard, le chanteur Ryan Key et le violoniste Sean Mackin. Nous ne sommes pas seuls : une petite dizaine d’autres privilégiés issus de webzines rock et de Yellowcard France sont présents. Chacun peut poser deux questions aux deux membres présents pour l’occasion. Pendant près de vingt minutes les sujets se succèdent, aussi divers qu’intéressants. On a pu en apprendre d’avantage sur la genèse de Southern Air. Ryan insiste sur le fait que le groupe a privilégié une certaine fluidité au niveau du processus d’écriture. Le partage des idées a permis de produire

une musique qui leur ressemble et au final l’enregistrement s’est fait assez vite, d’autant plus que les technologies actuelles facilitent de plus en plus le travail. Lorsqu’on leur demande pourquoi avoir gardé le même producteur depuis 2003, à savoir Neal Avron (Fall Out Boy, Linkin Park), Sean ne mâche pas ses mots : “Neal est le meilleur producteur du monde, c’est un peu le sixième membre du groupe ! On a grandi et évolué ensemble. Il nous a poussé à donner le meilleur de nous même mais nous a laissé le temps de nous trouver. On n’en serait probablement pas là sans lui.”. La question du retour en studio a également été abordée, mais les deux musiciens ont joué la carte du silence et celle de l’humour : “On aimerait en parler mais on doit garder le secret. On prépare pas mal de chose pour les mois à venir ! Cela devrait plaire aux fans de Yellowcard [...] par exemple un spectacle sur glace (rires)”. Concernant les groupes avec qui ils aimeraient partager la scène, une nouvelle dose d’humour avec Ryan : “On est tous d’accord pour dire que les Foo Fighters devraient être notre première partie !”. Plus surprenant, ils évoquent Coldplay, insistant sur le côté acoustique de la musique qu’ils apprécient et reviennent sur leurs propres titres acoustiques offerts à leur fans sur Greatest Hits Tour Edition en 2011. Ils précisent que pour les prochaines tournées, ce genre de son sera plus présent à l’image de la tournée US, où le groupe avait joué I Will Wait”de Mumford & Sons. “On voulait essayer quelque chose de différent, cela change des reprises de titres rock/dance. Et puis 18

j’adore ce groupe” déclare Ryan. Retour sur Ocean Avenue puisque l’album fête ses dix ans. Les deux amis sont d’accords sur un point : “Depuis, tout à changé, on est vraiment très heureux de la tournure des évènements et extrêmement reconnaissants envers le public. Les relations qui sont nés avec les fans, c’est la meilleure chose qui soit arrivée.” D’ailleurs, Sean qui a traversé une étape particulièrement marquante avec un cancer de la tyroïde, est revenu sur les “actions incroyables” menées par les fans et leur lutte aux côté de l’Association américaine contre le cancer. “Un groupe de personnes a mis en place un projet appelé Strong For Sean (ndlr : Fort pour Sean). Ils ont recueilli presque 2000 $ et en ont fait don, en mon nom, à l’American Cancer Society. C’est quelque chose d’incroyable !” Enfin, Ryan et Sean ont également donné le nom des titres qu’ils préféraient jouer en live. Sean est catégorique : “C’est Surface Of The Sun, la deuxième piste de notre nouvel album, tout simplement parce qu’elle respire l’énergie”. Ryan a un avis moins tranché sur la question : “Je dirai Believe qui est sur Ocean Avenue, mais au final chaque soir c’est différent. Je n’ai pas un moment préféré car tous le sont surtout quand le public chante en chœur avec nous !” L’interview prend fin quelques minutes avant l’ouverture des portes au public. Les deux musiciens se sont montrés vraiment impliqués. Peu sont les groupes qui restent si accessibles, simples et humbles. On comprend mieux les relations avec leurs fans.


Set It Off

Yellowcard

Like Torches

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Les portes ouvertes, la longue file d’attente se déverse dans la salle. Ce soir, pour ouvrir le concert de Yellowcard, il faudra compter sur deux groupes : Like Torches et Set It Off. La dernière fois que les Floridiens était venus faire sautiller la France, c’était à la Maroquinerie fin 2011, après un passage à la Flèche d’Or trois mois plus tôt. Mars 2013, ils s’attaquent donc au Bataclan. Pourtant cette fois la salle n’est pas comble. Autant dire que cela change de la veille où les Écossais de Biffy Clyro étaient venus fouler la scène et faire suer le public au son de leurs nouveaux joyaux musicaux. Mais il nous en faudra plus pour nous empêcher de passer un moment bien rock’n’roll. Pour ouvrir le bal, on accueille une formation qui nous vient tout droit de Suède, Like Torches. Malgré une salle à moitié pleine, les frères Kärn (chant et guitare) mènent la danse et assurent le show à coup de morceaux bien pêchus. Fiers de présenter les morceaux de leur album Keep Your Head High enregistré avec certains membres de Yellowcard, les cinq musiciens dégagent une énergie positive. Sur le septième et dernier titre, Made Of Glass, ils sont même rejoints par leurs mentors ce qui fera monter d’un cran l’ambiance dans la fosse. A peine le temps de digérer le set de Like Torches que celui de Set It Off commence. Eux nous viennent de Floride tout comme Yellowcard. Dès le premier morceau, Nightmare on sent bien les influences à

base de Fall Out Boy, New Found Glory et autres formations du genre. Rien de très excitant mais le groupe fait bien les choses. Le leader Cody Carson est très proche du public ce qui semble ravir la gent féminine des premiers rangs. Parité respectée, sept titres sont joués, faisant la part belle à leur premier album sorti en 2012 Cinematics. Puis à nouveau petite blague des Yellowcard qui viennent s’installer autour d’une table pour boire un verre sur scène pendant le dernier titre. Autant dire que cette soirée est placée sous le signe de la bonne humeur. C’est enfin au tour des Américains de Yellowcard de débarquer sur scène. Après avoir longuement attendu on peut enfin savourer ce pour quoi nous sommes venus. Force est d’admettre qu’on est loin d’être déçus ! Ryan Key se tient là debout, guitare en main, en pleine lumière, adresse quelques mots qui suffisent à électriser le Bataclan. Ce soir c’est le théâtre de la dernière date de la tournée et le groupe veut donner tout ce qu’il lui reste et compte bien sur ses fans pour lui rendre la pareil. Les premières notes du morceau Awakening se font entendre puis explosion de son et de couleurs avec l’apparition du reste du groupe. Grosse entrée ! Très vite on enchaîne avec le fameux morceau préféré de Sean, Surface Of The Sun. Ryan est chaud bouillant et maîtrise son chant tandis que Sean est tout sourire, sautant partout avec son violon. LP envoie sec sur sa batterie et nous concoctera un solo impressionnant 19

de quelques minutes en plein milieu du concert. Le nouveau bassiste Joshua Portman et le guitariste Ryan Mendez eux sont clairement sur pile électrique. Un vent d’énergie secoue la salle même si elle a eu du mal à se remplir. Tout au long du set, la recette sera la même : tubes, gros son, bonne humeur et communion avec le public. Ce dernier reprend en chœur les fameux Way Away, Believe ou encore Only One qui font honneur aux dix ans de Ocean Avenue. Mais les titres les plus récents dont ceux du dernier album font aussi l’unanimité. Yellowcard c’est aussi de l’émotion, notamment avec le morceau Sing For Me, écrit par Key pour sa tante emportée par un cancer en 2012 et surtout de l’humour. D’ailleurs pendant Southern Air, les gars de Set It Off et de Like Torches viennent se venger sur scène, se baladant en caleçon et commençant une partie de beer pong. Le concert prend fin sur l’imparable Ocean Avenue. Parfait. Une soirée musicale pleine de rebondissements, de joie et surtout d’authenticité. Loin de se prendre au sérieux, les Yellowcard prouvent qu’ils se donnent à fond pour vivre leur passion et la partager avec leur public. Reveneznous vite. Fabien Gallet

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BOWIE au firmament

Rétrospective 8 janvier 2013, une comète refait son apparition dans le ciel musical. Il faut patienter 76 ans pour revoir Halley. Il n’aura suffit que de dix pour que réapparaisse le corps céleste de Bowie, portant dans sa traînée argentée un titre, Where Are We Now  ?, et la promesse d’une nouvelle ligne dans une discographie déjà galactique. Pendant tout ce temps, l’astre David guidait nos nuits avec des titres composés il y a quelques années-lumière qui continuaient à nous chauffer les os. Scientifiques et diseuses de Bonne Aventure auraient pu prédire la fin de son rayonnement, comme un soleil qui s’éteint. Mais la musique n’est ni une science exacte, ni une affaire de mare de café. Et c’est minutieusement que l’icône glam-rock préparait un retour que personne ne voyait venir. A 66 piges, le Thin White Duke a repris la route des studios entouré de ses fidèles, dont le producteur Tony Visconti. Avec cette continuité qui n’a pas toujours été la sienne dans sa course stratosphérique. Dans les années 1964-1967, David Robert Jones, celui qui éclatera à la face du monde, sous le nom de David Bowie et de ses différents avatars, rame avec sa pop humoristique. Mime aux yeux vairons, il traine son personnage de clown triste sur les scènes anglaises avec quelques hauts et beaucoup de bas. Mais, il deviendra la première révélation cathodique de

l’histoire, à un moment qui ne l’est pas moins : son Space Oddity accompagne en 1969 les génériques de la BBC lors de la mission Apollo. Déjà, son nom est associé à l’imaginaire lunaire et à la perte d’apesanteur. Mais il plantera réellement son étendard sur la planète pop, un soir de juillet 1972. Lors de l’émission Top of the Pops, son interprétation de Starman va bouleverser l’existence de milliers de Britanniques. Affichant un look androgyne, il est le premier artiste à assumer sa bisexualité. Ziggy Stardust est né. Les albums The Rise and Fall… puis Diamond Dogs vont cartonner et propulsent l’artiste au firmament d’une pop anglaise qui cherche un second souffle après le passage dévastateur des Beatles. Dès 1975, Bowie tombe le masque et cherche d’autres projets qui n’aboutiront pas, comme l’adaptation de 1984 d’Orwell, présageant des temps obscurs de drogues et de paranoïa. Mais c’est à Berlin qu’il se refera la cerise à la fin des 70’s. Accompagné d’Iggy Pop, il écume l’effervescente capitale allemande. De ses pérégrinations germaniques, il en tirera la trilogie Low - Heroes - Lodger qui préfigurera le mouvement new-wave. Les années 80 seront les siennes, devenant une figure incontournable de la popmusic, avec des titres comme Under Pressure ou Let’s Dance. L’étincelle du 20

génie continuera de se crépiter de façon plus intimiste et expérimentale jusqu’aux débuts du XXIe siècle, apportant sa contribution à des groupes comme TV On The Radio ou Arcade Fire. En 2003, tout le monde l’imaginait raccrocher et profiter de sa retraite auprès de sa petite fille… Raté. David Bowie s’est dessiné un univers haut en couleurs à la croisée de l’expressionnisme allemand et de la mode japonaise, de la poésie de Burroughs et des personnages de Kubrick, des interprétations passionnées de Brel ou plus pragmatiques de Brian Eno. Avec un discours pourtant apolitique, il n’a qu’un message : soyez qui vous voulez être. Ce personnage atypique est et restera pour la jeunesse une étoile qui n’a pas fini de luire, alors que les bookmakers parient déjà qu’il prépare le « jour qui suit ». Mathieu Rollinger


PS MAG #9

décryptage

ARTISTE DAVID BOWIE ALBUM THE NEXT DAY GENRE POP ROCK PRODUIT PAR TONY VISCONTI LABEL COLUMBIA SORTIE 13/03/2013 Il aura fallu attendre 10 ans avant d’avoir des nouvelles concrètes de David Bowie. Non pas oublié, il faisait l’objet des rumeurs les plus folles : certains le voyaient déjà au bout du rouleau. Que nenni, l’anglais a pris tout le monde de court dès janvier dernier, en annonçant le jour de ses 66 printemps la sortie d’un nouvel album et proposant un premier titre, Where Are We Now  ?, une ballade certes pas des plus joyeuses. Sur The Next Day, 24e album studio qui fait suite à Reality paru en 2003, on retrouve une nouvelle fois aux manettes, une pointure de la production, le fidèle Tony Visconti qui a également travaillé aux côtés de T. Rex ou des Rita Mitsouko. Il aura fallu près de trois ans de labeur, le tout dans le plus grand secret, avant de sortir courant mars ce nouveau pan de l’histoire Bowienne. Si le premier single a pu en refroidir certains et contenter ceux qui voyaient déjà le Thin White Duke tirer sa révérence pour de bon, le second The Stars (Are Out Tonight) a totalement changé la donne. A l’écoute de The Next Day, on en est convaincu. Pour exprimer au mieux ses multiples couleurs musicales, le londonien a fait une nouvelle fois confiance à des musiciens d’exception. On retrouve les guitaristes Gerry Leonard et Earl Slick (qui a officié chez les New York Dolls), le bassiste Tony Levin, le batteur Zachary Alford et aux chœurs une certaine Janice Pendarvis qui reste dans l’ombre de chansons de Sting et autres Stones. Dès le titre éponyme en ouverture, Bowie balance sur une envolée puissante de

guitares une phrase qui donne le ton « Here I Am, Not Quite Dying ». C’est entendu : il n’a rien perdu de son entrain et de son énergie. Encore moins de son génie. L’homme s’évade à nouveau vers d’autres univers, explorant des strates musicales venues d’on ne sait où. Mais ne soyons pas dupes pour autant, c’est ce que ce cher Bowie sait faire de mieux. Virevoltant avec les sons et avec les genres, il excelle aussi bien dans le glam rock, théâtre de la naissance de ce qui deviendra une véritable icône, que dans la soul, le funk, la pop ou la ballade lyrique à tendance lacrymale. Un retour au funk teinté soul et blues est indéniable en témoigne Dirty Boys et son étonnant saxophone. Where Are We Know, titre le plus badant de l’album, est un hommage à sa période Berlinoise tout comme Dancing Out In Space, tandis que d’autres titres plus tranchants à l’image de If You Can See Me jouent la carte d’une synth-pop plus psychédélique et grandiloquente. Mais The Next Day c’est aussi et surtout une ode au rock à guitares : Boss Of Me ou (You Will) Set the World On Fire en sont les dignes représentants. Ce dernier titre est d’ailleurs avec Love Is Lost l’une des pépites incroyables de cette nouvelle offrande made in Bowie. D’autres se révèlent moins convaincants et plus sombres comme le titre de fin, Heath. Le magicien Ziggy sort de son chapeau 14 titres (17 pour la version bonus, et un de plus pour la version nippone) totalement hors du temps. Inspiré par le passé, tourné vers le futur, David Bowie semble 21

savoir où il va. Même si à la première écoute The Next Day semble décousu et mystérieux, il s’impose très vite comme une évidence. Ce n’est pas pour rien si l’album est le premier depuis vingt ans (Black Tie White Noise en 1993) à venir briller au top des charts anglo-saxons, au coude à coude avec What About Now de Bon Jovi. Bowie persiste, résiste, signe son retour et marque son présent avec cette nouvelle pierre qui s’ajoute à l’édifice qu’est, n’ayons pas peur des mots, son œuvre. Fabien Gallet

VERDICT Orchestrations (5/5) Créativité (3/5) Évolution (3/5) Lyrics (3/3) Cohérence (1/2) Artwork (1/1) Note globale : 8/10


PS MAG #9 © Fanny Schneider

CHRONIQUE

ARTISTE WOODKID ALBUM THE GOLDEN AGE GENRE ELECTRO POP PRODUIT PAR YOANN LEMOINE LABEL GREEN UNITED MUSIC SORTIE 18/03/2013 Magnificence. Le réalisateur français XX est l’ambassadeur d’un made in France qui s’exporte plus que jamais à l’étranger. Connu pour ses travaux visuels de grande qualité lui ayant permis de travailler avec Lana Del Rey (Vidéo Games, Blue Jeans), Rihanna mais aussi Katy Perry, l’artiste -qui n’a rien à envier aux plus grandss’est lancé dans un projet musical aussi élégant qu’ambitieux. Plongée dans l’univers subtile d’un génie. UNE CERTAINE IDÉE DE LA GRANDEUR

Woodkid est un projet singulier au sens ou il n’existe pas de point de comparaison possible pour situer l’artiste. Au sein de la diversité foisonnante qui est propre à la scène artistique contemporaine, Yoann Lemoine s’invente véritablement un univers captivant, et ce de la première à la dernière piste du disque. Woodkid utilise au mieux une synergie pour le moins inédite entre cordes omniprésentes et beat informatisés. Guitares et basses sont proscrites des compositions, sans que cela nuise à la force et la puissance des sonorités proposées. Des lors, Lemoine nous propose une musique très orchestrale, pour le moins impressionnante, à michemin entre une bande originale de Hans Zimmer, une envolée de Ludovico

Einaudi et une des mélodies tourmentées bien charpentées dont Lana Del Rey a le secret. La dichotomie perceptible avec la voix sobre et neutre du réalisateur renforce ainsi la mégalomanie ambiance qui se dégage du projet. Woodkid est une initiative stylistique, qui dépasse de loin le cadre de la musique. Inclassable et inattendu, cet albumconcept fait définitivement parti de ceux qui traverseront les années sans prendre une ride. Il popularise la beauté, il promeut l’émotivité.

pas uniquement sur la promotion et les moyens pécuniers susceptibles être déployés, mais bel et bien sur la différenciation de standards ainsi que sur la qualité du processus créatif sousjacent. En somme, si l’on devait résumer l’album en une phrase, il serait probablement de rigueur d’affirmer que Woodkid est un projet à qui la musique doit tout simplement beaucoup et dont le premier opus est le disque de l’année. Yannis Mouhoun

LA PASSION SINON RIEN À elle seule, la passion qui plane sur certains titres suffit à en faire des hymnes, à l’instar des déjà célèbres I Love You et Iron mais aussi -et surtout- des excellents Run Boy Run et The Golden Age. En effet, sur ces derniers, la gradation des sentiments est proportionnelle à la montée en régime des instruments : la technique est au service de l’émotion. Par ailleurs, si l’on veut dépasser le stade de la typologie musicale et de la simple masturbation auditive, il convient de remarquer que le talentueux français a fait le choix d’un label indépendant. Une décision qui prouve que la popularité et la réussite d’un artiste ne reposent 22

VERDICT Orchestrations (5/5) Créativité (5/5) Intérêt (4/4) Lyrics (1,5/3) Cohérence (1/2) Artwork (0,5/1) Note globale :9/10


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PHOTO Fanny Schneider

FINCH

LE TRABENDO PARIS

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SELECTION PS

ALKALINE TRIO MY SHAME IS TRUE

PRODUIT PAR bill stevenson, jason livermore MUSICIENS matt skiba, dan andriano, derek grant LABEL epitaph SORTIE 02/04/2013

Après un timide best-of acoustique pour fêter ses 15 ans d’existence, la formation de l’Illinois revient en grande pompe avec un véritable bijoux intitulé My Shame is True. Si les opus précedents manquaient cruellement de fond, ici Skiba, Andriano et Grant nous livrent un punk-rock oscillant entre titres puissants et endiablés (She lied to the FBI, The Temptation of St. Anthony, The Torture Doctor...) et balades romantico-punk (Kiss you to Death, Until Death do us Part...) de très grande qualité. Nous prennons également énormement de plaisir à retrouver le leader des Rise Against Tim Mcllrath en duo avec Dan sur I, pessimist. Si les thèmes abordés restent l’amour, la rupture ou la mort, le regain d’énergie qu’insuffle le groupe à sa musique ne fera que rendre la dépression qui nous guette on ne peut plus agréable. On aime : She Lied to the FBI, The Temptation of St. Anthony, I’m Only Here to Disappoint, The Torture Doctor. Matthias Meunier 24


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S E U Q I CHRON Prochaines Sorties : Alkaline Trio - My Shame Is True (02/04/13) // Paramore - Paramore (08/04/13) // Yeah Yeah Yeahs - Mosquito (16/04/13) // Phoenix - Bankrupt! (23/04/13) // Fall Out Boy - Save Rock & Roll (06/05/13) Et aussi : MGMT, The Shins...

The Strokes

STEREOPHONICS

Sami Elfakir

Fabien Gallet

Comedown Machin

GRAFFITI ONE THE TRAIN

Sans quitter totalement leurs racines lo-fi, les Strokes nous offrent cette fois-ci un patchwork osé mais mitigé. Alternant entre revival 80s, vagues des guitares et apartés pop planants, Comedown Machine s’avère alléchant sur le papier mais beaucoup moins convaincant en réalité. Une fois relevées les quelques percées lumineuses, la platitude s’installe et nous laisse de marbre face à tant de vacuité.

Huitième acte pour le groupe gallois mené par l’une des voix les plus impressionnantes du rock anglais, celle de Kelly Jones. Sur Graffiti On The Train, exit le rock incisif, il faut compter sur du Stereophonics à tendance symphonique. Même si les guitares ne sont pas oubliées, l’orchestration est plus travaillée (cuivres) et les genres diversifiés (pop/rock ou blues). Un bon album, bien plus sensible que ses prédécesseurs.

On aime : 50 50, Chances

On aime : We Share The Same Sun, Been Caught Cheating

Shooter Jennings The other life

Rat attack Self-titled EP

Maximilien de Boyer

Marie-Audrey Esposito

Shooter Jennings est de retour dans ce 6e album aux consonances rock-blues-country. Celui qui “voulait être rocker“ plus jeune (et non countryman comme son vieux père) montre dans The Other Life qu’il a toujours a cœur d’explorer l’étroite frontière entre ces différents styles musicaux. Et tout y passe : le violon joyeux, les rythmes joyeux, les textes chantés-récités et même les bruits de colts !

Après l’arrivée d’un nouveau chanteur et un changement de style, Rat Attack nous revient dans sa nouvelle version avec un premier EP composé de cinq morceaux tous aussi pêchus les uns que les autres. A ceci ajoutez la présence d’un invité de choix en la personne de Liam Cromby (We Are The Ocean) et vous obtenez un EP de qualité qui fera certainement de Rat Attack l’une des révélations de l’année !

On aime : The White Trash Song, A Hard Lesson To Learn

On aime : Bad Catholic, A Bird in Hand 25


© Fanny Schneider

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LIVE REPORT : BULLET FOR MY VALENTINE Paris, Le Bataclan – 19 Mars 2013 Cinquième arrêt dans la capitale pour Bullet For My Valentine. Les Gallois se produisent à nouveau au Bataclan. Ce soir on espère qu’ils nous feront oublier la prestation moyenne de 2011. On essaie de rester positif même s’il faut admettre qu’avec le décevant Temper Temper, dernier album sorti en février, on peut craindre le pire. Mais avant que les hostilités ne commencent, deux groupes vont faire grimper la température : Halestorm et Miss May I. Miss May I ouvre la soirée plus tôt que prévu si bien qu’on ratera une partie du set. A peine le temps d’entrer dans le Bataclan déjà survolté que l’on est happé par le son des cinq métalleux. Les Américains jouent Forgive & Forget un morceau que certains ont peut être entendu sur la B.O du film Saw 6. Chants clairs et screamés viennent se poser sur des riffs efficaces qui permettent de se mettre en jambe. Après avoir mis à l’honneur leur album le plus récent, At Heart, les Miss May I laissent place à Halestorm. Si le groupe précédent a fait le bonheur de ces dames, cette fois la gent masculine est comblée. Au chant et à la guitare, la sulfureuse Lzzy Hale vient en faire baver plus d’un. Mais attention, son frère veille au grain assis derrière ses fûts. Le quatuor nous balance d’emblée un morceau jouissif issu du dernier album The Strange Case Of...,Love Bites (So Do I). Il a permis au groupe de rafler en

février dernier le Grammy Award de la meilleure performance Hard Rock/Métal. Chapeau ! Un chapeau, il y en a un vissé sur la tête du bassiste Josh Smith qui nous envoie la sauce. De son côté le guitariste Joe Hittinger reste très humble. Après trois quart d’heure de bons et loyaux services au nom du rock et de la sueur, Halestorm achève son set et promet de vite revenir en France. Comme d’habitude, l’attente est longue avant que le groupe tant attendu n’investisse la scène. Une entrée en fanfare pour bien faire les choses avec en fond sonore le We Will Rock You de Queen suivit par le célébrissime O Fortuna de Carl Orff. Alors qu’en toile de fond on découvre la pochette de Temper Temper, les membres de Bullet For My Valentine débarquent. D’emblée, ils mettent à l’honneur ce nouvel album avec le titre d’ouverture Breaking Point et poursuivent tout naturellement avec le second, Truth Hurts. Ouf, le son est bon et au final les nouveaux titres sonnent mieux en live. Malgré leur apparence un peu trop clean, les vestes en jean et les tatouages n’y changeront rien, les Gallois envoient du lourd. Il n’y a pas à dire, on est loin de la demie performance d’il y a deux ans. Ce soir, la setlist est massive et la performance carrée. Pratiquement rien à redire. Les solo du guitariste Michael Padget sont irréprochables et la voix du leader Matthew Tuck tient bien la route, supportée par les screams du bassiste Jason James. Au fur et à mesure que 26

les morceaux passent le Bataclan bouillonne. Le public est en forme, n’hésitant pas à reprendre les paroles en chœurs par exemple sur le moment acoustique de The Last Fight ou à s’écrier à l’unisson avec des “Hey ! Hey”. Matthew y est pour beaucoup. C’est lui qui électrise la fosse. Par contre les autres musiciens sont moins expressifs, mais on ne leur en veut pas puisqu’ils assurent musicalement. On appréciera le retour de Lzzy d’Halestorme venue chanter sur Dirty Little Secret et le survol de toute la discographie de la bande galloise. Au final les titres de Temper Temper prennent une autre dimension en live. Les anciens titres sont pour autant toujours les plus attendus, notamment 4 Words (To Choke Upon), Scream Aim Fire et Tears Don’t Fall qui feront l’unanimité. Le concert terminé, on est soulagé et on attend déjà avec impatience le retour des B4MV. Ce sera le 22 juin prochain à Clisson dans le cadre du Hellfest 2013. On vous y attend ! Fabien Gallet

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Bullet for my Valentine

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27 Miss May I

Halestorm

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DÉBAT

LES JOIES DE L’AUTO-TUNE POUR

CONTRE

Comme il est facile de dénigrer l’auto-tune ! Il est vrai qu’en prenant certains exemples comme certaines stars commerciales du R’n’B (Kanye West, Katy Perry, Rihanna…), on pourrait être rapidement écoeuré par ce logiciel permettant de modifier la tessiture de la voix. Et pourtant… Inventé en 1996 par l’américain Andy Hildebrand, cet outil a très vite permis à certains artistes de rentrer dans la légende. Si l’autotune n’existait pas, est-ce que Daft Punk serait devenu célèbre avec One More Time  ? Cher avec Believe  ?

«Auto-Tune ». La simple évocation de ce mot me hérisse le poil. La voix « métallique » a envahie la musique, mais cet outil du diable fait pire encore. Auto-Tune n’est pas un vocoder, son but premier n’est pas de synthétiser la voix. Comme son nom anglais l’indique, le logiciel « accorde » automatiquement la voix. Alors utiliser Auto-Tune, de 1) c’est tricher, de 2) c’est être fainéant. En effet, plus besoin de 36 000 prises pour trouver le ton juste ! L’ingénieur son s’en chargera en post-production derrière son écran. Tout comme Photoshop aux images, Auto-Tune est désormais le nouveau réflexe de l’industrie musicale : on vient traquer la milliseconde durant laquelle la voix n’était pas à sa place. En gros, Auto-Tune vient effacer la fragilité naturelle de la voix humaine. Car aujourd’hui, être humain est devenu insuffisant. Les conduites dopantes se multiplient, et pas que dans le sport : au bureau, à la fac … et désormais dans les studios. On pourrait croire que l’Auto-Tune se limite au milieu du r’n’b et du rap, mais malheureusement, la contagion est déjà bien avancée. Flagrants délits d’Auto-Tune chez Avril Lavigne (Complicated), Maroon 5 (She Will Be Loved ), Sufjan Stevens (Impossible Soul ), Bon Iver (Woods) … Et plusieurs groupes de metalcore s’y mettent également pour leurs chants clairs. Plus discret, mais avéré, Auto-Tune s’est également invité sur les albums de Fall Out Boy, Alice Cooper, Red Hot Chili Peppers… Pas étonnant qu’une récente étude (dans le magazine Scientific Reports de juillet 2012) ait démontré que la musique s’est dégradée – et pire, homogénéisée – ces dernières années. Enfin, ne l’oubliez jamais : Auto-Tune, c’est ce qui a permis Rebecca Black et son immonde Friday.

Dispensable en live, cet accessoire est très utile en studio. N’est-il pas agréable d’écouter une piste avec une voix parfaite et une production à la hauteur des attentes des fans  ? Car, sans même s’en rendre compte, il est utilisé de manière permanente dans les locaux d’enregistrement mais à un degré moindre, quitte à le rendre presque inexistant. Néanmoins, il est bien présent et rectifie les quelques lacunes ou déraillement que nos artistes préférés peuvent avoir pour une raison quelconque. Enfin, les effets produits par cette récente invention apportent une véritable plus-value sur certains morceaux par exemple en instaurant une ambiance particulière ou encore en atteignant des notes dont le grain de voix naturel ne le permettrait pas. Bref, avant de le jeter au brasier et de vouloir l’éradiquer, il ne faudrait pas oublier que l’auto-tune est avant tout un outil musical comme un autre. Suffit-il de le laisser entre de bonnes mains et de bien l’exploiter. Elie Dib

Martin Van Boxsom

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L’AGENDA

CONCERTS

DVD

SKIP THE USE à Paris (75) - Zenith le Jeudi 04 Avril 2013 à 20h00

Sound city real to reel

ROCKET FROM THE CRYPT à Paris (75) - Trabendo le Jeudi 04 Avril 2013 à 20h00 MASS HYSTERIA à Paris (75) - L’Olympia le le Vendredi 05 Avril 2013 à 20h30 GOJIRA à Paris (75) - Bataclan le Mercredi 10 Avril 2013 DIRTY FONZY à Paris (75) - Backstage by the Mill le Jeudi 11 Avril 2013 à 20h00 SAEZ à Paris (75) – Zenith le Vendredi 19 Avril 2013 à 20h00 COLD WAR KIDS à Paris (75) - Le Bataclan le Mercredi 24 Avril 2013 à 19h30 LESS THAN JACK à Paris (75) - La Maroquinerie le Mardi 30 Avril 2013 à 19h30

DAVE GROHL Sound City Real to Reel, est le documentaire dirigé par D GROHL qui sera présenté au Festival de film SUNDANCE 2013. SOUND CITY le film raconte l’histoire des fameux studios d’enregistrements de Los ANGELES dans lesquels les plus grands noms de la scène musicale mondiale tels que Neil Young, Fleetwood Mac, Tom Petty, Johnny Cash, Guns and Roses, Metallica, NIN, Rage Against The Machine ont enregistrés.

LIVRES David Bowie  :  Any Day Now, Les années Londres 1947-1974

ses chansons : pleine de mystère, de détours diaboliques, d’une humanité géniale, quasi divine, et qui trimballe son lot de légendes et de chausse-trapes. Comme Tom l’a dit quelque part: “And if you think that you can tell a bigger tale, I swear to God you’d have to tell a lie...”

BRING THE NOISE (Simon Reynolds)

Ouvrage culte, Bring the Noise est maintenant dispo dans une version améliorée. De New York à Manchester, en passant par Los Angeles ou Londres, le journaliste Simon Reynolds décrypte les genres musicaux et les époques avec une verve vivifiante. Pop, Rap, Punk, Funk ou Electro, ce type a tout vécu, tout entendu.

(Kevin Cann)

David Bowie a ouvert ses archives photographiques à Kevin Cann, son collaborateur de longue date, afin de réaliser ce livre étonnant sur les années londoniennes de l’auteur de Ziggy Stardust. Une mine d’or pour les admirateurs du chanteur. Tom Waits, une biographie, S wordfishtrombones et chiens mouillés (Barney Hoskyns)

La vie de Tom Waits est à l’image de

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Matthias Meunier


LE MAG’ _________________________

Numéro 9

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