Playsound Le Mag #5

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ERS + DOSSI + ITW IQUES + CHRON . + NEWS.. MAGAZINE DEDIE A LA CULTURE ROCK • n u m é ro 5 • www. p l a y s o u n d. f r • d é c e m b re 2 0 1 2 • g r at u i t

ITW & CHRONIQUE

S 2012 NUMÉRO SPÉCIAL PS AWARD GREEN DAY // MUSE // THE USED // LANA DEL REY // BLOC PARTY // KEANE // METRIC THE ALL-AMERICAN REJECTS // YELLOWCARD // ENTER SHIKARI // ALL TIME LOW DEFTONES // OWL CITY // LINKIN PARK // LOSTPROPHETS // MUMFORD & SONS THE HIVES // GRIZZLY BEAR // IMAGINE DRAGONS // KODALINE // JAKE BUGG PROXIES // CANCER // MUSTAND // SKIP THE USE // THE BEWITCHED HANDS // M83 BB BRUNES // SHAKA PONK // YOUNG GUNS ...


PS MAG #5

PSMAG SOMMAIRE 03 EDITO & PLAYLIST 04 TOP DE LA RÉDAC 2012 06 PLAYSOUND AWARDS : LES NOMINÉS.

07 PHOTO DU MOIS 08 ILS ONT FAIT L’HISTOIRE

NUMERO 5 • DECEMBRE 2012 REDACTEUR EN CHEF YANNIS MOUHOUN

DU ROCK : U2

RESPONSABLE DE LA PUBLICATION SAMI ELFAKIR

09 TENDANCES : NOU-

REDACTION MAG MATTHIAS MEUNIER FABIEN GALLET PAULINE RIVIERE MARINA LAY DORIAN COLAS CELIA SOLSKEN EMMANUEL VAN ELSLANDE MORGANE LE MARCHAND MARTIN VAN BOXSOM LEA BERGUIG BARTHELEMY COURTY MAXIMILIEN DE BOYER ALINE THOMAS

VELLES TECHNOLOGIES ET LIVE

10 ACTUALITÉ 12 INTERVIEW : MEMPHIS MAY FIRE

14 TALENTS 15 DÉBAT : MY CHEMICAL

PHOTOGRAPHE FANNY SCHNEIDER CONTACT MAG@PLAYSOUND.FR

ROMANCE FAIT-IL LES FONDS DE TIROIR ?

SITE WEB WWW.PLAYSOUND.FR

16 LIVE REPORT : DAMAGE

- TOUS LES MOIS -

FESTIVAL

18 FOCUS : DETROIT, ROCK

Playsound est une plateforme créative de découverte, d’actualité et de chroniques couvrant les différentes facettes de la culture rock au sens le plus général du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numérique via une plateforme dédiée à la promotion de jeunes talents.

CITY

19 ILS L’ONT DIT 20 SELECTION DU MOIS 21 CRITIQUES 23 FOCUS : BENJAMIN FRAN-

Vous pourrez retrouver la majeure partie des dossiers, articles et papiers publiés dans ce mag 15 jour après sa sortie sur notre site web.

CIS LEFTWICH

24 AGENDA

Recrutement ouvert : www.playsound.fr Un projet de : Association Médias Culture www.association-medias-culture.fr

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PS MAG #5

O EDIT& PLAYLIST 1. ADELE - SKYFALL 2. PEACE - BLOODSHAKE Yannis Mouhoun Rédacteur en Chef

UN MENSUEL SINON RIEN ! Playsound devient dès à présent un magazine mensuel. Parce que nous avons jugé qu’une synergie intéressante se dégageait des divers supports à notre disposition (site web, réseaux sociaux, labs, et magazine) et parce que nous sommes frustrés de limiter nos dossiers lors de chaque bouclage de numéro, nous avons décidé de doubler le nombre des publications. Nous continuerons de vous proposer du contenu exclusif (interviews, actualité, chroniqueurs) tout en insistant de façon accrue sur la découverte de nouveaux talents et sur de nouvelles rubriques originales. Nous voulons faire de ce magazine votre magazine, en proposant une formule à mi-chemin entre information et réflexion, entre pop-UK et electro, en passant par la pop/punk US ou encore l’indie.

3. MY CHEMICAL ROMANCE - BOY DIVISION 4. ALL TIME LOW - BACKSEAT SERENADE 5. KODALINE - ALL I WANT 6. BOYS LIKE GIRLS - STUCK IN THE MIDDLE 7. ALT-J - BREZEBLOCKS 8. TEGAN & SARA - CLOSER 9. SILVERSTEIN - STAND AMIR THE ROAD 10. SHAKA PONK - LET’S BANG

Le tout reste bien entendu gratuit, pour que vive la culture et que se partage la création artistique. Nous comptons sur votre fidélité !

+ WWW.PLAYSOUND.FR/PLAYLISTS

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PS MAG #5

La fin de l’année approche à grands pas et c’est pour Playsound le bon moment pour faire un point sur le cru musical 2012. Rock, pop, métal, électro ... chaque genre a eu de quoi faire parler de lui à travers des artistes, des groupes et des albums plus ou moins attendus au tournant. Cette année nous promettait de grands retours (Muse, Green Day, Linkin Park) mais aussi son lot de découvertes et de nouveaux talents. Certains auront surpris, d’autres malheureusement auront déçus. Pour l’occasion, l’ensemble de la rédaction s’est prêtée au jeu du Top 5 Albums 2012. Chaque membre de Playsound, rédacteur, chroniqueur ou photographe, propose ici son classement des 5 albums qui ont selon lui marqué cette nouvelle année musicale. A ce top s’ajoute le groupe ou l’artiste considéré comme le talent de l’année.

TOP

RÉDACTION 2012

Yannis Mouhoun Rédacteur en chef

Sami Elfakir

Responsable publication

Fabien Gallet Chroniqueur mag

1. The All-American Rejects - Kids in The Street 2. Lana Del Rey - Born To Die 3. Metric - Synthetica 4. Muse - The 2nd Law 5. The Pretty Reckless - Hit Me Like a Man

1. Django Django – Django Django 2. Beach House – Bloom 3. Purity Ring – Shrines 4. Ty Segall – Twins 5. Grizzly Bear - Shields

1. Enter Shikari - A Flash Flood of Colour 2. Deftones - Koi No Yokan 3. Morning Parade - Morning Parade 4. The Jim Jones Revue - The Savage Heart 5. Muse - The 2nd Law

Talent : Imagine Dragons - Night Visions

Talent : Jake Bugg - Jake Bugg

Talent : Peace - Delicious EP

Barthélémy Courty Rédacteur web

Martin Van Boxsom Rédacteur mag

Léa Berguig Rédactrice web

1. Jack White - Blunderbuss 2. Hot Chip - In Our Heads 3. Cloud Nothings - Attack On Memory 4. Para One - Passion 5. Alt-J - An Awesome Wave

1. Dinosaur Jr. - I Bet On Sky 2. The Mars Volta - Noctorniquet 3. Sigur Rós - Valtari 4. Die Antwoord - Ten$Ion 5. Devil Sold His Soul - Empire Of Light

1. Young Guns - Bones 2. Enter Shikari - A Flash Flood Of Colour 3. Memphis May Fire - Challenger 4. All Time Low - Don’t Panic 5. Parkway Drive - Atlas

Talent : Civil Civic - Rules

Talent : Bzz - Handle With Care

Talent : Don Broco - Priorities

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Morgane Le Marchand

Emmanuel Van Elslande

Chroniqueur mag

Célia Solsken Rédactrice web

1. Young Guns - Bones 2. Don Broco - Priorities 3. Lana Del Rey - Born To Die 4. The Gaslight Anthem - Handwritten 5. Enter Shikari - A Flash Flood of Colour

1. The Gaslight Anthem - Handwritten 2. Passion Pit - Gossamer 3. Macklemore & Ryan Lewis - The Heist 4. Japandroids - Celebration Rock 5. Mumford & Sons - Babel

1. Billy Talent - Dead Silence 2. Enter Shikari - A Flash Flood Of Colour 3. Placebo - B3 4. Architects - Daybreaker 5. We Are The Ocean - Maybe Today, Maybe Tomorrow

Talent : Proxies - Lost Tapes I/II (EP)

Talent : Passenger - All the Little Lights

Talent : Candy Hearts - The Best Ways To Disappear

Aline Thomas

Responsable partenariats

Matthias Meunier Responsable promo

Marie-Audrey Esposito

1. Enter Shikari - A Flash Flood of Color 2. Deftones - Koi No Yokan 3. Young Guns - Bones 4. Yellowcard - Southern Air 5. Imagine Dragons - Night Visions

1. Billy Talent - Dead Silence 2. Klub Des Loosers - La Fin de l’Espèce 3. Enter Shikari - A Flash Flood of Colour 4 NOFX - Self/Entitled 5. MxPx - Plans Within Plans

1. Billy Talent - Dead Silence 2. Enter Shikari - A Flash Flood of Colour 3. Lostprophets - Weapons 4. Young Guns - Bones 5. Green Day - ¡Uno!

Talent : Escapists - This Scene / Screams EP

Talent : Cancer - The Weight of The World

Talent : Anavae - Into the Aether

Marina Lay Rédactrice web

Fanny Scheinder Photographe

Elie Dib Chroniqueur mag

1. Enter Shikari - A Flash Flood of Colour 2. Papa Roach - The Connection 3. Deftones - Koi No Yokan 4. Halestorm - The Strange Case Of... 5. Slash - Apocalyptic Love

1. Enter Shikari - A Flash Flood of Colour 2. Young Guns - Bones 3. Lana Del Rey - Born To Die 4. Alt-J - An Awesome Wave 5. While She Sleeps - This Is The Six

1. Yellowcard - Southern Air 2. Stone Sour - House of Gold and Bones (P1) 3. Hoobastank - Flight or fight 4. Lostprophets - Weapons 5. Benjamin Biolay - Vengeance

Talent : Don Broco - Priorities

Talent : Imagine Dragons - Night Visions

Talent : Imagine Dragons - Night Visions

Pauline Rivière Pauline Rivière Rédactrice web Rédactrice web

Une année 2012 classée sous le signe du renouveau. Les mastodontes ne sont plus classés en top position. C'est le cas de Muse ou de Green Day, qui s'effacent pour laisser place à des groupes moins importants mais tout aussi talentueux. Un vent de nouveauté souffle sur le classement, avec le buzz Alt-J et bien évidemment celui de Lana Del Rey qui s'impose comme une évidence. D'autres surprises sont au rendez-vous à l'image du groupe Imagine Dragons, l'une des découvertes majeures de cette année musicale. Certains groupes confortent leur capacité à produire de très bons disques (The All American Rejects, Deftones, The Gaslight Anthem, Young Guns). Au final ces différents tops tendent à faire ressortir un album en particulier : A Flash Flood Of Colour d'Enter Shikari, dont vous pouvez retrouver l'interview sur notre site internet.

Rédactrice web

1. Don’t Panic - All Time Low 1. Synthetica Don’t Panic- -Metric All Time Low 2. 2. Synthetica Metric 3. Sunset - Superbus 3. In Sunset - Superbus - Alex Goot 4. Your Atmosphere 4. In Your Atmosphere - Alex Goot 5. Owl City - The Midsummer Station 5. Owl City - The Midsummer Station Talent :: Matthew Matthew Koma Koma Talent

Rédactrice web

Maintenant c'est à vous de vous exprimer ! Playsound organise dès le 8 décembre la seconde édition des Playsound Awards. Au programme 5 catégories : Artiste, Album, Titre, Clip, Talent et Groupe français de l'année. A vous de distinguer le meilleur de l'année musicale ! 5


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NOMINES

ARTISTE DE L’ANNÉE

LANA DEL REY // GREEN DAY // BLOC PARTY // MUSE // THE USED // KEANE

ALBUM DE L’ANNÉE THE ALL-AMERICAN REJECTS - KIDS IN THE STREET // METRIC - SYNTHETICA // YELLOWCARD - SOUTHERN AIR // DEFTONES - KOI NO YOKAN // ENTER SHIKARI - A FLASH FLOOD OF COLOUR // ALL TIME LOW - DON’T PANIC //

TITRE DE L’ANNÉE LINKIN PARK - POWERLESS // OWL CITY FT. MARK HOPPUS - DEMENTIA // THE HIVES - GO RIGHT AHEAD // MUMFORD & SONS - I WILL WAIT // GRIZZLY BEAR - SLEEPING UTE // LOSTPROPHETS - WE BRING AN ARSENAL //

CLIP DE L’ANNÉE THE XX - CHAINED // PAUL MCCARTNEY - MY VALENTINE // DEAF HAVANA - HUSTANTON PIER // YOUNG GUNS - YOU ARE NOT // THE KILLERS - RUNAWAYS // PAPA ROACH - STILL SWINGIN //

TALENT DE L’ANNÉE KODALINE // IMAGINE DRAGONS // PROXIES // JAKE BUGG // ALT-J // CANCER //

ARTISTE FRANCOPHONE BB BRUNES // SKIP THE USE // MUSTANG // M83 // THE BEWITCHED HANDS // SHAKA PONK //

WWW.PLAYSOUND.FR/AWARDS-2012/

VOTEZ - 8/12/12 6


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PHOTO

KEANE

@ OLYMPIA, PARIS 17 OCTOBRE 2012. 7


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U2

ILS ONT FAIT L’HISTOIRE DU ROCK U2, une lettre et un chiffre pour la postérité. U2, l’un des derniers groupes encore en activité à pouvoir se targuer d’avoir une voix assez puissante pour se faire entendre par les plus grandes personnalités d’aujourd’hui et d’hier. Mais comment les quatre irlandais ont-ils fait pour rester aussi longtemps au sommet avec un seul et même line-up pendant plus de 35 ans? Bienvenue à Dublin, Irlande. Nous sommes en 1976. Un petit gars de 14 ans, Larry Mullen Junior, jeune batteur, décide de passer une annonce au sein de son école pour monter son groupe. Très vite, il est rejoint par Dave Evans (qui prendra plus tard le surnom de The Edge) et son frère, à peine plus âgés et tous deux guitaristes. S’ajoute Adam Clayton, bassiste et Paul Hewson, connu pour être un don Juan (le futur Bono). Le groupe se nomme alors Feedback mais ils sont loin de se douter qu’ils viennent de former l’un des plus grands groupes rock du siècle. En 1978, Feedback devient The Hype (en référence à un groupe ayant accompagné David Bowie), puis finalement U2, nom de code d’un avion espion américain abattu par les Russes durant la guerre froide. Le destin du groupe en aura été bien différent. Le premier album du groupe Boy voit le jour en 1980 et se hisse directement à la 52ème place des charts en GrandeBretagne. Il faut dire que les chansons traitent de thèmes comme l’adolescence, le

suicide ou la foi. Un public large s’identifie donc à ce nouveau groupe qui se base sur une musique rock et mélodique à la fois pour toucher un maximum de personnes. Si le succès en Europe se confirme avec la sortie à peine un an plus tard d’October, le meilleur est à venir pour le groupe avec l’album War au nom évocateur et qui va faire rentrer la formation dans une nouvelle dimension. Dans un environnement politique et social on ne peut plus instable en 1983 (troubles en Irlande du Nord, apogée de la Guerre Froide, peur de l’arme nucléaire…), U2 puise son inspiration et offre à son public l’un de ses efforts le plus abouti et engagé. Le public ne s’y trompe pas et l’album se hisse rapidement à la première place des charts britanniques et à la 12ème place aux USA. Il faut dire que cet opus regorge de tubes en puissance avec « New Year’s day » mais surtout l’inimitable et emblématique « Sunday Bloody Sunday », chanson écrite en mémoire d’une manifestation pacifiste en Irlande du Nord, réprimée dans la violence par l’armée britannique, un sanglant dimanche de janvier 1972. Titre dont Bono dira plus tard qu’il était plus symbolique qu’autre chose et qu’il se lassait de le jouer systématiquement en concert en lui faisant perdre de sa valeur initiale. Les concerts s’enchaînent, les billets s’arrachent et les récompenses pleuvent. L’attente grandit de plus en plus autour des Irlandais. 8

Mais l’album qui fera rentrer la formation dans le panthéon des plus grands groupes de l’histoire du rock est sans conteste The Joshua Tree en 1987. A peine quelques jours après sa sortie, il truste rapidement les premières places des charts américains et européens. Musicalement plus mature et textuellement plus recherché, il signe l’apogée du groupe. Avec ses tubes en puissance comme « With or without you », « Where the streets have no name » ou encore « I still haven’t found what i’m looking for », Bono et ses comparses deviennent de véritables rock stars. Ils s’engagent alors au travers de missions humanitaires ou mettent leur musique au service d’associations caritatives. Le groupe dépasse alors la sphère musicale, son influence s’étendant bien au-delà. Si la deuxième partie de carrière du groupe est moins marquante musicalement (malgré quelques morceaux marquants comme “Beautiful day” ou Vertigo”), l’investissement du groupe est toujours plus grand tout comme ses prestations de plus en plus spectaculaires. Au final, U2 a su fidéliser et conquérir un public de plus en plus large et ce, en traversant les époques. La marque d’un grand groupe, définitivement.

Elie Dib


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TENDANCES

NOUVELLES TECHNOLOGIES & LIVE Dès que l’on regroupe les termes “concerts” et “technologie” on pense inévitablement à toutes ces personnes qui brandissent leurs appareils dernier cri afin de ramener un souvenir de leur soirée. Justement, ce soir là, alors que vous êtes au concert de votre groupe préféré, votre chanson fétiche est jouée et votre le voisin de devant dégaine son smartphone, le bras en l’air, prêt à filmer l’entière prestation. Ce genre de situation est désormais habituelle et pourtant, on s’en passerait bien. Le voisin vous donne des coups de coude pour attraper son appareil photo et capturer un cliché de l’instant, ce dernier sera forcément flou vu les mouvements de foule mais qu’importe, le geste est récurrent. Les appareils photos et autres smartphones se perfectionnent et l’on finit ainsi par s’essayer au metier de photographe le temps d’une soirée. Veritable phénomène des années 2000, les mains en l’air laissent place à une marée de gadgets électroniques tous plus perfectionnés les uns que les autres afin que chacun alimente sa page Facebook ou son compte Youtube. Jusque là aucun artiste n’avait vraiment pris part au débat même si ces derniers laissaient parfois échapper leur mécontentement, mais cet automne, durant leur tournée, les californiens de Boys Like Girls ont changé la donne. A l’approche de la fin de leur set que Martin Johnson, le chanteur de la formation, s’arrête en plein milieu d’un de leurs titres. Ce dernier pointe du doigt une personne dans le public qui filme le groupe grâce à son téléphone en lui posant la question suivante : “Est-ce que cette vidéo en vaut vraiment le coup?”. Et il continuera en expliquant qu’il y a déjà des milliers de vidéos sur internet du groupe jouant

cette même chanson et il y a même des chances que quelqu’un retransmette le concert en direct sur la toile via son téléphone à ce moment même. La foule loin de se plaindre, acceptera de ranger smartphones et appareils photos à la demande du chanteur, voulant profiter d’un moment “old-school” avec ses fans qui se dechaineront sur ce dernier titre. Une question nous vient alors : faut-il interdire les appareils photos dans la salle? En théorie, cette mesure est déjà en vigueur sauf qu’en pratique, pas vraiment. La plus part des salles autorisent les appareils ayant un faible zoom afin de ne pas empiéter sur le travail des photographes mais chacun cherche la ruse, créant même des pages d’astuces pour faire rentrer des appareils reflex numériques dans les salles en toute discrétion. Cependant, chaque salle a ses propres directives. Là où certaines appliquent la toléance zéro, d’autres sont beaucoup plus laxistes et laissent n’importe quel type d’appareil entrer rendant la complète interdiction quasi-impossible. Le débat reste cependant un suspens, on ne peut arrêter le progrès et c’est pour cela que certains ont décidé de tirer profit des nouvelles technologies. Regarder un concert chez soi, cela vous parait-il exceptionnel? Pas vraiment. Cela fait des années que l’on peut se procurer les DVD live de nos artistes préférés. Certains ont donc décidé de revolutionner ce concept d’où l’apparition du streaming live. Ce système nous donne la possibilité de vivre un concert devant notre écran en temps réel, comme si on y était. Le 7 Decembre 2011, 30 Seconds To Mars nous donnaient la possibilité d’assister au 300ème concert depuis la 9

sortie de This Is War via un tel procédé. Confortablement installés chez nous et à des milliers de kilomètres de New York le site internet lancé par le chanteur et acteur Jared Leto nommé VyRT a rendu plusieurs sites de streaming obsolètes en un seul évènement. Pourquoi? Un package comprenant un streaming de haute qualité, un chat avec le groupe et un accès exclusif aux coulisses. Bien evidemment la qualité à un prix, ce premier VyRT était accessible pour une dizaine d’euros, de quoi satisfaire ceux qui ne pouvaient pas assister au concert, rendant presque jaloux ceux présents qui n’ont pu voir “que” la prestation du groupe. Fort de ce succès VyRT se développe et voit même apparaitre de la concurrence. Le concept fait vendre et chacun veut sa part du gâteau. La technologie s’invite également dans nos salons avec l’apparition des DVD en 3D que nombre d’artistes risquent d’utiliser dans un futur proche. On ne manquera pas de citer l’apparition des hologrammes en concert qui au festival Coachella a ressucité Tupac d’une manière remarquable. Le 21ème siècle offre de nouvelles possibilités aux artistes. Outre le developpement des réseaux sociaux on assiste à une veritable modernisation des concerts et le progrès ne cesse de repousser les limites. Faut-il reculer et garder l’esprit propre des concerts qui se veulent intimistes et reservés aux personnes présentes ou faut-il repousser les limites et les rendre accessibles à ceux qui ne peuvent pas se déplacer? Le debat reste entier et n’a pas fini de diviser les opinions. Une chose est sure, le progrès n’attend pas. Celia Solsken


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NEWS 1. 2. 3. 4. 5.

EN BREF

Les Yeah Yeah Yeahs de retour au printemps 2013 Il semblerait que le trio new-yorkais s’apprête à sortir le successeur de ‘It’s Blitz’ (2009) au printemps prochain ! Malgré tout, une chose est sûre : malgré les rumeurs, ce n’est pas James Murphy des LCD Soundsystem qui produira ce nouvel album (si nouvel album il y a) puisqu’il a lui-même démenti l’information dans une récente interview. Une affaire à suivre à la loupe.

Nouvel opus des Dropkick Murphys en janvier Les plus celtiques des américains ont programmé la sortie de leur nouvel opus ‘Signed And Sealed In Blood’ pour le 8 janvier 2013. Le frontman Ken Casey, lui, nous avertit d’un album « catchy, fun et aussi jovial que possible »... En attendant, un premier extrait de cet album sous le nom de « Rose Tattoo » est d’ores et déjà en ligne avec son clip vidéo.

Alt-J signe la BO du dernier Bradley Cooper Le groupe de Leeds ∆ (prononcez Alt-J) a décidément le vent en poupe. Après le succès de leur premier album ‘An Awesome Wave’, ils signent un nouveau titre « Buffalo », qui figurera sur la B.O du film de Silver Linings : Playbook avec Bradley Cooper, Robert De Niro et Jennifer Lawrence.

Un nom et une date pour le nouveau Bad Religion Bonne nouvelle du côté des californiens de Bad Religion puisque la formation s’apprête à nous livrer le 22 janvier prochain sa nouvelle galette, ‘True North’. Un premier titre, élégamment intitulé « Fuck You », est disponible à l’écoute sur le site.

Biffy Clyro : un second extrait de “Opposites” En patientant jusqu’au 28 janvier 2013, date de sortie du nouvel album de Biffy Clyro, les écossais dévoilent un nouveau single issu d’’Opposites’ : il s’appelle « Black Chandelier » et c’est en écoute sur le site. Le single sortira quant à lui en format digital le 14 janvier en compagnie de deux titres exclusifs intitulés « The Rain » et « Thundermonster ».

+ PLAYSOUND.FR/NEWS/ 10


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NEWS

FIL ROUGE

+ ON EN A PARLE :

Blink-182 sortira son nouvel EP ‘Dogs Eat Dogs’ le 18 décembre prochain, qui sera « 100x mieux que Neighborhoods », déclare le batteur de la formation Travis Barker. On ne demande qu’à voir !

Nouveau titre pour 3OH!3 Alors que les 3OH!3 s’apprêtent à sortir leur nouvel opus ‘Omens’ vers le début de l’année 2013, le duo américain a publié sur la toile un nouveau morceau intitulé « Youngblood ». Celui-ci est accompagné d’un clip vidéo dans lequel le groupe interpréte ce titre en studio. Le tout est bien sûr à visionner sur le site. Phil Anselmo vers un nouveau projet solo Fort de son expérience au sein de Pantera et Down notamment, Phil Anselmo a annoncé la sortie d’un split avec les métalleux de Warbeast pour le 8 janvier 2013 portant le nom de ‘War Of The Gargantuas’. Selon ses dires, ce split servira entre autres à introduire son nouveau projet solo au public puisqu’il sortira, peu de temps après cette date, son premier album. Sonisphère France 2013 : les premiers noms ! Après une année quelque peu chaotique (suppression au Royaume-Uni, annulation de la moitié des groupes pour causes d’intempéries en France), le Sonisphère Festival revient en force à Amnéville pour une 3ème édition prometteuse. En tête d’affiche cette année : rien de moins qu’Iron Maiden, accompagnés de Motörhead, Airbourne et Trust ! D’autres noms sont encore à venir prochainement. Beady Eye de retour en studio C’est via leur page facebook que l’on apprend que Liam Gallagher et ses compagnons de Beady Eye ont retrouvé le

chemin des studios afin d’enregistrer un successeur à leur premier album, ‘Different Gear, Still Speeding’ (2011), et c’est visiblement Dave Sitek, le guitariste de TV On The Radio, qui est en charge de la production du nouvel opus. Rancid : nouveau titre en écoute Le quatuor punk Rancid a dévoilé « Fuck You », un nouveau morceau disponible sur la compilation ‘Oi! This Is Street Punk Volume 2’. Cette dernière, composée de 11 titres, sortira le 12 décembre prochain. Quant au nouvel album des américains, il devrait sortir début 2013. Green Day : un documentaire pour 2013 Le trio californien Green Day a annoncé la sortie de son documentaire ‘¡Quatro!’ pour 2013. On y retrouvera des images du groupe en pleine création de la trilogie d’albums ainsi que des séquences live filmées lors de concerts surprises réalisés aux États-Unis. Des extraits dsu documentaire, qui a été réalisé par Tim Wheeler, ont été diffusés sur VH1 et MTV2 dès la fin du mois de novembre.

er With Jools Holland et en a profité pour dévoiler un titre encore inédit répondant au nom de « My Number », extrait de leur nouvel album ‘Holy Fire’ à venir le 11 février 2013. Encore un album posthume de Jimi Hendrix Après la sortie de ‘Valleys of Neptune’ en 2010, le business de la musique a décidé d’en faire toujours plus et sortira donc un album inédit intitulé ‘People, Hell And Angels’ composé dans son propre coin par Jimi Hendrix entre 1968 et 1969. L’album se voudra expérimental et sortira le 5 mars aux Etats-Unis. Asking Alexandria morceau en exclu’

dévoile

Il y a du nouveau du côté des anglais d’Asking Alexandria avec la sortie de « Run Free », possible premier extrait du prochain album du quintette. Le nom et la date de sortie exacte du successeur de ‘Reckless & Relentless’, qui sortira courant 2013, ne sont pas encore connus.

The Used ressortent Vulnerable The Used proposeront une réédition de leur dernier opus en date, ‘Vulnerable’, le 22 janvier prochain sous la sobre dénomination ‘Vulnerable II’. Celui-ci sera constitué de deux CD avec au programme : 4 inédits, 2 acoustiques & 6 remixes. La tracklist complète est à consulter sur le site. Nouveau titre de Foals en live Le groupe Foals était le mois dernier de passage sur le plateau de l’émission Lat11

un

SUM 41 ECRIRA LE SUCCESSEUR DE “SCREAMING BLOODY MURDER” A L’ISSUE DE SA TOURNEE MONDIALE FIN 2013.


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ITW : MEMPH Notre équipe a eu la chance de s’entretenir avec Matty Mullins, le chanteur de Memphis May Fire, quelques heures avant leur concert au Batofar avec Of Mice & Men. Bien qu’un peu timide, c’est avec honnêteté qu’il nous a parlé du Warped Tour, de Punk Goes Pop et de la vie en tournée. Playsound : Quelles étaient vos ambitions quand vous avez commencé Memphis May Fire ? Matty Mullins : Tout ce que nous faisons encore maintenant. Écrire de la musique qui inspire les gens, qui peut avoir le pouvoir de changer leurs vies. Je trouve ça génial de voir ces personnes être transformées, être capables d’oublier une relation qui s’est mal terminée, d’arrêter de s’ouvrir les veines, de prendre la décision de ne pas se suicider, toutes ces choses que la musique est capable de faire et je trouve ça incroyable. Ce que nous faisons, c’est dans ce but précis. PS : Que ressentez-vous quand vous montez sur scène et que vous voyez toutes ces personnes venues pour vous voir jouer ? Pensez-vous que ça puisse devenir lassant de faire ça tous les soirs ? Matty : Non, car c’est incroyable ! C’est un sentiment que je n’arrive même pas à décrire. Mais en même temps, je pense qu’en faisant ça tous les soirs pendant un an, ça peut devenir aussi fastidieux que n’importe quel autre travail. Quand je suis très fatigué, malade, que ma gorge est douloureuse et que je n’ai pas d’autre choix que de monter sur scène et de faire comme si tout allait bien pendant 45 minutes, alors à ce moment-là ça devient un peu fatiguant. Mais la plupart du temps, c’est le meilleur métier du monde et je suis très reconnaissant de pouvoir le faire. PS : Memphis May Fire devient de plus en plus connu, ressentez-vous un changement dans votre vie ? Matty : Oui, tout continue de s’améliorer et c’est cool. Dans tous les aspects : notre fanbase s’agrandit, les concerts sont plus gros et nos albums aussi et c’est génial. Mais ce qui est vraiment énorme, c’est d’être capable de partager mes opinions et mon histoire avec de plus en

plus de gens. PS : Avez-vous de nouveaux buts à atteindre en temps que groupe et personnellement ? Matty : Oui, je ne veux pas que les gens ressentent qu’il puisse y avoir une limite à ce que nous faisons et que nous l’avons atteinte. Je pense que notre groupe est capable de beaucoup et je n’ai pas du tout l’impression que nous soyons près de cette limite hypothétique. Le ciel est notre seule limite. Nous travaillons beaucoup et nous avons de bons compositeurs dans le groupe. Je suis prêt à voir ce qui va arriver, mais je ne veux pas dire “ceci est mon but”. Comme je l’ai dit, le ciel est notre seule limite. PS : L’été dernier, vous avez participé à votre premier Warped Tour ; comment était cette expérience ? Matty : C’était incroyable. Honnêtement, aux Etats-Unis il n’y a pas de meilleure tournée, surtout en été. C’est cool parce que nos amis dans les autres groupes venaient nous voir tous les jours. C’est vraiment comme un très long camp d’été pour les groupes. On traînait ensemble, on faisait des barbecues tous les soirs ; avec mon meilleur ami, Kellin Quinn (chanteur de Sleeping With Sirens), on traînait ensemble tout le temps et on dormait dans le même bus tous les soirs, c’était super cool. C’est un été qu’on n’oubliera jamais et on adorerait le refaire ! PS : Est-ce une sorte d’accomplissement pour vous d’avoir participé à une telle tournée ? Matty : Absolument. Tous les groupes de notre genre, et même d’autres genres similaires, se sont formés en rêvant de pouvoir un jour participer au Warped Tour. Mais seul un petit nombre se voit offrir l’opportunité de le faire. Nous serons toujours reconnaissants d’y être parvenus. J’ai rencontré Kevin Lyman, l’organisateur de l’évènement, nous avons traîné ensemble pendant plusieurs jours et il est génial. Je lui serai toujours reconnaissant de nous avoir choisis. Nous adorons le Warped Tour !

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PS MAG #5

HIS MAY FIRE PS : As-tu eu le temps de voir des groupes ? Si oui, pourrais-tu nous en recommander quelques uns ? Matty : Oui, bien sûr ! Je ne peux pas vous conseiller beaucoup de nouveaux groupes parce qu’il n’y en a pas des masses au Warped Tour, cependant il y a un groupe composé de 3 ou 4 jeunes adolescentes appelé Cherri Bomb qui est génial ! J’ai trouvé ça tellement cool, elles sonnent comme un vrai groupe de rock et pas comme un groupe pop d’ados. Jetez-y un oeil ! Sinon, c’était génial de voir The Used ou Taking Back Sunday tous les jours et d’avoir l’opportunité d’être en tournée avec eux. La plupart des groupes que le public peut voir au Warped Tour sont des groupes déjà plus ou moins connus. PS : Memphis May Fire a fait une cover de « Grenade » de Bruno Mars pour l’album Punk Goes Pop 5, raconte-nous en un peu plus sur cette expérience. Es-tu un fan de Bruno Mars ou était-ce simplement parce que vous deviez choisir une chanson à interpréter ? Matty : Je ne suis personnellement pas un grand fan de Bruno Mars, je trouve que c’est un chanteur incroyable mais sa musique n’est simplement pas mon style. Quand tu reçois une proposition pour figurer sur Punk Goes Pop, on te donne une liste de chansons que tu as le droit de reprendre. On s’est dit que Bruno Mars était un artiste et parolier qui collait bien à Memphis May Fire et à nos fans plus que d’autres artistes moins sérieux comme Ke$ha ou autres. Notre groupe n’est pas une blague ambulante et nous ne sommes pas des personnes insouciantes, on chante et compose sur des sujets sérieux. On ne joue pas de rôle, et on voulait donc reprendre une chanson vraie et honnête. De ce fait, “Grenade” est un titre qui lyriquement parlant nous ressemble, et ça n’a pas été si dur que ça de transformer cette chanson en une chanson de Memphis May Fire. Dans l’ensemble, j’ai adoré le rendu de notre version et on a pris beaucoup de plaisir à la faire !

PS : De quelle manière les réseaux sociaux vous ont-ils aidé dans votre carrière ? Matty : Je pense que l’industrie de la musique tourne autour d’Internet et les réseaux sociaux. A l’époque, les Beatles vendaient des millions d’albums et ils n’avaient pas Internet pour promouvoir leur travail. Je pense que c’est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Ça peut enlever ce côté un peu « spécial » à la musique, mais en même temps, pour un groupe qui vient de débuter, qui n’a pas d’argent pour partir en tournée ou qui ne peut simplement pas faire telle ou telle chose, cette opportunité de partager leur musique avec le monde entier gratuitement est géniale. Je pense donc qu’Internet est une invention géniale et ça nous a définitivement beaucoup aidé dans notre carrière. PS : Avez-vous prévu de travailler avec de nouvelles techniques instrumentales et du nouveau matériel dans le futur ? Matty : C’est prévu ! J’ai écouté des nouvelles chansons du groupe Paper Tongues qui n’ont pas encore été dévoilées. C’est un groupe génial et un des meilleurs groupes du moment d’après moi ; ils incorporent des nouveaux sons grâce à du nouveau matériel comme le moog (clavier des années 60/70 qui ne peut jouer qu’une note à la fois) ou le dark synth (synthétiseur émettant un son assez « sombre ») et j’adore vraiment l’idée, on pourrait peut-être travailler avec ça. La majorité de notre son est créée à partir de vrais instruments et on aime travailler de cette manière, mais pourquoi pas essayer d’incorporer des sons plus électroniques dans le futur. PS : Un mot pour les fans et les personnes qui ne connaissent pas encore Memphis May Fire ? Matty : Pour les personnes qui ne nous connaissent pas encore, allez écouter notre musique et achetez Challenger ! C’est notre meilleur album et on en est fiers. Et pour ceux qui nous connaissent et nous soutiennent, on vous aime énormément ! ! Morgane Le Marchand & Léa Berguig

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PS MAG #5

TALENTS TALENT PEACE

#1

TALENT KODALINE

#2

TALENT

+ PLAYSOUND.FR/LABS/

#3

G. STEPHEN LEHRMAN

TALENT

WILLY MOON

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A peine quelques semaines après la sortie de son EP, Delicious, ce jeune groupe venu tout droit de Birmingham (UK) commence à faire parler de lui. Les deux frères Koisser, Douglas Castle et Dominic Boyce sont prêts à investir les plus grandes scènes et marcher sur les traces de Foals, The Vaccines et autres Vampire Weekend. Leur arme ? Une pop scintillante, du rock teinté d’électro et une furieuse envie de nous faire bouger. Quatre garçons à suivre de très près en profitant de leur nouveau single «Wraith».

La vie réserve souvent des surprises. La mort parfois aussi. C’est le cas pour Wesley (chanteur) et Jeremiah (batteur). Après le décès d’un proche, les deux compères se lancent corps et âme dans la musique. Travaillant leurs compos, ils voyagent de New-York à Denver et sont rejoints par Neyla (violon). Ainsi nait The Lumineers, condensé de revival folk et soupçons de rock. Après un EP en 2011 sur lequel on trouve l’incroyable “Ho Hey”, le groupe s’apprête à conquérir l’Europe avec un premier album.

Gregg Stephen Lehrman fait parti de ses compositeurs émérites qui travaillent dans l’ombre : réalisation de BO, travaux pour des publicités... Pourtant, l’américain mériterait à être connu. A l’instar de Hans Zimmer, G.S Lehrman est capable de transporter son auditoire et susciter toutes les émissions. Cuivres, vents, cordes : tous types d’instruments dosés à la perfection pour des compositions de très haute voltige. L’ensemble de ses travaux sont disponible gratuitement sur son site web.

Vous ne le connaissez pas ? Mais si, vous avez sûrement involontairement entendu son titre « Yeah Yeah » dans une pub pour la célèbre marque à la pomme. Son nom, c’est Willy Moon. Mi-dandy mi-OVNI, ce jeune néo-zélandais de 23 ans réinvente un son rétro emprunté au meilleur des 50s en y rajoutant une touche moderne usant de beats et de différents samples, le tout pour un résultant frôlant l’excellence. Préparant son premier album, Willy Moon a sorti un EP en mai dernier intitulé « i Wanna Be Your Man ».

Genre : Pop

Genre : Indie

Genre : Orchestral

Genre : Indie / Retro Rock

Label : Flix Records

Label : Aucun

Label : Indépendant

Label : Island Records

Pays : UK

Pays : Irlande

Pays : USA

Pays : Nouvelle-Zélande

Site Officiel: www.peaceforever.co.uk

Site Officiel: www.kodaline.com

Site Officiel: www.gregglehrman.com

Site Officiel: www.willymoon.com

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PS MAG #5

DEBAT

MY CHEMICAL ROMANCE UN ALBUM SINON RIEN ? Depuis septembre dernier, les fans de My Chemical Romance sont en pleine effervescence. Et pour cause, le groupe a annoncé la sortie étalée sur cinq mois de Conventional Weapons : une série de dix morceaux inédits enregistrés en 2009 et qui devaient figurer sur le quatrième album du groupe avant que celui-ci ne décide de tout recommencer à zéro. Avec la sortie de cet « album perdu » comme on le surnomme, le combo de New Jersey fait les fonds de tiroir : pour ou contre ?

POUR Retour en 2010, My Chemical Romance sort son quat-

CONTRE

Pendant les premières années de sa carrière, My Chemical Romance était un groupe inconnu du grand public. Ce n’est qu’avec son second album, Three Cheers For Sweet Revenge, et sa signature sur une major que le quintette parvient à commencer à faire parler de lui. Avec The Black Parade, c’est l’explosion. Quand un groupe a du succès, il en profite très souvent pour faire dans le commercial ; niveau produits dérivés, on trouvera de tout, du simple t-shirt jusqu’aux petites figurines à l’effigie du groupe. Aussi, certains auront vite fait de dire que Conventional Weapons n’est qu’une autre opération marketing. Et pour cause, le groupe ne se contente pas de partager les inédits gratuitement, il en profite pour accompagner la sortie mensuelle de ces morceaux de vinyles et de nouveaux modèles de t-shirts. Certains fans de la première heure affirmeront que le combo ne fait que renforcer un peu plus son image de groupe commercial. Pour d’autres, le problème relève plutôt d’un manque de cohérence. Avec Danger Days, nous avions découvert pour la première fois un groupe coloré, couleurs qui reflétaient le bien-être intérieur de ses membres. Or ici, on fait référence à un passé qui semblait révolu... Alors que de nombreux fans n’attendent qu’un nouvel album, un nouveau chapitre pour tourner la page, le groupe nous propose un retour en arrière pas franchement justifié. En effet, Frank Iero, le guitariste du groupe, avait annoncé début 2011 que « l’album perdu » ne sortirait que lorsque le groupe se séparerait. Espérons que ce ne soit pas le début de la fin.

rième album studio Danger Days : The True Lives of the Fabulous Killjoys. Après le succès planétaire de The Black Parade qui propulsa le groupe au rang de véritable phénomène rock, on peut dire que les cinq américains étaient attendus au tournant. Cette quatrième galette a pour le moins créé la surprise. Nouveau son avec, pour la première fois, des éléments électro, nouveau look très coloré ; on est loin de la parade gothique qui avait vu le jour en 2006. Devant la métamorphose du quintette, de nombreux fans craignaient de ne plus jamais retrouver le groupe qui les avaient séduits quelques années plus tôt. Pour ces fanslà, Conventional Weapons représente une lueur d'espoir. Certes, ce ne sont pas de nouveaux morceaux, mais on est en droit de se demander pourquoi le groupe a choisi de les partager à ce moment précis. Danger Days est sorti il y a deux ans, on attend un nouvel album, ces inédits (dont la véritable pépite d'or « Boy Division ») sont restés cachés pendant trois ans … Pourquoi ces morceaux ne seraient pas tout simplement des indices ? Pourquoi ne signeraientils pas un retour aux sources pour My Chemical Romance (bien que l'on retrouve des accents davantage pop-rock sur la deuxième partie de Conventional Weapons) ? Une chose est sûre, on a drôlement hâte d'entendre la suite.

Par Marie-Audrey Esposito 15


PS MAG #5

LIVE REPORT : DA Le 3 novembre la hype parisienne s’était donnée rendez-vous à la grande halle de la Villette pour la messe Pitchfork. Mais c’est à 200 mètres de là, dans l’enceinte d’un Trabendo remis à neuf, que nous avions rendez-vous. Ce même jour se tenait l’édition parisienne du Damage Festival. Douze groupes à l’affiche de cette journée placée sous le signe du hardcore et du metal et pas des moindres, Architects, While She Sleeps, Betraying The Martyrs, Crossfaith, There For Tomorrow and so on! Du très lourd pour cette 1ère édition d’un festival qui, on l’espère, deviendra grand! Les festivités démarrent sur les chapeaux de roue à 15h40 tapantes! Il est encore tôt mais les premiers sets, bien que très brefs, sont d’ores et déjà forts en énergie et en cordes vocales chauffées à blanc. Climates, Empire Fades, et Counterparts feront vibrer les murs du Trabendo avec leur hardcore melodique pendant que Kyoto Drive nous offrira un petit aparté plus en douceur, riche en vibration pop, au milieu de cet océan de rage. Il est déjà 17h30 et le Trabendo commence à être bien rempli. L’heure est venue pour nous de trouver un spot photo convenable et de ne plus en bouger sous peine de finir dans un pauvre recoin de la salle. Et c’est collés à une énorme

Crossfaith enceinte à gauche de la scène que nous passerons les 6 heures à venir à nous faire malmener par des basses toujours plus fortes et un public de plus en plus furieux! Les américains de There For Tomorrow sont les suivants à fouler les planches avec leur rock mélodique alternatif. Un très bon set pour une première prestation du groupe en France, qui apporte un petit vent de fraicheur sur ce festival fort en screaming vocals. Même les plus réticents semblent apprécier bien que le style s’éloigne un peu de celui des autres groupes à l’affiche.

La qualité des lives monte alors d’un cran et les anglais de Heights viendront confirmer cette impression. 1ère claque du festival! On a face à nous un groupe qui sonne grand. La rage et l’énergie du quatuor se mêlent à une certaine mélodie, résultant en un set audible bien qu’extrêmement furieux. Il se dégage de la scène une aura forte et une réelle authenticité remportant l’adhésion totale du public. Pogo, stage dive, crowdsurfing et circle pit, le groupe, ainsi que le public, nous offrent un des meilleurs concerts de la journée. Excellent set également pour les Japonais complètement allumés de Crossfaith et très bonne découverte pour nous. Ces 5 là apporteront la touche électro du festival pour notre plus grand plaisir. A michemin entre Enter Shikari et la fine fleur du hardcore actuel, ils nous offrent un des lives les plus énergiques mais aussi un des plus dansants. Mention spéciale également pour la qualité visuelle du set ! Difficile pour les anglais de Bury Tomorrow de passer après ces 2 derniers groupes. Leur musique est bonne et leur prestation carré mais il manquera un je ne sais quoi de fou pour atteindre le niveau de leurs prédécesseurs. Le groupe peine un peu à se démarquer, mais on apprécie tout de même le mélange screamo/mélodic vocals plutôt réussi et plaisant à l’oreille.

Betraying the Martyrs 16

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PS MAG #5

AMAGE FESTIVAL

While She Sheep Même problème avec les écossais de Bleed From Within. Après 8 concerts on commence un peu à saturer. Pas de chance pour ces groupes programmés à une heure un peu charnière, trop tôt pour les uns ou trop tard pour les autres. Mais le set reste tout de même très bon, se démarquant des autres par des sonorités vraiment orientées métal pur. On appréciera aussi les petites touches d’humour de Scott Kennedy (chant) déçu du faible niveau d’alcoolémie du public. Il faut dire que les écossais ont un certain niveau en la matière! L’heure est enfin venue pour les 3 têtes d’affiches de monter sur scène. 1ers du tiercé à passer, Betraying the Martyr. Seul représentant de la France sur le festival, ils ont bien l’intention de montrer que chez nous aussi on est capable d’envoyer du lourd. Et il faut dire que le groupe se débrouille plutôt bien. Le set est un peu brouillon et nous semblera un peu court, et point de vue son on doit dire que c’est un peu la cata, mais le niveau reste très bon. 2 frontmen pas hystériques mais presque et des musiciens au taquet, ces 6 là font preuve d’une énergie remarquable. Ce set était une 1ère pour nous et, on espère, pas la dernière.

un peu perplexes. 45 minutes plus tard on comprend mieux pourquoi. While She Sleeps ont un talent monstre et vous collent le frisson à la minute où ils montent sur scène. C’en est presque énervant! Tous font preuve d’une très forte présence et leur musique en live ressort encore plus puissante et mélodique que sur leurs albums. Sans compter sur un frontman qui, non content d’être beau, fait preuve d’un charisme hors du commun. Bref, ils nous auront mis une bonne grosse claque et nous auront achevé en provoquant une stage invasion à la fin de leur set, histoire de finir la soirée en beauté.

Arrive ensuite notre coup de cœur de la soirée. Les anglais de While She Sleeps font partie des groupes les plus en vue du moment et on avoue qu’avant ce soir on se demandait un peu pourquoi. Leur musique nous semblait très bonne mais de là à en faire autant à leur sujet, on était

Ah non pardon! On avait presque oublié que la tête d’affiche de la journée n’était pas encore passée! Architects viendront donc clore la soirée ainsi que leur longue tournée européenne par une prestation intense et chargée en émotion (qui a dit que le hardcore était une musique de brutes ?). La rage des morceaux viendra achever les derniers survivants de la fosse qui peinent encore à se rentrer dedans. Pour notre part on aura rendu les armes avant la fin, laissant nos places au 1er rang à 2 espagnols extrêmement sympathiques. C’est une bière à la main et c’est complètement éreintés que l’on assiste à l’invasion de scène finale du festival et au crowdsurf des musiciens qui finiront de jouer portés par la foule. Pour une 1ère édition, ce Damage Festival nous aura collé un bel uppercut. Des prestations intenses, une panoplie de groupes plus talentueux les uns que les autres, un public surchauffé et de beaux hommages au regretté chanteur de Suicide Silence. Avec un résultat aussi fort et réussi, on ose espérer pouvoir donner rendez-vous à tout ce beau monde l’année prochaine! Félicitations aux organisateurs!

Fanny Schneider

Architects 17


PS MAG #5

DOSSIER

DETROIT : ROCK CITY La Nouvelle-Orléans, Liverpool, New York, son Village, Manchester, Birmingham, Memphis, Londres … La musique ne se définit pas uniquement à travers son instrument ou son interprète, mais aussi à travers le territoire sur lequel elle a grandi. Tous les mois, Playsound | Le Mag vous propose la visite musicale d’une ville qui a marqué l’histoire ! Décollage imminent pour Detroit, Michigan, dans le Midwest américain. Attachez vos ceintures, le voyage risque fort de décoiffer ! La ville est certes connue pour l’émergence de la techno, pour sa scène rap exemplifiée par Eminem et pour le fameux label Motown implanté là depuis 1959, spécialisé dans la soul et le rhythm and blues. Mais elle fut également le témoin privilégié de la naissance d’une scène rock d’une rare violence, à l’époque où les Etats-Unis sont encore en plein Flower Power. Retour sur l’histoire d’amour de Detroit et du rock. Suite à l’implantation des trois grandes firmes automobiles américaines, General Motors, Ford et Chrysler, Detroit a vite reçu le surnom de Motor City. Mais en 1976, les new yorkais grimés du groupe Kiss la rebaptisent : Detroit Rock City. Déjà en 1955, c’est un enfant du Metro Detroit (Metropolitan Detroit, autrement dit Detroit et sa métropole) qui plaçait le tout premier titre rock’n’roll à la tête des charts : Bill Haley (and His Comets) fait rocker l’Amérique du matin jusqu’au soir avec le tube Rock Around The Clock. Mais ce n’est réellement qu’une dizaine

d’années plus tard que Detroit et sa scène rock attirent l’attention. Des clubs comme The Fifth Dimension à Ann Harbor ou The Hideout devinrent le terreau de nombreux groupes de rock garage. La violence musicale prend alors forme, et se trouve très vite des grands noms, comme MC5 ou The Stooges. Les deux groupes figurent parmi les meilleurs représentants de la scène rock la plus brutale d’un pays encore fort imprégné de la mouvance Flower Power. Chacune de leurs prestations, quasi quotidiennes, met Detroit et sa banlieue sans dessusdessous. Leur attitude scénique, leur rock sans ménagement et leur incroyable énergie leur feront d’ailleurs gagner leur statut de protopunks, précurseurs du punk rock. La scène rock grossit tant qu’un magazine spécialisé, CREEM, « America’s Only Rock ‘n’ Roll Magazine », s’implante à Detroit et y publie son premier numéro en mars 1969. Les termes « punk rock » et « heavy metal » ? C’est eux ! Au sein de la rédaction, des personnalités aussi acclamées que les critiques Lester Bangs ou Robert Duncan, les musiciens Rob Tyner (MC5) et Patti Smith, ou encore le réalisateur Cameron Crowe. Autre exemple de l’importance de la scène rock à l’époque : le Grande Ballroom, ouvert en 1928 et accueillant des bals, se reconvertit en salle rock en 1966 et a depuis vu défiler tous les plus grands groupes du genre : les locaux MC5 et les Stooges évidemment, qui y jouaient toutes les se18

maines ; mais aussi Led Zep’, Janis Joplin, Pink Floyd, John Lee Hooker, Procol Harum, Cream, The Who … Avec les années 80 vient le punk hardcore, dont Detroit fut une des premières scènes à développer le genre. La ville a décidément une affection toute particulière pour la violence et l’efficacité ! La salle du Clutch Cargo’s accueillit en son temps des groupes comme Black Flag, Fear ou les Dead Kennedys. Aujourd’hui, la relève semble bien assurée : The White Stripes en tête, suivis de près par le second mariage de Jack White avec The Raconteurs, mais aussi The Dirtbombs, Electric Six, The Von Bondies … A Detroit, la techno a beau lui faire un peu d’ombre de par le caractère historique de sa naissance, le rock y a encore de beaux jours devant lui. Detroit, définitivement une rock city !

Martin Van Boxsom


PS MAG #5

T I D T N ILS L’O « IL FAUDRAIT QUE LIAM OU MOI SOYONS VRAIMENT FAUCHÉS [POUR REFORMER OASIS], ET JE SAIS QUE CELA N’ARRIVERA JAMAIS. EN DEHORS DE ÇA, JE NE VOIS PAS D’AUTRES RAISONS. » NOEL GALLAGHER (C4)

« IL N’Y AURA PAS DE COMÉDIE MUSICALE. […] PARFOIS, C’EST MIEUX DE LÂCHER L’AFFAIRE. » COURTNEY LOVE AU SUJET DE KURT COBAIN (THE OBSERVER)

« RAGE AGAINST THE MACHINE N’A AUCUN PROJET D’ALBUM » TOM MORELLO (BILLBOARD)

« CERTAINS D’ENTRE NOUS PENSAIENT QUE NOUS ALLIONS CONTINUER, QU’IL Y AURAIT D’AUTRES CONCERTS DANS UN FUTUR PROCHE. IL [ROBERT PLANT] ÉTAIT OCCUPÉ, IL AVAIT SON PROJET AVEC ALISON KRAUSS. […] LE TIMING N’ÉTAIT PAS LE BON. » JIMMY PAGE SUR LE RETOUR DE LED ZEPPELIN EN 2007 (ROLLING STONE)

« ON S’EST MIS À ÉCRIRE DES NOUVEAUX TITRES. ON A QUELQUES MÉLODIES EN TÊTE ET ÇA SONNE VRAIMENT BIEN. CE NE SONT QUE DES MORCEAUX DE CHANSONS MAIS DES MORCEAUX TRÈS EXCITANTS. » MUMFORD AND SONS (NME)

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SELECTION PS

DEFTONES KOI NO YOKAN PRODUIT PAR NICK RASKULINECZ MUSICIENS CHINO MORENO, STEPHEN CARPENTER, CHI CHENG, FRANK DELGADO, ABE CUNNINGHAMLABEL REPRISE SORTIE 13/11/12 Avec Koi No Yokan, la bande entretient à merveille la relation avec ses fans de la première heure et réussira sans doute à rallier à sa cause de nouveaux addicts. Diversifié, bien produit, violent à souhait et à la fois aérien, les Deftones livrent une nouvelle fois un album de grande envergure porté par les riffs massifs et mélodieux de Stephen Carpenter et la voix si particulière de Chino Moreno. La comparaison avec White Pony est évidemment très tentante, mais on ne se contentera d’affirmer qu’une seule et unique chose : ce nouvel album est sans conteste l’un des meilleurs du groupe. Hors du temps et hors des genres, Koi No Yokan est tout simplement fascinant. On aime : Swerve City, Goon Squad

Fabien Gallet 20


PS MAG #5

S E U Q I CRIT Prochaines Sorties : Boys Like Girls - Crazy World (11/12/12) // Green Day - ¡Dos! (13/11/12) // Biffy Clyro - Opposites (28/01/13) // Funeral For A Friend - Conduit (28/01/13) // Bullet For My Valentine - Temper Temper (11/02/13) // Foals - Holly Fire (12/02/13) // Stereophonics - Graffiti On The Train (03/03/13) // Jimi Hendrix - People, Hell and Angels (05/03/13) // Daft Punk - No End (13/03/13) Et aussi : MGMT, The Shins...

ROLLING STONES GRRR

CRYSTAL CASTLES

III

Disponible sous plusieurs versions (trois CD de 50 morceaux, version « grand luxe » avec 4 CD de 80 morceaux ou encore édition vinyles), Grrr est un best-of de qualité comprenant même deux inédits intitulés « Doom and gloom » et « One more shoot » dans la pure veine Rolling Stones qui viennent se greffer à une discographie n’ayant pas pris une ride. Sans conteste un bel objet à s’offrir.

Crystal Castles, t’as beau te cacher, t’es démasqué ! Planqué derrière un lot de reverb et de filtres, leur « son » est bel et bien là. Un album semblable et différent à la fois, plus ambiancé, plus introspectif, d’avantage dans la lignée du second album. Ethan Kath et Alice Glass frôleraient presque le shoegaze, et on n’est parfois pas loin d’un My Bloody Valentine qui se serait reconverti au dancefloor !

On aime : Doom And Gloom, One More Shot

On aime : Wrath Of God, Sad Eyes

AEROSMITH

BENJAMIN BIOLAY

VENGEANCE

MUSIC FOR ANOTHER DIMENSION

Qu’attendre d’un groupe comme Aerosmith qui écrit l’histoire du rock depuis 40 ans. Avec Music From Another Dimension, les «Toxic Twins», Steven Tyler et Joe Perry, n’inventent rien. Pas de prise de risque, un simple mélange efficace entre titres aux riffs aiguisés et ballades ravageuses. Aerosmith n’a plus rien à prouver mais montre que les papis du rock ont encore leur mot à dire.

Le défi était difficile de faire mieux que La Superbe, album phare qui a révélé au public français le talent de l’ancien gamin prodige de la scène française. Vengeance ne réussit pas à faire mieux que son prédécesseur mais n’est pas très loin de l’égaler non plus. On reste admiratif de l’inspiration qu’à Biolay à écrire des histoires et a composé des mélodies tantôt optimistes, tantôt dépressives, mais jamais neutres.

On aime : Beautiful, Legendary Child.

On aime : Aime Mon Amour, Belle Epoque 21


PS MAG #5

FOCUS BENJAMIN FRANCIS LEFTWICH Visiter les sites officiels d’artistes. Une pratique qui, autrefois courante, voire habituelle, est devenue plus ou moins obsolète. En effet, l’outil révolutionnaire qu’est l’Internet nous a offert tant qu’il nous a peut-être trop offert, finalement. Au diable les spectraux onglets TOUR, tombés dans l’oubli, les pages d’accueil travaillées (aujourd’hui jonchées de tweets et de posts Facebook, tristes balbutiements virtuels offrant une proximité aussi éphémère qu’hypocrite entre l’artiste et ses fans, aseptisés au click) et les ectoplasmes paginés RELEASES, qu’iTunes a balayés en quelques catégories sur son ankylosant Wal-Mart musical, ersatz Babylonien finalement annihilateur d’une sacralisation de l’œuvre disparue dans une récente mutation du matérialisme moderne. La marche vers le savoir ultime est, vous l’avez compris, devenue bien plus périlleuse et éreintante qu’hier, tant les révélations s’enchaînent en n’ayant généralement que six courts mois pour triompher, avant le retour sur les bancs de la fac ou du garage de l’oncle philanthrope. Cependant, au fil des visites lassées et hâtives, des millésimes se cachent parfois subtilement derrière des bannières et boutons savamment conçus pour que notre index droit lévite au-dessus du clic gauche avant de prendre une décision plus que déterminante pour nos esprits 9gagés. Et c’est exactement dans ces moments que le monde nous ouvre ses portes. Accéder à l’EP « Covers » du jeune prodige Benjamin Francis Leftwich, téléchargeable gratuitement sur son site, c’est en somme revenir des années en arrière. C’est se retrouver subitement, après un bref somme, dans un grand sofa habillé d’une couverture déposée avec amour et attention, devant une cheminée étincelante et un Walt Disney enchanté. Si d’autres artistes et prestations offrent ce retour passéiste à l’émerveillement, Benjamin Francis Leftwich, avec ses reprises de Bruce Springsteen et d’Arcade Fire, comme avec son divin album Last

Smoke before the Snow Storm, nous propose une inception encore plus intense et poétique : dans ce même contexte, ce ne sont ni les flammes tremblotantes, ni le récit fantasque du dessin animé qui subjuguent et captivent, mais les flocons de neige, aussi uniques que magnifiques, qui envahissent les cieux et recouvrent le sol d’un doux manteau blanc, symbole éternel de pureté et d’enfance, juste dehors. B.J. Leftwich, avec « Seen You Soon », « Atlas Hands » ou encore « Pictures », fait ainsi bien plus que de nous proposer sa folk douce et pénétrante, il nous offre un anorak flamboyant contre les nuits noires et polaires de décembre, une écharpe invisible dans le néant de nos pensées les plus sombres, un brasier antique chassant l’arctique de nos frissons les plus primaires, un phénix dans le cœur, quand les embrassades et les déclarations ne nous suffisent plus à grandir. (Trop) rapidement, B.J. Leftwich nous invite à quitter, tout en délicatesse, le dirigeable sur lequel il nous a embarqué, loin des abysses du cauchemar, que l’on peut désormais contempler avec un sourire malin et rassuré. S’ouvrir à cet artiste, c’est finalement être invité à une épopée folk bouleversante, contée par une voix céleste, qui flatte tant par sa cordialité et sa simplicité. Si vous n’êtes pas convaincu, imaginezvous juste voguer entre les étoiles, au gré du vent, et rebondir sur les cumulus cotonneux comme dans un rêve que vous n’osiez même plus vous remémorer. C’est prendre une grande bouffée d’air Olympien dans notre quotidien si terrestre. Alors, repoussez les limites de l’impossible, plongez sans masque ni tuba vers l’Atlantique et ne vous retournez surtout jamais. C’est là, entre les ruines et les esquisses, dans le méandre des inconscients, que se trouve cet album somptueux, comme un ultime cadeau du ciel que l’on pensait oublié. Emmanuel Van Elslande

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PS MAG #5

A AGEND

E V LI

// CONCERTS // Stupeflip à Paris (75) - Trianon le Dimanche 09 Décembre 2012 à 19h

Billy Talent à Paris (75) - Bataclan le Jeudi 31 Janvier 2013 à 19h30

The Dandy Warhols à Lille (59) - Aéronef le Samedi 08 Décembre 2012 à 20h00

Neon Trees à Paris (75) - Maroquinerie le Samedi 02 Février 2013 à 20h00

Shaka Ponk à Paris (75) - Bercy le Lundi 05 Janvier 2013 à 19h30

Agenda exceptionellement raccourci.

Agnostic Front / H2O / Hatebreed à Paris (75) - Bataclan le Dimanche 13 Janvier 2013 à 17h00 Elmer Food Beat à Paris (75) - Cigale le Mercredi 23 Janvier 2013 à 20h00 Enter Shikari à Paris (75) - Cigale le Vendredi 25 Janvier 2013 à 19h30 The Script à Paris (75) - Olympia le Lundi 28 Janvier 2013 à 20h00 23


PS MAG #5

LE MAG’ _________________________

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