Playsound Le Mag #4

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MAGAZINE DEDIE A LA CULTURE ROCK ‱ n u m Ă© ro 4 ‱ www. pl a y s o u n d . f r ‱ o c t o b re 2 0 1 2 ‱ g r at u i t

+ REVIEW

MUSE

THE 2ND LAW

+ DOSSIE RS

ITW & CHRONIQUE

THE MAINE :

CAP SUR L’EUROPE & AUSSI : DESTINE ‱ GREEN DAY ‱ SYSTEM OF A DOWN ‱ DEFTONES ‱ SEX PISTOLS ‱ PLACEBO ‱ SIGUR ROS ‱ SUM 41 ‱ LANA DEL REY ‱ BB BRUNES ‱ THE KILLERS ‱ PARKWAY DRIVE ‱ AVENGED SEVENFOLD ‱ CHRONIQUES ‱ NEWS ‱ AGENDA ‱ TALENTS ...


PS MAG #4

PSMAG SOMMAIRE 03 EDITO & PLAYLIST 04 INTERVIEW : THE MAINE 07 REVIEW : THE MAINE 08 AGENDA LIVE 09 PHOTO DU MOIS 10 CHRONIQUE : MUSE - THE

NUMERO 4 ‱ OCTOBRE 2012 REDACTEUR EN CHEF YANNIS MOUHOUN RESPONSABLE DE LA PUBLICATION SAMI ELFAKIR

2ND LAW

REDACTION MAG YANNIS MOUHOUN SAMI ELFAKIR MATTHIAS MEUNIER FABIEN GALLET PAULINE RIVIERE MARINA LAY DORIAN COLAS CELIA SOLSKEN EMMANUEL VAN ELSLANDE MORGANE LE MARCHAND MARTIN VAN BOXSOM

12 NEWS 14 ENQUÊTE : SYSTEM OF A DOWN, RETOUR POSSIBLE ?

15 TALENTS 16 DOSSIER : lE CLIP, TOUTE

PHOTOGRAPHE FANNY SCHNEIDER

UNE HISTOIRE

CONTACT MAG@PLAYSOUND.FR

18 FOCUS : QUAND LE BIOPIC

SITE WEB WWW.PLAYSOUND.FR

TOUCHE AU ROCK

20 SELECTION DU MOIS 21 CRITIQUES 22 INTERVIEW : DESTINE

- TOUS LES 2 MOIS Playsound est une plateforme crĂ©ative de dĂ©couverte, d’actualitĂ© et de chroniques couvrant les diffĂ©rentes facettes de la culture rock au sens le plus gĂ©nĂ©ral du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numĂ©rique via une plateforme dĂ©diĂ©e Ă  la promotion de jeunes talents. Vous pourrez retrouver la majeure partie des dossiers, articles et papiers publiĂ©s dans ce mag 15 jour aprĂšs sa sortie sur notre site web. Recrutement ouvert : www.playsound.fr Un projet de : Association MĂ©dias Culture www.association-medias-culture.fr

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PS MAG #4

O EDIT& PLAYLIST 1. MUSE - SUPREMACY 2. IMAGINE DRAGONS - NOTHING LEFT TO SAY Yannis Mouhoun RĂ©dacteur en Chef

PLAYSOUND VOIT GRAND. AprĂšs prĂšs d’un an et demi d’aventure qui ont fait d’une initiative personnelle un mĂ©dia culturel novateur et puissant, Playsound prend un tournant. Consciente de l’ocĂ©an d’opportunitĂ©s qui s’offrent Ă  elle, la rĂ©daction du site et du magazine a actĂ© son rattachement Ă  l’Association MĂ©dias Culture que je prĂ©side afin d’optimiser son impact et de dĂ©velopper de façon considĂ©rable son activitĂ©. Parce que nous pensons que la culture rock ne bĂ©nĂ©ficie pas d’un traitement mĂ©diatique de qualitĂ© et parce que nous sommes avant tout des passionĂ©s, nous avons dĂ©cidĂ© de mettre notre Ă©nergie au service de nos lecteurs. Ainsi, le site web de Playsound verra sa deuxiĂšme version mise en ligne le 13 octobre 2012. Les sections “Talents” et “Playlist” fusionneront pour donner naissance Ă  Playsound Labs, plateforme de streaming et de dĂ©couverte rĂ©volutionnaire. Aussi, le flux de news du site principal sera divisĂ© par genres musicaux, afin de gagner en cohĂ©rence. Une section “live” verra le jour et le recrutement de 20 rĂ©dacteurs sera effectuĂ© dans les 6 prochains mois. Enfin, Playsound Le Mag’ a eu droit Ă  un petit lifting, afin de prĂ©parer sa sortie en version papier Ă  l’horizon 2013.

3. DEFTONES - LEATHERS 4. GRIZZLY BEAR - SLEEPING UTE 5. GREEN DAY - LET YOURSELF GO 6. BIFFY CLYRO - STINGIN’ BELLE 7. BB BRUNES - STEREO 8. C2C - THE BEAT 9. THE BLACKOUT - START THE PARTY 10. PLACEBO - SONG TO SAY GOODBYE

+ WWW.PLAYSOUND.FR/PLAYLISTS

Notre ambition : devenir le premier média francophone dédié au rock ! 3


PS MAG #4

E N I A THE M

INTERVIEW

Playsound : Deux concerts Ă  guichets fermĂ©s en 2011, un autre en FĂ©vrier au Divan du monde et vous voila de retour quelques mois plus tard. Est-ce que vous ressentez une forte connexion avec votre public français? Jared Monaco (Guitare) : On le ressent maintenant. C’est super de revenir et puis on joue dans un lieu diffĂ©rent, on est sur un bateau ! Donc ça nous fait plaisir d’ĂȘtre lĂ  et d’avoir la chance de jouer dans deux nouvelles salles et de voir de plus en plus de gens venir, c’est excitant ! Playsound : C’est une nouvelle expĂ©rience donc ? John O’Callaghan (chant) : Exactement, on a jouĂ© dans trois salles diffĂ©rentes maintenant. Celle-ci sera intĂ©ressante, on a dĂ©jĂ  un bon pressentiment. Playsound : Chaque fois que vous venez, est-ce vous avez l’impression que votre fanbase s’agrandit ? John : Bien sur, c’est la raison pour

laquelle on revient autant de fois et puis je pense que c’est en jouant plus souvent qu’on arrive Ă  faire venir plus de gens Ă  nos concerts. J’espĂšre que notre fanbase continuera de s’agrandir chaque fois que l’on reviendra, grĂące au bouche Ă  oreille et aux fans qui dĂ©cident de ramener leurs amis avec eux pour nous Ă©couter quitte Ă  les menacer avec une arme (Il sourit tandis que Jared mime l’action accompagnĂ© d’un “tu dois venir avec moi” avant de sourire Ă  son tour.)

Playsound : Est-ce qu’il vous arrive lorsque vous ĂȘtes en tournĂ©e de perdre la notion du temps et de l’endroit oĂč vous vous trouvez? John : Absolument ! Jared : En particulier quand on voyage en avion mĂȘme si Ă  force de partir en tournĂ©e on s’y habitue un peu. Pour venir en Europe, le vol nous a complĂštement dĂ©calĂ©s et personnellement je n’ai fait que de me coucher vers 3 heures du matin pour me rĂ©veiller aux alentours de 14/15h depuis que nous sommes ici. Et puis on se fait Ă  cette routine bizarre, 4

parce que oui, ĂȘtre en tournĂ©e change forcĂ©ment votre routine du coup on reste Ă©veillĂ© tard, on mange Ă  des heures pas habituelles c’est quand mĂȘme un peu dur de s’y faire, on commence Ă  peine Ă  s’ajuster avec les heures europĂ©enes. Playsound : Pourquoi avez-vous choisi de sortir Pioneer & The Good Love en Europe au lieu de sortir Pioneer et l’EP The Good Love sĂ©parĂ©ment? John : Nous n’avions pas vraiment eu de vraie sortie de Pioneer en Europe avant que l’on rentre en contact avec Rude Records. Il ont dit qu’ils voulaient sortir Pioneer en Europe alors nous leur avons dis que nous avions quelques b-sides que nous voulions sortir du coup on s’est dit que mettre les deux ensembles avait plus de sens que de faire cela sĂ©parĂ©ment. Comme ça si les gens veulent une copie physique de The Good Love ils n’ont pas Ă  la commander en ligne ou Ă  aller le chercher Ă  un endroit, ils l’ont directement avec Pioneer sur un cd de 19 pistes. Et puis, c’est ici c’est diffĂ©rent des Etats-Unis qui est un endroit familier pour


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nous du coup c’est plus facile de sortir l’EP physiquement lĂ -bas. Sachant que nous l’avions produit nous mĂȘme, on a beaucoup eu Ă  apprendre durant ce procĂ©dĂ© vu qu’on a du se familiariser avec tout ça. Ca aurait Ă©tĂ© plus facile de tout mettre ensemble et de sortir l’album aux Etats-Unis plutĂŽt qu’ici. Vous pouvez imaginer la difficultĂ© que l’on aurait eu Ă  le publier ici, heureusement on a pu s’associer Ă  Rude Records afin de pouvoir trouver un moyen de commercialiser Pioneer & The Good Love officiellement. Playsound : Avez-vous comme projet de faire un autre clip vidĂ©o d’un titre de Pioneer, ou d’un de The Good Love dans un futur proche? John : Je ne suis pas sur mais on en a vraiment envie. On le fera certainement une fois que l’on ne sera plus sur les routes, ce qui reprĂ©sente.. Jared : Pas beaucoup de temps en fait. John : Exactement. Jared : Ca arrivera quand on sera de retour Ă  la maison. John : C’est Ă  dire que l’on a environ plus d’une semaine de repos avant de repartir sur les routes aux Etats-Unis. Et puis aprĂšs ça on va prendre du temps pour Ă©crire et enregistrer un nouvel album. En fait je ne sais pas, c’est une bonne question. Je sais que l’on a des idĂ©es pour

une nouvelle vidĂ©o d’un titre issu des b-sides. Mais je ne sais pas vraiment, la seule chose sure est que ce sera pour un titre de The Good Love. Playsound : La vidĂ©o de Like We Did est assez dĂ©lirante, d’oĂč vous est venu cette idĂ©e? John : En fait on voulait faire danser des personnes ĂągĂ©es ayant environ la soixantaine dans notre clip.. Jared : Mais il y a beaucoup de paperasse Ă  faire.. John : Avec plein de contrats d’assurance Ă  signer. Alors on a dĂ©cidĂ© d’acheter ces masques sur internet, on en a profitĂ© pour cambrioler quelques banques (Il sourit) avant de faire cette vidĂ©o. On a aussi eu des relations sexuelles avec nos vrais grand-parents (Il Ă©clate de rire) Jared : Il n’y ont vu que du feu ! John : Tout ça a Ă©tĂ© mit dans la boite en quelques heures. C’est un contraste intĂ©ressant et ça nous donne la possibilitĂ© de jouer avec nos personnalitĂ©s. Car tous les gens qui nous connaissent ou ceux qui nous suivent savent que l’on n’est pas sĂ©rieux Ă  100% du temps. On prend au sĂ©rieux ce que l’on fait, pour nous jouer de la musique est vraiment sĂ©rieux mais il ne devrait pas y avoir “aucun sourire” dans tout ça, il faut aussi qu’il y est un aspect “fun”. Donc aprĂšs avoir fait un clip

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aussi sĂ©rieux que Misery, nous avions envie de faire une vidĂ©o plus marrante pour changer nos personnalitĂ©s et faire contraste entre ces deux clips. Jared : On s’est bien amusĂ©s ! John : Oui, absolument ! Playsound : Il faut avouer que les visages sont un peu inquiĂ©tants.. John : En effet.. ca l’est et nous le sommes aussi ! On est mĂȘme carrĂ©ment inquiĂ©tants ! (Il rit) Jared : Pat (Kirch, le batteur) Ă©tait probablement celui qui faisait le plus peur. John : (Il rit de plus belle) Il avait des seins.. Jared : Et ils allaient jusqu’à son ventre. John : Bizarre. Vraiment bizarre.

“APRES LA TOURNEE (...) ON SE CONCENTRA SUR L’ECRITURE ET L’ENREGISTREMENT D’UN NOUVEL ALBUM.”


PS MAG #4 Playsound : Quels sont vos projets aprĂšs cette tournĂ©e ? John : On se concentrera principalement sur l’écriture et l’enregistrement d’un nouvel album. Playsound : Toujours auto-produit? John : En fait on se retrouve face Ă  un choix, on ne sait pas exactement ce que l’on va faire ni avec qui on va enregistrer cet album. On a pas mal de chansons dĂ©jĂ  Ă©crites, mais on ne veut pas presser quoi que ce soit. On veut ĂȘtre sĂ»rs que peu importe les titres que nous sortirons, nous devons nous sentir confiants et fiers de ces derniers. On ressent un sentiment “choc” aprĂšs avoir Ă©tĂ© si fiers car au moment d’écrire Pioneer on ne rĂ©alisait pas vraiment qu’il allait sortir et on ne savait pas quel label aller accepter de le produire. Et quand on a finalement eu la chance de le sortir, on a vraiment eu cette impression de soulagement, un grand sentiment d’accomplissement. Je pense qu’aprĂšs avoir ressenti ça, on a envie de se sentir de cette maniĂšre bien avant de dĂ©voiler le nouvel album, ĂȘtre surs que c’est bien ce que l’on veut faire et que ça correspond avec la prochaine marche que l’on veut gravir. Playsound : Dans un autre registre, quelles sont les trois choses dont vous ne pouvez pas partir en tournĂ©e sans? John : Beaucoup de sous-vĂȘtements. Jared : Pour les jeter aprĂšs. (Il rĂ©flĂ©chit.) Un ipod. John : Oui, mon iPhone en fait, car c’est un ipod, un appareil photo, un navigateur internet. Jared : C’est une valise Ă©lectronique. John : Et de quoi soigner un rhume. Jared : On est facilement encombrĂ©s. John : On a des nez bizarres dans le groupe. Et puis... je sais pas. Des tongs. Jared : Du pain. J’adore le pain. (Ils Ă©clatent de rire) Playsound : Trois choses que vous aimez Ă  propos de la France? John : HonnĂȘtement, le pain. Jared : Le pain, oui. John : J’adore le fromage. Jared : Et le vin... Ça fait trois! (ils s’applaudissent) John : HonnĂȘtement on ne comprend pas pourquoi le pain ne fait pas partie

de notre culture. Peut-ĂȘtre parce qu’on n’a pas vraiment une culture qui nous est propre. C’est un mĂ©lange de “shtuff” (Il regroupe “shit” et “stuff”.) Jared : “Shtuff” (Ils le rĂ©pĂštent plusieurs fois ce qui ne manque pas de faire rire John). Non mais, la baguette. Je sais pas mais ici on mange de la baguette, c’est dĂ©licieux et j’adore ça. John : On a marchĂ© dans le quartier pendant une heure et demi aujourd’hui afin d’essayer de trouver un endroit oĂč manger. Tout Ă©tait fermĂ©, on ne trouvait rien, finalement on en a eu marre alors on a achetĂ© des baguettes Ă  la boulangerie et c’est ce qu’on a mangĂ© au dĂ©jeuner.. Comme des oiseaux. Juste du pain. Jared : On en a mit par terre et puis on a mangĂ© (il mime un oiseau en train de picorer avec John) Playsound : Trois mots que vous connaissez en français? John : “Merci” Jared : “Beaucoup” (John Ă©clate de rire), “Bonjour” John : “Oui”, “Au revoir”. Jared : Il est assez douĂ©, en fait il apprend le Français. John : Non pas de suite, mais je le ferai quand je rentrerai chez moi. J’ai eu un programme d’apprentissage de la part de ma mĂšre pour mon anniversaire donc j’espĂšre que la prochaine fois on pourra parler en mal de Jared en français. Jared : Comme ça j’aurai aucune idĂ©e de ce qui se dit. Mais vous pourriez le faire en anglais, je ne rĂ©aliserais mĂȘme pas. (Ils Ă©clatent de rire.) Playsound : Donc vous ne connaissez aucune insulte en Français? Jared : Non, en fait on espĂ©rait que vous pourriez nous en apprendre. John : (s’adressant Ă  Jared) tu te souviens de ces fans canadiennes qui nous avaient appris ce mot.. (Il hĂ©site un instant). Laissez tomber. Je ne m’en rappelle pas. (rire) Jared : Tu y Ă©tais presque! John : Le français est diffĂ©rent au Canada. Ils ne sont pas vraiment français.. Ils sont canadiens. Jared : Ils sont canadiens, ils vivent au canada. (rire collectif) John : Mais ils sont peut-ĂȘtre aussi français.. Playsound : (Nous leur traduisons alors “merd*” qu’ils s’entrainent Ă  prononcer)

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Jared : Ca ressemble assez Ă  l’espagnol.. Pour eux c’est “Mierda” (PrononcĂ© avec l’accent) Playsound : (Puis “put***” qu’ils essaient Ă  nouveau de maitriser.) - C’est un mot dont vous avez absolument besoin en Français! John : C’est facile! (D’un ton Ă©nervĂ© il prononce “puta*n” faisant rire l’assemblĂ© avant de nous demander comment cela s’écrit). Je pense que c’est la seule chose que je vais dire sur scĂšne ce soir. (Il reprend alors le mot avec un air plus thĂ©Ăątral.) Jared : Tu peux le dire avec des intonations diffĂ©rentes! (Ils essaient, riant de plus belle. Jared faisant mine de tester le son) 1, 2, “putain”. Playsound : Trois de vos plus grandes influences en tant qu’artistes? John : Je ne sais pas vraiment. Si je devais trouver une maniĂšre de rĂ©sumer tout ça, ce serait les gens qui refusent de faire des compromis, que ce soit sentimentalement parlant, professionnellement et mĂȘme artistiquement. Ça pourrait mĂȘme ĂȘtre un business-man.. En somme ceux qui refusent de se conformer Ă  la norme, qui prennent en main leurs destins et leurs esprits. Il y a beaucoup Ă  dire Ă  ce propos et je pense qu’aprĂšs tout ce procĂ©dĂ©, nous respectons les gens qui restent fidĂšles Ă  leurs convictions, c’est quelque chose qu’on admire et ce pas seulement au niveau musical ou artistique, mais plutĂŽt dans la vie en gĂ©nĂ©ral. Donc je pense que n’importe quelle personne qui prĂ©sente ses attributs nous inspire. Playsound : Quelque chose Ă  ajouter pour vos fans? John : “Puta*n!”, non “merci”, merci beaucoup Ă  tous ceux qui nous ont soutenu et qui le font encore, merci de nous permettre de sortir notre album. Jared : Merci de nous laisser une chance! John : On espĂšre vous voir au concert ce soir ou mĂȘme dehors et on espĂšre aussi vous voir dans le futur. Faites attention Ă  vous.

Propos recueillis par Fanny Schneider et CĂ©lia Solsken

+ PLAYSOUND.FR/ITW/


PS MAG #4

REVIEW

PIONEER & THE GOOD LOVE

THE MAINE

Genre : Pop/Rock Date de sortie : 24 septembre 2012 Producteur : Colby Wedgeworth Label : Rude Records Lorsque les premiĂšres notes de l’intro d’Identify rĂ©sonnent, on comprend les raisons qui ont poussĂ© le groupe a choisir ce titre en guise d’ouverture. VĂ©ritable appel Ă  notre moi intĂ©rieur, John O’Callaghan nous scande de ne pas suivre les normes et d’ĂȘtre ce que l’on dĂ©sire vraiment dans des refrains efficaces. On ressent immĂ©diatement le gain de maturitĂ© entre cet opus et le prĂ©cĂ©dant, Black And White, avec cette foisci des influences bien plus classic rock que pop. Vient ensuite My Heroine, avec des paroles pleines de double sens et un refrain qui reste en tĂȘte. Enfin Misery s’inscrit comme le morceau illustrant au mieux le gain de maturitĂ© dont a bĂ©nĂ©ficiĂ© le groupe au fil des annĂ©es, de ce fait on se laisse porter par les riffs simples mais pas pour autant moins efficaces de Kennedy Brock et Jared Monaco. On notera Ă©galement la prĂ©sence de When I’m At Home, morceau plus recherchĂ© et original qui nous permet de mieux entendre la basse de Garrett Nickelsen, difficile Ă  cerner dans d’autres morceaux, ainsi que celle de Like We Did (Windows Down) vĂ©ritable ĂŽde Ă  la jeunesse que l’on aimerait tous Ă©ternelle. Outre son Ă©volution apparente, The Maine n’oublie pas ses origines musicales et le groupe nous le fait bien comprendre, outre l’effort technique prĂ©sent tout au long de cet album on y retrouve des ballades aux paroles lĂ©gĂšres mais qui ne manquent pas de nous parler, avec Thinking Of You qui nous donne l’irresistible envie de fredonner ce rythme qui ne laisse pas de marbre, mais aussi I’m Sorry, introduit par la batterie de Pat Kirch. On retrouve Ă©galement des titres typiques du groupe,

ayant pour thĂšme des pĂ©riodes de la vie qui, encore une fois, nous parlent forcĂ©ment. Ainsi avec Time, dont le tic-tac de l’horloge nous rappelle le principal sujet de ce titre, Don’t Give Up On “Us” qui revient au style beaucoup plus pop des prĂ©cĂ©dents opus ou encore Some Days au refrain qui ne manque pas de trotter un moment dans notre esprit. La premiĂšre partie de cet album regroupant les titres de Pioneer se referme ainsi avec le mĂ©lancolique While Listening To Rock & Roll et le regain d’espoir de Waiting For My Sun To Shine, qui fut un titre cachĂ© lors de la premiĂšre parution de Pioneer mais qui trouve parfaitement sa place au sein de cette rĂ©edition. The Maine nous transporte dans leur monde aux influences rock Ă©purĂ©es et on en redemande, les titres de The Good Love remplissent Ă  leur tour leur mission, chaque titre nous prĂ©sentant un aspect musical diffĂ©rent du groupe. I Want You apparait comme une version revisitĂ©e d’un tube rock des annĂ©es 70, aux chalala entĂȘtant. Tandis que les titres I’m Leaving et Goodbye, font rĂ©fĂ©rences aux sources du groupe et pourraient ĂȘtre des b-sides de leur prĂ©cedant album Black And White, ce qui pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme rĂ©gressif vis-Ă vis du bond en maturitĂ© dont fait preuve Pioneer. On se retrouve projetĂ© dans un univers beaucoup plus electro/pop avec You’ll Never Know qui contraste totalement avec le reste de l’album, la batterie laisse place Ă  un beat Ă©lectronique, ne manquant pas de nous prouver que The Maine sait Ă©galement s’aventurer

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dans de tout nouveaux genres et rĂ©ussit la transformation avec brio. Vient alors Hello World qui effectue un vrai lien entre la partie d’insouciance qui caractĂ©rise le groupe et la maturitĂ© musicale acquise Ă  prĂ©sent. Enfin, Good Love dont le dĂ©crescendo de la batterie accompagnĂ© par la douceur du piano permet de conclure ce melting-pot de genres et d’influences qui nous a Ă©tĂ© offert. En somme, The Maine regroupe avec cette rĂ©Ă©dition des titres dĂ©jĂ  connus des fans europĂ©ens via les plateformes d’écoutes issus de Pioneer, suivis par les inĂ©dits de l’EP The Good Love nous offrant ainsi un savant mĂ©lange entre pop, rock et influences Ă©lectroniques. C’est Ă  l’aube d’un retour en studio pour Ă©crire leur prochain opus que le groupe nous prĂ©sente une palette complĂšte de leurs possibilitĂ©s ce qui laisse planer le doute sur le virage musical que ce dernier choisira. CĂ©lia Solsken _________________________________

Orchestrations (4/5) CrĂ©ativitĂ© (3/5) Évolution (3/4) Lyrics (2/3) CohĂ©rence (1,5/2) Artwork (1/1)

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NOTE GLOBALE : 8/10


PS MAG #4

A AGEND

E V LI

Death in Vegas Ă  Paris (75) - Olympia le Lundi 01 Octobre 2012 Ă  19h30

Slash Ă  Paris (75) - Zenith le Samedi 20 Octobre 2012 Ă  19h30

The Gaslight Anthem Ă  Paris (75) - La Cigale le Dimanche 4 Novembre 2012 Ă  19h00

BB Brunes Ă  Paris (75) - Alhambra le Mercredi 03 Octobre 2012 Ă  19h30

Stuck in the sound Ă  Paris (75) - Olympia le Samedi 20 Octobre 2012 Ă  20h30

Band Of Horses Ă  Paris (75) - Trianon le Lundi 5 Novembre 2012 Ă  19h30

Refused Ă  Paris (75) - Bataclan le Mardi 09 Octobre 2012 Ă  19h30

Young Guns + Your Demise Ă  Paris (75) - ScĂšne Bastille le Dimanche 21 Octobre 2012 Ă  19h30

Gossip Ă  Paris (75) - Zenith les 6 et 7 Novembre 2012 Ă  20h00

fun. Ă  Paris (75) - Bataclan le Mercredi 10 Octobre 2012 Ă  19h30

Nada Surf Paris - Trabendo le Lundi 22 Octobre 2012 Ă  19h30

Deep Purple Ă  Paris (75) - Zenith le Mardi 13 Novembre 2012 Ă  20h00

Keane Ă  Paris (75) - Olympia le Mercredi 17 Octobre 2012 Ă  20h00

Revolver Ă  Paris (75) - Olympia le Jeudi 25 Octobre 2012 Ă  20h00

The Cranberries Ă  Paris (75) - Zenith le Dim. 25 Novembre 2012 Ă  20h00

Owl City Ă  Paris (75) - Trabendo le Jeudi 18 Octobre 2012 Ă  20h00

Danko Jones Ă  Paris (75) - Trabendo le Vendredi 26 Octobre 2012 Ă  19h00

Florence and the Machine Ă  Paris (75) - Zenith le Mardi 27 Novembre 2012 Ă  20h00

Serj Tankian Ă  Paris (75) - Zenith le Vendredi 19 Octobre 2012 Ă  19h30

Fatals Picards Ă  Paris (75) - Bataclan le Mercredi 31 Octobre 2012 Ă  19h30

The Hives Ă  Paris (75) - Zenith le Jeudi 29 Novembre 2012 Ă  20h00

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PS MAG #4

PHOTO

AGNOSTIC FRONT @ NOUVEAU CASINO 3 AOUT 2012. 9


PS MAG #4

CHRONIQUE

MUSE : THE

Muse est grand. Muse est massif. Le trio, menĂ© par l’honorĂ© Sir Matthew Bellamy a fait la preuve par sa riche discographie de son expertise et de sa crĂ©ativitĂ© sans limite, produisant tout au long de sa carriĂšre des disques plus impressionnants musicalement parlant les uns que les autres. Dans des genres parfois assez diffĂ©rents, du rock lourd, ciselĂ© et tourmentĂ©, portĂ© par Origin Of Symmetry (2001) aux symphonies contemporaines subtiles et sensibles de The Resistance (2009), la formation a toujours su se placer Ă  la hauteur des enjeux et apporter une contribution de choix au patrimoine musical international. Jouons le jeu et dĂ©cortiquons donc le nouveau tour de piste tant attendu du trio britannique : voici The 2nd Law. Muse propose d’entrĂ©e de jeu la grosse rĂ©ussite de son nouvel effort studio, intitulĂ©e «Supremacy». Parfaite mise en scĂšne d’une douce folie sonore dont le groupe dĂ©tient le secret, le titre est dĂ©tonnant et convainquant, Ă  l’image de son riff de guitare. Ces textures musicales ne sont pas sans rappeler la pĂ©riode Absolution qui trouve un Ă©cho sur «Survival», dotĂ© d’un solo tout Ă  fait remarquable. La saturation est toutefois mise en sourdine sur le reste du disque. Ce disque fait en effet la part belle aux musiques d’ambiance continues, tout en douceur : la dichotomie est assez forte avec bon nombre de productions du trio, ce dernier ayant toujours eu un penchant naturel

pour le dualisme Ă©motionnel en alternant Ă©clairs de colĂšre et moments d’intimitĂ© musicaux plus planants. Des titres dans la trempe de «Madness», «Save Me» et «Animals» sont donc plutĂŽt novateurs dans leur genre, bien que l’ensemble ne soit pas transcendant. La confirmation, c’est Ă  coup sĂ»r la propension de la formation a Ă©crire et produire de belles orchestrations dignes du compositeur attitrĂ© des grandes productions cinĂ©matographiques : Hans Zimmer. Ces tendances avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© clairement perceptibles sur les deux derniers albums de Muse. Le style du groupe reste ainsi trĂšs aĂ©rien, Ă  l’image de titres comme «Isolated System» et surtout «Prelude». Le degrĂ© de virtuositĂ© de Matthew Bellamy n’a dĂ©finitivement que peu d’égal, que ce soit au niveau de la composition, des arrangements, des textes, des pianos, ou des guitares. Comme sur chaque album du groupe, on trouve Ă©galement quelques bizarreries qui relĂšvent -presque- du burlesque. On trouve ainsi au rayon des dĂ©ceptions une production Ă©lectronique de trĂšs mauvais goĂ»t intitulĂ©e «Follow Me», un petit plaisir dubstep dans l’air du temps sans grand intĂ©rĂȘt nommĂ© «Unsustainable» ainsi qu’une balade de l’au-delĂ  proposĂ©e par Christopher Wolstenholme sur laquelle il aurait volontiers pu faire l’impasse «Save Me». La formation a Ă©galement Ă©tĂ© tentĂ©e avec pas mal de talent par quelques

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sonoritĂ©s plus catchy, appuyĂ©es par de puissantes lignes de basse et quelques cuivres savamment saupoudrĂ©s («Panic Station», «Big Freeze»). En rĂ©alitĂ©, et comme toujours, Muse ne fera pas l’unanimitĂ© avec The 2nd Law. Mais l’on en attendait pas moins de la part des britanniques, qui dĂ©montrent avec brio que les processus crĂ©atifs ne sont pas simplement une succession d’actes prĂ©visibles mais bel et bien l’expression d’envies, l’expression de maux, l’expression du beau. Yannis Mouhoun


PS MAG #4

E 2ND LAW VERDICT _________________________________

Orchestrations (4,5/5) CrĂ©ativitĂ© (3/5) Évolution (3/4) Lyrics (2,5/3) CohĂ©rence (1/2) Artwork (0/1)

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NOTE GLOBALE : 7/10 ____________________________________

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Genre : Pop/Rock , Rock Symphonique, Rock Electronique. Date de sortie : 28 septembre 2012 Producteur : Muse Label : Helium 3, Warner


PS MAG #4

NEWS 1. 2. 3. 4. 5.

EN BREF

My Chemical Romance annonce Conventional Weapons Frank Iero a annoncĂ© la sortie de dix titres de My Chemical Romance durant les cinq prochains mois, dont l’ensemble portera le nom de Conventional Weapons. Il s’agira en rĂ©alitĂ© de chansons enregistrĂ©es en 2009, qui n’avaient pas Ă©tĂ© retenues pour figurer dans l’album Danger Days : The True Lives Of The Fabulous Killjoys, sorti en 2010. Un communiquĂ© complet de la part du guitariste concernant le contexte d’écriture de ces chansons est Ă  lire sur le site. Placebo de retour en octobre Placebo, derniĂšrement de retour sur le devant de la scĂšne avec notamment leur passage en France Ă  l’occasion du festival Rock En Seine, semble nous rĂ©server bien des surprises. En effet, en supplĂ©ment d’un nouvel opus prĂ©vu pour l’annĂ©e prochaine, le groupe sortira un EP le 15 octobre prochain intitulĂ© B3. Artwork et tracklist de ce dernier sont Ă  consulter sur le site.

Nouvel opus de Deftones en novembre Le nouvel album de Deftones a Ă©tĂ© confirmĂ© par le groupe pour le 12 novembre prochain et son nom est dĂ©sormais connu : en effet, ce nouvel effort de la bande Ă  Chino Moreno s’intitulera Koi No Yokan. Un titre assez atypique qui est en rĂ©alitĂ© une expression japonaise signifiant « Coup de foudre » (« Love at first sight » en anglais). La tracklist complĂšte, ainsi qu’un premier titre intiulĂ© « Leathers » sont Ă  dĂ©couvrir sur le site. Une dĂ©mo des Sex Pistoles exhumĂ©e Trente ans aprĂšs son enregistrement, le titre « Belsen Was A Gas » des Sex Pistols - Ă©crit par Sid Vicious, mais chantĂ© par Johnny Rotten - fait son apparition sur la toile. DĂ©jĂ  jouĂ© en live par le groupe, ce morceau n’avait jusqu’ici jamais connu de sortie physique, notamment dĂ» Ă  sa thĂ©matique controversĂ©e. Il figure aujourd’hui sur le coffret cĂ©lĂ©brant les 35 ans de Never Mind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols sorti le 25 septembre dernier. Nouveau clip de Sum 41 Les canadiens de Sum 41 ont enfin dĂ©voilĂ© leur clip tant attendu de leur titre « Blood In My Eyes ». Celui-ci est issu de leur sixiĂšme album Screaming Bloody Murder sorti en 2011. Comme son titre l’indique, cette vidĂ©o est quelque peu violente et mĂȘme sanglante, mais accompagne Ă  la perfection cette excellente chanson. Elle est bien entendu visible sur le site.

+ PLAYSOUND.FR/NEWS/ 12


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NEWS

FIL ROUGE

+ ON EN A PARLE :

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How To Destroy Angels, le side-project de Trent Reznor (Nine Inch Nails) avec sa femme Mariqueen Maandig et son ami Atticus Ross, sortira un EP en novembre chez Columbia Records : « La premiĂšre sortie se fera en novembre, et s’appellera An Omen EP. (...) Il contiendra 6 chansons, dont certaines seront sur le LP Ă  sortir en dĂ©but d’annĂ©e prochaine. »

Paramore Ă  mi-chemin dans l’enregistrement du nouvel album Hayley Williams, la charismatique frontwoman de Paramore, a annoncĂ© dans un communiquĂ© que plus de la moitiĂ© du prochain album avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© enregistrĂ©. Dans cet update, on sent l’engouement du groupe pour ce prochain opus, et selon la chanteuse, c’est Ă  l’album de la maturitĂ© qu’il faut s’attendre... Aucune date de sortie n’a encore Ă©tĂ© divulguĂ©e pour le moment. Sigur RĂłs de passage Ă  Paris Le quatuor islandais Sigur RĂłs a publiĂ© sur son site internet les dates d’une tournĂ©e europĂ©enne, qui s’achĂšvera au ZĂ©nith de Paris le temps d’une date : le 27 fĂ©vrier 2012. Les billets sont dĂ©jĂ  en prĂ©vente au tarif de 40,60€ (fosse) et de 49,40€ (gradins). Cette tournĂ©e europĂ©enne suit la sortie de leur album Valtari disponible depuis mai dernier. Punk Goes Pop - Volume 5 Fearless Records publiera le 6 novembre prochain sa traditionnelle compilation de reprises Punk Goes Pop. Ce cinquiĂšme volume comprendra notamment des prestations de Forever The Sickest Kids, Craig Owens et Mayday Parade, ainsi qu’une collaboration exceptionnelle entre Adam Lazzara (Taking Back Sunday) et The Maine pour reprendre un classique de Cindy Lauper. La tracklist complĂšte est Ă  dĂ©couvrir sur le site. Avenged Sevenfold collabore de nouveau avec Call Of Duty Plus d’un an aprĂšs avoir sorti le titre « Not Ready To Die » spĂ©cialement pour le jeu Call Of Duty : Black Ops, le groupe

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rĂ©cidive cette annĂ©e Ă  l’occasion de la sortie de Call Of Duty : Black Ops 2. Cette chanson s’intitule cette fois « Carry On », et elle est Ă  dĂ©couvrir sur le site. Par ailleurs, le guitariste Synyster Gates a derniĂšrement annoncĂ© dans une interview que le groupe vient tout juste d’entamer l’écriture d’un sixiĂšme album studio. Clap de fin pour Lana Del Rey AprĂšs seulement un album sorti en janvier dernier, Born To Die, la nouvelle diva semble dĂ©jĂ  prĂȘte Ă  tourner la page. En effet, celle-ci annonce la nouvelle Ă  travers la version australienne du magazine Vogue, et se justifie en pensant qu’elle a « dĂ©jĂ  tout dit ». La belle pense aujourd’hui se tourner vers le cinĂ©ma. Par ailleurs, une rĂ©Ă©dition de son LP accompagnĂ©e de titres inĂ©dits est toujours prĂ©vu. Angels And Airwaves retournent au travail Relativement actif sur les rĂ©seaux sociaux ces derniers temps, c’est tout naturellement via son compte twitter que Tom Delonge annonce avec subtilitĂ© la reprise du travail avec Angels And Airwaves. En effet, celui-ci a postĂ© une photo avec la description suivante : « Voici la chaise magique de mes 4 derniers albums... Et maintenant, de mon prochain. » Teaser du nouvel LP de Soundgarden AprĂšs avoir annoncĂ© la sortie de leur album King Animal, Soundgarden nous dĂ©voile un trailer d’1 minute et 25 secondes destinĂ© Ă  nous faire patienter jusqu’au jour-J, Ă  savoir le 13 novembre prochain. Pour rappel, cette nouvelle galette sera la premiĂšre aprĂšs un long creux de seize ans pour la bande Ă  Chris Cor13

nell, depuis la sortie de Down On The Upside ! Du neuf pour Parkway Drive Les australiens de Parkway Drive ont dĂ©voilĂ© « Dark Days », une toute nouvelle chanson du groupe, accompagnĂ©e par la mĂȘme occasion de son clip vidĂ©o. Ce titre est tirĂ© de leur quatriĂšme et nouvel effort studio Atlas qui sortira le 30 octobre prochain via Epitaph Records ; il succĂšdera Ă  Deep Blue sorti deux ans plus tĂŽt. Crystal Castles reviennent en novembre Le duo Ă©lectro-trash Crystal Castles a confirmĂ© au magazine NME l’arrivĂ©e prochaine de leur troisiĂšme album. PrĂ©vu pour novembre, ce nouvel opus n’a pas encore de titre, et est en cours de mixage Ă  Londres aprĂšs avoir Ă©tĂ© enregistrĂ© Ă  Varsovie. Ethan Kath, l’homme derriĂšre les machines, affirme que le groupe n’a pris aucun virage artistique : « Il n’y a aucun changement. On aime notre son. On ne veut pas changer ça ! »

RETOUR DE THE CAB LE MOIS PROCHAIN POUR L’ENREGISTREMENT D’UN 3EME ALBUM.


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ENQUÊTE

SYSTEM OF A DOWN UN NOUVEL ALBUM EST-IL POSSIBLE ? System. Un nom qui a fait sensas’ dans le milieu mĂ©tal dĂšs le premier « wake up » de son lĂ©gendaire single Chop Suey, dĂšs le premier coup de batterie du double disque de platine Toxicity. Il y a six ans dĂ©jĂ , le groupe annonçait un « hiatus » aprĂšs la sortie de leur double album Mezmerize/ Hypnotize. Une tournĂ©e de reformation plus tard en 2011, toujours rien de nouveau Ă  l’horizon. Peut-on un jour espĂ©rer un nouvel album de SOAD ? Depuis leur sĂ©parat- euh, leur hiatus, pardon, n’affolons pas les fans ; depuis leur hiatus, donc, les quatre barbus de System Of A Down n’ont pas chĂŽmĂ©s. Une des raisons Ă  cette pause systemienne, le dĂ©sir de chacun de poursuivre ses propres projets. Tour d’horizon des devoirs de vacances des membres avant la rentrĂ©e SOAD, dont on ne connait pas la date. Daron Malakian, Ă  la guitare, s’était dĂ©jĂ  octroyĂ© la composition de la quasi-totalitĂ© des morceaux des deux derniers albums de SOAD, ainsi qu’une place majeure au chant. Il fonde alors Scars On Broadway, qui sera dĂ©sormais « son » groupe. Il s’oriente vers un rock plus « ‘n’ roll » quoique plus Ăąpre, mais quitte le mĂ©tal. John Dolmayan, batteur chez System, occupe une nouvelle fois les fĂ»ts. De quoi ravir les fans et entretenir les espoirs. Un second album est prĂ©vu, mais John n’est plus de la partie. Umpf.

John Dolmayan, quand il ne fait pas de la musique avec son Daron, s’occupe de sa sociĂ©tĂ© de vente de comics en ligne, Torpedo Comics, qu’il a fondĂ© vers le milieu des annĂ©es 2000. Le site avait ouvert ses portes en 2007 
 et trĂšs vite fait faillite. La tournĂ©e retour de System aura trĂšs probablement soulagĂ©e son portefeuille. Shavo, Ă  la basse, forme en 2007 le supergroupe de rap Achozen, avec son ami de toujours, RZA du Wu Tang-Clan. Il nous promet une rĂ©volution musicale, le hip-hop comme on ne l’a jamais vu. On attend toujours l’album, 5 ans aprĂšs. ParallĂšlement, il partage sa nostalgie de System Of A Down avec les fans via les rĂ©seaux sociaux.

Ă  foison dans ses tiroirs (sa symphonie Orca, son album de jazz Jazziz Christ, et sa collaboration electro avec Jimi Urine de Mindless Self Indulgence, Fuktronik). Et puis, Serj se libĂšre pour jouer avec SOAD lors d’une tournĂ©e mondiale qui aura fait couler beaucoup d’encre, et nourrie beaucoup d’espoir. Tous promettent plus ou moins vaguement un album, mais personne ne sait quand. « Ça viendra quand ça devra venir » ou encore « ouais 
 si on a le temps de se retrouver ensemble dans les studios, qu’on a envie de le faire, et qu’on a quelque chose, ouais, y’aura un album ». En conclusion : c’est pas demain la veille.

Les trois se voient assez souvent, et Los Angeles peut se vanter d’avoir eu le Ÿ de System Of A Down sur scĂšne lors de concerts privĂ©s, ou en compagnie de Deftones en soutien Ă  Chi Cheng, bassiste du combo, alors dans le coma suite Ă  un accident de voiture. Celui qu’il manque, c’est la voix, Serj Tankian. ExilĂ© en Nouvelle-ZĂ©lande, c’est aussi le plus occupĂ©. Celui qui prenait tous les exposĂ©s et se portait volontaire pour tous les projets Ă  l’école. Un label (Serjical Strike), un second recueil de poĂšmes (Glaring Through Oblivion), une comĂ©die musicale (Prometheus Bound), des albums solos qui se suivent et ne se ressemblent pas (Elect The Dead, Imperfect Harmonies, Harakiri), et des projets 14

Martin Van Boxsom


PS MAG #4

TALENTS TALENT

#1

THE STATIC AGE

TALENT

#2

+ PLAYSOUND.FR/LABS/

TALENT

THE LUMINEERS

JAKE BUGG

#3

TALENT

#4

HOME MOST DAYS

Peu connus dans l’hexagone, c’est de Burlington que nous viennent The Static Age, groupe Ă  mi-chemin entre indie rock et post-punk fondĂ© courant 2002. Jouissant d’une notoriĂ©tĂ© durement acquise tout au long de leurs nombreuses tournĂ©es europĂ©ennes, le groupe revient avec un nouvel EP sobrement intitulĂ© « Mercies ». Ce nouvel opus vous plonge directement dans un univers singulier, ou les mĂ©lodies pop et les arrangements rock s’unissent et habillent parfaitement la chaleureuse voix d’Andrew Paley.

La vie rĂ©serve souvent des surprises. La mort parfois aussi. C’est le cas pour Wesley (chanteur) et Jeremiah (batteur). AprĂšs le dĂ©cĂšs d’un proche, les deux compĂšres se lancent corps et Ăąme dans la musique. Travaillant leurs compos, ils voyagent de New-York Ă  Denver et sont rejoints par Neyla (violon). Ainsi nait The Lumineers, condensĂ© de revival folk et soupçons de rock. AprĂšs un EP en 2011 sur lequel on trouve l’incroyable “Ho Hey”, le groupe s’apprĂȘte Ă  conquĂ©rir l’Europe avec un premier album.

A seulement 18 ans, Jake Bugg commence de plus en plus à faire parler de lui dans la sphÚre musicale. Jeune anglais issu de Nottingham, Jake fait parti de ces jeunes artistes précoces brulant les étapes. Toujours une guitare à la main, ce jeune chanteur folk est déjà comparé à Johnny Cash et Bob Dylan pour sa voix et ses compositions ultra efficaces. Actuellement en premiÚre partie de Noel Gallagher sur sa tournée européenne, son premier album paraitra le 15 octobre.

Gros espoir français dĂ©couvert ces derniers mois sur les scĂšnes parisiennes en compagnie de The Maine, Destine ou encore Deaf Havana, Home Most Days distille une musique pop-rock / pop-punk fort convaincante dans un style oĂč la France, d’ordinaire, peine Ă  se distinguer. Avec un EP Ă  leur actif (Like in a Lighthouse), de nouveaux titres et un clip en prĂ©paration, on vous conseil ces prochains mois de suivre ce jeune groupe de trĂšs prĂšs !

Genre : Post-punk / Indie Rock

Genre : Folk Rock

Genre : Folk

Genre : Pop-Rock / Pop-Punk

Membres : Andrew Paley, Adam Meilleur, Joe Sowinski

Membres : Wesley Schultz, Jeremiah Fraites, Neyla Pekarek

Membres : Jake Bugg

Membres : Charles de Villiers, Jonathan Kapela, Leo Gurviez

Label : Flix Records

Label : Dualton Records

Label : Mercury

Label : Aucun

Pays : USA

Pays : UK

Pays : USA

Pays : FR

Site Officiel: www.thestaticage.com

Site Officiel: www.thelumineers.com

Site Officiel: www.jakebugg.com

Site Officiel: facebook.com/HMD.fr

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PS MAG #4

LE CLIP, TOUTE

DOSSIER

Le clip pour certains, c’est l’expression artistique Ă  travers un visuel. La libertĂ© pour chaque artiste de transmettre un imaginaire Ă  ses auditeurs dans une courte vidĂ©o. Qu’il soit spectaculaire, choquant, minimaliste ou novateur, le vidĂ©o clip Ă  toujours su faire parler de lui et accompagne dĂ©sormais de maniĂšre indispensable les chansons de chaque chanteur ou groupe. Car outre sa suite d’images par moment insignifiante, le clip peut Ă©galement faire l’objet d’un rĂ©el atout marketing s’il est bien pensĂ© et rĂ©alisĂ©. Pour la premiĂšre fois apparus dans les annĂ©es 1940 aux Etats-Unis, les clips alors appelĂ©s Soundies - Ă©taient projetĂ©s dans des jukebox prĂ©sents dans les bars. L’insertion d’une piĂšce de monnaie suffisait pour lancer cette petite vidĂ©o au format court en noir et blanc accompagnant la musique. Plus tard dans les annĂ©es 1960, la France voit apparaĂźtre une nouvelle machine proche du jukebox classique appelĂ©e Scopitone. Prenant le relais du Panoram, le Scopitone permettra la diffusion de petits films en couleurs et participera Ă  la dĂ©mocratisation de la tĂ©lĂ©vision par la suite. Mais l’avĂšnement du clip Ă  proprement parler va se faire dans les annĂ©es 1980, et plus prĂ©cisĂ©ment en 1981 avec la crĂ©ation de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine MTV. Cette chaĂźne, purement consacrĂ©e Ă  la diffusion de vidĂ©o clips, va rencontrer un Ă©norme succĂšs. Ce qui par consĂ©quent va encourager le dĂ©veloppement massif de clips qui s’avĂšrent ĂȘtres le nouveau filon magique pour les maisons de disques. Parmi les clips qui ont contribuĂ© aux heures de gloires de MTV, il relĂšverait de l’affront de ne pas citer Thriller de Michael Jackson. Par sa durĂ©e, de prĂšs de 14 minutes, et ses Ă©normes moyens mis Ă  disposition, Thriller frappe de pleins fouet les tĂ©lĂ©spectateurs de l’époque n’ayant jamais vu ça auparavant pour un simple clip et ouvre ainsi la porte Ă  toute formes d’expĂ©rimentations possibles. Souvenez-vous, en 1986 lorsque Aerosmith, alors dans le creux de la vague, dĂ©cide d’inviter Run DMC pour tourner le

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PS MAG #4

E UNE HISTOIRE clip d’une version remasterisĂ©e de Walk This Way, ça donne une vidĂ©o totalement culte oĂč rockeurs et rappeurs s’affrontent Ă  qui fera le plus de bruit. La mĂȘme annĂ©e cĂŽtĂ© français, Catherine Ringer et son groupe les Rita Mitsouko s’amusent Ă  sortir des clips tous plus ou moins Ă  l’image du groupe, c’est-Ă -dire complĂštement barrĂ©s. C’est le cas notamment du clip de C’est Comme Ca oĂč la folie des membres du groupe cĂŽtoie celle d’un singe. RĂ©alisĂ© par Jean-Baptiste Mondino, il obtiendra par ailleurs une rĂ©compense aux Victoires de la Musique en 1987. Dans les annĂ©es 1990, le clip est dĂ©finitivement devenu indispensable pour chaque artiste et pullule sur d’innombrables chaines musicales Ă  la vue de millions de kids. Michel Gondry, jeune rĂ©alisateur en quĂȘte de reconnaissance, va faire ses premiĂšres armes en rĂ©alisant les clips de nombreux groupes de renommĂ©e internationale. C’est le cas entre autres de Massive Attack, dont Gondry rĂ©alisera le clip de Protection dans un style assez inventif et surrĂ©aliste en utilisant la technique du plan-sĂ©quence. Un peu plus tard, notre rĂ©alisateur français sera Ă  l’origine d’un des clips les plus marquants de la house music, celui d’Around The World des Daft Punk oĂč Gondry fait encore preuve d’une trĂšs grande crĂ©ativitĂ© en mettant en scĂšne un univers futuriste chorĂ©graphiĂ© en parfait raccord avec la musique du duo français. Autre grand monsieur de la rĂ©alisation dans le domaine du clip et du cinĂ©ma, David Fincher est Ă  l’origine d’un nombre plĂ©thorique de ces vidĂ©os musicales du-

“LE CLIP (...), C’EST L’EXPRESSION ARTISTIQUE A TRAVERS UN VISUEL.”

rant trois dĂ©cennies consĂ©cutives. Avec dĂ©jĂ  un beau CV au dĂ©but des annĂ©es 1990, Fincher n’est plus un novice dans le milieu et sera pour la troisiĂšme fois appelĂ© par Madonna pour rĂ©aliser le clip de Vogue. Remettant en scĂšne le Voguing, danse des annĂ©es 1980 pratiquĂ©e dans les discothĂšques de New-York, le clip se fond parfaitement avec la musique dans une ambiance en noir et blanc trĂšs esthĂ©tique. David Fincher ne cachera pas pour autant son amour pour le rock en s’attaquant Ă  des artistes importants comme Billy Talent, les Rolling Stones ou encore A Perfect Circle un peu plus tard. Seulement, comme tout le monde sait, depuis la fin des annĂ©es 2000 et jusqu’à aujourd’hui encore, le monde du disque s’est quelque peu vautrĂ©. Les clips d’antan tournĂ©s Ă  coup de millions de dollars sont aujourd’hui trĂšs rares et deviennent l’apanage de rares artistes Ă  trĂšs grand succĂšs. Car depuis que l’industrie du disque ne gĂ©nĂšre plus autant d’argent, une grande partie des artistes d’aujourd’hui disposent de moyens bien moins consĂ©quents pour tourner leurs clips, et doivent tout simplement faire preuve d’imagination (ou se contenter d’un clip bĂąclĂ©, c’est au choix). Il existe aujourd’hui pour un artiste plusieurs façons de faire parler de son clip, et le groupe Ok Go en a trouvĂ© une bonne. SpĂ©cialistes des « clips originaux Ă  petits budgets », le groupe indie Ok Go a fait preuve tout au long de sa carriĂšre d’une grande crĂ©ativitĂ© dans l’élaboration de ses vidĂ©os, leur permettant de gĂ©nĂ©rer plusieurs dizaines de millions de vues sur Youtube et de tĂ©lĂ©chargements. Que ce soit sur White Knuckles mettant en scĂšne une chorĂ©graphie de chiens ou sur Needing/Getting oĂč le groupe crĂ©e un dispositif simplement inimaginable avec une voiture jouant de la musique (Ă  regarder pour saisir ce qu’il est), le groupe ne cesse de se rĂ©inventer visuellement parlant. Autre mĂ©thode pour rĂ©aliser un clip fort qui marque les esprits, celle du « clip social » dont Romain Gavras en est le spĂ©cialiste. On se rappelle tous de son clip choc pour le titre Stress de Justice en 2008 mettant en scĂšne des jeunes de banlieue semant la terreur sur leur chemin

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ou encore celui de Born Free de M.I.A d’une trĂšs grande violence oĂč l’on y voit une vĂ©ritable chasse aux roux. Tous deux ont Ă©tĂ© vivement critiquĂ©s pour le malaise qu’ils pouvaient provoquer mais font preuve de vĂ©ritables critiques des problĂšmes qui subsistent encore dans notre sociĂ©tĂ© aujourd’hui. Enfin, la troisiĂšme technique possible est celle du « clip Ă  guest stars » qui consiste Ă  se payer la prĂ©sence d’une cĂ©lĂ©britĂ© dans son clip afin de se faire mousser. Nos frenchies de The Shoes en ont fait l’expĂ©rience en 2012 en invitant l’acteur Jake Gyllenhaal dans leur clip jouant le rĂŽle d’un psychopathe pour leur titre electro-pop Time To Dance. PlutĂŽt efficace puisque le clip Ă  trĂšs rapidement buzzĂ© sur les rĂ©seaux sociaux notamment. Comme quoi, le clip semble encore avoir de bonnes annĂ©es devant lui, quoi qu’on en dise.

Sami Elfakir


PS MAG #4

QUAND LE BIOPIC Vous n’avez pas eu une seule seconde pour rĂ©viser vos classiques pendant les vacances estivales ? Vous avez commencĂ© Ă  lire Life, l’autobiographie de Keith Richards et Journals de Kurt Cobain mais le sable fin, l’eau turquoise ou votre insupportable job d’étĂ© vous a dĂ©motivĂ© et poussĂ© Ă  refermer ces livres. Pas de soucis, rassurez-vous, il existe une solution efficace, expĂ©ditive et parfois risquĂ©e pour rattraper votre erreur et faire d’une pierre deux coups : en apprendre davantage sur la vie des rock stars qui vous ont marquĂ©es et en profiter pour se faire plaisir aux oreilles. Oui, je le clame haut et fort : lecteurs de Playsound, fans de rock, de punk, de folk et autres dĂ©rivĂ©s, bref fans de musique (ou de cinĂ©ma, ne soyons pas exclusivistes) et autres curieux, vous n’ĂȘtes probablement pas sans savoir que de nombreuses histoires circulent sur les icĂŽnes musicales de ces 60 derniĂšres annĂ©es ! Qui plus est, ces histoires croustillantes, passionnantes, violentes ou obscures font le bonheur de certains. D’une part les journalistes ou Ă©crivains qui se dĂ©lectent des moindres dĂ©tails souvent pour vendre du papier ou parfois dans un soucis purement historique afin de retracer le plus fidĂšlement le parcours de certaines lĂ©gendes Ă  qui sera dĂ©diĂ© un ouvrage biographique. D’autre part, on trouve des producteurs et rĂ©alisateurs du monde du cinĂ©ma qui Ă  travers l’image et le son vont vous aider (mais parfois vous dĂ©cevoir) Ă  retrouver ou dĂ©couvrir le temps d’un film, un personnage clĂ© du monde de la musique. Allons droit au but, la solution n’est nulle autre que le phĂ©nomĂšne des “biopics”. Non pas qu’il s’agisse d’un genre tout nouveau, loin de lĂ , mais il faut reconnaĂźtre que le “biographical motion true picture” ou film biographique pour les non anglophones, est une solution simple et rapide pour mieux connaĂźtre l’histoire d’un groupe mythique ou d’un leader charismatique. Quand le biopic n’est pas ratĂ© ou totalement fictif. A l’heure du tout numĂ©rique, il est clairement possible de trouver et s’installer devant l’un des films de ce genre. Ils reprennent plus ou moins justement, fictivement et musicalement la naissance, les faits et gestes, les mots et

Walk The Line (2006) la vie des grands de la musique qui ont su marquer leur Ă©poque et influencer bon nombre d’entre nous. Bref, un bon moyen d’en savoir un peu plus sur de nombreux destins brisĂ©s de stars qui nous ont malheureusement quittĂ©es et d’autres qui sont toujours de ce monde. L’histoire des biopic musicaux et plus particuliĂšrement ceux consacrĂ©s au rock ‘n’ roll commence trĂšs probablement avec deux films pionniers du genre. Le premier, American Hot Wax (1978), est consacrĂ© Ă  Alan Freed, le disc-jockey qui a introduit le rock ‘n’ roll Ă  la radio dans les annĂ©es 50. Le second s’intĂ©resse Ă  la vie de Buddy Holly et s’intitule sobrement The Buddy Holly Story (1978). Ils ont ouvert les portes du cinĂ©ma Ă  la musique. Alors qu’en est-il de ces films ? Plusieurs catĂ©gories sont visibles. Des faits rĂ©els sont rapportĂ©s grĂące Ă  un travail de recherche en amont (informations donnĂ©es par la famille, les amis et celles obtenues par les mĂ©dias) mais la vision et les envies du rĂ©alisateur viennent changer la donne pour fournir un attrait particulier au rendu final. A partir de lĂ , plusieurs types de biopics se dĂ©gagent. Il y a ceux qui retracent la vie entiĂšre d’un artiste ou d’un groupe et ce de l’enfance ou de la genĂšse Ă  la fin et la mort lorsqu’elle survient. Great Balls of Fire (1989) qui retrace la vie de Jerry Lee Lewis, En Route pour la Gloire (1976) concernant l’un des plus grands songwriters folk amĂ©ricains, Woodie Guthrie ou bien encore Elvis :

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Une Ă©toile est nĂ©e sur la vie du King, tous ces films s’inscrivent dans cette logique globale. D’autres cherchent Ă  traiter une pĂ©riode particuliĂšre ou un sujet prĂ©cis relatif Ă  une forme de dĂ©cadence. Le triptyque amour (sexe), drogue et succĂšs y est trĂšs largement mis en relief. “Sex, drugs and rock ‘n’ roll » dirait un certain Ian Dury. L’idĂ©e de la folie revient souvent et c’est la mort qui est mise au centre du film, lorsqu’elle n’est pas seulement suggĂ©rĂ©e. On pense bien Ă©videmment Ă  Last Days (2005) rĂ©alisĂ© par Gus Van Sant, oĂč Michael Pitt joue le rĂŽle de Blake, rock star tourmentĂ©e qui s’inspire trĂšs largement du leader de Nirvana. Il y a Ă©galement le trĂšs bon Control (2007) qui dĂ©peint la vie de Ian Curtis (Joy Division) ou Stoned (2006) qui remet en cause la mort de Brian Jones fondateur des Rolling Stones. Oui car le biopic se rĂ©vĂšle ĂȘtre aussi un moyen de soulever des points obscurs de l’histoire du rock. L’amour est lui aussi au cƓur de certains films comme Sid and Nancy (1986) pour le leader des Sex Pistols et son histoire avec une groupie. Nul doute que certains auront marquĂ© les esprits et obtenus des prix : le trĂšs rĂ©el Ray (2004) jouĂ© par Jamie Foxx certes moins rock ou le dĂ©calĂ© I’m Not There (2007) qui raconte la vie de Bob Dylan Ă  travers l’histoire de six personnages (avec notamment Christian Bale, Cate Blanchett et Richard Gere) pour six facettes diffĂ©rentes. Travailler sur les sentiments et


PS MAG #4

TOUCHE AU ROCK

FOCUS

Nowhere Boy (2011) les personnalitĂ©s des icĂŽnes rock est un angle de vue choisi pour certains biopic : Walk The Line (2006) retraçant la vie de Johnny Cash, The Runnaways (2010) premier groupe de rock fĂ©minin ou plus rĂ©cemment Nowhere Boy (2011) pour Lennon et les dĂ©buts tumultueux des Beatles. MĂȘme la France n’est pas Ă©pargnĂ©e. Sur la lancĂ©e d’un personnage loin de notre musique favorite, La MĂŽme et le parcours de Piaf, on a pu se dĂ©lecter du trĂšs romancĂ© Gainsbourg, Vie HĂ©roĂŻque (2011). Peut-ĂȘtre un jour un film sur la dĂ©cadence de Noir DĂ©sir et la sombre histoire de son leader ? Mais on prĂ©fĂšrera les lĂ©gendes anglaises ou amĂ©ricaines. Pourtant, quelques ombres au tableau se dressent : la rĂ©alitĂ© des faits est parfois bafouĂ©e et il devient difficile de tirer le vrai du faux. La personnalisation de certaines stars par les rĂ©alisateurs mais Ă©galement le jeu des acteurs (ou bien parfois juste le choix) vient donner une vision erronĂ©e des faits. Enfin, le film reste un outil de marketing et le biopic est une solution efficace pour toucher fans de musique et cinĂ©philes. Et puis fondamentalement, l’une des choses les plus importantes dans ce genre de film : la musique. Encore une fois les deux extrĂȘmes sont aux rendez-vous. Autant la B.O de The Buddy Holly Story et celle de I’m Not There sont parfaites, autant pour d’autres on se pose quelques questions. Fort heureusement, la bande son Ă©tant l’élĂ©ment clĂ© d’un film musical, les erreurs sont plutĂŽt

minimes. Mais reste que, lorsqu’est rĂ©alisĂ© un biopic, on s’attend forcĂ©ment Ă  ne serait-ce qu’un morceau du groupe ou de l’artiste concernĂ©. Aujourd’hui sont dĂ©jĂ  en prĂ©paration des biopics consacrĂ©s Ă  Jimi Hendrix (All Is By My Side avec AndrĂ© 3000 d’Outkast dans le rĂŽle du guitariste gaucher), Ă  l’éphĂ©mĂšre Jeff Beck (Greetings From Tim Buckley avec Penn Badgley), Janis Joplin ou encore Freddie Mercury. MĂ©fiance donc ! Il y a donc un risque oui mais dans le cas oĂč l’envie n’y est pas, il sera toujours possible de se pencher sur des documentaires, films de tournĂ©es et autres images d’archives (Talihina Sky l’histoire des Kings of Leon, Lemmy The Movie pour Motörhead, It might get Loud qui donne le point de vue de trois musiciens (The Edge, Jack White et Jimmy Page), The Futur is Unwritten sur Joe Strummer, ou encore Dig ! (le lien entre le Brian Jonestown Massacre de San Francisco et les Dandy Warhols de Portland)... ... ou bien rouvrir les livres entamĂ©s cet Ă©tĂ© et reprendre votre lecture.

Fabien Gallet

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“NON PAS QU’IL S’AGISSE D’UN GENRE TOUT NOUVEAU, IL FAUT RECONNAÎTRE QUE LE BIOPIQUE EST UNE SOLUTION SIMPLE ET RAPIDE POUR MIEUX CONNAÎTRE L’HISTOIRE D’UN GROUPE MYTHIQUE OU D’UN LEADER CHARISMATIQUE.”


PS MAG #4

SELECTION PS

GREEN DAY UNO! PRODUIT PAR ROB CAVALLO MUSICIENS BILLIE JOE ARMSTRONG, TRE COOL, MIKE DIRNT LABEL REPRISE SORTIE 25/09/12 AprĂšs avoir Ă©tĂ© l’artisan de la bande son de toute une gĂ©nĂ©ration d’adolescents, Green Day est de retour avec une trilogie dont la publication est Ă©talĂ©e sur 6 mois. Une direction artistique ambitieuse et surprenante, d’autant plus que la formation, par la voix de son frontman et compositeur Billie Joe Armstrong a fait savoir ses envies d’ailleurs. Le premier volet de cette trilogie est globalement rĂ©ussi au sens oĂč Green Day est techniquement Ă  son meilleur niveau. Artistiquement, on peut regretter assez amĂšrement que le groupe n’assume pleinement ses aspirations et n’aille pas plus loin dans l’expĂ©rimentation, laissant au stade embryonnaire son aventure power-pop. Reste Ă  espĂ©rer que le groupe ait fait plus de place Ă  la nouveautĂ© sur les deux opus restants. Rendez-vous en novembre pour ÂĄDosÂĄ On aime : Kill The DJ, Stay The Night

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Yannis Mouhoun


PS MAG #4

S E U Q I CRIT Prochaines Sorties : Matt & Kim - Sidewalks (02/10/12) // All Time Low - Don’t Panic (09/10/12) // Placebo - B3 (15/10/12) // Deftones - Koi No Yokan (12/11/12) // Green Day - ¡DOS! (13/11/12) Et aussi : MGMT, The Shins, Bullet For My Valentine, Aerosmith...

BILLY TALENT DEAD SILENCE

BB BRUNES LONG COURRIER

Billy Talent prend du galon et n’hĂ©site pas Ă  nous mettre une grande claque dans la figure avec son nouvel opus « Dead Silence ». Un album extrĂȘmement bien travaillĂ© ou la moindre cymbale semble avoir Ă©tĂ© placĂ©e intelligemment pour nourrir chaque riff de guitare, chaque ligne de basse et former un tout harmonieux et cohĂ©rent. Petit bĂ©mol cependant sur les derniers morceaux de l’album, moins intĂ©ressants.

Les BB Brunes confirment leur singularitĂ©s Ă  travers cet opus qui reste relativement fidĂšle Ă  Nico Teen Love, paru en 2009. L’ensemble est dĂ©paysant, relaxant et relativement efficace. Le disque s’inscrit dans une dĂ©marche nettement plus rock Ă  la The Kooks qui n’est pas sans intĂ©rĂȘt. Regrettons toutefois le manque de rĂ©gularitĂ© de la formation, certains titres manquant franchement d’intĂ©rĂȘt.

On aime : Dead Silence, Hanging by the Thread

On aime : Stereo, Coups et Blessures

THE KILLERS BATTLE BORN

TWO DOOR CINEMA CLUB

BEACON

Sur Battle Born, Brandon Flowers fait de nouveau parler son talent et le groupe nous fait voyager Ă  travers des titres aux ambiances variĂ©es et Ă  la production de qualitĂ©. Pour autant, les Killers n’inventent rien dans cette nouvelle aventure et quelques titres s’avĂšrent un peu trop fades, ce qui au final condamne Battle Born Ă  n’ĂȘtre qu’un bon album Ă  Ă©couter.

C’est sans grande rĂ©volution que les Two Door Cinema Club reviennent avec Beacon. Ce deuxiĂšme album, sans ĂȘtre une copie de son prĂ©dĂ©cesseur, perpĂ©tue une certaine continuitĂ© chez le groupe. Bien que l’album ait son lot de titres plaisants, cette faible prise de risque déçoit quelque peu mĂȘme si les mĂ©lodies accrocheuses sont lĂ  pour nous combler.

On aime : Be Still, Runaways

On aime : Sleep Alone, Someday 21


PS MAG #4

ITW

DESTINE Salut les gars ! Tout d’abord, est ce que vous pourriez vous prĂ©senter aux lecteurs français qui ne vous connaissent pas encore ? Nous avons formĂ© le groupe en 2006. A peu de choses prĂšs c’est l’histoire classique de 5 amis avec de grands rĂȘves et une passion pour la musique. Nous avons commencĂ© Ă  Ă©crire des chansons, Ă  les enregistrer et Ă  tourner puis les choses ont pris de plus en plus d’ampleur. Encore aujourd’hui je suis surpris de voir jusqu’oĂč un travail acharnĂ© peu nous mener. Pour les prĂ©sentations : Robin joue de la guitare et chante, Hubrecht joue de la guitare, Laurens du piano, Tom de la basse et Jordy est notre batteur. On connait plutĂŽt bien le rock symphonique made in Pays-Bas comme Within Temptation, un groupe NĂ©erlandais qui s’exporte sur la scĂšne alternative - pop/ punk - internationale, c’est plutĂŽt rare non ? Comment le vivez-vous ? C’est chouette de voir que notre style de musique traverse les frontiĂšres aussi facilement. Peut ĂȘtre que vous ne vous attendez pas vraiment Ă  voir un groupe nĂ©erlandais jouer ce genre de musique mais d’un autre cĂŽtĂ© nos confrĂšres français d’Uncommonmenfrommars le font aussi et s’en sortent plutĂŽt bien. Si vous travaillez suffisamment dur pour ce en quoi vous croyez, tout est possible. Parlons de vos albums. Le dernier en date, Illuminate, est votre deuxiĂšme disque. Comment s’est passĂ© l’enregistrement avec J. P. Wisner (producteur de Paramore, New Found Glory
) ? Est-ce que vous rĂ©alisez Ă  quel point vous avez Ă©voluĂ© depuis votre premier album, Lightspeed ? Nous avons fait une liste de nos albums prĂ©fĂ©rĂ©s et avons regardĂ© qui les avait produit. Le nom de Wisner est ressorti Ă  plusieurs reprises donc nous l’avons contactĂ© par mail. On lui a envoyĂ© les dĂ©mos que nous avions enregistrĂ©s chez nous, et il a rĂ©pondu qu’il adorait les chansons

et qu’il voulait travailler avec nous. On peut dire que ça nous a scotchĂ© ! Un groupe nĂ©erlandais Ă©mergeant qui a soudainement l’opportunitĂ© de travailler avec l’un des plus gros producteurs du genre dans le monde, c’est une chance. Avez-vous commencĂ© Ă  plancher sur un troisiĂšme album ? Des idĂ©es ou des optiques particuliĂšres en tĂȘte ? Oui, on a dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  Ă©crire des chansons pour le prochain album. On ne cherche pas spĂ©cialement Ă  changer de style, mais je pense qu’il y a une ligne organique dans la façon dont nos morceaux Ă©voluent. Quand on compare Lightspeed Ă  Illuminate, je pense qu’on peut dire qu’il y a une Ă©volution naturelle au niveau des paroles et des arrangements, sans pour autant changer de style du tout au tout. On s’attache Ă  faire la musique qu’on aime et nous verrons bien oĂč cela nous mĂšne pour le troisiĂšme album. Vous comptez garder le mĂȘme producteur et le mĂȘme label (Sony Music) ? Nous avons dit “bye bye” Ă  Sony donc Ă  prĂ©sent nous sommes totalement libres de nos choix. Travailler avec James Ă  trĂšs bien fonctionnĂ© pour nos deux premiers albums donc il est tout Ă  fait plausible que l’on bosse Ă  nouveau avec lui. Pour finir, souhaiteriez-vous dire quelques mots Ă  vos fans français ? Peut ĂȘtre une nouvelle date Ă  leur donner ? La France a toujours Ă©tĂ© trĂšs concluant pour nous. On adore venir ici ! De nos dĂ©buts, lorsque l’on tournait Ă  petite Ă©chelle, Ă  notre dernier show, on retrouve des personnes qui nous suivent depuis longtemps. Nous nous sommes fait beaucoup d’amis en France Ă  travers les annĂ©es. Pas de concerts Ă  l’horizon pour le moment, car on est plongĂ© dans l’écriture des futurs morceaux, mais quand tout ça sera fini, soyez sĂ»rs que nous reviendrons faire la fĂȘte avec vous !

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LE MAG’ _________________________

Numero 4

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