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LES COLLES ANIMALES

3.Préparation de la caséine du commerce

La caséine en poudre du commerce se prépare en faisant gonfler 50 grammes de caséine dans 150 ml d’eau chaude à laquelle on ajoute 15 g d’ammoniaque dissoute dans un peu d’eau. Il faut remuer en permanence lors de l’introduction de la base ou passer au mixeur, le liquide mousse fortement, la caséine se dissout, on ajoute encore : 150 ml d’eau, ce qui permet d’obtenir une solution de base, à laquelle il faut rajouter 15 gouttes de glycérine pour la plastifier pour supports souples + de l'antimoussant un produit naturel qui est obtenu en cuisant des peaux de poissons, suivies d’évaporation. Elle est très visqueuse à température ambiante et elle atteint une consistance de type caoutchouc. Cette colle de poisson peut être rendue fluide en la chauffant sans toutefois perdre en qualité. On la liquéfie avec 25% d'urée.

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4.Colles de Poissons dite "Ichtyocolle"

On extrait la colle d'esturgeon des vessies natatoires provenant de diverses peaux de poissons. Elle est confectionnée en Russie pour la variété "Salianski" et au Canada pour la colle liquide. La colle Russe d’esturgeon authentique est la meilleure qualité disponible dans le monde. Elle est faite de vessies fraîches de l’esturgeon (espèces

d’origine : Acipenseridae

). Les vessies sont coupées en longueur, mises dans l’eau chaude pour les débarrasser de tout élément étranger, puis suspendues afin de les faire sécher. La plus grande quantité de collagène natif est contenue dans la vessie des poissons à caviar, qui est qualitativement la meilleure variété. Cette qualité est dénommée "colle d’esturgeon de Salianski". La colle d’esturgeon est utilisée depuis très longtemps par les conservateurs d’œuvres d’art russes, comme adhésif et pour la consolidation. La colle de l’esturgeon possède un plus fort pouvoir adhésif, mais une viscosité inférieure aux colles animales, telles que la gélatine ou la colle de la peau de lapin. C’est une colle d’exception de très grande pureté, à réserver aux ouvrages fins, comme pour la pose de l’or et les enduits précieux (et aussi vu son prix prohibitif : 450 €/kg).

Il existe de la colle de poisson en paillettes transparentes, en plaques, ainsi qu'une variété liquide ; c’est

Les Minéraux

Les minéraux (structure unifiée) se trouvent dans les roches (accumulation de minéraux), qui sont euxmêmes des agrégats d’un ou de plusieurs types. Les roches et les minéraux se sont formés tout au long de l’histoire géologique de la Terre. Certains minéraux servent à produire des poudres colorées nommées "Pigments". Le mot pigment qui vient du latin "Pigmentum" signifie matière colorante. Un pigment est une substance naturelle, organique ou synthétique (synthèse chimique) que l’on mélange à un liant afin de constituer un film de peinture solide qui se fixe à la surface des supports. Ainsi de nombreux pigments sont obtenus par le broyage fin et la purification des matières inorganiques naturelles tirées des minéraux et de roches.Tous les minéraux ne sont pas utilisables en peinture, et en l'occurrence en peinture à l'huile, je pense notamment au cuivre, que l'on retrouve souvent, méfiez-vous de son instabilité. Il ne suffit pas de ramasser n'importe quel caillou et de le broyer pour en faire un pigment, cela serait trop simple. Vous retrouverez tous les minéraux du peintre et leur préparation en détail dans mon second livre.

Comment se forment les Minéraux

Les principaux minéraux qui intéressent le peintre sont ceux qui fournissent des matières colorées, on les appelle des "minéraux hydrothermaux" car ils précipitent à partir de solutions aqueuses à haute température entre 50 et 600 °C, souvent en relation avec une activité ignée (volcan et chaleur). La plupart du temps, ils se déposent en veines dans des fractures ou dans des fissures de roches encaissantes. Ainsi, les roches, les filons et les parois enrichies en minéraux sont soumises à l’action d’agents atmosphériques.

Des sulfures qui peuvent s’oxyder forment des sulfates solubles. D’autres peuvent être mis en solution et certains réagissent avec des sulfures plus profonds et les enrichissent en éliminant certains éléments, par exemple en remplaçant le fer par le cuivre. Les sulfures tels que le Cinabre, la Covelline, la Galène, la Molybdénite, l’Orpiment, la Pyrite, le Réalgar... peuvent se transformer en carbonates, en silicates, en oxydes par réaction sur les roches des parois. Un nouveau groupe de minéraux peut alors se former et la surface exposée aux agents atmosphériques (affleurement) qui peut être lessivée, se change en un nouvel oxyde ou plusieurs, suivants les conditions. "La cristallisation qui est le passage d’un état désordonné liquide, gazeux ou solide à un état ordonné solide, est contrôlée par des lois très complexes" (Atlas de Minéralogie). Les cristaux se constituent grâce à différents facteurs tels que la température, la pression, le temps d’évaporation. La plupart des minéraux qui cristallisent dans ces conditions sont des minerais qui contiennent des métaux. Les dépôts hydrothermaux proches de la surface de la terre peuvent être altérés par des épanchements d’eau à basse température (météoritique). Ainsi les minéraux primaires se transforment en minéraux secondaires.

Métaux : argent, cuivre, fer, mercure, or, plomb. Semi-métaux : antimoine, arsenic, bismuth. Non-métaux : diamant, graphite, soufre.

Voici quelques minéraux primaires : or, argent, cuivre, pyrite, galène, marcassite, sphalérite, magnétite, hématite, ilménite, cassitérite, fluorine, quartz, calcite… qui peuvent donner certains des minéraux secondaires tels que la cérusite, la malachite, l’azurite, etc. …

Où trouve-t-on les Minéraux ?

Vous pouvez vous fournir auprès d’un minéralogiste (voir fournisseurs 8) qui trouvera pour vous les plus beaux spécimens spécialement pour que vous puissiez en faire des pigments. Où bien vous devez partir en "Campagne". En règle générale, les minéraux qui nous intéressent affleurent et se trouvent en montagne. La roche affleure dans les zones souvent renouvelées, les zones à éboulements fréquents, à la base des parois des montagnes, dans le lit de torrents (les cours d’eaux en général) et le fond des vallées. Les anciennes mines et les carrières sont aussi des lieux propices à la découverte de minéraux et en particulier dans les parties supérieures des gisements miniers nommés chapeau d’oxydation. N’oublions pas Internet et les brocantes également!

Comment choisit-on les minéraux ?

Il est aisé de savoir quels minéraux seront les plus aptes à donner des teintes saturées et vives. Sachez que tous les minéraux ne donnent pas de magnifiques pigments, particulièrement s’ils sont aciculaires (fines épines) et vitreux (incolore), c’est à dire que le pourcentage dans la roche hôte n’est pas assez suffisant pour donner une quantité raisonnable de pigments une fois le minéral broyé. Veiller à choisir des masses compactes (comme la malachite N°1) contenant le moins de veines de teinte opposée au pigment voulu. Il faut un minéral qui ne soit pas à un stade d’oxydation avancé, comme l’azurite N° 4. C’est pourquoi le choix des minéraux est primordial.

Reconnaître les minéraux de qualité

Je vais tenter de vous expliquer la différence qu’il existe entre un minéral idéal pour fournir un pigment saturé et de bonne qualité après purification et un minéral qui donnera au mieux une poudre grise ou trop blanche, mais non un pigment vif.

1.Bien que cela soit très rare, il faut que le minéral contienne le moins de marbrures possible. 2.La teinte globale du minéral doit être de la gamme voulue, si nous voulons un vert, le minéral doit l’être également, ici pour une malachite et une azurite, nous constatons que le minéral N° 1 est entièrement vert avec peu de vert foncé à sa base et pour l’azurite N°2 elle comporte une partie grisâtre, mais comme l’on peut la séparer par concassage avant la mise en poudre, cela n’est pas gênant. Alors que les spécimens 3 et 4 sont inadéquats. 1. La malachite N° 3 est trop marbrée et trop foncé, une grande partie est aciculaire et vitreuse, de plus elle comporte peu de malachite claire, car elle à subit une oxydation très poussée. 2.L’azurite N° 4 est bien trop avancée en oxydation et sous forme vitreuse, elle fournira difficilement un pigment pur. Il eût fallu trouver cette azurite, il y a des millions d’années, avant que la transformation chimique de son cuivre ne se change en un autre composé comme de la silice par exemple et ne corrompe irrémédiablement sa teinte bleue d’origine. Toutefois cette azurite d’Oujda tout comme la malachite N° 3 est magnifique pour un collectionneur, mais non pour le peintre qui veut réaliser des pigments et des peintures vives et pures.

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