N° 2 Mémoire photographique champenoise

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Mémoire photographique Champenoise Bulletin de l’Association loi de 1901 « Centre Régional de la Photographie de Champagne Ardenne » Villa Bissinger 51160 Ay

Photo n°12568 du fonds photographique Poyet prise à Epernay le 15 février 1915 Il s’agit du Capitaine Chaffary, Prince de Monaco, sous le nom de Louis II, arrière grand père de Albert

N° 2 Printemps - été 2006 Parution du n° 3 le 1° septembre 2006


Mémoire photographique champenoise Bulletin de l’Association loi de 1901

Centre Régional de la Photographie de Champagne-Ardenne Villa Bissinger 51160 Ay Numéro 2 mars 2006

Le Mot du Président par Hubert Ballu Dans le premier numéro, il était question de nos projets d’intervention dans les communes de Tauxières-Mutry et Nanteuil la Forêt. C’est chose faite, et vous en trouverez ici un compte rendu détaillé. L’accueil qui nous a été réservé lors de ces deux rencontres nous a beaucoup touchés, et la bienveillance face à nos petites erreurs – qui ne devraient pas se renouveler - nous permet d’espérer multiplier ce type d’actions. Nous avons collecté un grand nombre de documents qui sont venus enrichir notre fonds. Mais tous ces projets ne seront pas gérables sans un local. Dernièrement, nous avons dû encore déménager les collections, et ce n’est pas une mince affaire, qui attendent un lieu adapté et confortable pour le travail, mais surtout pour la conservation. J’espère que l’échéance ne sera pas trop loin… Enfin, pour anticiper cette installation, quatre d’entre nous ont fait un déplacement à Nancy, au C.R.I ( Centre Régional de l’Image de Nancy Lorraine), pour étudier les méthodes de stockage, de conservation et surtout le choix d’un logiciel de qualité tout en restant dans nos moyens financiers qui sont limités. Là encore, merci à ceux qui nous ont accueillis avec tant de sympathie. Il y a du pain sur la planche et des idées dans l’air, mais nous devons ronger notre frein avant de tout mettre en œuvre !

Sommaire : Le mot du Président ( Hubert Ballu) Nanteuil la Forêt et Tauxières Mutry, nos deux premières actions ( F.Dumelié) De la photographie à partir d’un trou d’aiguille (Jules Combes) Le Sténopé, l’appareil photo le plus simple du monde (M. le Comte d’Assche) Photographie pomologique (René d’Héliécourt) Histoire de la photographie chapitre 2 (F.D) Le Musée Niepce à Chalon sur Saône (F.D) Traque photographique Métier : collecteur de mémoire (Rachel Payan) Conseils pratiques du photographe professionnel (Alain Janisson) De l’usage du téléphone portable comme appareil photo par les adolescents (JE Billet) Porte Sud / un appareil de grand luxe 25° bourse de Cartes postales, le Conservatoire régional de l’ Image de Nancy Réflexion autour de notre travail de conservation avec Bernard Marbot (F.D) Le Fonds Poyet : photos par communes pour 1902 à juillet 1925 (F.D)

p. 1 p .2 à 6 p. 7 p. 8 p. 9 p. 10 à 12 p. 13 p. 14 p. 15 à 17 p. 18 p. 19 et 20 p. 21 p. 22 p. 23 p. 24 et 25

Les publicités anciennes datent des années 1900 – 1901 et proviennent de la revue « Le petit photographe ». Contact à la Villa Bissinger : Rachel Dayan 03 26 56 36 80 ou 06 33 42 63 70 Quelques cartes de photographes régionaux

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Nanteuil la Forêt et Tauxières-Mutry, nos deux premières animations photographiques. Dans le précédent numéro, nous évoquions les deux journées passées en juin 2005 à Nanteuil la Forêt et Tauxières-Mutry, dans le but de présenter des tirages issus du Fonds photographique Poyet concernant ces deux villages, numériser sur place des documents et photos apportés par les habitants, et aussi, prendre en photo les personnes ayant répondu à notre appel, individuellement, en groupes familiaux et enfin tous réunis… L’excellent accueil dans les deux villages, et l’aide totale apportée par les municipalités ont permis une belle récolte ! La suite, bien sûr, c’était l’exposition de tous ces trésors, qui a eu lieu à Nanteuil le 2 décembre, et à Tauxières, le 9.

L’inauguration de l’exposition à Nanteuil la Forêt. Marie Villers, maire du Village, accueille les visiteurs. Les tirages des photos prises en juin par Guillaume Gellert ont eu un réel succès…

Parmi les documents anciens, cette photographie d’un groupe d’habitants de Nanteuil. Ce jour de mars 1920, Jean Poyet prit à la demande de l’épicier, Monsieur Larmuzeau, Des photographies destinées à l’édition de carte postales. Sur les cinq prises de vues, l’entrée du village, cicontre, le café, le château, la ferme, l’école, et nous retrouvons les mêmes habitants qui, à la demande du photographe, sans doute, sont venus par leur présence animer les clichés.

L’Association est à la disposition des Communes pour organiser de telles manifestations.

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Nanteuil la Forêt d’hier et d’aujourd’hui

Les photos anciennes datent du 31 mars 1920 et les modernes du 3 juin 2005

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Photographie et carte postale Cette vue de l’Ecole, prise comme l’entrée du village le 30 mars 1920 par Jean Poyet, est animée par la présence des mêmes personnages figurant sur la photo de groupe p.2

Cette carte a été envoyée par le couple des nouveaux instituteurs du village, arrivant de Château-Renault, et déplorant, malgré tout le bien qu’ils écrivent de Nanteuil la Fosse, l’éloignement de leurs amis… (la Fosse, considérée comme péjorative a été remplacée par la Forêt il y a une trentaine d’années). Sans enquête poussée plus loin, on peut seulement dire que la carte a été écrite certes un 10 octobre, et envoyée sous enveloppe (absence de timbre) mais à coup sûr en 1921 ou après, puisque le tirage des cartes postales a été facturé à M.Larmuzeau, l’épicier cafetier du village, le 29 juin 1921 par Jean Poyet. A noter que cette édition de cinq cartes, porte comme nom d’éditeur celui de l’épicier commanditaire. Ce document fait partie des quelques centaines de documents numérisés le 3 juin 1905, qui vont enrichir la documentation de l’Association et seront à la disposition des personnes intéressées.

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Heureux hasard du calendrier, à Tauxières Mutry, la Municipalité organisait son habituel repas des anciens le lendemain de notre exposition… Les tirages des photos prises en juin étaient en place, ainsi que les photos anciennes du Fonds Poyet. A 16 h, ce dimanche, deux membres de l’équipe sont arrivés, en plein dessert, et peu de temps après commençait une projection des documents recueillis en juin. Marie France Banette, maire de Tauxières Mutry, qui séduite par notre action, a adhéré à l’Association, à titre personnel, encourage le renouvellement de telles manifestations. Dominique Lévêque, maire d’Ay et Président de la Communauté de Communes est au premier plan. Son soutien nous est un précieux moteur…

De 16 h à 20 h 30, tous les anciens présents ont collaboré à l’identification des personnes présentes sur des photos de mariage, des photos scolaires après s’être régalés à la projection des images de Guillaume Gellert, prises en juin. Ainsi, de nombreux documents ont repris du sens… et pourront pérenniser la mémoire des anciens…

La photo de groupe prise en juin

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Tauxières Mutry d’hier et d’aujourd’hui

Les photos anciennes datent de 1920 à 1926. Les modernes du 10 juin 2005…

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Sans objectif : De la photographie au moyen d’un trou d’aiguille. « Je vous assure, Monsieur, que le trou d’aiguille adoucit les moeurs !... Je regardai mon interlocutrice d’un oeil ahuri. - Vous croyez que je plaisante ? continua-telle. Nullement. Jusqu’au jour où mon mari a appris à connaître votre procédé, il était souvent grognon, bourru, mécontent de tout. Depuis le 28 mars dernier, où, pour la première fois, il a essayé de faire une photographie avec le trou d’aiguille et réussi du premier coup un petit chefd’oeuvre, il n’est plus reconnaissable : toujours gai, d’une humeur égale, même les jours de pluie ! - Même les jours de pluie ? - Oui, Monsieur, même les jours de pluie parce que, ces jours-là, il fait quand même de la photographie. Avant de partir pour son bureau, il charge son appareil d’agrandissement, le place près de la fenêtre ouverte, le ferme à midi lorsqu’il vient déjeuner, et révèle sa plaque, le soir, tranquillement dans sa chambre. Avant hier, il m’a fait voir un magnifique portrait, agrandissement triple d’une photographie

de ma mère ! C’est beau, ça, de la part d’un gendre, de faire un portrait agrandi de sa belle-mère ! - J’ai donc raison de dire que la photographie avec trou d’aiguille adoucit les moeurs, puisqu’elle entretient celui qui se livre à cette distraction dans une disposition d’esprit agréable à son entourage. Mais ce n’est pas tout : Maman m’a fait remarquer que, depuis que mon mari s’occupe de ce genre de photographie, sa santé semble s’être améliorée ! - Vraiment ! - Oui, Monsieur, il se porte certainement mieux : il a meilleur teint, les migraines sont beaucoup plus rares, les digestions plus faciles, l’appétit est excellent !... - Allons, Madame, voilà une branche de la thérapeuthique que j’ignorais : la sténopéphotothérapie. Je suis heureux et tout fier de ce résultat que j’étais loin de prévoir . » Ce dialogue pittoresque est extrait d’un petit livre écrit par Jules Combes : « lettres à ma fille sur la photographie au moyen d’un trou d’aiguille » paru en1900...

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Sans objectif : le Sténopé (du grec « Stenos »= étroit et « öps » = oeil) – L’appareil photo le plus simple du monde ! Bien sûr, un appareil à soufflet convient tout à fait pour cette technique. Mais beaucoup plus simple, n’importe quelles boites en carton s’emboitant étroitement l’une dans l’autre, permettent de fabriquer un appareil convenable.

Description de l’appareil faite par le Comte d’Assche et parue dans le journal « photo gazette » de 1900. Le sténopé consiste essentiellement en une ouverture d’un diamètre très petit percé dans un corps opaque mince. Un feuillet de papier noir percé au moyen d’une aiguille rougie au feu suffit. On colle ce papier devant l’ouverture destinée à recevoir l’objectif, et l’on a un instrument un peu primitif, mais suffisant pour les premeirs essais. Un moyen simple permet d’obtenir un trou au contour très net : on replie plusieurs fois sur elle-même une lame de cuivre mince, puis on casse une aiguille par le milieu ; on rend la cassure parfaitement unie au moyen d’une pierre à l’huile, et on perfore les feuilles de cuivre en frappant à petits coups avec un marteau, en ayant soin d’appuyer les feuilles de cuivre sur un morceau de bois. La feuille du milieu sera percée d’un trou sans bavure. Cette absence de bavure a grande importance car elle évite la diffraction de la lumière qui passera par ce trou.

Au point de vue de la technique photographique, les avantages du sténopé sur l’appareil muni d’un objectif sont nombreuses : angle de vue pouvant aller jusqu’à 120 degrés, pas de mise au point, aucune distorsion ou déformation à craindre, possibilité en modifiant le tirage du soufflet de prendre la même vue, du même point, à des échelles différentes, profondeur de champ sans limite, pas de crainte de voile même quand le soleil donne en face. Tout cela fait du sténopé un des accessoires les plus utiles de tout bagage photographique.

Obturateur pour sténopé assez élaboré. Un simple cache ou bouchon peut suffire...

Pour aller plus loin : http://www.galerie-photo.com/stenope.html sur ce site, vous trouverez quantité de renvois sur d’autres sites abordant le sujet http://www.pinhole.cz/en/pineholedesigner

Exemple d’appareil sténopé

L’expérience prouve que le diamètre de l’ouverture doit varier avec la distance à laquelle on désire placer la plaque sensible. J’emploie personnellement une ouverture de 3/10° de mm pour une distance de 30 cm entre le trou et la plaque sensible, de 4/10° de mm pour une distance de 40 cm.

http://www.kosava.net/photo/lochlomo.html http://perso.wanadoo.fr/pierre.pallier/stenope01. htm http://www.bookphoto.com/forum/index.php?11 -8-


Dans le premier numéro de notre bulletin, nous avons évoqué dans la rubrique « histoire de la photographie », la découverte très ancienne de la photo sensibilité d’un grand nombre de matières naturelles. Voici, tiré de la revue « le petit photographe » de novembre 1900 un article intitulé :

Photographie pomologique, (auteur : René d’Héliécourt) La revue « la chronique horticole » rappelle les procédés utilisés pour imprimer des lettres, chiffres, portraits, etc... sur la peau veloutée des pêches, sur l’épiderme de la pomme, et de façon plus générale, à la surface de tous les fruits qui se colorent sous l’action des rayons solaires. Cette application n’est pas nouvelle : elle a été indiquée en 1839 dans le « traité des fruits » de Converchel, mais elle semble avoir été remise à l’honneur ces dernières années notamment à Montreuil, et les spécimens qui figurent sur les tables de nos gastronomes ne manquent pas d’étonner les profanes. Monsieur Lucien Baltet, éminent arboriculteur troyen donne les conseils suivants : Choisissez une pêche arrivée presque à sa grosseur et non encore colorée ; posez sur l’épiderme, du côté exposé au soleil, un poncif, c’est-à-dire un papier souple, de nuance foncée, dans lesquel sont découpés à jour les traits du dessin ou les caractères de l’inscription, et maintenez-les par des fils en caoutchouc dont vous changerez la place légèrement, chaque jour, pour que leur compression ne s’exerce pas toujours au même endroit. La lumière solaire atteindra seulement les parties placées sous les découpures, et les teintera de carmin, tandis que la région cachée sous le papier restera verte, puis deviendra blanche lors de la maturité complète. Ce papier découpé porte, à Montreuil, le nom de « gabarit ». Plusieurs marchands de fruits de Paris imposent à leur fournisseur leur gabarit. C’est ainsi que les négociants qui expédient sur Saint Pétersbourg, font imprimer sur leurs fruits l’aigle de Russie... Cette opération est tout simplement un tirage d’épreuve photographique ; le poncif se comporte comme un cliché négatif, et l’épiderme du fruit comme un papier sensible. On choisira des variétés de fruits à épiderme unis et lisses comme les pêches Cardinal, Lily Baltet, Early rivers, Lord Napier, Galopin, par exemple. Mais un des meilleurs sujets est la pomme. Par sa conservation souvent longue, elle vous permettra de jouir, pendant plusieurs mois, de la vue de vos chefs-d’oeuvre. Voici une concurrence qui va faire baisser le papier au citrate, et pas de bain de virage, ni de fixage. Vous pouvez donner libre cours à votre fantaisie artistique et littéraire, imprimer des devises, le portrait de votre député, ou, par une attention spéciale, les armes ou le monogramme de vos invités, des préceptes pour les enfants gourmands et des prophéties pour les jeunes gens à marier... Mais n’abusez pas trop du procédé et surtout, ne le généralisez pas comme ce jardinier qui avait eu la délicate attention de graver sur tous les potirons du potager, les armoiries de son maître...

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Histoire de la photographie. Chapître 2. Nous avons vu dans le bulletin précédent comment la photosensibilité de certaines matières a été mise en évidence, sans que personne encore, avant Niepce, ne parvint à fixer une image de manière permanente, si ce n’est sur la peau de certains fruits (voir en page 9). Suite de l’histoire... Avant de raconter l’histoire de cette immense découverte à travers le rôle de ses principaux acteurs, il est intéressant de noter que peu de grandes découvertes combinèrent les talents de tant d’acteurs, sur une période de temps relativement courte puisqu’entre les premières images « rustiques » de Niepce en 1814 et les magnifiques tirages de Talbot en Angleterre seulement vingt ans vont s’écouler. Entre 1802 avec Wegdwood et 1838, à la veille de la reconnaissance universelle du procédé publié par Daguerre, pas moins de dix inventeurs sont intervenus sur le sujet, essentiellement français et anglais, mais il serait injuste d’oublier des américains, allemands, brésilien, espagnol, suisse, et après l’annonce du 7 janvier 1839, une pléthore d’inventeurs plus ou moins obscurs revendiquèrent un rôle dans cette découverte. Il y eut même une femme, peintre allemand du nom de Friederike Wilhelmine von Wünch, la seule dans cette foule d’hommes. Cette quantité de personnes impliquées dans un processus inventif ne peut que nous interpeller. Comme l’écrivait Bernard Marbot, auteur d’une histoire de la photographie en 1986, « le désir de donner corps au reflet fugitif renvoyé par la seule lumière s’enracine au plus profond de l’imaginaire ». Encore fallait-il que les conditions techniques, économiques, culturelles, permettent les mises au point qui vont aboutir à cette merveilleuse invention, et c’est cette période de la première moitié du XIX° siècle qui sera le creuset de cette réussite. Dès la publication de la découverte des procédés mis au point par Daguerre, ce seront des centaines d’amateurs qui chacun dans son laboratoire, vont permettre aux techniques photographiques d’exploser, et faire des progrès constants. Cette histoire n’est pas terminée, puisque maintenant, chaque jour apporte une nouvelle technique, un nouveau progrès, et c’est une lapalissade que de dire que nous sommes dans une civilisation de l’image... Parmi les nombreux acteurs de l’invention de la photographie, nous parlerons successivement de Niepce, bien sûr, puis Daguerre, Fox Talbot, mais aussi d’Alphonse Poitevin qui multiplia les supports de la photographie (c’est à lui que nous devons les médaillons mortuaires sur porcelaine) , et bien qu’il ne soit pas connu du tout du grand public, nous réserverons un article à un français devenu brésilien, Hercule Florence qui, loin de l’Europe en pleine ébullition photographique, va mettre au point des procédés de reproduction d’images tout à fait originaux.

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Nicéphore Niepce C’était un propriétaire retiré dans les environs de Chalon sur Saône. Il consacrait ses loisirs à des recherches scientifiques. Ses recherches photographiques semblent remonter à 1814. Il est alors agé de 49 ans. En 1826, Niepce est pratiquement ruiné. L’indiscrétion d’un opticien de Paris chez qui il faisait fabriquer un objectif pour sa chambre noire, lui apprit alors que Monsieur Louis Jean Mandé Daguerre, peintre décorateur, propriétaire et exploitant à Paris du Diorama était occupé d’expériences ayant aussi pour but de fixer des images de la chambre obscure. Une correspondance fut bientôt entamée entre les deux savants, dans laquelle ils se confient mutuellement leurs essais avec plus ou moins d’abandon, et c’est l’émulation, plutôt que la réunion de leurs efforts qui, quelques années plus tard, devait donner naissance à la photographie. Cependant, dès 1827, M.Niepce était parvenu à copier des gravures et même à reproduire, quoique d’une manière imparfaite, l’image de la chambre obscure. Un mémoire et des spécimens qu’il présenta à la Société Royale de Londres établissent sans contestation possible son antériorité dans toutes les inventions relatives à la photographie. Le procédé qu’il employait consistait à appliquer des substances résineuses et bitumineuses sur une plaque métallique polie. L’image, obtenue avec une extrême lenteur, (il fallait plusieurs heures de pose pour enregistrer un dessin) était ensuite fixée de manière inaltérable. Niepce donna à sa méthode le nom d’Héliographie.( dessin par le soleil) En 1829, il s’associe avec Daguerre. Il meurt malheureusement le 5 juillet 1833 à 68 ans. Isidore Niepce, son fils, ne sut, ou ne put conserver une place éminente dans l’association. En 1837, Daguerre restait seul à défendre l’invention déjà appelée daguerréotype.

Nicéphore Niepce. Paysage à St Loup de Varennes. Photo sur étain 16x20 cm, vers 1826. Gernsheim collection. University of Texas, Austin

Notice sur l’Héliographie de Niepce. Collection Janine Niepce

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L’histoire de la Photographie vue par l’Imagerie d’Epinal (Pellerin & Cie) vers 1880 en 16 vignettes que nous vous présenterons au fur et à mesure de notre progression dans cette histoire...

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Le Musée Nièpce, à Chalon sur Saône Implanté en bordure de la Saône, ce superbe Musée ne consacre qu’une salle à son personnage principal, mais c’est un vrai musée de la photographie, organisé de manière très didactique, et qui accorde une place très importante à la photographie contemporaine. Une salle entière est consacrée aux portraits de Rosalind Solomon pris aux Etats-Unis, entre 1974 et 2000. Une autre salle présente les collections de Bernard Lamarche-Vadel, réunissant 1700 photos de photographes aussi célèbres que Bettina Rheims, Denise Colomb, Erich Salomon, Jean Rault, Jean Philippe Reverdot, et bien d’autres. Daguerre, dont nous parlerons amplement dans le N°3 de notre bulletin est très représenté par quantité de ses réalisations, les fameux Daguerreotypes, ainsi que par des matériels commercialisés à son époque pour le traitement des clichés. Suivent les héros de cette saga sur lesquels nous reviendrons, puis une salle consacrée à Louis Ducos du Hauron qui, en 1869, inventa la photo en couleur. Nombre d’appareils de toutes sortes dont ce curieux « canon photographique » du XIX° siècle rappelle l’incroyable diversité des procédés développés depuis les premiers travaux de Niecpce. Une salle est consacrée à la projection de photographies stéréoscopiques. Un très beau Musée, en somme, qui accueille les visiteurs toute l’année. Pour en savoir plus : http://www.museeniepce.com

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TRAQUE PHOTOGRAPHIQUE : À VOS APPAREILS ! Nous vous proposons quatre thèmes pour une traque photographique d’un an, dans un premier temps, à prolonger si cela s’avère nécessaire : cette récolte donnera lieu à une exposition avec vote du public pour décerner un prix dans chaque catégorie... Vieilles inscriptions peintes... Certaines sont devenues très rares : les publicités Ripolin par exemple.

Magasins abandonnés

Détournements de fonction : La Champagne est particulièrement riche dans ce dommaine, tonneaux et pressoirs pouvant servir à tout...

Décorations professionnelles de véhicules, voitures ou camions, présentant un intérêt esthétique

Vos photos, sous forme numérique ou tirages en couleur devront être déposées ou envoyées au CRPCA Villa Bissinger à Ay Rappel sera donné dans le numéro de septembre 2006

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Métier : Collecteur de mémoire Aujourd’hui, la plupart des collecteurs de mémoire qui n’ont pas été remerciés à la fin de leur contrat, ont été embauchés dans le cadre d’une mission souvent plus large d’animateur ou de chargé de projet. L’activité de collecte de mémoire apparaît alors comme une valeur-ajoutée plus qu’une fin en soi. La démarche a ainsi marqué les institutions qui se la sont appropriée et continue d’exister au travers de différentes initiatives. Cela ne nous en apprend pas beaucoup plus sur la mission d’une collectrice de mémoire, me direz-vous ?

Depuis bientôt deux ans, je fais face au regard curieux ou gêné, vide ou émerveillé des personnes qui en me demandant quel est mon travail se voient répondre : « collectrice de mémoire . » Plutôt que de vous parler directement de mon travail, je souhaite passer par une entrée plus générale. La collecte de mémoire a été en effet une démarche quasiment nationale et soulève finalement une question de société. Historique Le métier ne figure pas parmi les nombreuses définitions de MM. Larousse et Robert. Ceci pour une raison assez simple. La profession est toute récente ; elle est même morte dans l’œuf bien que la démarche subsiste. Le métier est apparu dans le cadre de la loi « Nouveaux services – Emplois jeunes » de 1997. Cette loi a permis en effet la création de nouveaux métiers dont plusieurs dizaines de postes de collecteurs de mémoire sur toute la France. Par exemple, sur Paris via la Fondation Francophone pour la Mémoire, des jeunes collecteurs de mémoire permirent entre autres de recueillir le récit de vie de quelques centenaires de la capitale donnant vie à un ouvrage. - 15 -

A partir des définitions de M. Larousse. Je ne vais pas citer tous les termes et définitions qui peuvent se rapporter à ce métier (Collecteur , Collecte ,Recueillir, Recueil, Mémoire) . Je vous en laisse le soin. De ces définitions, on peut retenir que : - l’action de collecter implique le jeu du don et donc du contre don : que vais-je offrir en retour à la personne qui me confie ses souvenirs, sa mémoire ? - elle peut se placer dans une situation d’héritage et donc de transmission - recueillir la mémoire reviendrait à rassembler les idées, les souvenirs conservés par la personne voir de les organiser. - en s’inscrivant dans le temps, la collecte serait un moyen de laisser une trace de la personne au-delà de sa mort, de ne pas la laisser sombrer dans l’oubli total. Pour mieux vous faire toucher du doigt toutes les problématiques qu’ont soulevé les missions de collecte de Mémoire en France, j’ai choisi de vous présenter d’autres approches très succinctement.


C’est la notion de mémoire qui porte le plus à débat dans ce type de démarche. Du côté des anthropologues et des historiens, qu’en est-il ? Pour J. Candau, anthropologue, la mémoire, dans sa forme la plus primaire, se traduit par la part complètement incorporée et quasiment inaliénable de nos apprentissages acquis lors de notre socialisation (nos habitudes, nos gestes quotidiens sans effort conscient ou notre langue, qui « va de soi »). A cette mémoire, s’ajoute celle dont il est généralement question, la mémoire de rappel. Elle implique un acte conscient de se souvenir et peut bénéficier d’extension. Enfin, il y a ce que J. Candau appelle la métamémoire qui est la représentation que chaque individu se fait de sa propre mémoire ; c’est une mémoire revendiquée. P. Nora, historien, différencie d’ailleurs la mémoire de l’histoire. Elle est « en évolution permanente, ouverte à la dialectique du souvenir et de l’amnésie (…) affective et magique, la mémoire ne s’accommode que des détails qui la confortent ( …) elle est par nature multiple et démultipliée, collective, plurielle et individualisée ». Il la définit en effet comme un processus vivant et toujours actuel, hors d’un temps qui se déroule. La mémoire existe parce que des individus l’incorporent, se l’approprient, la transforment, l’oublient, la renouvellent. Il existe en réalité déjà des moyens de recueillir, conserver, classer de la mémoire par le biais des Archives. P. Nora les appelle « lieux de mémoire ». Les Archives présentent une forme cristallisée de tout un pan du passé, type même d’une forme d’extension de mémoire, tout à tour nationale, municipale…. La véritable mémoire de ces lieux est en fait le conservateur ou archiviste qui remet en dynamique, qui donne sens à cette masse inerte. Ainsi comme l’écrit J. Candau « transmettre une mémoire et faire vivre - 16 -

ainsi une identité ne consiste donc pas seulement à léguer un contenu mais une manière d’être au monde ». La mémoire contribue ainsi à la construction de notre identité. Contexte : vieillissement et mutations du XXème siècle La mise en place des postes autour de la collecte de mémoire n’a pas pour but unique de conserver, mais tente de répondre à un contexte de notre société actuelle où les personnes qui ont aujourd’hui entre 70 et 100 ans ont été témoins d’une accélération formidable du temps, et se sentent parfois « largués ». La fonction que pouvaient occuper les vieillards s’est alors généralement déplacée, jusqu’à les pousser souvent en marge. Or, la population vieillissante augmente. En outre, les changements considérables du XXème siècle ont entraîné dans l’organisation même de notre société (transformation profonde ou disparition de nombreux métiers, place des femmes, rôle de l’école, avancée de la science…) sans qu’on en ait mesurée l’ampleur Principes et orientations de la collecte de mémoire en France A ma connaissance, les initiatives de collecte de mémoire placent prioritairement la démarche dans un échange entre le collecteur et son/ses interlocuteur/s ; un échange où la personne dépositaire de la mémoire est censée trouver une certaine valorisation (par l’écoute, la place de « sage » ou « connaisseur » qu’elle prend, par un livre, une photographie qui lui sera rendu…). Il s’agit de recueillir un matériau de premier main, une parole brute (à laquelle peuvent s’ajouter des notes écrites, photos, autres documents illustrant le témoignage) et qui parcourent autant les aspects factuels, biographiques qu’intimes de la vie de la personne. Les porteurs de projet recueillent une « mémoire vivante » ou « mémoire orale ». Le collecteur se trouve en effet face à un être vivant avec qui il peut échanger, dont il va garder alors une façon


d’être au monde, en enregistrant la parole, en filmant ou photographiant la personne, sa façon de bouger, les objets et lieux qu’elle veut bien lui montrer. En ce sens, il se situe inévitablement en amont du travail de l’archiviste puisqu’il va créer des documents écrits ou sonores voir audiovisuels qui seront finalement les archives de demain (enfin à condition qu’une démarche de dépôt soit engagée car toute mémoire court le risque de plonger dans l’oubli). (1) Les progrès technologiques ont probablement donné cette dimension dite « vivante » qu’est la collecte de mémoire. Notons d’ailleurs que les ethnologues et surtout ethnographes collectent de la mémoire depuis bien longtemps ! Les actions de collecte de mémoire peuvent se regrouper en deux grandes catégories: - la première vise le bien-être même des personnes souvent âgée (en maison de retraite, vivant seule, isolée). A travers le recueil de leur récit de vie le collecteur offre à la personne la possibilité de se reconstruire, de retrouver une place dans le groupe, dans sa famille ou la société, de la valoriser. La démarche peut se faire en tête à tête ou par le partage de ses souvenirs au sein d’un groupe réuni par le collecteur autour d’un thème (les cafés mémoires). - La seconde est quant à elle plus thématique voire culturelle : elle est axée sur la production de connaissances concernant un groupe. Elle peut être un moyen de faire face à une identité en crise, en mutation et répond souvent alors à un besoin de remémoration. La collecte garantit alors une lutte contre l’oubli en la conservant mais surtout elle peut être alors le moyens de la transmettre (ouvrages, films ou lorsqu’elle est véhiculée par une visite touristique), de la renouveler, de la revisiter, de la reconstruire. Evidemment ces deux catégories s’interpénètrent d’un projet à l’autre.

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Il n’existe pas une démarche type de la collecte de mémoire même si des personnes ont tenté d’en formaliser l’approche par souci méthodologique. Chaque collecteur de mémoire doit faire avec les objectifs définis par son groupe de pilotage (quand il existe), les moyens mis à sa disposition et les réalités du terrain, en n’oubliant jamais un certain respect lié au fait même de recueillir une partie de la vie privée d’une personne. A l’occasion d’un autre bulletin, je développerai et cette fois de façon plus animée, les différentes formes qu’a pu prendre ma mission à la Villa Bissinger dans le cadre du projet « Mémoire Vivante en Champagne ». (1) c’est bien ce souci qui dans le domaine de l’image justifie l’action de notre association

En bref. Le lundi 13 octobre 2005 à 18 heures, les personnes intéressées par l’association se sont réunies en Assemblée Générale Ordinaire réunie à la Villa Bissinger, 15, rue Jeanson 51160 Ay, il a été procédé à l’élection sur convocation écrite faite le 16 septembre 2005. Ont été élus au premier Conseil d’administration, pour 3 ans : M. Hubert BALLU, né le 17 mars 1946, à Mardeuil (51), Vigneron, demeurant 9 rue saint Vincent, 51160 Ay, de nationalité française M. Francis DUMELIE, né le 25 février 1945 à Saint Etienne (42) , retraité, demeurant Bateau d’argile et d’eau, 51480 Reuil, de nationalité française Mlle Rachel PAYAN, née le 06 décembre 1977 à Grenoble (38), Collecteur de Mémoire, demeurant 2, Rue Billecart à 51160 Ay, de nationalité française. M. Guillaume GELLERT, né le 18 mars 1968 à Reims , photographe, demeurant 4, allée Antoine Watteau 51100 Reims, de nationalité française M Jean–Eric BILLET, né le 15 juin 1960 à Damery (51), professeur de biologie, demeurant 1, rue Quentin 51480 Oeuilly, de nationalité française M. Raymond LEMAIRE, né le 19 Novembre 1945 à Saint Imoges, retraité,demeurant 6, rue jean Jaurès, 51160 Champillon, de nationalité française M. Alain JANISSON, né le 05 juillet 1970 à Epernay (51), photographe, établi 11, rue du professeur Langevin 51200 Epernay, de nationalité française

A votre demande, le compte rendu complet peut vous être adressé par courrier. Merci de le demander à Rachel Payan, Villa Bissinger 03 26 56 36 80.


Conseils pratiques du photographe professionnel en argentique (négatif) et numérique

En prise de vue, dans tous les cas se rapprocher le plus près possible du sujet. En extérieur en portrait (négatif) l’autofocus (mise au point automatique) étant utilisé au maximum il suffit de ne pas bouger pour avoir une image nette. Penser pour photographier une ou deux personnes à faire un cadrage en hauteur. « Attention au contre jour » si vous utilisez un appareil compact à éviter au maximum. Pour les utilisateurs d’appareil reflex (objectif interchangeable) le contre jour peut être maîtrisé (utiliser un flash en automatique). L’éclairage est primordial en extérieure attention même s’il n’y a pas de soleil, le contre jour est toujours présent. En ce qui concerne le numérique la prise de vue (cadrage, éclairage et mise au point) sont identiques à l’argentique (négatif) mais attention aux mauvaises manipulations (images floues et perte d’images.) Pour avoir une bonne qualité de photo en format 10X15 cm, 3 millions de pixels suffisent. Faites faire le tirage sur papier argentique par un professionnel pour une meilleure conservation dans le temps. Pour les tirages àa la maison, ou sur les bornes automatiques il est préférable d’avoir un 5 millions de pixels, la conservation sera dans ce cas moins bonne. Nous consacrerons plus de temps sur toute la logistique qu’oblige le numérique et nous vous donnerons quelques conseils pour retrouver les images perdues. Plusieurs thèmes seront abordés dans nos prochains numéros comme la prise de vue sportive, paysage, et portrait en extérieur. Amis lecteur n’hésitez pas à contacter notre secrétaire pour poser vos questions concernant la photographie. (Rachel Payan 03 26 56 36 80) Nous nous ferons un plaisir de vous répondre dans nos prochains numéros. N’oubliez pas que « photographier » c’est écrire avec la lumière.

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De l’usage du téléphone portable comme Appareil photo par les adolescents

Photophone n. m. Téléphone portable doté d'un mini appareil photo numérique. La majorité des nouveaux téléphones mobiles sont équipés d'un appareil photo numérique, les plus hauts de gamme pouvant atteindre 8 méga pixels !!! L'utilisation du téléphone mobile a connu une augmentation brutale dans les années 1990, jusqu'à saturation du marché peu après 2000. D'abord réservé à une élite sociale pour une utilisation professionnelle, il s'est répandu jusqu'à devenir le moyen de communication privilégié d'un grand nombre de personnes. Le formidable succès commercial qui en résulte fait émerger des phénomènes de mode :

apparition de téléphones à coques multiples interchangeables, incorporation de la photographie numérique, etc. Des études sociologiques en Angleterre ont montré que le téléphone mobile avait supplanté la cigarette en tant que symbole du passage à l'âge adulte pour les jeunes adolescents.

Pourcentage de jeunes possédant un téléphone portable : (février 2006) Age

12/13 ans

14/15 ans

16/17 ans

18/19 ans

25 %

27 %

29%

38 %

pourcentage ayant un photophone

20 %

41 %

48 %

52 %

Total

45 %

68 %

77 %

90 %

pourcentage ayant un téléphone portable classique

Qu'il endosse l'habit du paparazzi ou celui du photoreporter, l'amateur devient un acteur à part entière de la scène médiatique. La banalisation de l'usage du téléphone mobile et sa sophistication accrue expliquent ce bouleversement. Les deux tiers des portables commercialisés en 2005 prennent des photos.

Un pourcentage qui devrait atteindre 80 % en 2006, avec une qualité de l'image en constante progression. Le téléphone portable devenant un prolongement naturel du corps, son propriétaire n'hésite pas à l'utiliser en toute occasion. Pour immortaliser le goûter d'anniversaire entre copains ou ses vacances.

Voici donc un sondage réalisé dans un établissement scolaire de Reims, auprès d'une soixantaine de jeunes de 14 à 16 ans : - 19 -


Possèdes-tu un téléphone portable ?

64,5 % oui

35,5% non

Avec, peux-tu prendre des photos ?

61,2% oui

38,8% non

Combien en prends-tu en moyenne par semaine ?

5 photos

Conserves-tu ces photos ?

78% oui

22% non

1 à 7 jours pour 20%

Plus de 2 semaines pour 80%

T'arrive-t-il de les conserver sur un ordinateur ?

55% oui

45% non

T'arrive-t-il d'en faire des tirages papier ?

24% oui

76% non

70% l’ignorent

30%, environ 1 Méga pixels

Combien de temps en moyenne ?

Quelle est la qualité de cet appareil (en pixels) ? Que photographies-tu principalement ?

à 90% : copains, famille

Que photographies-tu d'autre ?

à 50% : soi-même

Envoies-tu ces clichés à des amis, par MMS ?

70% oui

30% non

Sondage réalisé sur un échantillon de 90 adolescents d’un collège de Reims, les 9 et 10 février 2006

Quelques commentaires : •

Il semble que beaucoup d’adolescents veuillent acquérir ce genre de téléphone dans les mois à venir, malgré le coût élevé de ces appareils. Beaucoup possèdent pourtant déjà un petit appareil photo numérique, mais trop complexe à leur goût, à mettre en œuvre.

les derniers modèles de photophones (ceux qui attirent le plus les jeunes) coûtent de 190 à plus de 600 € …

les adolescents ne semblent pas véritablement considérer ce type de clichés comme des photographies, mais plutôt un moyen d’enregistrer le présent, de le faire rapidement partager à d’autres, mais sans jamais avoir l’intention initiale de les conserver. Par contre, il peut arriver qu’un cliché les marque, et qu’ils le conservent quelque temps.

enfin, ils ne semblent pas faire le lien avec les photographies sur papier, celles des magasines, celles prises par des professionnels de l’image.

La possibilité de réaliser des « mini-films » est peu utilisée.

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Ce livret, rédigé par les Editions de l’Effervescence, retrace l’histoire des implantations militaires à Epernay depuis la fin du XIX° siècle, à travers le devenir des quartiers Margueritte et Rolland et leur transformation en un nouveau quartier mise en oeuvre par la Communauté de Communes. Les auteurs ont fait appel à notre Association qui a fourni vingt deux

clichés issus du Fonds photographique Poyet, essentiellement des portraits de militaires, mais aussi scènes de cavalerie ou aspect de l’église Notre Dame après les bombardements de la première guerre mondiale. Source documentaire incomparable, le Fonds Poyet comporte 3000 clichés environ sur la vie locale et plus d’un millier sur le Champagne

Un appareil de grand luxe. La presse quotidienne raconte que le sultan du Maroc,Abdul-Aziz, dont on connaissait la passion pour la bicyclette , vient de manifester l’intérêt non moins vif qu’il porte à la photographie en commandant à un constructeur anglais le plus merveilleux et le plus riche appareil photographique qu’on ait jamais vu. Imaginez, en effet, un objectif perfectionné, dont tous les verres, tous les détails, depuis l’obturateur jusqu’à la monture, ont été choisis et agencés spécialement. Imaginez, d’autre part une chambre noire également très perfectionnée et dont les garnitures, jusqu’aux moindres vis, sont en or à dix huit carats, et vous aurez quelque idée de l’appareil 9 x 12, enfermé dans un étuit en cuir de Russie à ses armes, que le sultan va pouvoir emporter dans ces promenades à bicyclette, aux environs de Fez ou de Tanger. Voulez-vous maintenant savoir le prix de ce joyau digne des Mille et une nuits ? 54 000 F (162 800 € de 2006) Le petit photographe N° 9 décembre 1901

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L’association « Amicarte 51 » nous prête aimablement un emplacement à cette 25° bourse, afin de faire connaître à un plus grand public notre activité. A cette occasion, nous proposerons aux collectionneurs de cartes postales anciennes et modernes un compromis de ces deux qualificatifs sous la forme d’une édition de 16 cartes postales présentant de beaux militaires ou officiers civils photographiés par Jean Poyet entre 1905 et 1918. Parmi eux deux célébrités bien oubliées aujourd’hui : le sousPréfet Népoty qui eut à gérer la révolte des vignerons en 1911 et le Capitaine Chaffary, Prince de Monaco, sous le nom de Louis II ( en couverture de ce numéro), qui a été stationné à Epernay en 1915. Vous aurez remarqué à quel point son petit fils Rainier III, qui lui a succédé lui ressemblait…

Le Conservatoire Régional de l’Image de Nancy

Le 8 février, nous étions quatre à rencontrer à Nancy Jean Pierre Puton, responsable de la Photothèque du Conservatoire Régional de l’Image, dans le cadre de nos recherches sur les moyens techniques et humains à mettre en œuvre pour gérer et valoriser nos collections…

Nous avons été impressionnés par le travail effectué et les moyens matériels mis en œuvre, toujours insuffisants au regard des dépôts et dons de fonds photographiques qui ne cessent d’arriver au CRI portant à un million le nombre de documents à enregistrer. Blaise Aurora, qui assure la gestion de la saisie des documents nous a présenté avec beaucoup de gentillesse et de patience le logiciel utilisé. Messieurs Puton et Aurora, salariés de l’Associaition sont accompagnés dans leur mission par un certain nombre de bénévoles pour accomplir une tâche sans fin…. Merci à tous les deux de nous avoir consacré plusieurs heures avec compétence et enthousiasme… http://www.Imagesdelorraine.org - 22 -


Un peu de réflexion, voire de philosophie autour de notre travail de conservation et de mise en valeur du Fonds photographique Poyet. en cours de constitution Nous sommes assurés que les années à venir nous réservent maintes bonnes surprises et que la cohorte des découvreurs ira sans cesse s’augmentant. »

Bernard Marbot est conservateur au département des estampes et de la photographie à la Bibliothèque Nationale. Lors d’un colloque organisé par le Ministère de la Culture, en 1988 sous le titre « les multiples inventions de la photographie », Bernard Marbot, dans une communication particulièrement intéressante affirmait « qu’une Invention n’est complète que si la société l’accueille et l’intègre... » Et de citer quelques chiffres édifiants : « de 1851 à 1900, plus de 200 000 épreuves sont entrées à la Bibliothèque nationale, sans que le sérail et, à fortiori, le monde extérieur ne s’en doutent vraiment. A côté des gravures, les tirages faisaient pâle figure et n’étaient remarqués, lorsqu’ils l’étaient, qu’en raison de leur contenu documentaire. Ils étaient dispersés dans les séries thématiques créées au XVIII° siècle ( histoire, portraits, topographie, etc.) ou ils étaient mis à l’écart dans l’expectative d’un classement, puis délaissés, le temps passant. Cette situation s’est perpétuée jusque dans les années 1950, époque qui a vu s’amorcer un regroupement des photographies en ensembles significatifs ou en recueils sous le nom des auteurs. Imaginez maintenant un immense vivier recélant 13 millions de pièces ( c’est, diton, le nombre d’images conservées par ce département de la Bibliothèque nationale) dans lequel il faudrait ferrer une espèce déterminée comportant environ 500 000 unités ( c’est l’estimation du nombre de tirages anciens reçus en cent trente ans, à l’exclusion des négatifs et des positifs directs. Et passe encore de les prendre, mais il faut ensuite les décrire (catalogage), les apprêter (conservation) et les servir (communication) Ce genre de fouille a été mené, se mène ou se mènera en bien d’autres lieux. Il faudrait également parler des fonds en voie de réorganisation et des collections

Après des années de non intérêt pour la masse des photographies réalisées au XIX° siècle et du début du XX°, le réveil actuel qui est le nôtre, autour du Fonds Poyet, ne nous fait pas oublier que quantités d’images dorment dans la poussière des greniers, et que notre tâche est de les faire sortir pour une mise en valeur et une conservation dans les meilleures conditions. Cette prise en compte de ces trésors est qualifiée par Bernard Marbot « d’invention de l’invention » : La photographie existe depuis 1839, mais cela fait seulement une cinquantaine d’années que tout le monde en convient...

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Ce tableau correspond aux clichés pris de 1902 à juillet 1925, soit 14 777 photographies.

Le Fonds photographique Poyet. C’est notre fonds photographique le plus important, plus de 100 000 prises de vue. Le travail de saisie de l’énorme fichier est en cours. Actuellement, toutes les photos prises par Jean Poyet entre 1902- date de son installation à Epernay- et juillet 1925, soit 14 777 clichés sont saisis. A noter que de nombreuses plaques des premières années ont disparu. Le tableau qui suit vous permettra de connaître le nombre de prises de vues concernant les habitants de chacune des communes pour cette période, ainsi que le nombre des noms de famille différents représentés dans chaque commune. Si vous disposez d’un peu de temps libre, d’un ordinateur, votre aide pour la saisie nous sera précieuse. Merci de contacter soit Rachel Payan au 03 26 56 36 80, soit Francis Dumelié au 06 08 61 15 33

Commune

Ambonnay Anglure Anthenay Arty Athis Aulnay sur Marne Avenay Val d'Or Avize Ay Bannes Barbonne Fayel Baslieux sous Chatillon Baudement Baye Bellevue Belleval sous chatillon Bergères lès Vertus Bergères sous Montmirail Bernon Bezanne Binson Orquigny Bisseuil Boursault Bouzy Brugny le Château Cerseuil Châlons sur Marne Chaltrait Chambrecy Chamery Champaubert la bataille Champfleury Champillon Chatillon sur Marne Chaumuzy Chavenay chaussée de Damery Chavot Chigny les Roses Chouilly Condé Congy Connantre Cormoyeux Corribert Courlandon Courthiezy Cramant Cuchery Cuis Cuisles

- 24 -

Nombre de clichés 44 4 2 6 49 7 126 194 563 3 5 17 2 29 20 10 15

Nombre de patronymes 28 3 2 5 34 6 92 114 480 2 3 7 1 16 16 6 9

3

1

9 6 12 27 35 61 15 31 97 9 1 4 21 1 32 111 5 11 6 17 6 116 10 33 9 5 3 1 9 64 48 42 14

6 1 8 18 25 36 9 20 41 6 1 3 11 1 27 64 3 8 4 11 5 63 6 17 6 3 3 1 6 39 29 18 14


Cumières Damery Dizy Dormans Ecueil Epernay Etoges Faverolles Fère Champenoise Fèrebrianges Festigny Fismes Fleury la Rivière Fontaine sur Ay Fromentières Germaine Gionges Grauves Hautvillers Igny Isse Jalons les Vignes La Celle sous Chantemerle La Chaussée de Damery La Villa d'Ay La Ville au Bois Le Baizil Le Chêne la Reine Le Mesnil sur Oger Livry sur Vesle Louvois Ludes Magenta Mailly Champagne Mancy Mardeuil Mareuil le Port Mareuil sur Ay Marfaux Mesnil le Hutier Monthelon Montigny ss Chatillon Montmirail Montmort Montvoisin Morangis Moslains Mourmelon Moussy Mutigny Nanteuil la Fosse Nesle le Repons Nogent Sermier Oeuilly Oger Oiry Orbais l'Abbaye Orquigny

89 153 274 132 1 6533 14 2 55 3 48 4 23 16 3 25 3 29 143 15 1 33

50 93 150 72 1 non déterminé 9 1 29 2 35 4 20 7 2 20 2 14 90 12 1 13

1

1

373 1 28 6 154 1 21 16 480 7 10 62 20 174 2 16 60 7 24 55 4 10 32 1 129 2 17 22 1 14 49 31 18 7

222 1 18 5 130 1 11 10 286 6 9 37 15 92 1 14 48 4 17 42 4 6 26 1 106 1 9 15 1 11 38 26 11 4

Oyes Pareuil Pargny lès Reims Passy Grigny Pierry Pleurs Plivot Pocancy Port à Binson Pourcy Reims Renneville Reuil Rilly la Montagne Romery Romigny Saint Imoges Saint Just Sauvage Saint Martin d'Ablois Sainte Gemme Sept Saulx Sermaize les Bains Sézanne Sillery Soilly Somme Suippes Sourdon Suippes Suizy le Franc Tauxières Tours sur Marne Trépail Troissy Trotte Try Vandières Vassimont Vaudancourt Venteuil Verneuil Vertus Verzenay Verzy Ville en Selve Ville en Tardenois Villers Agron Villers Allerand Villers aux Bois Villers Marmery Villers sous Chatillon Villevenard Vinay Vincelles Vitry le François Vrigny

- 25 -

4 3 2 28 287 4 47 2 118 11 146 2 45 28 4 8 50 1 111 7 1 4 19 3 11 2 4 6 9 29 61 20 70 5 5 35 1 7 40 57 79 18 11 2 7 3 3 7 11 17 14 62 15 9 1

2 2 1 17 212 2 28 2 86 7 106 1 32 17 3 2 32 1 86 4 1 3 13 1 7 1 4 5 3 17 45 14 52 4 5 26 1 4 29 47 66 14 7 1 7 1 3 6 4 14 6 42 11 3 1


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