Dynamique_mentale

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« Allez donc nous montrer VOTRE solution, Adler ! » Ce qu'il fit brillamment, au grand dam de la classe et du professeur. Dans un éclair d'inspiration, il avait vu la solution. Cette anecdote marqua Adler, lui montrant qu'il s'était laissé convaincre par son entourage de sa « nullité en maths ». Il devint par la suite « doué pour les mathématiques ». Lorsqu'on utilise l'imagination pour modifier son « image de soi », il faut l'accompagner de sentiments et d'émotions. L'événement marquant vécu par Adler l'a été parce qu'il représentait un choc émotif. Le docteur Wilder Penfield, neurochirurgien à l'université McGill à Montréal, a montré que la stimulation électrique de certaines cellules cérébrales peut faire revivre aux opérés leur passé. Ils revivent ces scènes comme si elles se déroulaient vraiment. « Le sujet sent encore l'émotion que la situation originelle a produite en lui et il est conscient des mêmes interprétations, vraies ou fausses, qu'il a données lui-même à l'expérience la première fois. Ainsi, le souvenir évoqué n'est pas la reproduction photographique ou phonographique exacte des scènes ou des événements passés. C'est une reproduction de ce que le patient a vu, entendu, senti et compris. » C'est de cette façon que l'on doit représenter notre « Image de soi » : en imaginant les détails, les couleurs, les odeurs, les sensations et les émotions avec une telle acuité que cette nouvelle image, progressivement, vienne se substituer à l'ancienne. En analysant la façon dont fonctionnent nos soucis, nos préoccupations, nous avons une bonne idée de la manière dont il faut procéder, pour changer d'objectifs. Lorsqu'on est soucieux, on commence par penser à quelque chose de désagréable qui risque de survenir dans quelque temps. Cela peut être un événement, une lettre, une entrevue, etc. Puis nous pensons à cette éventualité, nous l'imaginons dans tous ses détails. A force de manier cette idée, cette possibilité, elle finit par prendre corps dans notre esprit et les sentiments qui en découlent – découragement, tensions, angoisse – apparaissent. Maltz fait remarquer qu'il n'y a pas là à proprement parler d'effort ni de volonté – un simple jeu de l'imagination.

La Volonté par l'imagination Nous rejoignons ici le concept de sophro-acceptation progressive de Caycedo : Se voir positivement, heureux, manier cette « possibilité » comme un espoir, pour déclencher les réactions positives de l'organisme. Les malades qui se voient guéris, qui « veulent s'en sortir » guérissent plus vite. Mais ce n'est pas parce qu'ils « veulent » qu'ils se « voient » le faire ; c'est parce qu'ils se « voient » le faire qu'ils trouvent l'espoir et la volonté. La volonté... Une faculté qui échappe à certains, que d'autres vénèrent. Pendant des années, j'ai cru que la volonté était cet effort, ce dépassement de soi dans un mouvement conscient, difficile. Le cliché de la volonté, dents serrées, muscles tendus me fascinait tout en semblant inaccessible. Puis, à la lecture de biographies d'hommes célèbres, en rencontrant ceux que l'on disait avoir une volonté d'acier, je me suis aperçu qu'ils tiraient cette énergie, cette force, non de la volonté, mais de l'origine de celle-ci, de l'objectif qu'ils poursuivaient. Le meilleur vendeur que je connaisse est considéré par tous comme possédant une volonté extraordinaire. Directeur du marketing pour l'Europe dans une société multinationale, il décida à trente ans de se lancer dans la vente. Piètre négociateur, il « végéta » pendant six mois, puis fit des progrès réguliers. Il devint le meilleur vendeur d'une organisation de vente de produits financiers de 500 personnes. Il en est aujourd'hui, à trente-cinq ans, le directeur commercial. Il réussit tout ce qu'il entreprend. D'où tire-t-il cette force ? Il fait partie d'un mouvement occultiste qui enseigne un secret préservé depuis des siècles : l'art des images mentales. Il sait se « motiver » en visualisant précisément ce qu'il désire. Il puise dans cet exercice l'énergie qui l'anime. Napoléon pratiqua l'art de la guerre en imagination pendant des années. De là vint son succès. Peu à peu, il commença à craindre l'échec et il programma inconsciemment sa chute. Une étude attentive de la dernière partie de sa vie montre que son servomécanisme était branché sur l'échec. Les servomécanismes, s'ils s'éloignent de leur objectif, rectifient leur trajectoire en fonction de l'erreur et poursuivent leur but. Lorsque nous programmons l'échec en nous, des incidents de parcours peuvent survenir. Nous pouvons commencer à réussir, rencontrer un succès « par erreur ». Si notre objectif inconscient est l'échec, nous serons inexorablement ramenés vers lui. De là l'idée de ce Fatum grec, du destin qui nous pousse là où nous ne voudrions pas aller.

Comment résoudre un problème Maxwell Maltz considère notre vie comme une suite de résolutions de problèmes, depuis celui qui semble


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