Afghanistan , doctrine

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Commandement/engagement

La Mission L’OPO TOLO de l’ISAF, valable depuis le 1er novembre, définit la mission du RC-C et est décliné dans l’OPO NUUR. Les 3 lignes d’opérations demeurent la Sécurité, la Gouvernance, et la Reconstruction et le Développement, avec pour objectif d’assurer un environnement sécuritaire viable pour la population et d’assister les forces de sécurité afghanes (Afghan National Security Forces = ANSF). Les procédés pour remplir la mission reposent sur le concept Shape – Clear – Hold – Build (SCHB), soit Préparer le terrain – Neutraliser – Tenir – (re)Construire. Mon mandat a été marqué par le TLSR (Transfer of Lead Security Responsibility) aux ANSF, mission spécifique du RC-C et qui n’est en aucun cas une Phase 4 (stabilisation) camouflée du plan OTAN. Cette mission, particulièrement exigeante, est néanmoins parfaitement dans l’esprit de la mission de l’ISAF en Afghanistan. Elle a été conduite en trois phases : - 28 août 2008 : transfert pour le centre ville et les districts urbains, à l’exception de la zone de défense de l’aéroport KAIA Ground Defence Area (GDA). - 31 octobre 2008 : zone Nord de Kaboul. - 31 décembre 2008 : zone ouest et sud de Kaboul. Le district de Surobi devant, quant à lui, rejoindre à moyen terme le RC-E, le RC-C reste responsable de la sécurité. Ce transfert n’a en aucun cas signifié la fin des missions de sécurité des 3 bataillons dans ces zones. Simplement, les missions sont systématiquement conjointes avec les ANSF, tant dans la planification qu’en conduite, l’appui apporté par les unités du RC-C étant appelé à évoluer jusqu’à la complète autonomie des ANSF. Ceci est déjà le cas dans le centre ville où le RC-C n’intervient qu’en «in extremis support». Entre le 5 novembre et le 05 décembre 2008, le soutien aux opérations de recensement dans la province a été une des opérations majeures, couronnée de succès, conduite selon le principe suivant : la police en premier cercle, les unités de l’ANA en deuxième cercle et celles du RC-C en 3ème cercle. Le plan de sécurité pour cette opération avait été développé par l’état-major du RC-C et l’OCCR (Operational Coordination Centre Regional) de Kaboul. La méthode de travail avec les ANSF repose sur le partenariat à tous les niveaux, de compagnie à compagnie, de bataillon à bataillon ou Police District, et l’état-major RC-C avec l’OCCR.

La multinationalité au RCC Celle-ci est quotidienne tant pour l’état-major que pour les unités. Pour l’état-major, c’est le contact permanent vers le haut avec l’état-major ISAF et vers le bas avec les bataillons, avec des réunions nombreuses, «Backbrief» des ordres d’opérations, rédaction des «Frago» et nombreux comptes-rendus, dont un RETEX systématique des opérations conduites. Mais ce sont aussi les très longs travaux de planification pour les opérations de niveau 2, impliquant des réunions avec l’état-major du RC-E, avec les partenaires afghans de la HSSB (Headquarters

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JUILLET 2009

Security and Support Brigade) du 201ème corps et de la Kaboul City Police (KCP) ou du National Directorate of Security (NDS). Pour les unités, c’est la participation à des opérations impliquant les deux, voire les 3 bataillons, comme ce fut le cas lors de l’opération «Da Vinci» en district de Musahi au mois de décembre. Mais c’est aussi la participation à des opérations de sécurisation en ville impliquant des moyens de tous les bataillons (intervention EOD, patrouilles de police militaire, engagement des JTAC). Pour le COMRCC enfin, ce sont les rendez-vous : - quotidiens du «commander’s update», avec l’état-major, - hebdomadaires avec la visioconférence avec le COMISAF, son état-major et les autres commandements régionaux, ou la réunion avec les commandants de bataillon et le groupe de commandement, - bimestriels avec un séminaire de commandement ISAF. En dehors de cela, l’accès au COMISAF et aux principaux chefs de l’état-major ISAF est relativement aisé sur court préavis, favorisé par la colocalisation.

Points faibles et points forts En en limitant l’inventaire au niveau tactique : 1. les inconvénients de la multinationalité au sein du RC-C sont essentiellement, l’existence de restrictions d’emploi nationales, qui sont plus ou moins pénalisantes en fonction de la situation opérationnelle, l’appréhension parfois divergente dans la manière de conduire la mission, une réactivité de l’état-major moindre qu’en national, et un outil CIMIC, au niveau d’engagement financier variable, sous responsabilité nationale, 2. néanmoins, des avantages certains découlent de la mutualisation de certaines capacités (aéromobilité, appuis, Rens….) disponibles, y compris hors RC-C, de la possibilité de disposer d’un dispositif élargi en matière de collecte et de diffusion du renseignement, de l’usage d’une langue unique de commandement, et surtout de l’emploi de procédures techniques et tactiques, connues et reconnues par tous.


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